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Et voilà le CR !!!Lacrimosa... Voilà un groupe que je n'aurais jamais cru pouvoir voir un jour ! Je les ai découverts en 1998 à l'époque du fabuleux "Elodia", et je suis immédiatement tombé sous le charme de leur musique à la fois personnelle et envoûtante. Mais, depuis je ne les ai jamais vus faire un concert en France (une date était cependant programmée à Bordeaux en 1999 ou 2000 mais avait été annulée... et ça commence à remonter!). Ah c'est sûr que si on veut aller en Allemagne ou en Suisse (uniquement en hiver, jamais l'été pour les festivals sinon ce serait trop facile !), ou en Amérique latine (où Tilo Wolff et Anne Nurmi sont idolâtrés, en particulier au Mexique), ou encore en Russie et en Chine, on peut les voir. Mais un passage en France relève de l'utopie. Alors quand j'ai vu l'annonce d'une date catalane, qui plus est un samedi, il n'y avait aucune hésitation à avoir
Quand un groupe d'une telle qualité et aussi rare se produit à quatre heures de route à peine, ne pas y aller serait un gros gâchis. Puisqu'il ne faut pas compter sur Citrouille pour franchir la frontière (Mémé croit qu'un groupe qui évite soigneusement la France passera peut-être un jour à Graulhet
) et que, vu qu'ils ne jouent jamais par chez nous, trop peu de gens connaissent Lacrimosa, c'est donc en duo avec Laex que nous quittons Toulouse dans l'après-midi pour L'Hospitalet de Llobregat, dans la banlieue sud de Barcelone, où a lieu le concert. Après un voyage pluvieux mais tranquille et une escale chez le Burger King de la Selva en guise de pause, nous arrivons vers 18h45, posons nos affaires à notre auberge, allons chercher à boire au supermarché d'à côté (car Gandalf, déjà devant la salle, m'avait prévenu par SMS qu'il n'y avait rien dans le quartier), puis nous allons rejoindre Gandalf et Papa Merlin en taxi
On prend donc le temps de bien discuter en dégustant de "délicieuses" cervezas espagnoles qui feraient passer la Finkbrau, l'Amstel et d'autres bières bas de gamme made in Lidl pour des bières trappistes de luxe 
Heureusement que ce n'était pas cher, quand même ! Mais il y a toujours le plaisir de la découverte 
En plus il ne pleuvait plus trop et surtout il faisait pas loin de 13°C de ce côté-ci des Pyrénées (rien à voir avec les chutes de neige en France au même moment), et on a rencontré des Belges sympas donc ça a fait une before bien cool avant qu'on rentre finalement dans la salle, vers 21h30... Par contre, plus de bière de toute la soirée, surtout que le bar sera bien fourni pour les autres alcools La salle en question, c'est la Salamandra 1. Jusque là, de Barcelone, je ne connaissais que le Club Sant Jordi, une salle que j'adore mais qui n'est pas du même calibre. Ici, c'est une petite salle de 850 personnes maxi, qui ressemble à un hangar désaffecté quand on la voit de l'extérieur mais qui est très bien aménagée, avec une déco sympa, une scène petite mais très haute (donc visibilité parfaite) et surtout un son absolument parfait et cristallin, au niveau de celui du Bikini toulousain qui est une belle référence en la matière
Par contre le bar est immense, très bien fourni et les serveurs très sympas et généreux sur les doses Question affluence, c'est un peu plus de la moitié de la salle qui est remplie. Donc on circule bien mais il y a suffisamment de monde pour que le concert soit rentable et qu'il y ait de l'ambiance. Bref, les conditions idéales, surtout que de l'ambiance, il va y en avoir 
Il y a quelques "vrais" metalleux, et surtout des goths dont quelques uns au look pas piqué des vers. Notamment un hybride entre Tilo Wolff et Marilyn Manson croisé dans les chiottes ... Citrouille aurait bougé son cul, elle aurait pu y faire une photo d'anthologie 
Et puis la population féminine aussi... Y'a pas à dire, les Catalanes, elles sont belles, et en plus elles étaient nombreuses 
Vers 21h50, sans première partie, LACRIMOSA investit la scène au son du "Lacrimosa theme", leur intro traditionnelle au cours de laquelle tous les smartphones sont brandis en l'air pendant que le groupe débarque. Donc les musiciens arrivent tranquillement, un à un, à la fin de l'intro Anne Nurmi s'installe derrière son clavier, puis Tilo débarque et là commence "Ich bin der brennende Komet"
Et d'entrée, c'est la folie furieuse dans une salle chauffée à blanc Bon bien sûr, pas de pogos furieux et de circle pits, la musique de Lacrimosa ne s'y prête pas du tout Mais le public espagnol, comme le public allemand, c'est un public de vrais fans à fond derrière leur groupe, qui chantent toutes les paroles en choeur (eh oui, même quand le chant est en allemand!), qui acclament et en redemandent en permanence. Dès cette première chanson (qui est propice à un bon headbanging chez moi ), le ton est donné. Il y a des concerts comme ça où l'on sait, dès les premières notes, que ça va rester dans les mémoires, et cette prestation de Lacrimosa en fait assurément partie 
Entre l'émotion que dégagent naturellement les chansons (Lacrimosa est l'un des rares groupes à réussir à m'arracher une larme) et le public chaud comme la braise, je suis envahi d'une forte sensation de bonheur . En plus, l'interprétation est vraiment très metal et brute de décoffrage, bien plus en tout cas que sur album, ce qui est vraiment parfait pour la scène. Il faut dire que le guitariste de cette tournée est Yenz Leonhard, qui joue dans Stormwarrior et d'Iron Savior ! Sachant cela, la touche heavy qu'il apporte n'est pas si surprenante que ça, et on ne va pas s'en plaindre. J'invite d'ailleurs ceux qui dénigrent Lacrimosa parce que pas assez metal, trop goth, trop larmoyant... à assister un jour à un de leurs concerts (certes, il faudrait qu'il y en ait l'occasion...), parce que la puissance qu'ils dégagent est largement au niveau de la plupart des groupes plus purement metal, et avec l'émotion en plus
