Salut les matinaux !
Pour ma première chronique, j’ai décidé de vous offrir un peu de thrash pour dérouiller les vieux os, malgré mon penchant speed/heavy…mais comme l’a si bien dit Johnny Hallyday lorsque Sarko lui repprocha son exil en Suisse: le talent franchit toutes les frontières.
A présent, à cette heure matinale où de nombreuses grenouilles de bénitier écoutent leurs sermons hebdomadaires, débattons ensemble du troisième album des ricains thrasheux de Warbringer, sorti en septembre dernier, « Worlds Torn Asunder» . Si comme moi vous aviez accroché au premier album et trouvé le deuxième plus faiblard, réjouissez-vous, ils ont bu du café entretemps.

Préparez-vous à affronter pendant plus de 40 minutes un véritable champ de bataille, à vous faire mitrailler par dix compos à la hauteur du nom du groupe, aux paroles travaillées (tuer, détruire, faire tout péter, être tué). La voix de John Kevill atteint des sommets, sa diction et son rythme restent à chaque fois un plaisir pour les oreilles et les amoureux de la langue anglaise, mais il y a surtout un remarquable travail d’harmonie avec le reste des instruments (les voix « thrash » ayant tendance à être un peu trop mises en avant, avis tout à fait personnel).
Le rythme est soutenu donc, et compense largement un album dont les riffs et les mélodies sont somme toute assez basiques. Pas de prise de risque, de mix improbable, mais une maîtrise évidente du sujet bien plus prononcée que sur le premier album (qui était déjà un très bon cru).
S’il fallait choisir une chanson….et bien ça serait probablement mission impossible. Treacherous, Living Weapon, Shattered like glass sont de véritables armes de destruction massive, tandis que Savagery offre une jolie réflexion sur notre société édulcorée et le retour à nos sources animales.
Petit rafraichissement tout de même, le morceau Behind the Veils of Night, introduit par une guitare classique très douce et agrémenté de piano et guitare électrique, qui a le mérite d’accorder une pause fort agréable à l’auditeur. Après par contre, très mauvaise transition. On peut s’attendre à une montée crescendo, pour passer de ce petit interlude mystique aux riffs ravageurs des premiers morceaux, au lieu de ça c’est reparti directement pour le combat. Par conséquent, il faut à nouveau quelques dizaines de secondes pour bien entrer dans ce nouveau morceau, peut-être était-ce l’effet recherché ? (les mauvaises langues diront « la pause toilettes », je ne vous félicite pas !)
Enfin, petits hommages en fin d’album: Sacrifice de Bathory et Execute them all de Unleashed, pas indispensables à mon goût mais plaisants.
En conclusion : World Torn Asunder, un album dont la basicité des compositions et les influences se font très rapidement écraser par la maitrise et la fougue de ses musiciens. Warbringer sait se remettre en question, bien s’entourer et évolue par conséquent de manière exemplaire.
Open fire !