Polochon a écrit :Personnellement j'y vois deux raisons principales:
1) Les groupes français, souvent, ne se foulent pas: ils tournent peu (c'est fatiguant, y'a la famille, et mémé, et le chat, etc...) et ne veulent pas passer trop de temps à faire de la promo (mêmes raisons). Donc ben on les oublie entre deux tournées et/ou deux périodes de promo...
2) Les groupes français ont souvent un son POURRI sur leurs albums. Oui il y a des exceptions, et c'est justement ces exceptions qui marchent!
*oui j'ai pris l'habitude de m'énerver contre la production des albums de Falkirk en particulier, dont la qualité est contraire à la qualité de composition... et alors?!?*
Mais donc résultat: on les oublie entre deux tournées, les albums ne sont pas marquants tellement le son est "perfectible" par rapport à la production internationale... ça fait peu d'arguments susceptibles de réunir une large audience!
Comme souvent, je me base sur ces bons vieux japonais pour dire ça: chez eux, c'est au moins 3-4 mois par an en tournée, un album par an ou tous les deux ans AU MAXIMUM (mais pour ça tous les groupes occidentaux sont de gros fainéants par rapport aux japonais), ils sont presque constamment en promo, etc etc... Alors évidemment ça veut dire que les petits groupes trouvent facilement une maison de disques pour financer leurs débuts: les maisons de disques prennent facilement le risque... Mais là le "réseau marketing" du Japon est très pratique: entre les magazines, salles etc... avec lesquelles le label a l'habitude de travailler, il est quasiment assuré de caser un peu son petit groupe, et ainsi de rentrer dans ses frais. La France manque cruellement d'un "réseau marketing" de ce genre, au plus quelques magazines... car pour les salles c'est "chaque orga pour sa peau", donc à force ben tout le monde se plante dans son coin... et les maisons de disques ne peuvent pas s'appuyer sur un réseau qui leur garantirait un tant soit peu de rentrer dans leurs frais, même pour un petit groupe!
Oui, je suis d'accord avec ton histoire de réseau marketing, mais ce réseau n'est peut-être qu'une conséquence d'une culture au Japon (à moins que ce soit l'inverse : l'efficacité du réseau, et donc de l'offre, crée la demande chez les fans potentiels) car, on sait tous que beaucoup de trucs qui ne marchent pas ailleurs (ou qui ne marchent PLUS ailleurs) atterrissent là-bas. D'ailleurs, en anglais, on dit volontiers "they're very popular in Japan", ce qui a une connotation péjorative (car ça signifie souvent qu'ils ne sont pas connus ailleurs).
Pour le son pourri, il y a peut-être un peu de vrai. Mais encore une fois, donne moi un réseau bien rôdé qui me permet de faire quelques concerts où je touche un cachet et qui me donne la possibilité de vendre quelques démos, et j'aurai le pognon nécessaire pour enregistrer dans des conditions qui minimaliseront le risque de son pourri !!!
Enfin, est-ce que les musiciens français sont pas motivés ??? Là, je sais pas trop. J'ai connu et je connais toujours des gars bien motivés, mais, encore une fois, les mecs finissent souvent par se lasser : après avoir fait une dizaine de concerts dans des caves de bistro devant 10 personnes, la motivation s'estompe.
Tout ça pour dire que je maintiens que c'est une histoire de culture et qu'il faudrait que chacun (musiciens, maisons de disques, média) fasse un effort.