
Le voilà enfin le huitième album de Kamelot et une chose est sûre, on tient là le meilleur album du groupe... en terme de pochette !!! Rien à voir avec les artworks des précédents opus, qui allaient de mauvais à passables, celui-ci en impose sévère. Merci au grand Mattias Norén et à Ravendusk (une ch'tite francaise) pour le boulot accompli.
La vraie question reste néanmoins de déterminer si le ramage se rapporte au plumage. Et là j'ai un moment été face à un vrai problème, ne sachant pas par quel bout prendre cette galette. Fait inédit pour un album de Kamelot, plusieurs écoutes ont donc été nécessaires pour que je puisse me faire une idée qui, je pense, n'évoluera plus.
Différent. Voilà ce qui me vient à l'esprit lorsque je pense à Ghost Opera. Premier point notable, moins de speed et plus de mid-tempo. Sur les 12 titres que comporte l'album, seuls Ghost Opera et Silence of the Darkness peuvent ramener l'auditeur à des compos comme Center of the Universe ou Forever, représentatifs jusqu'alors du style Kamelot. A l'inverse, les titres " plus lents", sombres (romantiques diront certains) sont le fer de lance de cet opus. Rule The World, The Human Stain, Love You To Death, Anthem bénéficient d'arrangements et d'une production léchés. Sascha Paeth a encore fait des merveilles et a réussi à faire cohabiter un nombre conséquent de couches musicales - orchestrations symphoniques, violons omniprésents, choeurs éthérés - avec la formation "normale" de Kamelot. Une cohabitation où Youngblood et Barry perdent inévitablement un peu de terrain, leur champ d'action étant plus limité au milieu de toutes ces orchestrations. Par contre, l'album fait vraiment la part belle à la voix de Khan. Jouant sur plus de registres qu'à l'accoutumée, il est impressionant d'efficacité et d'émotion et rappelle, par moment, sa période Conception.
J'aime cet album. Kamelot évolue mais garde en même temps une touche qui fait qu'on les reconnaitra au premier coup d'oreille. C'est un excellent album studio. J'ai juste un doute quant à sa capacité à être un bon album "live". Car le nombre d'éléments pré-enregistrés sur bande vont forcément être décuplés lors des concerts. Les modifications électroniques de la voix de Khan, les choeurs intervenant à tout moment, les parties symphoniques qui ne se contentent pas d'être placées en ouverture des chansons sont autant d'éléments qu'un groupe de rénommée "modeste" comme Kamelot n'a pas moyen de réaliser autrement qu'en faisant tourner un enregistrement en fond. J'espère me tromper mais je doute que ce soit le cas.
Un bon gros 4/5 pour Ghost Opera vu qu'il tourne très régulièrement et qu'aucun concert n'est prévu sur Paris sous peu pour étayer le doute soulevé ci-dessus...