Allez, je me lance dans un vrai CR
Etant dans l'impossibilité de me rendre à Wacken cette année, je me suis rabattu sur le Earthshaker Fest qui, à défaut de pouvoir rivaliser, présentait une bonne alternative avec une affiche fort sympathique. Ce festival bavarois a pris une certaine envergure depuis deux ans, notamment avec la venue de Manowar pour un show spécial en 2005. Et cette année, le Earthshaker est le seul festival allemand à avoir Lordi à l'affiche, les organisateurs ayant eu la bonne idée de leur faire signer un contrat d'exclusivité quelques mois avant l'Eurovision

Les autres têtes d'affiche, à savoir Venom et Hammerfall, me tentaient moins mais la plupart des autres groupes annoncés me plaisaient beaucoup. Et puis surtout, rien ne vaut un bon festival allemand sur trois jours avec des potes

Toutes les raisons étaient donc bonnes pour faire route vers Rieden, le petit village de Franconie (le nord de la Bavière, dans les environ de Nuremberg) qui accueille le festival cette année.
Départ de Paris à 6h15 en compagnie du Gasp, de Piotr le rouge... euh Mary-Noël

, et d'un Tiamat aux hormones en folie

La voiture, une C3 de location, est fort agréable à conduire mais a un défaut majeur: elle est picarde

Heureusement, le casque à cornes de Tiamat mis en décoration sur la plage arrière compensera cette tare

La route est tranquille, mais on se paume quand même un peu. Mais il faut bien ça, sinon ce ne serait pas un vrai trajet festivalier

Comprenant mal les indications des autoroutes allemandes, on se paume dans Mannheim. On y fait donc une pause forcée de deux heures. On en profite pour manger (j'ai personnellement préféré une "délicieuse" patisserie allemande à la cerise qui tient bien au corps plutôt que les kebabs de certains de mes compagnons... et ça tient tout autant au corps

) et faire le plein de bières allemandes pour la route

Comment ça je conduisais?

Après avoir vainement cherché une carte routière d'Allemagne, un commerçant local fort urbain nous indique comment reprendre la route vers Nuremberg, et c'est reparti! On a quand même eu droit à quelques embouteillages pour cause de travaux dont seules les autoroutes allemandes ont le secret, mais on a déjà eu largement pire en la matière. On sent bien que les Allemands ont fait des efforts pour la coupe du monde

Passé Nuremberg, on se pose une dernière fois sur une aire d'autoroute où l'on se réapprovisionne en boissons en tout genre

, on fait de bonnes photos délires, et direction le festival! Une fois sortis de l'autoroute, on trouve facilement le site dans la campagne bavaroise, car il y avait des affiches partout. Heureusement, parce que c'est vraiment paumé! C'est très beau, mais à côté, Wacken est une grosse ville

! Rieden est en basse montagne, et le site du festival est à trois kilomètres de toute habitation. L'avantage, c'est qu'il n'y a que les festivaliers. On est donc uniquement entre metalleux, sans personne d'autre autour à part des flics bien paisibles. Mais on a quand même moins l'impression d'être sur une autre planète qu'à Wacken, car là, c'est le village qui se transforme en Metalland, habitants et commerçants compris. L'inconvénient d'être aussi paumé, c'est que c'est loin de tout. Pour retirer de la monnaie, par exemple, c'est mission impossible

Mais le site est sympa quand même, avec une superbe vue sur les collines alentour. C'est clair que la Franconie n'est pas la Picardie allemande
En arrivant, on trouve un camping bien garni. Christelle m'avait prévenu qu'elle nous garderait des places, mais ça n'a pas pu se faire

. On s'est donc retrouvés à une dizaine de minutes de l'enceinte. Après avoir installé les affaires et bu une ou deux bières, direction les guichets pour retirer mon pass de bobo

Personne n'a été capable de me dire exactement où je devais aller, et j'ai dû faire deux fois le tour du bled avant que quelqu'un m'explique où c'était. Une fois le bracelet récupéré, le festival peut vraiment commencer
Une petite description des lieux quand même: situé en haut d'une colline, le site est bordé par une route en face de laquelle se trouve un superbe hôtel. Le parc de l'hôtel fait office de camping VIP dans lequel rien ne se passe. Le camping des gens ordinaires, qui est toujours plus sympa et animé, se trouve de l'autre côté de la route. Problème: peu de points d'eau et des chiottes sans papier hygiénique... Et puis comme c'est sur une colline, bah c'est pas mal en pente

En haut de cette pente se trouve un parking sur lequel on peut s'approvisionner sur des stands de boissons et de nourriture divers et variés. A côté de ce parking se trouvent un restaurant et un Biergarten au cadre bucolique dans lesquels on consommait en achetant des tickets. J'ai juste été y faire un tour, mais je n'y ai rien pris. Juste à côté de l'enceinte, c'est l'Ostbayernhalle, qui semble être une salle pour les concours d'équitation. C'est là que se trouve l'espace VIP

Celui-ci n'a pas vraiment d'intérêt à part qu'il y a des parasols (ce qui est en fait loin d'être négligeable), que la pizza est deux fois moins chère et qu'on est servi plus vite que dans le site

