
chant : Dirk Thurisch
guitares : Bernd Aufermann
basse : Frank Banx
batterie : Dirk Assmuth
claviers : Steven Banx
Tout fan des premiers albums d'Angel Dust ne peut que sauter au plafond en écoutant Border of Reality pour la première fois

Fini le speed/thrash rageur bien ancré dans ses racines 80's, place à un Metal encore couillu mais beaucoup plus mélodique et surtout O-RI-GI-NAL. C'est bien sur ce point qu'Angel Dust se place au niveau des groupes les plus attachants de la décennie, ainsi tout en prenant des risques ils parviennent à nous octroyer un album parfaitement maîtrisé dont le feeling est désormais l'axe majeur, servi par un gros son remis à l'ordre du jour.
Tout ceci n'est pas le fruit du hasard, l'arrivée de Dirk Thurisch y est pour beaucoup car Angel Dust viennent sans aucun doute de dénicher un des tout meilleurs chanteurs de la nouvelle génération du Heavy Metal. Loin d'être une énième tentative de pale imitation de M.Kiske, ses vocaux puissants font preuve d'une personnalité surprenante et surtout d'une expressivité à fleur de peau. Quel chant poignant tout au long du magique "When I Die" par exemple, Thurisch relance complètement la carrière du groupe presque à lui seul. Mais d'autres l'accompagnent dans ce renouveau, il est intéressant de constater comment les claviers peuvent désormais diriger la composition de temps à autre : le nouveau venu Steven Banx (frère de Frank le bassiste fondateur d'Angel Dust) confère une dimension rafraîchissante et inhabituelle pour le genre au travers d'interventions variées qui ne sont d'ailleurs pas reléguées au second plan.
Autre recrue de choix, Bernd Aufermann dans un style guitaristique totalement différent de ses prédécesseurs, beaucoup plus lourd, il ajoute également une touche plus personnelle. A première vue moins agressif et plus subtil, il lui arrive pourtant aussi de s'énerver comme il faut comme sur "No More Faith" ou "Centuries" (au superbe refrain) qui raviront les secoueurs de poils. Mais quoiqu'il en soit la mélodie et l'émotion règnent ici en maître, ce n'est pas ce "Where the Wind Blows" qui me contredira.
Et à l'opposé du moderne "Behind the Mirror", la reprise de "Spotlight Kid" de RAINBOW donne un petit côté rétro franchement pas déplaisant, tout en illustrant l'élargissement de leurs influences.
Pour une reformation Angel Dust n'ont donc pas fait les choses à moitié et ont su allier brillamment leurs racines Metal traditionnel avec des aspirations plus contemporaines, sonnant désormais comme une entité unique radicalement différente. Différente mais exquise

4/5
PS : Réédité aux USA il y a peu, Border of Reality contient en bonus sur cette version leur étonnante reprise du classique "Easy Living" de URIAH HEEP.