C´est parti pour le CR!
Commençons par planter le décor: Hallbergmoos est un patelin de Bavière dans les environs de Münich. Le Trveheim a lieu dans l´enceinte d´une ferme en activité, le Hausler Hof, laquelle organise chaque vendredi un marché couvert avec restauration dans une magnifique salle façon saloon (qui peut également être louée pour une fête etc.). C´est cette salle qui accueille les concerts le temps du Trveheim donc.
Pour y arriver, on part de la rue principale du village, on s´engage dans un chemin de campagne, on dépasse encore un petit paquet d´habitations et puis on se retrouve pour plusieurs kilomètres au milieu de nulle part avant d´arriver au but. A retenir donc que pour s´y rendre en transports en communs, il faut être sérieusement motivé: depuis Münich, la S-Bahn vous dépose du côté opposé du village et puis c´est à pied que le festival se mérite. A moins d´avoir la chance d´être pris en stop par un métalleux sympa.
Par bonheur nous y allons en „camping car“ si on peut nommer ainsi notre vieux Renault Master. A noter aussi que le dodo dans l´auto fait l´objet d´un ticket séparé et que ceux-ci sont très limités (40 les années précédentes, 60 cette année).
Nous arrivons vers 22heures le jeudi, sommes accueillis par deux jeunes gens munis de lampes de poche qui nous prient de nous garer provisoirement sur le parking voitures, le temps de montrer patte blanche et de recevoir nos bracelets. De là nous repartons sur le terrain proprement dit. A droite d´abord une partie parking qui semble réservée aux „VIP“ (nous supposons que sont considérés comme VIP les connaissances et amis de l´orga). La deuxième à droite est un chemin bordé à gauche par un champ et à droite par un bosquet. C´est là qu´en tant que détenteurs d´un ticket „dodo dans l´auto“, nous sommes invités à nous garer. Ce qui fut fait. Nos amis arrivés peu avant nous nous signalent qu´il y a une warm up party avec DJ et qu´ils y sont. Cela se passe dans la cour de la ferme, pour y arriver nous traversons d´abord un petit terrain de volley au-delà duquel le coin „tentes“ est établi. Nous nous retrouvons donc, 4 vieux cons parmi quelques 150 gamins et gamines, moyenne d´âge vers les 20 ans. Une blondinette accoste notre ami Tim et lui explique qu´elle voudrait bien se bourrer la gueule mais qu´à la bière ça ne va pas vite, s´il ne veut pas lui offrir quelque chose de plus fort peut-être? Non il ne veut pas et donc nous refaisons le monde autour de nos bières. Peu avant 3 heures du mat, nous décidons d´aller dormir. Peine perdue: la plupart des véhicules qui nous entourent sont ouverts et diffusent une „musique“ douteuse à fond la caisse, et tout autour des gens nettement plus saouls que nous. Vers 4h30, il y en a un qui perd l´équilibre et s´effondre contre le Master, je venais de m´assoupir, je pète un câble. Après diverses tentatives de négociations, l´organisateur nous autorise à nous déplacer sur le terrain qu´on suppose „VIP“. Ouf, quel calme. Quelques heures de sommeil puis soudain à 9h48 exactement, on frappe brutalement à la porte du camion. C´est le barbu, modèle ours, qui nous avait indiqué notre emplacement la veille, qui beugle sans ménagement: „c´est là que tu dois être, pas ici!“. Discussion brève et sèche de part et d´autre, je maintiens qu´on ne bouge pas d´où on est, il conclut qu´il va vérifier en haut lieu. On n´entendra plus parler de lui, donc tout va bien. La dernière nuit, un autre camping-car qui à l´origine était garé à côté de nous nous rejoint dans ce coin-là, ce qui me réjouit et me rassure: il n´y a pas que nous qui avons trouvé la situation vraiment intenable, ouf. Ce n´était pas mieux du côté tentes selon nos amis, qui à défaut d´avoir dormi ont été cueillis au saut du lit par des hail vous savez qui :censuré: proférés par une bande de petits cons autrichiens.
