
Le moins qu'on puisse dire, c'est que 2010 est une année en sorties de qualité, et mes ricains adorés de Kamelot ne font pas exception à ce constat.
Rien de révolutionnaire ceci-dit, nouvel opus à la cover torturée, Poetry For The Poisoned succède à un Ghost Opera 3 ans plutard, qui n'avait pas fait l'unanimité. Et pourtant. Bah moi je l'avais adoré, fini déjà depuis longtemps le speed mélodique stéréotypé et sans âme, à lignes mélodiques survoltés, au chant ultrasonique, à la double-grosse caisse omniprésente. Non Kamelot, album après album, a travaillé son style, plus réellement gothique que metal dans le look, plus heavy progressif dans la musique , et surtout de plus en plus sombre. La voix de Khan est toujours un ravissement pour mes oreilles, son timbre unique me fait vibrer, et des invités de marque viennent lui prêter main forte sur quelques titres, comme Speed de Soilwork qui succède à Shaggrath aux grugrus sur le premier titre The Great Pandemonium (et qui n'est donc pas sans rappeler March Of Mephisto), mais aussi Simone Simons sur House On A Hill, et surtout Jon Oliva sur la sublime The Zodiac, qu'on reconnait d'emblée avec son timbre et son phrasé tout aussi unique que celui de Khan. Plus progressif, donc une approche plus difficile, mais reste de superbes titres sur cet album, tout en émotion, avec un petit durcissement de ton (des plans à la Nevermore sur If Tomorrow Came), et surtout beaucoup de mid-tempo et d'ambiances, comme sur la fantastique Necropolis. Un petit bémol à la prod qui efface un peu le jeu si efficace de Youngblood au bénéfice du clavier Oliver Palotai, et qui manque de mordant sur la batterie de Casey Grillo. Le nouveau bassiste dans le combo, Sean Tibbets, est lui sensiblement plus présent que son prédécesseur, dès l'intro du premier titre.
En clair un album cohérent (si on enlève l'instrumentale en bonus totalement incongrue et inutile), sombre, ou Khan nous ravit encore par sa voix (en studio, j'entends bien), des titres d'excellentes factures, des invités de choix, je comprends mieux l'excellente notation que Poetry For The Poisoned a obtenu avant sa sortie, c'est du grand Kamelot.
Détracteurs de Ghost Opera, passez votre chemin, vous n'aurez rien de réellement nouveau ou différent sur ce skeud.