Quant à l'enceinte en elle-même, elle comprend une scène unique, comparable à la Party Stage de Wacken en un peu plus grande. Il n'y a pas un Metalmarkt à proprement parler, mais plutôt des stands divers et variés disséminés au sein du site, dans lesquels on peut trouver de nombreux CD's, DVD's et accessoires en tout genre. Et au niveau des boissons, il y a vraiment tout ce qu'il faut

Il y a même le saloon Jack Daniel's si cher à Gandalf

Une dernière précision: il faisait chaud à ce festival. Très chaud! Jusqu'à l'orage de la soirée du samedi, il n'y a pas eu un nuage dans le ciel ni un seul souffle d'air. Je n'ai jamais eu aussi chaud en festival, par même au Furyfest 2005. Cette canicule a d'ailleurs eu des répercussions sur l'ambiance, qui était très cool et chaleureuse, mais quand même calme pour un festival allemand.
J'ai entendu une bonne partie de
KNORKATHOR de l'extérieur. C'est un groupe de metal parodique, sorte de J.B.O. à tendance hardcore et martiale. Leur reprise de "Ma Baker" de Boney M m'a toujours bien fait délirer, mais autrement, je n'en suis pas fan. Ca avait l'air bien joué, mais ne pas les avoir bien vus ne m'a pas spécialement traumatisé.
Après avoir visité quelques stands et pris quelques verres, je retrouve le Gasp en train de discuter avec guardianoftheblind, avec qui je ferais l'essentiel du festival

Après quelques photos, c'est
SATYRICON qui commence

Leur dernier album, "Now, diabolical", est excellent et est bien représenté, avec trois chansons (ce qui est pas mal pour une play-list de festival d'un groupe qui a une riche discographie à son actif). Les riffs très thrash de ces chansons sont ravageurs. De plus, Satyr est un bon frontman, très charismatique. Par contre, il fait encore jour quand les Norvégiens jouent, et ça s'en ressent sur l'impact de leur musique. Leurs corpsepaints sont assez ridicules au soleil, surtout que ça font avec la chaleur. Et surtout, leurs vieux titres, à l'atmosphère réellement maléfique sur disque, n'ont pas la même efficacité en live dans des conditions de festival. Ce sont leurs chansons les plus récentes, extraites de "Volcano" et donc de "Now, diabolical", qui ont le meilleur effet. Il n'empêche que c'est un plaisir d'avoir cette magnifique chanson qu'est "Mother North" pour conclure le concert. La prestation de Satyricon est dans l'ensemble très convaincante, mais je pense que ça doit être largement mieux en salle.
A la fin de Satyricon, je vais me raffraîchir le gosier avec du met (un genre d'hydromel). Ca monte bien vite à la tête, ce truc de tatas (d'ailleurs, le Gasp a aimé

), mais c'est bon pour la gorge

S'ensuivent des retrouvailles avec un Hevydevy qui a pris de jolies couleurs en Italie, et les présentations avec Night-Witch, Yann et Christelle (pas LA Christelle, c'est celle aux cheveux roses

), et on est finalement une bonne petite bande de Français à se faire joyeusement
SODOM 
Il faut bien que je voie l'oncle Tom Angelripper au moins une fois par festival allemand, après tout

On a eu droit à une play-list assez classique de Sodom, avec entre autres "Blood on your lips", "Outbreak of evil", "Axis of evil", "Remember the fallen", "Ausgebombt", "The Saw Is The Law", "Scum", "Napalm In The morning", et aussi un titre du nouvel album. On a également eu droit à une chanson d'Onkel Tom, "Es gibt kein Bier auf Hawaii", et une reprise de "Ace of spades" de vous savz qui

Le groupe a joué une heure, a bénéficié d'un son très correct pour du Sodom, et a surtout fait un super set. Ce groupe en live, ça poutre tout

Peu de groupes sont aussi efficaces sur scène et ont une telle capacité à provoquer des headbangings sauvages. On a bien dansé aussi, d'ailleurs
C'est ensuite l'heure de la tête d'affiche, les grands vainqueurs du concours de l'Eurovision 2006:
LORDI 
Quand je pense que je les avais vus devant un Trabendo à moitié rempli un an plus tôt (200 personnes environ)... Bah là, on peut multiplier ce nombre par quarante! Le public n'est pas si déchaîné que ça (il le sera en fait assez rarement, probablement à cause de la canicule), mais il y a du monde pour eux. On va avoir droit à une très belle prestation des monstres finlandais, avec costumes et décors de scène, mais aussi les pyros. Tout ça pour une heure de hard rock monstrueux avec une superbe play-list, basée essentiellement sur "Get heavy" et "The Arockalypse". Il y a eu juste un extrait de "The monsterican dream", dont j'ai oublié le titre. Pour le reste, on a eu droit aux d'ores et déjà classiques "Get heavy", "Blood red sandman", "Devil's a loser" et bien sûr "Would you love a monsterman", et les futurs classiques que sont "Bring back the balls to rock" (qui a ouvert le concert), "Good to be bad", la ballade "It snows in Hell" et bien sûr "Hard rock hallelujah" qui a conclu le show avec brio

Excellent concert, malgré un son qui ne l'était pas toujours. J'avais plus de voix à la fin!
La soirée se terminera par divers délires alcoolisés à 4h du mat'

Le festival part sur de bons rails!
Voilà pour la première journée. Suite plus tard
