Dernière partie ! Merci aux courageux lecteurs
DIMANCHE 21 JUIN
Cette dernière journée sera consacrée à la découverte, et à la redécouverte de vieux groupes pas vu depuis des années, en papillonant de scènes en scènes, entre les rencontres plus ou moins hasardeuses et quelques descentes de godets tranquillou. L'impression d'avoir été studieux toute l'année à l'école, et qu'aujourd'hui c'est la dernière semaine, vous savez, celle où on amène des jeux, sans aucun stress, fleurant bon les vacances. Ce qui n'est pas plus mal pour un dernier jour au final.
Du coup on ne commence vraiment les festivités qu'avec RED FANG de loin, ayant eu la flemme de nous presser pour Sup (dommage). Je ne connaissais pas du tout, et c'est vraiment pas mal la musique qu'ils proposent. Après faudrait revoir ça en salle si c'est pas lassant, mais une grosse demi heure ça m'allait. Je ne saurai pas décrire le style, mais ça riffait bien.
Ensuite on aura des aperçus en assistant à des concerts incomplets
- de RUSSIAN CIRCLES sur la Valley, metal assez atmosphérique aux riffs parfois bien heavy, qui demande à être approfondi,
- de HOLLYWOOD UNDEAD, dont je ne connaissais même pas le nom et qui pourtant m'a accroché l'oreille avec son metal fusion glam ou je sais pas comment appeler ça, mais même si je n'assisterais certainement pas à un show de deux heures, la curiosité ressentie m'a fait rester un petit moment devant les gus avec masques, au chant assez rappé et finalement assez mélodique,
- de THE CROWN et son death mélodique ma foi classiquement bien foutu sous la Altar, pas de quoi crier au génie mais assez pour passer un bon moment en ce milieu d'après midi.
Puis vient le moment d'aller tâter du RAMONEURS DE MENHIRS sur la Warzone. Bon, j'etais pas motivé plus que ça à la base, mais plusieurs ami(e)s m'ont tellement rebattu les oreilles avec les punks bretons, que je me suis décidé à braver le goulet d'étranglement maudit, où j'ai perdu une dizaine de minutes pour entrer... et une quinzaine pour sortir prématurement...La salope, comme dirait un ami.... J'aurai mieux fait de m'abstenir, pffff !
Non parce qu'ok c'est un ancien Bérurier Noir sur scène, ok c'est celtique, mais le biniou pendant une heure ça va pas être possible !
Alors ouais, gros succès sur leurs terres, vu le peuple présent et l'ambiance dansante. Mais au risque de choquer, pour moi c'est juste un Massilia Sound System breton ! Y a le parler local, y a la tchatche, y a le folklore, y a la boîte à rythme... la seule différence c'est que l'un fait du "punk" celtique, l'autre du ragga occitan.
A mon avis faut les voir en petit club, un peu torché, ou être du cru, pour adhérer totalement à leur délire. Aucune de ces conditions n'étant réunies en ce beau dimanche à ciel ouvert, je me suis assez vite escapé de cette Warzone! Enfin, plus lentement qu'une limace à bout de souffle, mais escapé tout de même...
Le dommage collatéral, c'est que je me suis alors promis de ne plus mettre un pied là bas, malgré l'appel des The Exploited (moins de monde à ce qu'on m'a dit) et des No FX plus tard... Tant pis pour moi.
Mais pas le temps de respirer qu'on retrouve plein de potes devant la MS 2 pour NUCLEAR ASSAULT... et le son le plus pourrave de tout le fest assurément ! On aurait dit le son d'une répèt' d'un groupe de lycée dans une cave miteuse ! Incroyable à ce niveau, impardonnable pour mes oreilles, meurtries de basses, infra basses, supra basses, trucmuche basses, malgré les bouchons ! On abandonne donc au bout de deux morceaux... Yurk !
Du coup je rejoins mon ami Eric sous la Valley pour découvrir EYEHATEGOD, combo qu'il voulait absolument voir et que je connaissais uniquement de nom. Bon, j'ai juste détesté, faut avouer ! Le sludge n'est définitivement pas fait pour moi. Trop sale, pas assez mélodique, trop pas pour moi quoi. Après, le public etait ravi et ça se tient dans leur style.
Pour le live suivant on a pas à faire des kilomètres puisque sur la Temple toute proche démarre le set de ALESTORM. Le groupe de Metal Pirate ! Je ne savais pas qu'ils existaient toujours, les ayant découvert en première partie de Grave Digger il y a facile 5 ans, et n'ayant plus trop entendu parler d'eux depuis.
apparemment j'etais le seul mal informé, vu le peuple qui se massait dans ET hors du chapiteau ! J'en revenais pas qu'ils soient si attendus. Et ils n'ont pas déçu les fans, c'est le moins que l'on puisse dire !
