
Neuf ans de carrière, sept albums studio, deux DVD et un EP live. On ne peut pas dire que nos ‘trou’ metalleux allemands de Metalium aient un poil dans la main. Mais à trop vouloir en faire, on y laisse parfois des plumes. Le groupe en a fait l’amère expérience l’an dernier avec un ‘Nothing to Undo’ fade et peu inspiré. Coup de bol, cet ‘Incubus : Chapter Seven’ relève largement le niveau.
Metalium fait partie de ces groupes, comme Hammerfall, dont la simple lecture du nom suffit à deviner le style pratiqué par les musiciens. Vous ne serez donc pas surpris si je vous dis qu’il s’agit de heavy metal classique, à la fois speed et mélodique, assez proche du style également pratiqué par ses compatriotes de Brainstorm ou Primal Fear (première époque). Pas de surprise donc, mais un album bien produit (à la maison, comme tous les albums du groupe, par la tête pensante et bassiste du combo Lars Ratz), et surtout très varié ! En effet, si ‘Incubus’ démarre en trombe (après l’intro habituelle) avec ‘Resurrection’ et son riff à la Grave Digger, suivi de ‘Gates’ et son refrain irrésistible, le tempo ralentit avec le morceau-titre ‘Incubus’, dont le riff pachydermique s’étale sur plus de sept minutes. Décrivant une séance d’exorcisme, ce morceau est parfaitement servi par la superbe voix de Henning Basse, inquiétante et torturée. D’ailleurs, si ce dernier pratique encore régulièrement les vocalises haut perchées (‘Meet your maker’), il descend néanmoins régulièrement, et de façon inédite, dans des tonalités plus graves, autorisant à nos tympans quelques instants de répits. Parmi les autres bons moments de l’album, citons également le convaincant ‘Never die’ ou encore ‘Hellfire’ (que n’aurait pas renié Manowar), morceaux d’une qualité suffisante pour que l’on puisse pardonner les trois titres de remplissage que sont ‘Take me higher’, ‘At Armageddon’ et ‘Sanity’, pas foncièrement mauvais mais déjà présents de nombreuses fois sur les précédents albums du combo.
Metalium livre donc avec ‘Incubus : Chapter Seven’ un album moins parfait que ‘Demons and Insanity’ (sorti en 2005) mais plus varié, et à l’écoute duquel tout bon metalleux amateur des groupes cités dans cette chronique ne pourra être déçu. A l’an prochain pour la suite messieurs. Note : 7/10
Gegers