Mon CR de la date lyonnaise ... avec une semaine de retard
D'un autre côté, le beau Chacal avait quasi déjà tout dit
[Concert #311] Iced Earth / White Wizzard, mercredi 09 novembre 2011, Le TransClub, Lyon
Iced Earth fait partie de ces groupes présents depuis des années dans le microcosme métallique. Jon Shaffer, son guitariste / leader incontesté a multiplié les itérations de son groupe sans dévier de son genre de prédilection : le power heavy métal teinté (légèrement, il ne faut pas exagérer non plus) de thrash.
Cependant, Jon Shaffer a eu quelques soucis dernièrement avec Iced Earth : Matt Barlow le chanteur historique au timbre inégalable a décidé de quitter définitivement le bateau pour rejoindre les forces de police Américaine (véridique !) Le challenge pour Jon était donc de trouver un successeur à Matt Barlow au charisme évident et adoré par les fans. Son choix s’est porté sur Stu Block, hurleur précédemment dans un groupe de Death (!!!) canadien : Into Eternity (excellent groupe du reste. N’hésitez pas à y jeter une oreille)
La tâche pour le duo est rude car Iced Earth, suite à tous ses atermoiements de personnel et à 3 albums assez médiocres, est tombé en 2e division métallique. Il va falloir cravacher pour remonter la pente.
Ainsi, après avoir enregistré un nouveau disque « Dystopia » (un excellent cru ! On y croyait plus), le groupe se lance dans une belle tournée européenne pour présenter son nouveau chanteur. Commencée la semaine précédente à Bochum, Germany, Iced Earth pose ses bagages ce soir à Lyon. D’après le planning, il s’agit de la 9ème date avec Stu Block : on va voir ce que ça donne …
En me rendant au TransClub, j’avoue que je suis assez inquiet. En effet, les échos de la date parisienne de la veille sont loin d’être fameux. En cause, notamment, un temps de jeux qualifié de Waspien (comprendre ultra court) et une set-liste faisant la part trop belle à « Dystopia »… Arf …
Ce soir, le public ne s’est pas déplacé en masse. Du coup, le concert se déroule dans l’avant salle du Transbordeur, le TransClub. A vue de nez, l’affluence doit être de 300 personnes maxi. Triste pour un vétéran de la scène comme Iced Earth (20 ans de carrière) Cependant, je peux comprendre : les concerts en tout genre sont ultra nombreux en ce moment sur Lyon, et le public doit faire des choix (beaucoup de gens ont choisi d’aller voir Alice Cooper 3 jours plus tôt avant, moi j’ai choisi Iced Earth)
Le temps de saluer les potes (Hail to Denis ! Chewby ! Lady Ivole ! Chacalian ! Sev ! NoisePollution69 ! Mickael des Holy Cross) de prendre une binouze au bar et les américains de White Wizzard ouvrent le feu sur la scène du TransClub.
White Wizzard a beaucoup (énormément) écouté l’album « Killers » de Iron Maiden et sa musique en est, du coup, un hommage appuyé (on va présenter ça comme ça au lieu de parler de plagiat) Les solos, les structures, les mélodies... tout fait penser au Maiden du début des années 80. Le bassiste (avec son magnifique couvre chef à la Fields of Nephilim) avec son jeu au doigt, caricature presque le grand Steve Harris. Cependant, si on oublie cette filiation un peu (trop) évidente, les morceaux proposés sont bons. Perso, j’accroche bien, même si le son est loin d’être au top (ce qui me fait d’ailleurs craindre le pire pour la tête d’affiche, Iced Earth). Je passe un moment sympathique avec les Californiens. Ce n’est pas le cas de la grosse partie du public qui semble bailler d’ennui. Tant pis pour eux …
Set-Liste White Wizzard
01. Over The Top
02. 40 Deuces
03. Celestina
04. Starchild
05. Iron Goddess Of Vengeance
06. Flying Tigers
07. High Speed GTO
Après un court entracte, Iced Earth arrive sur la petite scène du TransClub, décorée sobrement avec des toiles à l’effigie du dernier album.
