[CD] EDGUY - Tinnitus Sanctus (2008)
Posté : 17 nov. 2008, 23:06
Patient : Tobias Sammet.
Age : Petite trentaine.
Symptômes : Mouvement frénétique de la tête, cris incontrôlés, tendance à un manque de conviction et instabilité chronique.
Cause des troubles : Trop grande exposition aux standards du hard rock des années 80, admiration sans bornes pour Kiss, Scorpions et Alice Cooper.
Ca y est, Edguy a passé le cap ! On le sentait peu à peu venir. Bien qu’en 2004 le groupe avait sorti avec ‘Hellfire Club’ sans doute un des meilleurs albums de speed metal de la décennie (oui, rien de moins !), Tobias, on l’a bien vite constaté, avait envie d’aller voir ailleurs. Marre de jouer la vierge effarouchée sur des rythmiques ultra-rapides, le bonhomme émet alors le souhait d’évoluer, d’aller de l’avant tout en rendant hommage à ses idoles, principalement les groupes majeurs de hard rock des années 80. ‘Rocket Ride’, sorti en 2006, marqua alors la première étape de cette évolution, laissant une place de moins en moins importante aux speederies pour se concentrer sur des morceaux mid-tempo toujours heavy, mais au feeling plus heavy rock et plus posé, moins naïf. Une réussite. Car outre le fait que ce changement de cap était salvateur si le groupe voulait éviter la redite, les morceaux étaient à la fois innovants et nostalgiques, mais surtout très bien construits et inspirés.
‘Tinnitus Sanctus’, qui voit le jour en cette fin d’année, constitue la deuxième étape de cette évolution. Non, Edguy ne renie pas son passé et propose toujours quelques morceaux speed bien sentis (‘The pride of creation’, ‘Speedhoven’), mais, comme si le groupe avait perdu la recette, ces morceaux sont justement les moins convaincants de ce nouvel album ! Mélodies hyper prévisibles, chœurs aussi gonflés qu’une star hollywoodienne siliconée, ces morceaux nous montrent un Edguy en auto-pilote, livrant ici le minimum syndical nécessaire pour éviter que les fans de la première heure de brûlent cet album lors d’haineuses auto-dafés.
Oublions ces deux morceaux, tant pis pour le speed. Car en effet, Edguy nous propose bien mieux sur Tinnitus Sanctus ! Grosses guitares branchées, ‘Tinnitus Sanctus’ offre en effet des morceaux heavy mélodiques lorgnant de façon plus qu’insistante vers un gros hard rock traditionnel! Si le dernier Avantasia était annonciateur de ce changement de cap, Edguy confirme en mêlant son heavy à des influences à la Whitesnake (‘Dragonfly’), Scorpions (‘Sex fire religion’ et son solo à la ‘Face the Heat’) et, bien entendu, Kiss (‘Dead or rock’). Résultat : du tube, du tube et encore du tube !
Malgré tout, si la moitié de cet album est effectivement imparable, celui-ci possède également quelques titres plus dispensables. Outre les speeds inutiles cités plus haut, ‘9-2-9’ et ses claviers insupportables se révèle plutôt ratée alors que la ballade ‘Thorn without a rose’ est tout bonnement risible. Il faut se rendre, il semble que depuis 2004 et ‘The spirit will remain’, Tobias est incapable de composer une ballade convaincante ! Et puis cette fois, le côté humoristique forcé de ‘Aren’t you a little pervers too’, titre country/metal aux paroles caustiques, ne fait pas vraiment rire. A petite dose Tobi, l’humour potache est sympa, mais s’il te plaît, sers-t’en avec parcimonie !
Au final, ‘Tinnitus Sanctus’ se révèle être une bonne surprise, Edguy assumant enfin pleinement son changement de cap. Seul petit problème : les compos ne suivent qu’à moitié, et sont dans l’ensemble en-dessous de ce que le groupe nous a offert par le passé. Espérons que le groupe redressera la barre et affirmera (ou infirmera) ce choix d’un nouveau style musical lors d’un prochain album. Allez, n’ayant que très rarement été déçu par Edguy, nous dirons que cet album est une transition annonciatrice d’un futur explosif !
