

Andi Deris : chant
Michael Weikath : guitares
Roland Grapow : guitares
Markus Grosskopf : basse
Uli Kusch : batterie
Joern Ellerbrock : claviers
Eh oui, beaucoup de fans des citrouilles ont du mal à accepter The Dark Ride comme un album de Helloween. En un sens ils n'ont pas tort, vu le côté moderne & groovy de l'album, ses guitares sous-accordées, ce ton beaucoup plus sombre que d'ordinaire du entre autres à la production grassouillette et dense de Roy Z, tout cela tranche avec les glorieuses cavalcades mélodiques qui ont donné ses lettres de noblesse au groupe. Même Michael Weikath renie aujourd'hui cet album, c'est dire, ou du moins son porte monnaie s'exprime pour lui car The Dark Ride reste leur album qui s'est le plus mal vendu. Nuclear Blast qui venaient juste de les signer ont du moyennement apprécier, d'ailleurs leur collaboration n'a pas duré bien longtemps

Pourtant des morceaux comme "All Over the Nations" (bof), "Salvation" et "We Damn the Night" restent du pur Helloween de l'ère Deris à la base, juste arrangé et produit de manière différente que d'habitude. Le comble du paradoxe est qu'il ne s'agit pas forcément des plus intéressants de l'album à mon avis, quoique "Salvation" a de très bons arguments et aurait eu sa place sur Keepers 2.
Dans d'autres titres on décèle des bribes de ce qui allait devenir Masterplan quelques années plus tard, comme la progressive "Dark Ride" avec ses multiples changements de rythme, de phrasés et d'ambiances, et bien sur "Mr Torture" dans le rôle du baril de dynamite férocement emmené par un Deris de feu et des riffs bouillants (malgré des paroles débiles façon DrStein, l'humour en moins).
Parmi les chansons marquantes je retiens aussi "The Departed" au riff hypnotique limite indus et ce refrain dantesque qu'il est impossible d'oublier, suivi d'un très court solo tout en toucher de Grapow qui reflète sa tendance à se concentrer de plus en plus sur les mélodies et les effets que les prouesses instrumentales.
C'est lui l'auteur de cet étrange "Escalation 666" avec ses harmoniques vicieuses aux airs de Zakk Wylde dans un morceau groovy accordé aussi bas que le groupe de néo du coin. Le clavier y prend de la place alors que Deris dévoile le chant le plus menaçant jamais entendu de sa part, et le solo y est une nouvelle fois bien en accord avec l'esprit général. "Mirror Mirror" continue dans les rythmiques graisseuses en plus énergique et mélodique, simple et direct sans être une grande réussite toutefois. Toujours dans le même style, "I Live for Your Pain" me botte davantage en se reposant sur une solide ligne de basse et un refrain très accrocheur typiquement Helloweenien.
Parmi les moments plus faiblards à mon goût, hormis "Mirror Mirror" on trouve éventuellement "Immortal" qui joue la carte de l'atmosphère mais la compo me paraît déséquilibrée, dans le sens où le refrain un peu lourdingue plombe littéralement le superbe feeling des couplets. Dommage.
Par contre "If I Could Fly" possède un certain charme, en guise cette fois de ballade mid-tempo pas vraiment ballade car relativement riffue sur le fond, originale pour Helloween en raison de l'accompagnement au piano sur ce morceau fort bien chanté par Deris. En plus le clip est potable pour une fois

Alors oui The Dark Ride n'a en apparence qu'une lointaine parenté avec les Keepers et s'avère même parfois méconnaissable par rapport à un Time of the Oath. Néanmoins on retrouve les mélodies Helloween à défaut du son Helloween, sous un autre jour risqué et logiquement pas toujours maitrisé à la perfection, mais qui a eu le mérite de les faire sortir des carcans habituels. Et quoiqu'on en dise ça sera toujours plus Helloween dans la démarche qu'un Chameleon


3,5 voire 4/5
PS : La face B du single If I Could Fly cache un "Deliver Us From Temptation" tonitruant composé par Grosskopf, j'ai toujours pas compris pourquoi ce morceau n'a pas été inclus sur l'album tellement il est bon! Un de mes préférés. Sans oublier le bonus jap "Madness of the Crowds" sympa également.
Site officiel : http://www.helloween.org/index2.html