Voilà, donc on est partis vendredi tôt, on n´a pas trop souffert des bouchons – on n´a jamais mis que 5 heures pour faire 230km, tout va bien

Ceci dit, ces inévitables encombrements de circulation nous ont conduits à effectuer le dernier tiers de la route sur les chemins de traverse, ce qui nous a permis au détour d´un tournant d´avoir le souffle presque coupé en découvrant la ville médiévale fortifiée de Prichsenstadt, posée au bord de l´eau comme dans un tableau.

Certes ca n´égale pas Clisson

mais enfin c´était aussi beau qu´inattendu.
Bref, donc on a pu se reposer une petite demie-heure à l´hôtel avant le concert.
Au passage, l´EventZentrum Strohofer est donc un complexe comprenant entre autres une salle de concert et un hôtel (mais aussi un immense garage, une église,...) et qui propose donc souvent des forfaits tickets de concert + logement sur place, histoire d´empocher double. Ce n´est pas donné, dans ce cas le combi entrée+nuitée coûtait 120€. Nous préférons une petite pension à 5 minutes de là où pour 54€/nuit pour 2 personnes on a une chambre dont l´aménagement kitsch date de 1960 environ mais bien propre, petit déj copieux inclus.
Nous arrivons sur place je dirais dans les 100 premiers et Heiko avait déjà peur de revivre la longue attente d´il y a 25 ans par une nuit bien froide. Mais non, l´ouverture des portes se fait à l´heure prévue, petite fouille sommaire, puis nous aussi on a plongé direct sur le stand de merch, le temps d´acheter un t-shirt manches longues, 50€. Clair que c´est pas donné, surtout que le tissu n´est pas bien épais mais quand on aime, on ne compte pas, c´est bien connu et d´autre part, jusqu´ici jamais personne n´a été obligé d´acheter quoi que ce soit par le groupe qu´il aime, non? Apparemment il y a d´ailleurs pas mal de gens que le prix n´effraie pas, car les billets de 50€ ne cessent de me passer sous le nez direction la caisse. J´ai encore ensuite juste le temps de me positionner idéalement sur l´escalier gauche, d´où j´avais déjà vu Hell en décembre, avant que le gros de la foule ne s´amène.
Ici aussi pas d´autre groupe en première partie. Le public est en majorité constitué de gens de notre âge voire plus, beaucoup avec eux aussi des T-Shirts "d´époque" , mais il y a aussi bien sûr des jeunes et malheureusement quelques touristes. Dont un couple qui est arrivé en fin de première partie et qui a demandé ce qui venait ensuite. Ma moitié est trop polie, je trouve qu´il aurait dû répondre "D´abord Michael Jackson, puis Prince". Putain, il y a des gens qui ont 65 boules à claquer pour un ticket de concert sans savoir qui joue?
Pour ce qui suit, il s´agit partiellement d´un CR à 4 mains: je vais intégrer les commentaires de mon homme, die-hard fan de la première heure, à ma vision de simple spectatrice pas spécialement fan de DT.
Setliste pareille que pour les autres concerts. Niveau son, contrairement à True Belief, on a a nous ici un son vraiment top, exceptionnel.
Ce qui n´empêchera pas que je me fasse royalement chier pendant la première partie.
Heiko par contre était déjà bien heureux d´être là. Il me disait par la suite que les solos de batterie, morceaux de Metallica et autres bizarreries faisaient déjà partie de leur programme lorsqu´il les a vus pour la première fois en 1992. Lui il trouve ça pas mal et il a été fasciné par la précision et la virtuosité des musiciens. La seule chose qui lui a un peu déplu était le son du Keyboard, il trouve que Rudess ne joue pas tout à fait comme Moore et que le live de ce soir ne sonne pas comme sur album.
Pour répondre moi aussi aux accusations de prétention et de manque de contact avec le public, je conteste avec véhémence. Ils avaient visiblement du plaisir à jouer et ils ont été super gentils avec les gens.
LaBrie a dit d´emblée qu´ils étaient là finalement moins pour la musique que pour les fans qui leur ont permis d´être ce qu´ils sont aujourd´hui. Mangini est venu sur le devant de la scène à la fin du concert pour remercier personnellement quelqu´un qui avait apparemment accompagné son jeu de batterie en mouvements dans la foule, lui disant qu´il était très touché.
Dès le départ, on voit que LaBrie a beaucoup de mal. C´est plus un constat visuel qu´auditif: les morceaux les plus récents ne vont pas chercher les notes bien haut, malgré cela il se rince le gosier systématiquement après chaque petite phase de chant (c´est marrant d´ailleurs son équipement: il avait une sorte de double porte-gobelet façon gamelle eau/croquettes pour chien, fixé au support de la batterie – impressionante la batterie au passage- dans lequel il avait une bouteille d´eau à droite et une bouteille thermos à gauche) et il m´a semblé, à moi personnellement, qu´il bougeait l´ensemble de son corps avec une certaine raideur que je ne lui connaissais pas, comme s´il était musculairement fatigué. Mon homme et moi sommes d´accord à ce moment-là pour dire qu´il est en moins bonne forme ce soir qu´à Balingen en 2015. On va être forcés de changer d´avis après
Vient ensuite une petite pause, mais pas question de lâcher nos bonnes places. Et puis, enfin, Images and Words! Que mon homme va chanter (et c´est qu´il chante juste en plus le bougre, compétence que je lui envie infiniment), connaissant tous les textes par coeur, nous laissant, son voisin de marche d´escalier et moi, définitivement admiratifs. Pendant les trois premiers morceaux LaBrie laisse de côté volontairement plusieurs aigus et dit en rigolant qu´il faut l´aider à chanter pour épargner sa voix. Après „Take the time“ Heiko a dit: „S´il peine déjà ici, ça va être le massacre pour la suite“. Mais c´est le contraire qui s´est produit. Morceau après morceau, il est monté progressivement de plus en plus haut, arrivant proche de l´original, même si on sent que c´est un effort, que l´aisance n´y est plus, qu´il redescend plus vite.
Et puis sur la fin il nous a complètement soufflés. Il nous a servi un „A change of seasons“ magistral. On ne s´y attendait pas du tout, total respect.
Au final, il me reste 2 questions: pourquoi un brezel pendait-il au synthé et qu´y avait-il dans la bouteille thermos de LaBrie?
Après ca un bon dodo et hop, en route vers d´autres aventures, à suivre sur d´autres posts...