[CD] SANCTUARY - The Year the Sun Died (2015)

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Everflow
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Message par Everflow »

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1. Arise and Purify
2. Let the Serpent Follow Me
3. Exitium (Anthem of the Living)
4. Question Existence Fading
5. I Am Low
6. Frozen
7. One Final Day (Sworn to Believe)
8. The World Is Wired
9. The Dying Age
10. Ad Vitam Aeternam
11. The Year the Sun Died

Warrel Dane - vocals, writer
Lenny Rutledge - guitar, writer
Brad Hull - guitar
Jim Sheppard - bass
Dave Budbill - drums

Que pouvait faire Sanctuary en se reformant 25 ans après, profitant du split de Nevermore?
Reprendre la suite de Into the Mirror Black bien sûr, la modernité et l'expérience en plus. Le line-up a un peu changé avec le remplacement de Sean Blosl par un autre soliste mais le cœur du groupe a répondu à l'appel.
Bien sûr après un tel laps de temps l'orientation prise n'est pas une simple reprise du second album, encore moins du premier. Il n'est pas du tout question de retour en arrière forcé ou en demi-mesure à l'instar du dernier Queensrÿche, pour prendre un exemple pas tout à fait au hasard.

Ici l'analogie sera surtout faite avec Nevermore, et si elle a des arguments valables, elle est selon moi exagérée et trop facile. Oui la production Sneap rapproche aujourd'hui Sanctuary de Nevermore, oui le chant singulier de Warrel Dane est une marque de fabrique qui relie de facto les 2 groupes, oui 20 ans de compositions dans Nevermore pour Dane et Sheppard laissent forcément une trace, et oui la tonalité lugubre fait nécessairement écho à certains titres de Nevermore.
Sauf qu'on oublie qu'à l'origine c'est Sanctuary qui a influencé Nevermore et non pas l'inverse.

En terme de composition, seule "Let the Serpent Follow Me" me paraît éventuellement porter le sceau de Nevermore. Pour le reste, les instrumentistes sont quand même bien moins portés sur la complexité et la dissonance mélodique, rien que les riffs plus simples et directs. Pas trop de structures torturées non plus, Sanctuary reste dans une lignée metal authentique sur "Arise and Purify" bien brutal, "The World is Wired" assez classique pour le groupe, "Question Existence Fading" in your face, ou encore "Frozen" typé thrash mélodique.
Un titre différent, doomy et lancinant à crever comme "Dying Age" n'aide pas à rendre l'album plus accessible, mais son propos musical et textuel cadre parfaitement avec l'extinction massive anticipée dans cette fiction pré-apocalyptique.
Acide, cynique, un brin perturbé, et donc fidèle à lui-même, Warrel Dane décrit les visions prophétiques d'une déesse Lenore qui nous questionne sur le sens de cette existence. Sans égard pour la race humaine passée de démiurge à parasite, le séditieux narrateur y expose nos doutes, folies et désespoir, en pointant notre rapacité sans limites, notre arrogance et nos haines devenues stériles au moment du crépuscule des âmes. Ce faisant, il nous renvoie à nos illusions déchues d'une technologie impuissante face à l'imminent trépas, à notre orgueil d'être supérieur redevenant poussière, et à nos joutes sanglantes pour un pouvoir dérisoire devant l'inexorable et lente agonie du Soleil, éteignant froidement et sans jugement dernier toutes les utopies. Optimistes s'abstenir.

Vocalement Dane a sans surprise laissé au placard à hélium les suraigus des premiers albums, hormis quelques passages sympathiques qui font illusion, pour se concentrer sur ses points forts actuels. On peut le déplorer, pour ma part je l'accepte et je l'approuve même, 25 ans après il n'est plus le même homme à tous points de vue. La poussée aux limites ne pèse pas lourd comparée à sa verve, son élégance et sa sensibilité tourmentée qui s'expriment toujours avec merveille comme sur "I Am Low" et "The Year the Sun Died" (aux accents Alice in Chains), comme très peu de vocalistes en sont capables.

Malgré ces éloges l'album a ses longueurs, ses passages qui gagneraient à être plus pimentés. J'aimerais notamment davantage de folie, d'audace et d'attaque dans les plans presque trop sages et conventionnels quand le rythme s'élève. On sent qu'il en reste sous la pédale, de plus la ballade "One Final Day" est inférieure à ce dont on est habitué chez Dane et compagnie.
Mais sa cohérence d'ensemble et son ambiance caractéristique en font malgré tout un des meilleurs retours de vieilles gloires des années 80, surtout quand personne n'y croyait.

4/5

Chansons marquantes : "Arise and Purify", "I Am Low", "The World is Wired", "Question Existence Fading", "The Dying Age", "The Year the Sun Died"
Chansons dispensables : "One Final Day"
Bonus track : une reprise évidemment déformée "Waiting for the Sun" des Doors, mais qui ne fonctionne pas en version metal à mon goût, sans intérêt autre que celui de coller ingénieusement au concept de l'album.
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Globox666
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Message par Globox666 »

Ben dis donc ça valait le coup d'attendre la chronique :D :bang: :bang:

J'ai beaucoup aimé l'album à sa sortie mais ne l'ai pas beaucoup réécouté après les 3 ou 4 écoutes de découverte. L'occasion de le ressortir !
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Cardinal-Sin
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Message par Cardinal-Sin »

C'est un des albums que j'ai le plus attendu ces dernières années, mais au final je l'ai pas tant écouté... je n'ai pas retrouvé le feeling et l'intensité des deux premiers, surtout d'Into Mirror Black qui est pour moi extraordinaire.

Mais ta chronique à le mérite de me l'avoir fait ressortir du tiroir et après une après-midi d'écoute en boucle, je dois bien avouer que si on le prend tel qu'il est ce disque est vraiment excellent. Fallait juste pas attendre un album dans la veine des premiers, mais une évolution logique de la carrière des deux groupes avec bien sûr un style plus direct pour Sanctuary.
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Everflow
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Message par Everflow »

En fin de compte les 3 albums sont assez différents les uns des autres, Into the Mirror Black l'était déjà par rapport à Refuge Denied. :)
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