Nous nous étions déjà rendus au Wizemann pour Battle Beast en 2017 si ma mémoire est bonne, mais à l´époque c´était la grande salle prénommée Halle qui avait accueilli les Finlandais et donc nous dans le public. Cette fois nous visitons la petite salle, répondant au doux nom de Club, et qui doit avoir une capacité de 250 à 300 personnes à vue de nez. Le charme du vieux bâtiment industriel est inchangé, l´acoustique quant à elle est meilleure au club.
Ce qui est ballot ce soir, c´est qu´il y a parallèlement dans la Halle un autre événement très mainstream à voir le public présent. Les toilettes et le foyer-bar-snack étant communs aux deux salles et l´organisation merdique, on se retrouve à devoir présenter son ticket d´entrée à un agent de sécurité chaque fois qu´on veut revenir dans la salle après être allé acheter une boisson ou l´avoir rendue au pissoir. Il y avait un type pas content du tout qui s´est exprimé très précisément à ce sujet auprès du garde (qui n´y peut rien pour sûr), nous on s´est contentés d´une seule bière sur toute la soirée. C´est pas comme ça qu´on donne envie aux gens de consommer je pense. C´est la première fois que je vois ça...au lieu de filer des bracelets en papier de couleurs différentes aux gens...
(Au passage dans l´absolu même sans bracelet la distinction n´était pas compliquée à faire: les tout en noir avec des inscriptions illisibles c´était pour le club, les gens qui avaient l´air d´être directement descendu d´une page instagram, c´était pour la Halle...simple
)
Concernant la fréquentation, j´avais vérifié la jauge des préventes sur le site de l´organisateur avant de partir: ça disait vert, donc très peu de tickets vendus. Nous nous attendions ainsi à un public d´environ 50 personnes. Au guichet pour prendre nos cartes, nous pouvions constater que tous les gens autour de nous prenaient leurs cartes sur place également. Au final il y avait plus de 200 personnes dans la salle. C´est évidemment insuffisant pour en tirer des conclusions généralistes, mais je commence à me demander si la cause principale des misérables préventes de cet automne n´est finalement pas avant tout un basculement massif dans le comportement des consommateurs plutôt qu´imputable à l´inflation en premier lieu - même si ça joue aussi, c est certain. Le délire au merch à la sortie me conforte un peu dans cette idée.
Bizarrekult
Pas archinul mais fortement dispensable. Rien d´extraodinaire au niveau compos, pas de voix exceptionnelle, présentation scénique fort désordonnée au départ, grosse amélioration en milieu de concert. Le bassiste sort du lot.
Regarde les Hommes Tomber
Je n´accroche pas spécialement sur album, je trouve que c´est assez convenu. Visuellement ...quand le chanteur est entré en scène enveloppé d´un couvre-lit noir, portant moult bracelets tintinabulants et usant d´une gestuelle effeminée, j´ai un court instant eu une vision: un croisement entre Alan Averill et Madame Sarfati. Heureusement le dessus-de-lit retourne backstage dès le second morceau et toute la beauté graphique du show se déploie. La musique ne me parle toujours pas plus que ça, par contre un tableau de toute beauté évolue seconde après seconde sous mes yeux enchantés du spectacle. Il ne doit pas y avoir beaucoup de spontanéité là-dedans, c´est trop précis, trop bien pensé pour ça. Dans le fond la mise en scène rappelle un petit quelque chose de Tribulation à l´époque de Jonathan Húlten. C´est beau et rien que pour ça, ça valait vraiment la peine de les voir.
Der Weg Einer Freiheit
Vus une seule fois en 2016, nous les revoyons donc ce soir avec un line up à 50% renouvelé: passés de 3 membres à 4, la basse a changé de mains et ils jouent désormais à 2 guitares. On s´en fout, l´âme de DWEF c´est Nikita Kamprad, le reste: détails.
Sa musique et ses textes me touchent profondément, au même titre que Chapel of Disease même si la comparaison s´arrête ici. Il y a une émotion rarissime dans la salle pleine, il y a bien sûr toujours l´inévitable péquenot qui blablate en continu, mais on a quand même bénéficié de plusieurs passages acoustiques calmes sans qu´on entende un pet de mouche à des lieues à la ronde. En quittant la scène, il m´a semblé que les musiciens eux aussi étaient émus de l´accueil exceptionnel reçu.
Au niveau setlist j´ai été choyée, j´ai entendu ce que je voulais, dont l´excellentissime Aufbruch qui me file la chair de poule à chaque fois, et j´ai même découvert un morceau:: Posthume
A ma gauche il y avait un jeune gars qui connaissait toutes las paroles, anticipait chaque changement de rythme, aurait pu remplacer le batteur sans souci...génial de vivre un concert qu´on aime avec autour de soi pour la plupart des gens qui sont également à fond dedans. Par contre l´intro récitée d´Aufbruch il n´y a que moi qui l´ai accompagnée intégralement, ce qui m´a valu un regard curieux
Setlist:
Morgen
Am Rande der Dunkelheit
Posthum
Repulsion
Eiswanderer
Aufbruch
Gegen das Licht
Zeichen
Tennenbronn, Metalacker
IT Milano, Slaughter Club *
AT Vienna, Viper Room *
CZ Prague, Futurum *
FR Lille, Black Lab *
CH Aarau, Kiff *
BE Hasselt, Samhain Festival