Gegers (http://www.metalfrance.net)
Age : Petite trentaine.
Symptômes : Mouvement frénétique de la tête, cris incontrôlés, tendance à un manque de conviction et instabilité chronique.
Cause des troubles : Trop grande exposition aux standards du hard rock des années 80, admiration sans bornes pour Kiss, Scorpions et Alice Cooper.
Ca y est, Edguy a passé le cap ! On le sentait peu à peu venir. Bien qu’en 2004 le groupe avait sorti avec ‘Hellfire Club’ sans doute un des meilleurs albums de speed metal de la décennie (oui, rien de moins !), Tobias, on l’a bien vite constaté, avait envie d’aller voir ailleurs. Marre de jouer la vierge effarouchée sur des rythmiques ultra-rapides, le bonhomme émet alors le souhait d’évoluer, d’aller de l’avant tout en rendant hommage à ses idoles, principalement les groupes majeurs de hard rock des années 80. ‘Rocket Ride’, sorti en 2006, marqua alors la première étape de cette évolution, laissant une place de moins en moins importante aux speederies pour se concentrer sur des morceaux mid-tempo toujours heavy, mais au feeling plus heavy rock et plus posé, moins naïf. Une réussite. Car outre le fait que ce changement de cap était salvateur si le groupe voulait éviter la redite, les morceaux étaient à la fois innovants et nostalgiques, mais surtout très bien construits et inspirés.
‘Tinnitus Sanctus’, qui voit le jour en cette fin d’année, constitue la deuxième étape de cette évolution. Non, Edguy ne renie pas son passé et propose toujours quelques morceaux speed bien sentis (‘The pride of creation’, ‘Speedhoven’), mais, comme si le groupe avait perdu la recette, ces morceaux sont justement les moins convaincants de ce nouvel album ! Mélodies hyper prévisibles, chœurs aussi gonflés qu’une star hollywoodienne siliconée, ces morceaux nous montrent un Edguy en auto-pilote, livrant ici le minimum syndical nécessaire pour éviter que les fans de la première heure de brûlent cet album lors d’haineuses auto-dafés.
Oublions ces deux morceaux, tant pis pour le speed. Car en effet, Edguy nous propose bien mieux sur Tinnitus Sanctus ! Grosses guitares branchées, ‘Tinnitus Sanctus’ offre en effet des morceaux heavy mélodiques lorgnant de façon plus qu’insistante vers un gros hard rock traditionnel! Si le dernier Avantasia était annonciateur de ce changement de cap, Edguy confirme en mêlant son heavy à des influences à la Whitesnake (‘Dragonfly’), Scorpions (‘Sex fire religion’ et son solo à la ‘Face the Heat’) et, bien entendu, Kiss (‘Dead or rock’). Résultat : du tube, du tube et encore du tube !
Malgré tout, si la moitié de cet album est effectivement imparable, celui-ci possède également quelques titres plus dispensables. Outre les speeds inutiles cités plus haut, ‘9-2-9’ et ses claviers insupportables se révèle plutôt ratée alors que la ballade ‘Thorn without a rose’ est tout bonnement risible. Il faut se rendre, il semble que depuis 2004 et ‘The spirit will remain’, Tobias est incapable de composer une ballade convaincante ! Et puis cette fois, le côté humoristique forcé de ‘Aren’t you a little pervers too’, titre country/metal aux paroles caustiques, ne fait pas vraiment rire. A petite dose Tobi, l’humour potache est sympa, mais s’il te plaît, sers-t’en avec parcimonie !
Au final, ‘Tinnitus Sanctus’ se révèle être une bonne surprise, Edguy assumant enfin pleinement son changement de cap. Seul petit problème : les compos ne suivent qu’à moitié, et sont dans l’ensemble en-dessous de ce que le groupe nous a offert par le passé. Espérons que le groupe redressera la barre et affirmera (ou infirmera) ce choix d’un nouveau style musical lors d’un prochain album. Allez, n’ayant que très rarement été déçu par Edguy, nous dirons que cet album est une transition annonciatrice d’un futur explosif !
Gegers (http://www.metalfrance.net)