Ca s'annonçait pourtant bien, avec au programme un double album. On pouvait donc penser qu'on allait avoir encore droit à un double chef d'oeuvre comme Therion nous en avait déjà livré avec la sortie simultanée de "Lemuria" et de "Sirius B". On est malheureusement loin de la classe de ces derniers. Déjà, premier mauvais signe, la pochette est moche! Mais ce n'est pas une raison pour que la musique ne soit pas bonne
En fait, ce n'est pas que ce soit mauvais, mais pour du Therion, on peut vraiment mieux faire. "Der Mitternachtslöwe", qui ouvre l'album, commence bien, mais ça ne décolle jamais vraiment. C'est pareil pour la plupart des titres, surtout les premiers. Le groupe a atténué la dimension symphonique qui le caractérisait. Les gros choeurs qui faisaient toute sa force sont beaucoup moins présents. Cette impression de platitude est renforcée par une production assez bizarre. A la place, par contre, on a droit à une chanteuse qui fait les lignes de chant principales, en alternance avec les deux chanteurs que Christoffer Johnsson a recrutés pour l'occasion, à savoir Snowy Shaw et Mats Levén. Elle chante très bien, mais ça fait perdre la puissance du groupe. On a parfois l'impression d'entendre un groupe de gothic metal tout ce qu'il y a de plus classique. De plus, ce n'est pas toujours très inspiré: certain passages sont kitsch et font penser à Luca Turili's Dreamquest! J'aime bien ce projet du guitariste de Rhapsody, mais ce n'est pas du tout ce que j'attends de Therion. Ce groupe est quand même quelques niveaux au dessus, en principe... Therion ne nous a jamais habitués à donner dans le kitsch, et si cet aspect me plait souvent chez d'autres groupes, là, ça me gène. Les premiers morceaux (en fait tout le premier CD) sont assez dispensables. Ce sont probablement les plus faibles de la discographie des Scandinaves. Par contre, la deuxième partie est très bonne. J'aime beaucoup "Three treasures", car il se démarque du reste et se retient facilement. Tous les titres qui suivent sont très bons aussi. On y reconnait mieux la trademark de Therion: les choeurs sont de retour et la puissance wagnerienne est à nouveau là. En plus, les guitaristes s'en donnent à coeur joie, avec d'excellents solos. Et finalement, ça se termine en apothéose avec "Adulruna Rediviva", une pièce épique d'un quart d'heure qui fait partie des meilleurs morceaux du groupe et est probablement un futur classique. C'est peut-être le seul de l'album, mais c'est aussi le plus long et dans des cas comme celui-là, plus c'est long, plus c'est bon! En fait, on peut dire de "Gothic Kabbalah" que ça commence mal et que ça finit bien. Néanmoins, le bilan est assez mitigé. Ca reste quand même de la très bonne musique, très riche, mais c'est surtout un album où le bon cotoie le moins bon. En tout cas, ce n'est clairement pas le meilleur album de Therion!
Après on verra bien mais je suis sûr que tout n'est pas à jeter au pire des cas
)
