
Rappellons que c'est le dernier album de l'ère Lulis, et que ça cause de la légende Arthurienne.
Le groupe poursuit dans la voie amorçée sur "Knights". On retrouve les riffs-caterpillars, les choeurs de brutes avinées, les soli minimalistes-z-et mélodiques, et également ce p'tit côté "raffiné", qui faisait défaut aux albums "pré-Knights".
L'intro instrumentale. Bouerf, comme d'hab' quoi. Oui, mais là, non. Elle a un petit truc. La façon dont les riffs sarçeurs de Lulis viennent renforçer la mélodie de flûte, le tout soutenu par les roulements de batterie. C'est entrainant, ça donne envie d'écouter les 11 bouzins suivants.
Comparé à "Knights", c'est globalement plus rapide, même si on retrouve plein d'éléments tatas, notamment au niveau du chant : Il y a jamais eu autant de parties en voix claire chez GD, jamais je vous dis. Et il s'en sort bien, le Chris ("Pendragon", "Morgane Le Fay"). On retrouve aussi la cornemuse (toujours "Pendragon"), mais bon, on est plus en Ecosse. La véritable nouveauté, c'est la flûte. C'est même la base des 2 power-ballades du disque.
Et oui, le groupe revient aux ballades traditionnelles, qu'on ne trouvait pas sur "Knights". C'est d'ailleurs malin de leur part de terminer leur album sur 2 titres plus apaisés après tant de morceaux speed, d'autant plus que les thèmes abordés s'y prêtent. "Emerald Eyes" nous présente un Arthur sur le point de calancher qui se souvient avec émotion de Guenièvre, genre "Bon OK, tu t'es tapé ce connard de Lancelot, mais c'est pas grave, je t'aime quand même, moëlleuse. Tiens, si t'as le temps, mets ta langue dans ma bouche et faisons du sesque". Quant à "Avalon", ça y est, là, il est mort. Et la mélodie lancinante de flûte traduit bien cette idée de non-retour. C'est émotionnant, quoi.

On alterne sinon entre du speed classique pour GD ("Tristan's Fate", "Excalibur") et des mid-tempo plus atmosphèriques, tels "The Round Table" et son texte cliché métôle que même Manowar ils auraient pas osés ("Together we stand, steel in our hands"), ou "The Spell" nanti là aussi d'un texte bien con qu'on jurerait écrit par un boutonneux de la Star Ac' ("Deep in the woods she taught me how to touch a girl").
On constate aussi que jamais la musique n'a jamais été aussi en phase avec les thèmes des chansons. Plus la tension dramatique est présente dans l'histoire, plus la musique s'en ressent (cf. ce que j'ai dit sur les 2 ballades). C'est le cas sur le climax, représenté par la trahison de Mordred, le neveu ingrat, traître, boutonneux et priapique d'Arthur et la bataille inévitable entre les 2 gus à grands coups de swords made of steel, narrés dans les speedés "Mordred's Song" et "The Final War". Il y a une véritable "intensité" dans ces 2 titres, ne serait-ce qu'au niveau du chant, et les riffs sont parmi les plus poilus jamais enregistrés par Uwe.
On sent bien que le groupe mûrissait ce projet depuis des années. C'est abouti comme c'est pas permis, tout ça.
Bref, "Excalibur" termine en beauté la trilogie médiévale, nous montre un groupe maître de son sujet et de son style. C'est du grand heavy à l'allemande , du heavy qui tue, avec de grosses excaliburnes !
