


Rob Rock n'est pas n'importe qui, ayant roulé sa bosse de frontman chez Axel Rudi Pell et Impellitteri (entre autres) avant de monter enfin son propre groupe il y a 5 ans. Et comme attiré par ses racines les plus Metal, ce grand artisan du chant n'en finit plus de durcir le ton! Chaque album est un peu plus heavy que le précédent, c'était déjà palpable entre Rage of Creation et Eyes of Eternity, et rebelote avec Holy Hell qui s'avère l'album le plus intense de toute sa carrière. L'épisodique côté speed mélodique de Eyes of Eternity a même disparu au passage, c'est toujours ça de gagné

Eh oui, dès les premières secondes de "Slayer of Souls" on comprend que ça va riffer sec! Le line-up a été renouvelé pour la troisième fois, au bénéfice du muscle et du dynamisme semble-t-il, l'apport de l'excellent Bobby Jarzombeck (Halford, Iced Earth, Riot) sur les fûts n'étant pas étranger à cet effet coup de massue. Écoutez-le se lâcher sur le morceau éponyme!
On remarque que les guitaristes du précédent line-up, Bob Rossi et Rick Renstrom, n'apparaissent bizarrement que l'espace de quelques soli!? Ce sont donc les musiciens du groupe suédois Narnia (Carljohan Grimmark / Andreas Olsson) qui prennent la relève respectivement aux guitares et basse, avec une nouvelle fois le concours à la gratte de Roy Z le grand manitou aux 8000 groupes, présent à divers degrés depuis le début de l'aventure. Nul doute que Rob Rock sait s'entourer de talents.
Evidemment il ne s'est pas réinventé sur cet album, il reste fidèle au Heavy Metal de tradition bourré de guitares dans l'esprit de Judas Priest, Pretty Maids et compagnie, dans une formule de plus en plus mature, couillue et toujours mélodique, modernisée par la prod' riche en graves de Roy Z dont on sent clairement l'influence sur ce disque. Ce dernier a co-écrit tous les titres, et inévitablement on va retrouver un petit air de famille avec les derniers albums solo de Bruce Dickinson (Accident of Birth...), voire aussi le Resurrection de Halford. Le registre musical et la tonalité générale en sont relativement proches sans être identiques en raison des touches mélodiques plus prononcées chez Rob Rock, encore qu'une petite poignée de riffs aurait pu apparaître sur des albums de Morgana Lefay ou Angel Dust!
Les restes du passé de Rob dans le monde du Hard mélodique sucré font encore partie du lot comme sur "Calling Angels" et sa ligne vocale à chanter sous la douche, mais même dans ce cas le morceau est mené par un riff assez costaud qui tranche avec ce qu'on avait l'habitude d'entendre accompagner la voix de Rob il y a 10 ans de cela. La ballade "I'll be Waiting For You" m'a paru bien niaise et inintéressante la première fois mais au fil des écoutes ça finit par passer, alors que l'autre ballade "Move On" en duo avec Tobias Sammet (Edguy) est déjà plus directe avec toutes ses harmonies vocales, un morceau amusant qui m'évoque le groupe des 70's Angel.
Dans un esprit plus années 80 que le reste de l'album, Rob Rock a eu l'idée de réenregistrer le classique ultime de son passage dans Impellitteri, "Warrior" ici renommé en "I'm a Warrior", plus heavy et moins rock 'n roll que l'originale, saupoudré de claviers et aux paroles légèrement différentes me semble-t-il. Toujours un super morceau bien entendu, mais j'avoue préférer légèrement le charme de la version d'origine.
Plus actualisé et rentre-dedans, "Lion of Judah" s'inscrit dans un moule plus épique construit autour de riffs bien gras, d'un groove entêtant, de quelques arrangements discrets et d'un refrain mémorable. Et à l'instar de "The Revelation" ou "When Darkness Reigns", chaque morceau possède une accroche intéressante, ce qui n'était pas toujours le cas sur les 2 albums précédents. Et bien sûr, la voix de Rob Rock impériale de puissance semble totalement imperturbable depuis des années, son timbre et la qualité de ses lignes vocales faisant souvent la différence entre un album correct et du Heavy Metal d'orfèvre.
Par conséquent, si vous connaissez Rob Rock cet album ne devrait pas vous décevoir, à moins d'attendre de sa part quelconque adoucissement ou changement radical de direction, ce qui n'est pas à l'ordre du jour. Et si vous ne connaissez pas encore "The Voice of Melodic Metal", cela peut être la bonne occasion de s'y mettre avec Holy Hell qui fait figure pour ma part de l'album solo le plus abouti du bonhomme.
3,5 - 4 /5
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Quelques extraits :
http://www.afm-records.de/office//files ... s_mono.mp3
http://www.afm-records.de/office//files ... a_mono.mp3