Le CR de Toulouse, c'est parti
Pour sa tournée d'adieu (ou pas!), Scorpions ne néglige pas la France, où le groupe a prévu de se produire sur une quinzaine de dates. Celle du Zénith de Toulouse faisait partie des premières annoncées, six mois à l'avance. J'étais tout content de les voir... et puis il y a eu le Hellfest ! Au Hellfest, le groupe était en pilotage automatique, Klaus Meine n'était pas en voix, la prestation honteusement courte pour une tête d'affiche (mais c'est l'éternel problème du Hellfest...) et surtout l'affreux solo de batterie ultra-mégalo de James Kottak a tout salopé. Du coup, ça m'a bien refroidi

C'est donc plutôt avec appréhension que je vais les revoir. D'autant que cette prestation moyenne à Clisson avait lieu dans le cadre d'un festival metal. Dans un Zénith, on pouvait craindre un show plus orienté grand public. Fort heureusement, les Allemands ont bien rattrapé le coup.
Concernant la première partie, pour ma part, ça a été le dernier album d'ICS Vortex qui a tourné en boucle dans ma voiture dans les embouteillages: alors que je mets habituellement moins de dix minutes pour aller de chez moi au Zénith, il m'a fallu au bas mot une heure quarante pour m'y rendre!

Je ne sais pas ce qui s'est passé pour que tout soit bloqué à ce point. Même si le Zénith est une grande salle et que quasiment tout le monde s'y rend en voiture et que ça fait quand même 9000 personnes, les accès sont plutôt bien faits et je n'ai jamais eu le moindre problème jusque là (bon en même temps, je n'y ai pas fait des centaines de concerts non plus!). Je pense que la fête du Beaujolais à dû y faire, vu que le centre ville de Toulouse est souvent bloqué à cette occasion... Enfin bref, toujours est-il que j'ai loupé la première partie, les Allemands de
GUANO APES (et non pas Black Rain comme courait la rumeur). Il paraît que ce n'était pas fameux mais qu'ils ont fait une reprise sympa de "Big in Japan" d'Alphaville
J'arrive au Zénith complètement dépité, mais je retrouve de suite MDT, le Fab, Lou Cipher et les Citrouilles. On attend Laex, également retenu dans la circulation, et on peut rentrer dans la salle (surtout que les Citrouilles voulaient absolument être au premier rang pour faire les groupies de Rudolf Schencker

). Il y a du monde (normal, c'est sold out et c'est quand même la troisième plus grande salle de concerts de France derrière Bercy et le Zénith de Strasbourg!) mais en entrant sur le côté gauche, on arrive très facilement devant. Le Fab fera d'ailleurs régulièrement des aller-retour entre la scène et la buvette pendant les ballades

C'est sûr que l'assistance étant plutôt de type grand public, les gens ne vont pas non plus bouger comme des fous et que malgré le monde, on ne va pas se retrouver compressé. Mais il y avait aussi dans la fosse un bon nombre de vrais fans ultra-motivés, très jeunes pour la plupart, qui vont contribuer (avec nous

) à ce qu'il y ait une belle ambiance. Par contre, quand on regardait derrière nous dans les tribunes, ce n'était pas tout à fait la même histoire: avec une moyenne d'âge autour de la cinquantaine, ça ne bougeait pratiquement jamais et ça se contentait généralement d'applaudir poliment. Un pote était dans les gradins parce qu'il était venu avec son fils, il y a entendu un certain nombre de commentaires poilants du style "bon, quand est-ce qu'ils jouent "Still loving you"? C'est quand même leur meilleure chanson !!!"
Après un court film en intro, les
SCORPIONS débarquent sur "Sting in the tail" (bang bang!

), titre éponyme de leur dernier album en date. Les gros moyens sont sortis. Une avancée de scène assez longue permet aux membres du groupe de s'avancer dans la foule. Le kit de batterie de James Kottak (de la marque Kottak!) est absolument impressionnant, d'autant plus qu'il est sur un élévateur qui lui permet de descendre et monter jusqu'à dix mètres de haut. Je n'aime pas ce batteur, que je trouve mégalo au possible (il a quand même été jusqu'à tatouer son nom en énorme sur des gros pectoraux) et manquant dramatiquement de feeling, mais force est de reconnaître qu'il est impressionnant. En décor de fond, un énorme écran diffuse des films ou des images du groupe, avec des lights somptueux. Il y a donc les moyens, et ceux-ci sont bien utilisés. Déjà, Klaus Meine est en voix et en forme olympique, ce qui change radicalement par rapport au Hellfest quatre mois plus tôt. Et Mathias Jabs et surtout Rudolf Schencker sont au top de leur forme, permutant régulièrement leurs places pour que d'autres groupies que les Citrouilles en profitent

