ETERNAL CHAMPION - The Armor of Ire (2016)

L'endroit où soumettre toutes vos chroniques d'albums et vidéos.

Modérateurs : Modérateurs du forum, Responsables / Animateurs de sections

Répondre
Avatar du membre
Everflow
Enemy of Reality
Enemy of Reality
Messages : 38846
Enregistré le : 04 sept. 2002, 21:27
Localisation : Beyond Within

Message par Everflow »

Puisqu'on en parle dans un autre topic, voici une chronique que je n'avais pas postée/terminée à sa sortie.

-----------

Je n'écoute plus des masses de metal épique warrior machin chose, bien qu'ayant fait d'une certaine manière la promotion du "genre" une décennie en arrière voire plus. Tout ce qui me passe sous le nez depuis des années ne m'a pas donné envie de m'y remettre plus que ça, par fainéantise sans doute, mais aussi en raison de cette impression récurrente d'amateurisme, de kultitude puérile et de dévotion exagérée pour ne pas dire fanatisée qui sévit parfois envers les vieilles gloires que sont Manilla Road, Cirith Ungol et compagnie. Singer les héros du style est fun certes, mais ça va 5 minutes.

Jusqu'à ce que je lise ici et là de très bons commentaires sur ce groupe américain, Eternal Champion, au point d'aller écouter leur album sur les sites de streaming. Vrai potentiel ou bande d'intégristes du dimanche qui cherchent à se donner un genre? Voyons voir...

Nom de groupe pris à Moorcock => check
Nom d'album true warrior metal => check
Pochette de Conan le Barbare => check
Album très court format vinyle 80's => check
Production old school => check

Avec tout ça, n'est-ce-pas la promesse d'un énième rétro-groupe de plus sans idées? A première vue j'ai bien envie de répondre oui, et j'ai le sentiment que mon écoute va vite s'arrêter.
Mais à l'entame du glorieux premier titre, je me dis rapidement qu'il y a quand même quelque chose qui ne trompe pas : l'ambiance. Ces gars ont réussi à pondre un heavy metal épique autant sincère que relevé, malgré la haute dose de clichés inhérents au genre qu'il trimballe, et en choisissant un son à grands renforts de réverb. Aucun déballage technique, juste une emphase sur ces aventures homériques et cavalcades triomphantes. A ce titre les parties de guitares sont sobres mais suffisamment élaborées et percutantes. C'est parfois un peu banal et passe-partout sur le principe, mais pourtant quand ça prend c'est étonnamment réussi.

Je retiens aussi la voix lisse, sinueuse et dominante, sans aucun vibrato ce qui est aussi étonnant que rafraichissant, et donne indéniablement du charme à l'ensemble. Certains y entendront du Mark Shelton, nasalité oblige, en plus propre et plus linéaire. Son chant gagnerait à plus de variation sur le prochain album, et ça sent même l'auto-tune.
A son crédit, des paroles supérieures à la moyenne du true metal, grâce à une volonté d'écrire de véritables histoires et un vocabulaire plus étendu que les 7 mots et demi de Manowar, sans pour autant sortir des sentiers battus. Par contre si on est néophyte de l'heroic fantasy (Moormock, Robert E. Howard) comme moi, il est bien difficile de suivre les épopées qui apparemment utilisent des références connues dans cette nouvelle créée de toute pièce par le chanteur. Impossible notamment de suivre tous les noms de personnages utilisés! Ceci étant dit, qu'est-ce que Cthulhu vient faire là-dedans? :)

L'avantage tout autant que le problème, c'est que l'album ne dure que 34 minutes, dont 6 d'interludes excessivement rallongées : 28 minutes de chansons, on pourrait appeler ça un EP. Au moins cela permet de les mémoriser, et je préfère encore cet excès à l'excès inverse beaucoup trop fréquent.

Armor of Ire n'est pas non plus une claque absolue, on reste pour l'instant en-dessous des meilleures œuvres de Manilla Road, Manowar et Virgin Steele par exemple. Mais je suis agréablement surpris par le très fort potentiel et leur sens de la composition onirique, alors à défaut d'être un champion éternel, quand un héros aussi hardi émerge l'épée à la main il faut savoir reconnaître ses fines lames.

4/5

Chansons marquantes : I Am the Hammer, The Armor of Ire, Invoker
Chansons dispensables : The Cold Sword, les interludes trop longues...

A écouter ici :
I'm the lost one chasing colors to the sun
Colors bleed but never fade
Avatar du membre
Cardinal-Sin
Defender of the Faith
Defender of the Faith
Messages : 5577
Enregistré le : 06 sept. 2002, 10:49
Localisation : Suisse
Contact :

Message par Cardinal-Sin »

Fantastique album, vraiment excitant pour ma part. C'est frais et avec une certaine personnalité dans la composition ce qui est rare dans ce genre. Je l'ai écouté en boucle à l'époque. Mon seul bémol c'est que j'avais déjà le split CD avec Gatekeeper et donc il y avait encore moins de durée inédite vu la durée de l'album. Il y a aussi le projet Sumerlands qui mérite le détour avec des musiciens d'Eternal Champion et qui démontre qu'ils ont un vrai potentiel.
J'espère vraiment que le deuxième ne sera pas un pétard mouillé car c'est un disque que j'attends fébrilement et que je précommanderais bien à l'avance.
'
PS: Moorcock pas Moormock ou je comprends pas le jeu de mots ;-)
:metallian: :papy: :metallian: BY STEEL WE RULE - http://www.metalofsteel.ch// :metallian: :papy: :metallian:
Avatar du membre
BurningDarkness
Guardian of the Flame
Guardian of the Flame
Messages : 4107
Enregistré le : 30 déc. 2009, 22:00
Localisation : Moselle

Message par BurningDarkness »

Je l'ai trouvé super frais, et j'éprouve toujours autant de plaisir à l'écouter !
Répondre