Hellfest 2019 : 21 - 23 Juin - Clisson (FR)
Posté : 14 juil. 2019, 23:33
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Suite des comptes rendu: HELLFEST, samedi 22 juin 2019Journée plus tranquille aujourd'hui, principalement Hard Rock classique.
Premier concert de la journée avec DOOL, groupe hollandais formé par des anciens THE DEVIL'S BLOOD. J'adore THE DEVIL'S BLOOD, je n'ai malheureusement jamais pu les voir, et je ne voulais donc pas rater DOOL. Le groupe joue à la croisée de plusieurs styles: rock gothique, rock psychédélique et hard rock classique, et avec aussi un côté doom dans le son et metal extrême dans l'attitude. Quelque chose entre les SISTERS OF MERCY, THE CULT et BLUE OYSTER CULT (un des gratteux a un t-shirt FIELDS OF THE NEPHILIM, il y a un peu de ça aussi). Beaucoup de culte, et d'occulte, pas de hasard... Le son est chaud, complet, avec 3 guitaristes (dont la chanteuse) et un bassiste bien présent dans le mix. Visuellement c'est impressionnant de voir ces 4 guitares alignées, avec les musiciens qui headbanguent furieusement sur une musique hypnotique mais pourtant pas violente. Les morceaux sont longs, laissent le temps de rentrer dedans, les guitares sont partout. Impressionnant à tous les niveaux. Très belle découverte.
Pause repas, et l'occasion de passer un bon et long moment au calme avec les copains Defenders, le Fab et son copain Thierry, les citrouilles, Weik, Alexis et sa charmante moitié, et Houguerr.
On s'approche des mainstages pour DEADLAND RITUAL, super groupe formé de Geezer Butler (BLACK SABBATH), Steve Stevens (gratteux de Billy Idol), Matt Sorum à la batterie (GUNS N ROSES, VELVET REVOLVER) et Frankie Perez (APOCALYPTICA, ça fait moins rêver …). J'avais vu la set list de leurs concert précédents, et un bon moment était à prévoir. Et en effet, à côté de titres originaux (qui sont pas mals du tout!), on a 3 reprises du SABB' (dont le fabuleux riff de Symptom Of The Universe pour commencer le concert, puis Neon Knights et
War Pigs), Slither de VELVET REVOLVER et Rebel Yell de IDOL. Geezer est ultra classieux (et quel son, unique!), Steve Stevens fait bien le job, et la surprise vient du chanteur, à l'aise sur tout les styles, très bon frontman, et qui a une superbe voix. Peu de monde devant la mainstage, les absents ont eu tort.
On se fraie un chemin à travers tous les gens allongés (le point noir du festival) pour vite remonter vers les tentes où MOONSPELL vient de commencer son set. Je n'ai vu le groupe d'une seule fois, en 1995, ça commence donc à dater, sur la tournée du génial Wolfheart. Content de les revoir, et le chanteur est toujours aussi charismatique. Je ne connais que très peu leur discographie, et du coup je ne reconnais que les 2 derniers titres, le fabuleux Alma Mater et Full Moon Madness.
On refait un rapide retour vers les mainstages pour aller voir WHITESNAKE, avent revenir sous la Altar. On rate donc le 1er morceau et on arrive sur 3 excellents titres de Slide It In et 2 du dernier album. C'est très pro, mais David Coverdale est très juste vocalement depuis plusieurs années, ses musiciens l'aident bien sur tous les choeurs, il se repose pendant les trop longs solos de guitare et de batterie. Rien d'exceptionnel, mais un concert très plaisant. Vite on remonte vers les tentes pendant Is This Love, CANDLEMASS va bientôt commencer,et je veux surtout rien rater !
CANDLEMASS : le groupe est de retour avec Johan Langqvist,le chanteur de leur premier album, qui n'est rien d'autre que mon album préféré, tous types de musique confondus, et ce depuis que je l'ai découvert à sa sortie en 1986, à 14 ans. Autant dire que c'était pour moi le concert le plus attendu des 4 jours (juste devant ceux de LYNYRD SKYNYRD et KISS). Ayant eu des échos mitigés sur les performances vocales actuelles de Langqvist, un petit doute m'habite. Doute vite dissipé, dès le premier titre Well of Souls, pourtant interprété à l'origine par Messiah Marcollin, Langqvist est très à l'aise, voix claire, puissante, juste. Le son est parfait, et les riffs de Mats Bjorkman sont incroyablements heavy (je ne me rappelle pas avoir jamais eu un son aussi heavy en concert !). J'ai enfin la chance de voir en vrai Leif Edling (il était en burn out depuis plusieurs années, et en 2016 à Barcelone il était déjà absent pour le seul concert que j'ai vu d'eux). Ce gars est un génie, et enfin voir CANDLEMASS dans sa formation royale, avec une set list incroyable, les solos plein de feeling de Lars Johansson (guitariste clairement sous-estimé), avec l'émotion que me procure leur musique depuis 33 ans, j'en ai chialé pendant une partie du concert, notamment sur les 2 titres d'Epicus Doomicus Metallicus, Solitude et A Sorcerer's Pledge. Un des meilleurs concerts de ma vie, ultime.
La suite de la soirée se déroule sur les mainstages, avec une triplette de luxe, DEF LEPPARD, ZZ TOP et KISS, surtout que je suis fan des 3 et que je n'en ai vu aucun. Je redescends doucement de mes émotions candlemassiennes sur le chemin, et on arrive sur le 3ème morceau de DEF LEPPARD, Let It Go, qui est sur un des premiers albums de Hard que j'ai écouté, High N Dry. Suivent quelques titres dispensables, quelques extraits de Hysteria (que je n'adore pas),et ce sont les titres de High N Dry et Pyromania qui m'accrochent vraiment. Joe Elliot chante vraiment bien, les choeurs sont parfaits, mais le tout est quand même asseptisé. Certainement que passer après CANDLEMASS a faussé mon jugement.
