Clisson
Le Hellfest devient le 2e festival de France
Dernière mise à jour : 28/05/2014 à 22:57
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Sur la planète metal, il est difficile de faire mieux. Iron Maïden, Aérosmith et Black Sabbath réunis pour un même festival. En un peu moins de deux mois, les 145 000 places ont été vendues. En dehors de l’affiche, les organisateurs ont mis le paquet sur le confort des festivaliers et le décor. A un mois de la 9e édition, le créateur du Hellfest, Benjamin Barbaud, nous dit tout ce qui attend les spectateurs. Un vrai show !
Hebdo de Sèvre et Maine : A un mois du festival, la température doit commencer à monter…
Benjamin Barbaud : On est en plein rush. Ça a commencé depuis plusieurs semaines. Cette année encore, on réalise de nombreux travaux pour améliorer le site. Si pour le déménagement en 2012, un million d’euros avait été investis (ndlr. 400 000 euros de subventions publiques par le conseil régional, le conseil général et la ville), là on injecte 1,5 million d’euros pour améliorer l’accueil des festivaliers et la circulation du public sur le site. On a entendu les critiques de l’année dernière, notamment du samedi soir, où à 33 000 personnes, on parlait de saturation. Comme on en attend entre 45 000 et 50 000 par jour cette année, il fallait revoir les choses. Donc on travaille depuis plusierus mois sur la réorganisation du site.
HSM : Quelle sera-t-elle ?
B.B. : On s’est rendu compte que la zone du Looksor (boîte de nuit) était sous exploitée. Elle n’était qu’un lieu de passage entre le camping et le site du festival. On va optimiser cet espace. On y implante l’extrem-market. Mais d’une façon assez originale. Cet Hell city square (son nom) sera une place avec des décors de cinéma. Une scénographie extraordinaire. Du coup, la surface laissée par les boutiques sera remplacé par la restauration. Ce qui nous permet ensuite de mieux agencer les 6 scènes et de faire plus de place devant les scènes. je ne dis pas qu’il sera facile d’atteindre les premiers rangs, mais cette organisation devrait permettre de moins ressentir la saturation.
HSM : Quels sont les autres travaux ?
B.B. : Beaucoup d’aménagements de chemin pour éviter la boue en cas de pluie et une meilleure circulation. Essentiellement en pavés. On a également amélioré la gestion des eaux usées avec de nouvelles canalisations et des cuves enterrées. Il faut rappeler que la zone sur laquelle vit le Hellfest durant trois jours était un champ de vache. Après le déménagement du Val de Moine, on repartait de zéro. Des travaux sont nécessaires. Le conseil régional devrait nous aider un peu (ndlr. un nouvel engagement de 200 000 euros a été avancé). C’est pour le confort des festivaliers. On va doubler le nombre de toilettes et de douches et on va ajouter une cinquantaine de toilettes sèches. Enfin, on a décidé d’installer cette année, une passerelle qui surplombera la route du Piteau qui permettra à celle-ci de ne plus être fermée.
HSM : Plus fun, c’est cette grande roue qui fait son apparition…
B.B. : Oui. On avait une zone un peu morte en bas du site. J’ai eu l’idée de cette rande roue. Elle mesure 40 mètres de haut. Pour une somme modique (ndlr. 3 euros les trois tours), les gens pourront admirer de haut tout le site mais aussi les environs (château, vignes…). Ce sera assez exceptionnel. Evidemment, le tout sera encadré par un service de sécurité. Et puis toute la scénographie est revue. Outre les bars de Ben Madnéon et les arbres du collectif Monique la Mouche, on fait cette année appel à de nouveaux artistes comme Philippe Pasqua qui va nous livrer un crane géant ou Jean-François Buisson qui va implanter une guitare géante (10 mètres de haut) sur le giratoire à proximité. Pour le carré VIP, on a décidé de recréer un bout de désert avec 150 tonnes de sable quand même et un hélicoptère qui s’est scraché. Ça promet. Tout ça me fait dire que s’il y avait un prix du meilleur décor de festival, on aurait le premier assurément. Tout le monde nous le dit.
HSM : On s’éloigne pourtant de la musique, chose pour laquelle les festivaliers viennent…
B.B. : Je ne raisonne pas comme ça. Pour pérenniser le Hellfest, il faut que l’on si sente bien. Que l’on ait envie de revenir même si l’affiche est un degré moins alléchante. Cela passe par tout un ensemble. Et le décor, la scénographie, comme les conditions d’accueil en font partie. Le Hellfest doit attirer, quelque soit sa programmation. C’est ce qu’ont réussi les Vieilles Charrues et les Eurockéennes. C’est pourquoi on investit. Même si l’an passé, on a enregistré un déficit. C’est la seconde fois après la première année (2006). Mais on sait qu’on va se rattraper cette année. On a donc décidé d’anticiper et d’améliorer le site.
HSM : Pour la 9e édition, vous avez fait fort…
B.B. : Peut-être même trop. Mais c’est ainsi. L’avantage c’est que les gens se souviendront du Hellfest 2014. En terme de programmation, on ne maîtrise pas tous les paramètres. Ce sont de longues tractations où s’ajoutent les indisponibilités imprévues et la concurrence. Autant l’an passé, on a eu des défections qui n’étaient pas prévus (Aérosmith) ou regrettables (Iron Maïden qui a préféré jouer devant 20000 personnes en Lorraine plutôt que chez nous) et des annonces qui avaient déçu des fans (retour de Kiss, un def Leppard pas au top). Autant cette année, tout nous a souri. On a ces deux groupes mais aussi Black Sabbath qui revient alors qu’ils devaient venir il y a trois ans (le guitariste avait dû être opéré suite à un cancer lymphatique). On a également décroché Deep purple. Du coup, on a une affiche rêvée. Au moins pour toute une génération. Toutefois, cela ne signifie pas que cela montera crescendo pour le dixième anniversaire. On essaiera de faire mieux car c’est ce qui nous anime mais il ne faut pas croire qu’on aura ACDC et Métallica.
HSM : Aujourd’hui le festival est complet, n’est-ce pas ? N’avez-vous pas peur du marché noir ?
B.B. : Oui. Il n’y a plus une seule place. On aurait pu en vendre 70 000 par jour. Pour le marché noir, on travaille déjà avec les autorités pour éviter les reventes aux abords du site. Il y a des spécialistes. Une veille sera mise en place.
HSM : Malgré ses détracteurs, le Hellfest est devenu un festival référence en France.
B.B. : On est le second festival de France en terme de chiffre d’affaires (12 millions d’euros) et en terme de fréquentation. On emploie 12 salariés. En revanche, faute de subventions, on est le plus cher et de loin (189 euros le pass).
Iron Maiden avancé.- Suite à une demande du groupe, Iron Maïden jouera le vendredi à 20h55 au lieu de 22h55 comme les autres têtes d’affiche que sont Aérosmith (samedi) et Black Sabbath (dimanche). Leur concert durera deux heures.
http://www.lhebdodesevreetmaine.fr/2014 ... de-france/