Tilo ne ressemble pas à grand chose avec son look de goth improbable, sa mèche décolorée et son petit gabarit, mais quel charisme ! Il est très en voix, ne fait pas une fausse note et a le sourire en permanence (ce qui donne un joli contraste à sa musique et ses textes très mélancoliques), il bouge beaucoup et on le sent littéralement habité par ses chansons. Anne Nurmi est plus discrète derrière son clavier, sauf sur les chansons où elle se lève pour prendre le micro. Moins démonstrative mais d'une beauté glaciale et dotée d'une voix cristaline, elle se montre tout aussi magnétisante que son acolyte. "If the world stood still a day", morceau assez cold wave du dernier album qu'elle chante intégralement, était ainsi à donner des frissons
Concernant le choix des morceaux, l'album "Revolution" est très bien représenté (c'est un très bon album, donc on ne va pas s'en plaindre) et surtout, c'est bien varié. Les popisants "Lichtgestalt" et "Durch Nacht und Flut" (que je n'avais pas du tout aimé à la sortie de l'album "Echos", mais qui est bien passé en live), l'oppressant "Weil du Hilfe brauchst", l'instrumental mi-symphonique mi-indus "Rote Sinfonie", l'indus assez martial de "Revolution", le majestueux "Schackal"... Toute une palette d'atmosphères et d'émotions différentes et qui fait que pas une seconde on ne s'ennuie. Le top du top pour moi étant "Alleine zu zweit", une magnifique chanson qui me touche particulièrement autant par la musique que par le fait d'en comprendre les textes
En plus ils ont commencé à la jouer quand j'avais été remplir les verres au bar, j'étais dans un état second dès les premières notes, chantant et sautant tout en commandant mon jägerbomb et le whisky coca de Gandalf 
Les rappels ont été également de haut niveau et très nombreux. "Not every pain hurts" et "Ohne dich ist alles nichts" étaient à pleurer, "Stolzes Herz" et "Ich verlasse heut' dein Herz" jouissifs, "Der Morgen danach" presque joyeux (enfin complètement joyeux même, vu l'ambiance!) et "Feuer", que l'on pensait être le morceau final, génialissime... Et le final sur "Copycat" a été l'apothéose de ce concert d'anthologie
Après quoi, Tilo nous invite à le retrouver à l'after, sachant qu'il y a deux possibilités et qu'il ne sait pas encore où il ira exactement 
En fait, l'after aura lieu dans une boîte rock à l'autre bout de Barcelone, le Mephisto (comme s'il n'avait pas été possible de la faire dans la même salle
), auquel on se rend donc en taxi, avec quelques fans ultimes du groupe venus de France et d'Allemagne, dont une fille que Gandalf connaissait via le forum officiel de Lacrimosa. Au final, c'était une soirée goth assez nulle, et on se gelait dans la salle, mais les serveurs étaient aussi généreux sur les quantités que ceux de la Salamandra et il y avait bien Tilo Wolff et Anne Nurmi présents Au final, on s'est bien marrés et le retour en métro vers 5h du mat' était sympa aussi Playlist de LACRIMOSA :
Lacrimosa Theme
Ich bin der brennende Komet
Schakal
Durch Nacht und Flut
If the World Stood Still a Day
Lichtgestalt
Alleine zu Zweit
Rote Sinfonie
Apart
Irgendein Arsch ist immer unterwegs
Alles Lüge
Weil Du Hilfe brauchst
Revolution
Stolzes Herz
Not Every Pain Hurts
Der Morgen Danach
Ich Verlasse Heut' Dein Herz
Ohne Dich ist Alles Nichts
Feuer
Copycat
Voilà en tout cas un concert pour lequel je ne regrette vraiment pas de m'être déplacé
! Quand on sait que sur les dates précédentes en Allemagne et en Suisse, Lacrimosa avait joué quarante minutes de plus avec des chansons comme "Tränen der Sehnsucht" (je crois que j'aurais pleurniché comme une madeleine s'ils l'avaient faite là !), "Feuerzug", "Am Ende stehen wir zwei" ou "Mandira Nabula", ça peut laisser des regrets. ça peut s'expliquer par le fait que le groupe est venu de Suisse en avion et a donc dû louer du matériel pour les deux dates ibériques qui ne leur permettait pas de tout jouer, notamment les passages au piano. Mais à part ça, c'est quand même être très exigeant que de leur faire des reproches 
Combien de groupes actuels font des prestations de deux heures sans temps mort ni speech (juste ce qu'il faut pour bien échanger avec le public) ni solo à la con pour meubler, enchaînant les morceaux comme des perles ? En prime avec un son parfait, avec un public parfait et une ambiance de malades qui a sublimé la musique... Ces deux heures, pour moi, ont paru durer cinq minutes. Le groupe aurait joué une heure de plus que je n'y aurais vu que du feu
C'est donc à un concert proche de la perfection que l'on a assisté là, encore au delà de ce que j'attendais de ce groupe. C'est le genre d'événement qui marque une vie de fan, le tout avec de bons potes dans une salle géniale, un public génial et une ville géniale Après ça, j'ai envie de deux choses: revoir Lacrimosa (bon là c'est pas demain la veille !) et refaire un concert à Barcelone (c'est déjà prévu!) le plus vite possible Pour ce premier concert de l'année, en tout cas 2013 commence très très fort !!!