Personnellement, j’avoue que je m’attends au pire. Mais O miracle, le son est tout de suite impeccable : limpide et puissant ! Les voies de la technique sont parfois impénétrables !
Jon Shaffer se tient sur la gauche de la scène et fait sa grosse tête de fâché avec ses sourcils broussailleux ! Il lance d’entrée le single « Dystopia » issu du dernier album histoire de bien poser les choses. Et Stu Block donne tout de suite la mesure de son (grand) talent. Vocalement, le gars se situe entre Matthew Barlow et Ripper Owens (soient les 2 derniers chanteurs d’Iced Earth) Mais la vraie plus-value de Stu Block est sur scène : le mec est monstrueux ! A tout donner, à s’arracher, à vivre la musique comme un damné …. Sous le déferlement de notes et l’énergie de Stu Block, le public, tout proche du groupe, se lâche complètement enchainant des pogos gentillets … L’ambiance est excellente et intense. Les musiciens sourient de plaisir à voir les fans se déchainer de la sorte.
Après « Dystopia », Iced Earth enchaîne avec le terrible « Burning Times » issu du chef d’œuvre d’Iced Earth « Something Wicked This way Come » La set-liste de ce soir fait la part belle au dernier album (promotion oblige) … 7 chansons en seront extraites. A part « Tragedy and Triumph » un poil faiblard, le reste passe parfaitement l’épreuve du Live. Le reste est un judicieux melting pot de la discographie d’Iced Earth … Et Stu Block s’en sort impeccablement sur tous les morceaux ! Immense honneur, le groupe va jouer « Last Laugh » issu de « The Dark Saga » pour la première fois en live sur cette tournée chez nous, à Lyon. La claque ; d’autant plus que j’adore ce morceau.
Visuellement, le concert repose sur les épaules de Jon Shaffer et Stu Block, les 3 autres musiciens sont plus que discrets. La section rythmique assure impeccablement son travail mais par exemple, le batteur est totalement invisible, caché qu’il est derrière son imposant kit.
Après 1h30, Iced Earth ne s’embarrasse pas à quitter la scène pour un rappel et enchaine direct avec les 17 minutes de « Dante’s Inferno ». C’est juste énorme ! Sur ce morceau, on sent quand même que la fatigue commence à opérer car Stu Block semble forcer. Mais ce n’est pas bien grave, le bonheur de faire craquer ses cervicales sur ce titre est trop fort. Sur ce rappel, le public lâche ses dernières munitions et on voit même apparaitre les premiers slammers.
Après presque 2 heures de show, la messe est dite … Un sourire béat s’épanouit sur ma goule. Quelle claque ! J’ai alors une pensée émue pour les potes parisiens : ha ha ha ha ! Ce soir, Iced Earth a juste joué 5 titres de plus qu’à Paris. Aujourd’hui, Lyon c’était Ze place to be.
En conclusion, Stu Block a largement réussi son examen de passage. Il n’a certes pas l’aura d’un Matt Barlow mais il compense très largement par son engagement et la dynamique qu’il réussit à insuffler au show. Un grand front man qui j’espère, pourra rester longtemps dans Iced Earth. Avec lui, les américains peuvent remonter au sommet de la hiérarchie métallique. Belle découverte de la part de Jon Shaffer
Un show intense, une set-liste aux petits oignons, une envie d’en découdre incroyable, des potes, un public peu nombreux mais dévoué et joueur… une grande soirée !
Les absents avaient bien torts … une nouvelle fois.
Set-liste Iced Earth
01. Dystopia
02. Burning Times
03. Angels Holocaust
04. Slave To The Dark
05. V
06. Stand Alone
07. When The Night Falls
08. Damien
09. Dark City
10. Pure Evil
11. Anguish of Youth
12. Last Laugh
13. Anthem
14. Declaration Day
15. Days Of Rage
16. Tragedy and Triumph
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17. Dante's Inferno
18. Iced Earth