Vendredi
Tout ceci fera que par manque de sommeil, nous n´arriverons dans la salle que pour
Roadhog. Il n´y a pas grand-monde devant la scène, 50 personnes peut-être. C´est un fait que les absents ont tort, parce que les polonais offrent un très bon concert, leur heavy rapide et très eighties met la batterie en valeur, belle présence scénique, rien à jeter même s´il y a sûrement encore du potentiel vers le haut. Perso je me suis bien éclatée et je n´étais pas la seule.
Skullwinx n´ayant pas retenu mon attention lors de mes recherches youtube préparatoires au fest (si j´avais su que l´organisateur du fest en est le lead guitarist, j´aurais peut-être fait un effort mais bon maintenant c´est comme ça), c´est l´heure de manger une portion de pâtes aux champignons. Les prix sont plus qu´honnêtes, le choix est énorme pour un festival de cette taille (700 tickets), l´offre allant de l´escalope XXL au vegan en passant par le simple végétarien et cerise sur le gâteau, c´est servi dans de la vraie vaisselle, en plastique certes, mais réutilisable (vaisselle type camping quoi): rien qui traine par terre, chapeau! Les gobelets sont consignés 2€ et c´est efficace. Un demi de bière coûte 3€, proportionnellement quasi la moitié du prix de l´Alcatraz!
Retour pour
Crimson Fire. C´est sympa, le chant me rappelait par moments Orden Ogan, mais finalement assez monotone aussi. Heiko les trouvait bizarres visuellement.
Portrait: je crois pouvoir dire que c´est LE groupe qu´Heiko attendait avec impatience et que pourtant, ils ne seront pas celui qui l´aura marqué le plus durant ces deux jours. De mon côté, je ne suis pas très fan du groupe, je trouve leur musique trop compliquée pour ma petite cervelle avec des changements de rythme parfois assez curieux, ceci dit pour poser les bases de nos états d´esprit respectifs avant le concert, lequel sera très bon à tous points de vue. Je n´ai qu´une petite critique à formuler pour ma part: ils restent tous concentrés sur la partie centrale du public, ignorant les gens sur le côté, alors que dans ce type de salle peu profonde, ben les côtés représentent les deux-tiers du peuple. Globalement le chanteur semble avoir un peu de mal avec le public, ne comprenant pas vite ce que lui veulent les personnes qui lui tendent un objet ou la main.
Witchfynde clairement le concert de la journée, à l´unanimité avec mon homme. Tout est extraordinaire, depuis la voix jusqu´à la musique en passant par les costumes, la présence scénique et l´immense gentillesse envers le public. Ici personne n´est oublié, où qu´on soit: il y a du serrage de pinces (au point que Luther Beltz a bien failli perdre l´équilibre et tomber de la scène), des œillades et des grimaces ainsi que des bâtonnets d´encens à la cantonnée. Je ne sais plus de mémoire tous les titres joués et j´ai manqué de peu la setlist jetée dans l´assemblée, ce qui est sûr c´est qu´ils ont ouvert sur The Devil´s Playground suivi de Crystal Gazing et de Moon Magic, puis on a eu entre autres Give em Hell, Stagefright et le reste je ne sais plus. Etrangement, Heiko qui n´avait pas accroché au HOA est cette fois-ci bien emballé. Pourtant de mon point de vue les deux performances se valent.
Pas vu Q5 pour cause de petite pause et puis c´est
Satan. Difficile de décrire mon ressenti. Une sorte de double stupéfaction. D´une part musicalement et vocalement, c´est absolument extraordinaire et d´autre part visuellement c´est misérable voire pathétique. Le lendemain matin au petit-déjeuner, le retour spontané de notre ami Tim sur le concert est identique au mien, je cite: „comment est-ce possible de se tenir sur scène aussi négligé? On doit quand même pouvoir faire un effort!?“. Par ailleurs, le chanteur a aussi beaucoup parlé entre les morceaux, c´était énervant de l´avis de plusieurs personnes autant que du nôtre.