
chant : Joacim Cans
guitares : Oscar Dronjak
guitares : Stefan Elmgren
basse : Magnus Rosèn
batterie : Anders Johannson
Le temps passant HammerFall sera toujours ce groupe sous le feu des critiques, à qui l'on peut reprocher de rester dans son cocon, de ne rien apporter au Metal, de cultiver le kitsch comme personne, de s'auto-parodier, etc etc.
Et pourtant rien n'y fait de mon côté non plus, j'adore toujours! Du moins quand ils nous pondent des hymnes intemporels de Heavy Metal traditionnel comme ils ont prouvé savoir le faire par le passé. Car sur ce nouvel album je dois avouer que je suis justement déçu par la faible proportion d'hymnes... Chapter V est un disque au propos très heavy et excellemment bien produit, c'est indéniable, mais qui pour moi manque de cette fraîcheur et diversité retrouvée de Crimson Thunder. J'ai par exemple du mal à me passionner pour des "Secrets" (et son solo de clavecin), "Born to Rule" et "Fury of the Wild" bien creuses ou encore l'obligatoire ballade "Never, Ever" (exercice de plus en plus dispensable de leur part), des morceaux trèèèèèès typés qu'ils ont déjà écrit par le passé... en mieux. En tout cas je les vois très mal prendre la place d'autres classiques en live.
La seule évolution notable se mesure sur la durée, à savoir qu'HammerFall abandonnent progressivement leurs influences Helloween pour se recentrer sur le pur Heavy Metal posé, grandement inspiré par Judas Priest et surtout Accept. L'ombre de ces derniers plane sur beaucoup de morceaux dont "Hammer of Justice" qui s'avère une des plus efficaces du lot, mais est-ce que mettre autant en avant une influence principale est une bonne chose? ça se discute.
En attendant, les plans rythmiques manquent de diversité sur cet album, durcir le ton ça peut être bien, mais ressortir toujours les mêmes riffs ça l'est moins. Il en va de même pour les lignes de chant de Joacim Cans qui assure bien et chante de manière un peu plus agressive ces derniers temps, seulement sa récente escapade solo nous a montré des aspirations plus intéressantes que Chapter V. Qu'HammerFall ne changent pas trop de formule, soit, ça ne m'étonne pas et je peux très bien m'en accommoder, mais alors il faut au moins qu'elle continue de fonctionner plein pot cette formule messieurs! Tout en sachant que les amateurs de simplicité calibrée et de gros son auront peut-être un avis différent du mien sur cet album.
Petite surprise tout de même avec l'inimitable Cronos (Venom) invité pour nous brailler du pur Cronos vulgaire et rigolo sur les 10 minutes du pachydermique "Knights of the 21st Century", mais ça sera bien tout. On ne s'attardera pas sur l'instrumentale acoustique "Imperial", certes inhabituelle et pas vilaine, seulement Oscar Dronjak ne sera jamais Randy Rhoads ou Criss Oliva, il faut se rendre à l'évidence... d'où l'utilité limitée de cette plage. En revanche son acolyte Stefan Elmgren envoie toujours de chouettes soli et n'hésite plus à se lâcher si nécessaire, j'en viens à regretter qu'il ne participe pas davantage aux compositions, peut-être serait-ce la solution pour éviter que Dronjak ne tombe en panne sèche, lui qui demeure encore et toujours le principal artisan d'HammerFall.
Pour le reste on a donc des morceaux corrects, parfois bien accrocheurs (les hits "Blood Bound", "The Templar Flame" & "Take the Black"), parfois beaucoup plus moyens, mais de manière globale pas vraiment du grand HammerFall pour le fan que je suis, ça sent la baisse de régime et le recyclage tout ça. A vrai dire je lui préfère Renegade pourtant considéré comme le mal-aimé de leur discographie :-/
Malgré cet album très inégal HammerFall gardent néanmoins mon estime en raison de leur foi inébranlable dans le Heavy Metal et leur démarche sincère, j'espère quand même qu'ils se montreront un peu plus entreprenants et inspirés la prochaine fois...
2,5 arrondi gentiment à 3/5
PS : L'édition digipack contient le clip (pas trop mal, si si) de "Blood Bound". Le single du même nom contient juste en bonus une version karaoke (super...
