Titre : Enlighten the Darkness
Artiste : Angel Dust
Genre : album de destruction massive

Il y a des jours où on se dit que la vie est bien faite...imaginez un groupe formé dans les 80's, qui fait son petit bonhomme de chemin dans le metal avant de sombrer dans le silence complet pendant près de 10 ans. Puis un beau jour, hop reformation (c'était pas encore très à la mode à l'époque) avec un nouveau chanteur, le très très impressionnant Dirk Turisch, hop album (l'excellente tuerie heavy Border of Reality, cf. la chro de Fangface sur ce forum), puis re-hop l'année suivante avec le terriblissime Bleed (écoutez-moi ce title track, une baffe absolue)...le groupe revient sous les projos metalliques, se refait un nom en proposant un metal racé, puissant, original, et en 2000 décide de mettre la planète metal à genoux avec l'hallucinant Enlighten the Darkness (ben comme ça vous êtes fixés d'entrée sur la qualité dudit album).
Mais y a des jours où on se dit que la vie est mal faite...car comment expliquer qu'un tel groupe, avec de telles qualités, des albums qui surclassent allègrement ce qui fait les gros titres de la planète électrique doive se cantonner à figurer dans la seconde zone, loin de bénéficier d'une reconnaissance qui serait largement méritée ? Je parlais de retour sous les projos, mais il faut bien avouer que le groupe n'a jamais dépassé le stade de groupe culte (un peu comme Dark Tranquillity dans un registre différent), condamné à jouer les premières parties d'un groupe italien spécialisé dans le détournement de comte Dokku et de clips foireux au bord d'une voie ferrée ...ce qui est bien injuste !
Ce qui est même carrément révoltant quand on se met cette galette entre les oreilles pour la première (et jamais pour la dernière

Et de l'originalité il y en a : une utilisation géniale des claviers (qui dans le metal ont en général tendance à bouffer les guitares ou à sonner bipbip...mais qui ici sont utilisés à la perfection), un chanteur à la voix charismatique (kein grugru beuargh, kein voix de castra à la Matos...rien que pour ça les non-métalleux devraient s'y retrouver), des lyrics terribles (ah oui j'avais oublié de le préciser : non seulement la musique arrache tout, mais les paroles ne sont pas en reste puisque ETD est un concept-album...et qui ne parle pas de dragons en plus !), un côté sombre (le concept dudit album n'est pas très jouasse), tantôt bien énervé (mettez-vous "Enjoy!" est vous comprendrez ce que je veux dire...un titre pareil c'est pas permis), tantôt mélancolique (oui le groupe parvient à ralentir le tempo en gardant toute sa force). Et ça s'enchaîne sans répit tout au long des 11 titres qui compose ETD ! Que de bombes (Let me Live, Enjoy!, The One You Are, Come Into Resistance...flûte je vais toutes les mettre), que de puissance, que de finesse (les mélodies au piano, des soli de guitare pas possibles). On passe de titres mélancoliques et calmes à des séances d'arrache de nuque comme c'est pas permis, comme ça, sans prévenir. Non décidément une offrande d'une telle qualité est suffisamment rarissime pour ne pas être ignorée ! Allez hop, je vais m'en remettre une couche !
En somme : Angel Dust a touché les étoiles ! Qui a dit que la perfection n'existait pas ?



5/5