Sixième opus déjà du nouvel espoir de la scène screamo, "A Dead Sinking Story" est l'album le moins évident du combo japonais. Par le moins évident, comprenez le plus expérimental, le plus post-rock, et sûrement le plus abouti de sa carrière.
A la manière d'un UNFOLD en version moins metal ou d'un MOGWAI en version plus metal, les compositions d'ENVY arrivent à mélanger sans peine la hargne la plus extrême et la mélancolie la plus profonde qui soit. Succession de passages mélancoliques et brutaux, la pluie et le beau temps, le calme et la tempête, la vie et la mort, la furie et la beauté,... la musique d'ENVY nous procure ici tout un tas d'émotions. Les paroles en japonais, langue qui n'est pas du tout faite pour le screamo, prennent ici toute leur valeur et font l'originalité de ce groupe, même s'il faut un temps d'adaptation évident de premier abord.
Le morceau "Chain Wandering Deeply" ouvre le bal de cette galette. Durant huit minutes 30, il revient sur la carrière du groupe passée : des passages alternant une mélodie mélancolique, et sans crier gare, un cri mêlé de haine et de désespoir, typique hardcore, survient. C'est du ENVY typique.
"Distress Of Ignorance" commence avec une intro post-rock à la manière d'un ISIS, puis reprend là où son prédecessur avait laissé les choses.
Le titre suivant, "Evidence", est un morceau expérimental instrumental, avec une atmosphère très sombre, limite mystérieuse.
"Color Of Fetters" démarre comme un morceau metalcore, mais continue vite sur du screamo. On note sur ce morceau une voix hurlée plus triste et une mélodie inoubliable qui devient de plus en plus dépressive.
Sur "Unrepairable Gentloness", le chanteur nous la joue UNFOLD et gueule à n'en plus finir, avec ses grosses guitres metal lourdes, son rythme plombé et ses accélérations inattendues. Mais la beauté est encore présente, il y a toujours des lignes mélodiques belles mais extrêmement noires.
"Go Mad And Mark" débute d'abord acoustiquement, juste avec une batterie, une guitare acoustique et les cris du chanteur, puis vient casser le morceau avec des breaks furibonds, suivit de passages très brutaux.
Quant à "A Conviction That Speeds", il s'agit d'un autre miorceau instrumental, commençant avec une (longue) introduction parlée en japonais et de petits soupçons de sons mélancoliques, et se terminant par des grosses guitares metal.
"Reasons And Oblivion" est parfaitement un petit résumé des anciens albums d'ENVY, c'est-à-dire très brutal, avec son lot de breaks acoustiques. Du pur screamo.
Enfin le dernier morceau, "A Will Remain In The Ashes", fier de ses 13 minutes, débute par une introduction que n'aurait pas renié MOGWAI, continuant bizarrement dans une sorte de funeral doom punchy pour finir sur un screamo magnifique, digne des plus grands, ce genre de groupe qui vont font pleurer tellement leur musique est émotive et remplie de sentiments très forts.
En définitive, un album très percutant et sincère. Un album où la colère, la haine, la beauté et la mélancolie sont les maîtres-mots.
Un album excellent à tous les points de vue, un de ces genres d'albums comme il en sort un tous les 50 ans.
Un album plus que recommandé, indispensable à la limite. Une véritable merveille, un véritable bonheur, un hymne à la beauté tortueuse !
Non, le metal est loin d'être mort ! Et c'est ce genre de groupe méconnu qui le sauve !
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