Leur heavy n'a rien de révolutionnaire, mais y a des hymnes de taverne facilement mémorisables, repris en choeur par la foule, y a du riff et un univers propre qui justifient certainement leur petit succès. Sans oublier cette guitare/claviers d'un autre monde, du chanteur, qui fait toujours autant marrer.
On tourne un peu en rond au bout d'une heure, mais c'etait rafraichissant et on s'est retrouvé à scander des refrains, tels des frères de beuverie à Nassau au 18eme siècle !
Setlist:
Walk the Plank
The Sunk'n Norwegian
Shipwrecked
Magnetic North
That Famous Ol' Spiced
Nancy the Tavern Wench
Keelhauled
Rumpelkombo
1741 (The Battle of Cartagena)
Drink
Rum
Changement radical de style pour la suite et encore une fois peu de chemin à parcourir puisque nous retournons sous la Valley. Quand je vous dis que le dimanche etait plus cool, moins fatiguant et axé sur les (re)découvertes hors Mainstages !
Avec les LIFE OF AGONY, nous retournons une fois de plus dans les 90s et notre jeunesse grungy/fusion/alternative, après BC et L7 la veille, ainsi que Korn et Limp Bizkit à venir. Manquait plus que Rage against the machine, Hole et Offspring, et la boucle etait bouclée...
LOF est un groupe étrange, dont il est impossible de définir précisément le style, et à la carrière finalement très courte puisqu'à part trois albums dans les 90s et un en 2005, c'est le désert, mais doté d'un magnétisme incroyable, d'un fantastique chanteur, et d'un premier album cultissimement bonnard. Un premier opus qui représentera la grande majorité de la playlist exécutée ce jour là, pour le plus grand bonheur des fans présents !
Et comme cela fut le cas tout le dimanche, la Valley etait beaucoup moins bondée que les autres jours, ce qui nous a permis d'avancer pas loin de la barrière pour assister à un super concert, qui a filé à la vitesse de la lumière tant on a pris notre panard !
Un peu bizarre de voir Keith Caputo (vu devant 36 personnes -oui j'avais compté- dans un club marseillais il y a quelques années...), être devenu Mina Caputo après son changement de sexe. Mais niveau prestance scénique et efficacité vocale, ça n'a rien altéré.
Les zicos etaient heureux d'être là, et nous heureux de gueuler sur les "Through and through", "River runs red" ou "Underground ! Du lourd, des accélérations, des sourires, du rock! Très bon son, ce qui ne gâche rien.
Setlist:
River Runs Red
This Time
Bad Seed
Method of Groove
Lost at 22
Weeds
My Eyes
Through and Through
Love to Let You Down
Underground
On ressort de là avec une fois de plus une belle patate, gonflé à bloc pour avaler une bonne dose de... SAMAEL ! Aucun rapport ni lien musical dans notre parcours ce jour là, mais c'est ça qui est bon quand on est pas bloqué dans un ou quelques styles musicaux.
Honnêtement j'y suis allé avec de sérieux doutes, vu que si j'avais été bluffé par leurs shows fin 90s/débuts 2000s, j'avais par la suite été fortement déçu de ce qu'ils proposaient. Qu'en est il en 2015 ?
Tout simplement un bon gros concert des familles, qui m'a poussé à rester tout du long, tant j'ai plongé dans leur trame hypnotique ! En même temps, et je n'etais pas au courant, en jouant "Ceremony of the opposites" dans sa totalité, ils prenaient un risque minimum ! Je préfère la periode "Passage"/"Eternal", mais ça jouait sur du velours quoi qu'il arrive.
Le son n'etait pas fantastique, mais la qualité des compos, le chant maitrisé et l'atmosphère générale, tout ça a fait que je me suis retrouvé une nouvelle fois hypnotisé par les compos. C'est sombre, puissant, indus ce qu'il faut.
Le rappel composé essentiellement de titres de "Passage" m'a evidemment bien fait plaisir. Une très bonne surprise pour une très bonne prestation.
Setlist:
Black Trip
Celebration of the Fourth
Son of Earth
Till We Meet Again
Mask of the Red Death
Baphomet's Throne
Flagellation
Crown
To Our Martyrs
Ceremony of Opposites
Rain
The Ones Who Came Before
The Truth Is Marching On
My Saviour
Il est temps de se placer en hauteur avec vue lointaine sur la MS 2 pour assister à un des concerts de cette édition 2015: IN FLAMES. Voilà une formation qui ne m'a jamais fait défaut sur scène, même si je n'ai plus cautionné leur orientation studio après "Reroute to remains". Mais vraiment, quel combo live ! Une rage, une putain de puissance, des anciens morceaux ultimes ("Cloud connected" ou "Bullet ride" en tête !), un chanteur, que je n'ai pas reconnu avec ses cheveux courts, toujours aussi monstrueux, une qualité innée pour faire bouger, banguer, pogoter, la foule.
