Comme prévu je n'y suis allé que le vendredi, voici ce que j'ai vu :
JAG PANZER : concert sympa sous un soleil de plomb à midi, alors qu'il y a une dizaine d'années j'ai vu le groupe à 20h sur cette même scène. La nouveauté cette année est le retour de Joey Tafolla leur soliste du premier album et de
Fourth Judgement. Pour être franc je ne suis pas complètement convaincu par ce changement, aussi trve soit-il, car je crois que je préférais Christian Lasegue au jeu plus mélodique. Tyrant de son côté s'est laissé repousser les cheveux, court partout comme Dickinson pour occuper cette grande scène, mais du coup m'a paru un peu moins impressionnant vocalement que d'habitude. Rien de bien méchant, le groupe demeure bien affuté malgré son avarie de concerts.
La principale fausse note vient de leur horrible reprise de "Lights Out" (UFO) en clôture : balourde au possible, choix vocaux nullissimes (et c'est un fan de Tyrant qui parle), refrain oublié et certaines parties pas du tout en place, solo sans âme, au secours! Puis un refrain de "We Are the Champions" pour terminer, aussi étonnant qu'incongru. Le rock 'n roll n'est pas dans leur ADN... A la place de ce moment embarrassant ils auraient pu rentabiliser leur temps en jouant 2 morceaux de leur répertoire, c'est dommage. Reste quand même une bonne setlist pour le reste.
3,5/5
TYGERS OF PAN TANG : là aussi une bonne petite setlist, sans surprise en revanche, du groupe le plus antédiluvien du festival ou presque. Rien à dire sur la mise en place, l'énergie, l'authenticité d'un groupe toujours aussi rock 'n roll pratiquement 40 ans après sa formation, même s'il n'en reste plus grand chose d'origine.
Les Tygers ont un nouveau second guitariste depuis 2 ans, Micky Crystal, sans que cela ne l'affecte en rien. Pas beaucoup de morceaux récents joués aujourd'hui, mais bon au BYH on a l'habitude et personne ne semble s'en plaindre.
Une valeur sûre du heavy anglais.
3,5/5
REFUGE : tiens un set de Rage sans solo, ça fait du bien.
Je n'avais pas revu Peavy depuis pas loin de 10 ans, le bougre n'a pas changé, en revanche cette formation étonne avec son line-up certifié 1988-1994. Manni Schmidt semble particulièrement en verve, limite plus présent que Peavy, cheveux blancs et (allemand en) short de rigueur.
Seul le répertoire de cette époque est interprété, fort logiquement, dépoussiérant des classiques oubliés de Rage tels que "Firestorm", "Baby, I'm Your Nightmare" et "Solitary Man".
The Missing Link est l'album le plus mis à l'honneur, ça tombe bien c'est mon préféré de ce trio.
Reflections Of A Shadow est en revanche comme toujours ignoré, pourtant c'est pas le pire de leur carrière je trouve, loin de là.
Après cette bonne initiative qui envoie du bois en forêt noire, Peavy n'a plus qu'à monter un autre projet nommé Higher than the Sky consacré à la période 1995-2000 et j'en serai ravi
4/5
LOUDNESS : voilà un passage à ne pas rater quand on connait la rareté de leurs sorties en dehors des terres du soleil levant. Je les avais vus au Earthshaker, mais cette fois leur prestation est un cran au-dessus, avec une setlist bien mieux équilibrée. Akira Takasaki en fait des tonnes bien sûr, endossant sans complexes le cliché du guitar hero charismatique et du rock adolescent too much tel qu'on l'aime, quelle maitrise de son manche le saligaud! Cela valait le déplacement rien que pour le voir aligner les gammes, car il faut avouer qu'il est encore l'étoile d'un groupe qu'il porte à bout de bras. Son fidèle acolyte Minoru Niihara n'a jamais été le chanteur le plus doué de sa génération, mais on s'est toujours bien accommodé de ses limites, sans oublier son accent japonais à couper au katana qui rend inintelligible ce qu'il chante en anglais mais qui en même temps donne un certain charme. Paradoxe?