Ce ne sera pas mieux pour ZZ TOP, on en voit la moitié assis, et ça manque de spontanéité, mais les titres cultes des années 70 (l'enchaînement Waitin' for the Bus / Jesus Just Left Chicago m'a foutu des frissons) suffisent à mon bonheur. Le tout reste assez mou, Franck Beard le batteur est parfois aux fraises (on voit Billy Gibbons lui faire un regard mauvais après un pain évident) , il y a trop de titres d'Eliminator à mon goût (on a heureusement échappé à Rough Boy ou Sleeping Bag de Afterburner ). Content toutefois de les avoir vu et d'avoir pu profiter de leurs classiques, ce groupe reste une légende, 50 ans de carrière et avec les 3 mêmes musiciens, unique !
Place à une autre légende, KISS : Je suis fan depuis le tout début des années 80, et c'est la première fois que j'ai la chance de les voir ! On dira ce qu'on veut sur le côté pompe à fric du groupe, sur la débauche d'effet sur scène, on ne peut pas leur enlever la qualité de leur musique, et c'est ça le principal. L'intro mythique résonne, « All right Hellfest, you wanted the best, you got the best, the hottest band in the world, KISS !!! « Début classique avec le génial Detroit Rock City, sur laquelle les musiciens descendent chacun sur un des modules fixés au plafond de la scène, qui servent de décor, de light show et de support sur lesquels seront diffusés images et vidéos. Le son est très bon, la scénographie du groupe aidée par les grands écrans du festival (ceux situés de chaque côté mais aussi ceux à 180 degrés tout autour de la scène) est magnifique. Le groupe est très énergique malgré l'âge (69 ans pour Simmons et 67 pour Stanley !), la set list parfaite, composée à 75% de titres de leurs 10 premières années (les années maquillage). Shout It Out Loud enchaîne avec Deuce, Paul Stanley est bavard, comme d'habitude, mais avec sa voix complètement cassée c'est parfois un supplice de l'entendre s'époumoner (il crie au lieu de parler, ça n'arrange rien). Pendant les chansons, c'est bien mieux, je pense qu'il chante vraiment mais a sa voix doublée par un play back (play back avec sa voix récente, c'est pas la voix des albums bien sur), mais enfin ça passe très bien. A défaut de Firehouse, c'est sur l'ultra heavy War Machine que Gene crache le feu. Et qu'est qu'il est impressionnant ! Sa taille, le costume, sa présence, sa voix, on côté menaçant, il attire tous les regards, encore plus charismatique en vrai … Les vieux titres sont énormes, avec un enchaînement Calling Dr Love/100000 years/Cold Gin/God of Thunder monstrueux, et un super solo de batterie de Eric Singer, avec la batterie qui s'élève dans les airs, puis un solo de guitare de Tommy « Space Child » Thayer qui tire avec sa guitares sur les éléments au plafond qui se prennent pour des soucoupes volantes et le solo de basse de Gene Simmons et l'intro mythique de God Of Thunder avec les crachats de faux sang (et en bonus la bobine de Gene en video sur les modules au dessus de lui) . J'ai cette scène des dizaines de fois en video, mais en vrai, c'est la classe absolue. après les plus quelconques Let Me Go Rock n Roll et Psycho Circus, c'est au tour de Paul Stanley de faire le show en traversant la foule en tyrolienne pour chanter les 2 morceaux suivants sur une plateforme au milieu de la foule, et c'est le fabuleux Love Gun suivi du tube I Was Made For Loving You qui sont joués. Paul revient pour la superbe intro de Black Diamond (mon titre préféré du groupe) , titre chanté par le bien nommé Eric Singer (sont forts ces ricains, quels pros).
Après une courte pause, c'est l'heure du rappel, avec la scène qui se rallume pour montrer Eric Singer au piano !, et c'est Beth (leur plus grand tube aux USA) dans une jolie version, qui précède un Crazy Crazy Nights peu joué, avec lâcher de ballons aux couleurs du groupe, avant le dernier titre, le mieux placé pour occuper cette fonction, l'hymne Rock 'N 'Roll All Nite (and Party Every Day), pendant lequel on a une avalanche de confettis et un feu d'artifice final, en conclusion de 2h10 de bonheur. Quel concert !
Reste un seul groupe à voir, sous la tente, les rockeurs gothiques de SISTERS OF MERCY, sur lesquels les avis divergent concernant la qualité des performances scéniques. Le groupe étant plutôt rare à voir en concert, c'est l'occasion de vérifier de visu. Comme on est bien fatigué, on souhaite presque que ce soit décevant pour pouvoir aller au lit plus tôt ... Lights minimalistes (souvent une seule couleur), tout en contre jour, avec le chanteur/leader Andrew Eldritch quasi invisible, mais avec un gros son assez metal (2 guitares, qui accompagnent une boîte à rythme assez peu metal, elle) et une set list parfaite pour ceux qui connaissent un peu la discographie ds anglais (Dominion/Mother Russia, Detonation Boulevard, No Time To Cry) et un gros final avec Vision Thing, Temple Of Love et This Corrosion. On reste avec plaisir pendant les 60 mn du concert, pour une très bonne fin de soirée. Mince, c'est pas ce soir qu'on se couchera avant 3 heures ...