Blue Öyster Cult tourneront jusqu'à la mort, c'est certain, c'est même écrit sur leurs t-shirts vendus au merchandising.
Alors j'irai les voir jusqu'à la rupture du pacemaker, car peu de groupes de rock/hard ont développé un univers aussi riche et inimitable que le gang de Long Island depuis plus de 5 décennies. Visiblement je ne suis pas le seul à attendre ce concert reporté, la Laiterie affiche complet, pleine à craquer à un niveau que je n'avais encore jamais rencontré voire subi.
Je passe rapidement sur la première partie de Gaëlle Buswel en acoustique, annoncée au dernier moment. Elle dispose d'une très belle voix, objectivement, mais ses compositions folk rock sont aussi banales à mon goût que sa voix est vibrante. J'aurais quand même préféré un jeune groupe de rock psyché comme il en existe tant par les temps qui courent, plutôt qu'une artiste qui a déjà la chance de jouer en tête d'affiche de cette même salle quelques jours plus tard et bénéficie donc déjà d'une certaine renommée et de promotion.
Place à B.Ö.C. mais pas de chichis ou de décorum particuliers sur scène comme d'habitude, tout repose sur les chansons, sur leur univers un tantinet énigmatique et sur leur alchimie décontractée de la 6 cordes, sans euphorie exubérante mais toujours dans une ambiance complice.
Pas de changement de personnel depuis quelques temps, la troupe a trouvé son équilibre avec un Richie Castellano qui s'impose chaque fois un peu plus comme nouveau membre indispensable, y compris au chant sur "Tainted Blood" et "Hot Rails to Hell". Buck Dharma en grande forme imperturbable reste le même guitariste iconique et véritable âme pensante de B.Ö.C. Seul Eric Bloom semble commencer à porter le poids des années sur sa carcasse de biker. En tout état de cause Bloom et Castellano continuent d'échanger leur instrument et leur rôle entre guitare, claviers et chant pratiquement à chaque chanson, selon le registre de celle-ci. A la batterie Jules Radino reste fidèle au poste tandis que Danny Miranda (ex-Queen + Paul Rodgers, Meat Loaf) a fait son retour depuis 2017 en tant que bassiste.
La setlist alterne les gros classiques aisément mémorisables et quelques chansons bien moins attendues telles que "Shooting Shark" (moins pop que sur album, mais il manque quand même le solo de saxo!) voire bien plus rares comme "Cagey Cretins" (jamais jouée depuis 50 ans? à vérifier) et "I'm on the Lamb but I Ain't No Sheep" du premier album que je n'attendais vraiment pas!
Dans les classiques "Dr Music" en ouverture et "Burnin' for You" récoltent toujours les faveurs du public mélomane, "Extra Terrestrial Intelligence" fait son retour, pendant que quelques fans réclament sans succès un "Astronomy" que je n'ai toujours pas réussi à entendre avec eux. D'autres expriment leur satisfaction du moment à l'aide de gobelets de bière volants pour parfumer l'assistance.
Pour ce qui est du dernier album en date, je trouve quand même dommage de ne pas jouer "The Alchemist" (surtout juste avant Halloween!), chanson la plus ambitieuse et la plus représentative des incartades de B.Ö.C, alors qu'elle fait parfois partie du set.
Encore une fois le moment fort est la version étendue de "Then Came the Last Days of May", 10 minutes de trip onirique dégénérant en jouissance guitaristique, dont une partie improvisée, qui déclenche les ovations du public partout où ils passent. Tradition typiquement 70's en voie de disparition à l'heure des bandes préenregistrées et des assistances scéniques de tous types, comme un pied de nez aux performances aseptisées et lissées de certains de leurs confrères américains notamment.
Même si je pourrais toujours trouver à redire sur la setlist, je vais essayer de ne pas jouer mon vieux con de service et plutôt reconnaître qu'ils en changent régulièrement au cours de chaque tournée pour que ça vaille le coup de revenir la fois suivante et se laisser surprendre. Tant que le culte sera vivant, j'en serai membre.
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