Je note quand même que Masayuki Suzuki et son moteur rutilant (facile celle là), en remplacement du regretté Munetaka Higuchi, fait bien plus que de la figuration pour cogner ses futs.
Même les morceaux récents passent comme une lettre à la poste, bref c'est showtime!
4/5
STORMWITCH : grosse déception pour ce concert dans la salle (et non en plein air), autant être franc. Déjà, la formation actuelle avec un seul guitariste et un son plus lourd et massif est une erreur à mon avis, dénaturant ce qui fait l'originalité du groupe, c'est à dire sa subtile touche gothico-mélodico-slave. Presque une hérésie, au point que j'ai eu du mal à reconnaître certaines chansons au départ. En parlant de celles-ci, difficile de faire plus chaotique que cette setlist, qui commence pour les 3/4 par des titres des 3 derniers albums, avant de passer sans transition à une poignée de vieux classiques attendus comme le messie par les undergroundeurs présents.
Contrairement à ces derniers je n'ai rien contre le principe de jouer des morceaux récents, la démarche est légitime, mais ils auraient pu être quand même moins nombreux (surtout vu le niveau du dernier album), et mieux intégrés au milieu de ceux réclamés par le public. A ce sujet j'ai pu entendre quelques sifflets de désapprobation au bout d'un moment, au sein d'une salle qui se vide peu à peu...
Pour sauver les meubles il reste quand même un Andy Muck enjoué et vocalement au point, mais ce n'est pas suffisant pour sauver ce concert très inférieur à ceux donnés au Keep It True ou même à Wacken il y a un certain nombre d'années.
2/5
QUEENSRYCHE : voilà un concert qui commençait mal, avec l'absence d'Eddie Jackson (basse) retenus par des problèmes de visa ou je ne sais quoi, Todd LaTorre un peu flou sur la question s'en est excusé et a annoncé quelques arrangements techniques pour faire au mieux vu les circonstances. Basse sur la batterie? Samples? Car la basse n'était pas totalement absente, étrangement, même si ça manquait vraiment sur certains passages. Pourtant le groupe va tout faire pour faire oublier cet impair à travers un show spectaculaire, et ouvertement old school!
Les 3 premiers albums et le EP sont en effet passés en revue, avec les titres les plus heavy metal de leur répertoire, comme si Queensrÿche avait un message revanchard à faire passer. 4 extraits de The Warning, mazette! + "The Whisper", "Queen of the Reich"? Presque impensable du temps de Goeff Tate et ce depuis une éternité.
Alors même si j'aime l'expérimentation chez eux, même si les moments les plus calmes sont parfois les plus beaux, ce set 100% metal décrasse les tympans et soulage aussi de voir que le groupe n'oublie pas d'où il vient et s'affiche tel quel avec fierté.
En fait les gars semblent complètement libérés d'un poids, leur résurrection crève les yeux sur scène et ce n'est donc pas pour rien si cette tournée s'intitule "Return to History". Comme dit LaTorre, on a retrouvé le "one and only Queensrÿche", flambant neuf.
OK Michael Wilton et Scott Rockenfield sont là depuis Mathusalem, mais ils ont un évident regain d'énergie, alors que le p'tit Parker Lundgren qui n'est plus vraiment un nouveau s'est définitivement greffé au groupe.
Quant à l'épatant Todd LaTorre, en toute franchise il ne fait pas totalement oublier Geoff Tate d'un point de vue du timbre et de quelques finesses vocales lui échappant, en revanche contrairement à son prédécesseur il va chercher toutes les notes difficiles ("Eyes of a Stranger" mis à part, mais bon Tate faisait la même chose) et ne se ménage pas vocalement pour respecter et donner du souffle à ces superbes chansons.
Alors rien que pour ça, merci pour ce nouveau départ!
4,5/5
J'ai enfin alterné entre KREATOR (plein air) et ANVIL (salle), pour voir à peu près la moitié de l'un et de l'autre. Pas grand chose à dire sinon une positive surprise globalement pour Anvil (et les blagues d'un Lips pince-sans-rire), et une très belle présentation chez un Kreator conquérant. D'autres en parleront bien mieux que moi.