Schencker a en tout cas un look qui ferait frémir d'envie Talasquin, et un art consommé de faire des grimaces et des sauts de cabri (il usera et abusera de l'avancée de la scène)

. Le son n'est pas très fort (voire même un peu faiblard au début) mais très clair. Il n'y a en tout cas pas besoin de protections auditives pour ce concert!
La playlist est assez convenue et prévisible quand même. Pour ce qui est des morceaux rock, c'est axé essentiellement sur les tubes des année 80, plus "Tease me please me" et deux extraits du dernier album. Un troisième titre de "Sting in the tail", la très jolie et émouvante "The best is here to come", est également jouée parmi les six ballades. Eh oui, six ballades ! Heureusement qu'elles sont belles, sinon ce serait chiant

Mais c'est joué avec conviction dans une belle ambiance, on s'est même tous faits des bisous sur "Still loving you"

Et puis bon, personnellement, j'ai découvert Scorpions à 15 ans avec la compilation "Gold ballads", dont toutes les chansons ont été jouées, et ça me fait plutôt plaisir d'entendre en live la magnifique "When the smoke is going down", "Holiday" et ses textes hautement philosophiques, en plus des indispensables "Still loving you" et "Winds of change" jouées en rappel et reprise en choeur dans une atmosphère très germanique

En fait, seule "Send me an angel" était dispensable, même si c'est une jolie ballade en soi. Toutes ces ballades avaient bercé mon adolescence (même s'il n'avait pas beaucoup de filles qui voulaient danser des slows avec moi dessus à l'époque

), donc c'est cool de les réentendre... Mais peut-être pas plusieurs à la suite, quoi ! Le quart d'heure américain, ça va bien, mais je préfère quand même quand ça bouge et que ça enchaîne

Surtout que leurs morceaux rock déchirent tout: "Black out", "Dynamite", "The zoo", "Bad boys running wild", "Rock you like a huricane", "Make it real"... ce sont quand même des putain d'hymnes de la mort qui tue

Ce ne sont pas les seuls de la longue discographie de Scorpions, et j'aurais aimé en avoir un peu plus des 70's. Et je trouve ça d'autant plus révoltant de foutre ce solo de batterie de merde de James Kottak qui dure dix minutes alors que deux à trois titres auraient pu être joués

Et qu'on ne me dise pas que c'est pour permettre aux musiciens de se reposer: Scorpions, des morceaux lents, ils n'en manquent pas, et ils n'ont d'ailleurs pas manqué d'en jouer ce soir ! En plus, jouer ça entre "Dynamite" et "Blackout" (sur laquelle Rudolf Schenker s'est ramené déguisé avec son bonnet et ses fourchettes sur les yeux

), c'est parfait pour casser le rythme

Je ne critiquerais pas plus Kottak, puisque j'ai boycotté

Avec le Fab, Laex, MDT et les citrouilles, c'est l'heure de la buvette

Et on rentre pile au moment où ça se termine

Jabs et Schencker on également fait leurs solos, mais c'était quand même bien moins mégalo, moins long et plus supportable. Sinon, mention spéciale pour "Big city nights", jouée juste avant les rappels, sur laquelle le nom de la ville était projeté sur l'écran géant, et à la fin de laquelle le groupe effectuera sa traditionnelle pyramide

Mais pour moi, le clou du spectacle a été l'ultime rappel avec "We'll burn the sky", un de mes titres préférés de Scorpions, et le seul qui a été joué de la période 70's

Ca s'appelle une sortie en apothéose, dans une très belle ambiance. Le groupe avait visiblement l'air heureux d'être là vu les grands sourires qu'ils arboraient à la fin, et vu aussi le fait qu'ils aient joué ce deuxième rappel (ce qui n'est pas le cas sur toutes les dates).
Playlist de SCORPIONS:
Sting In The Tail
Make It Real
Bad Boys Running Wild
The Zoo
Coast To Coast
Loving You Sunday Morning
The Best Is Yet To Come
Send Me An Angel
Holiday
Raised on Rock
Tease Me Please Me
Dynamite
Kottak Attack (solo de batterie de merde !)
Blackout
Six String Sting
Big City Nights
Still Loving You
Wind Of Change
Rock You Like A Hurricane
When The Smoke Is Going Down
We'll Burn The Sky
Même si la playlist aurait pu être meilleure (mais on s'y attendait...), les Scorpions ont fait une superbe prestation avec une joie de jouer communicative. Autant au Hellfest ils donnaient l'impression de prendre ça par dessus la jambe, autant là ils ont fait plaisir

. Du coup, je me demande si je ne vais pas faire une date supplémentaire, à Pau en avril par exemple