L'entame sur "Only for the weak" a donné le ton, excellent choix pour montrer leur envie de déflorer les esgourdes pourtant déjà emplies de décibels depuis vendredi matin ! Une des plus grosses ambiances du fest, c'etait impressionnant vu du talus à droite de la MS 1 !
Bon, je rale un peu parce qu'ils n'ont rien joué des albums pré-"Clayman" (mais rejouez "Embody the invisible" et "Whoracle" bordel de gnou !!), mais quand on a qu'une heure de jeu et une carrière aussi fournie qu'eux, forcément faut faire des choix... C'est pas spécialement leur faute disons... Car pour le reste ils ont bien pioché dans tous leurs albums, et ça donnait un show homogène et foutrement Metal !
Encore une fois les suédois ont tout fracassé !
Setlist:
Only for the Weak
Everything's Gone
Bullet Ride
Where the Dead Ships Dwell
Paralyzed
Deliver Us
Cloud Connected
Drifter
The Quiet Place
Delight and Angers
The Mirror's Truth
Take This Life
My Sweet Shadow
Il fallait bien un KORN en grande forme pour passer après un tel défèrlement de riffs ! Le fait qu'ils aient eux aussi décidé de jouer un opus en entier, à savoir leur mythique premier éponyme, leur assurait une belle assistance, même des non fans tels que moi, pour qui, à part cet album et quelques rares autres étiquetés à l'époque "néo", etions réfractaires à cette nouvelle vague.
Mais faut bien avouer que se pointer sur "Blind", ben automatiquement ça allait péter les scores ! La suite fut du même tonneau, le public ne s'y trompant pas, acclamant et pogotant à qui mieux mieux.
Davis reste le chanteur torturé qu'il a toujours été, les autres zicos etant un peu éclipsés par son charisme. Encore un gros live pour clore ce marathon en ce qui me concerne.
Car si on voulait voir Nightwish, la fatigue va avoir raison de nous, préférant aller se poser à une table avec des amis, vers le bar à vin, prendre un dernier mets appétissant chez Mémé Patate (sic !), faire des affaires avec le marchand de saucissons qui liquidait (cette bonne négociation d'ainkulé !), et tchatcher un peu avec les finlandais en bruit de fond.
Et voici donc mon deuxième Hellfest qui s'achève, un poil en dessous de 2014 pour diverses raisons, mais un excellent cru sur la globalité, tant par les shows attendus qui ont tenu leurs promesses et au delà, que par les bonnes découvertes, et les très bonnes surprises inattendues.
Comme à chaque fois je mettrai un bémol sur l'ambiance générale du fest, dûe au manque de convivialité des festivaliers. Car ok il y a beaucoup de metalheads, mais que ce soit sur le site même ou tout autour (camping, metal corner...) il n'y a pas cette "brotherhood attitude", qui justifiait à elle seule la venue à un Wacken, un BYH ou un Gods of Metal par exemple....
Le fait de rencontrer des gens, trinquer et parler avec eux une minute ou des heures, à toutes heures du jour et de la nuit, une certaine atmosphère palpable, qui te fait sentir en totale liberté, en communion.
Au Hellfest les gens viennent en groupe, se cotoient mais sans vraiment se voir. Ca ne me dérange pas qu'ils se déguisent, qu'ils se lâchent, qu'ils soient totalement débile pour certains. Mais ce manque d'unité m'interpelle sur cette mentalité française, qui me rendait frileux sur ma venue en Bretagne pendant les premières années.
Bien sur les organisateurs ne sont en rien responsables de cet etat de fait, ma dizaine d'années des fests en Europe du Nord et le fait que ça ait grossit à ce point doit y être pour quelque chose, mais je trouve que ça manque.
L'avantage c'est qu'on voit plus de concerts, le "désavantage" c'est qu'on vient selon l'affiche, et non pas automatiquement d'une année sur l'autre.
Mais fi de ces considérations de vieux con, la cuvée 2015 etait au top, c'est bien le principal. Plus que quelques réglages d'organisation et tout sera quasi parfait.
En esperant que cela soit reparti pour 10 autres éditions, c'est exceptionnel d'avoir un tel évènement Metal en France. Merci aux fans, pour les fans.
Gandalf