Bon, j'arrive un peu après la bataille. Pierre ayant (presque) tout dit ...
Mon CR de la date stéphanoise
[Concert #309] Amon Amarth / As I Lay Dying / SepticFlesh, vendredi 28 octobre 2011, Le Fil, Saint-Etienne
Enfin, nous y sommes ! Ce concert et cette date sont biffés dans mon agenda personnel depuis de longs mois. L'annonce d'une tournée commune regroupant ces 3 monstres métalliques m’avait largement fait tourner la tête ; la confirmation d’une date à Saint-Etienne encore plus. Ce concert à l'affiche si alléchante a donc lieu ce soir.
Soyons clairs : ces 3 groupes représentent à mes yeux ce qui ce fait de mieux dans leurs genres respectifs : Amon Amarth en Viking Death Mélodique, As I Lay Dying en MetalCore et SepticFlesh en Death Symphonique. 3 groupes que personnellement j'adore et qui font que cette date est totalement immanquable.
Je ne dois pas être le seul à avoir repérer cette date car le concert est annoncé complet (1200 places vendues tout de même) Énorme Succès ! Surtout quand on connait la multitude de concerts programmés dans la région en ce moment.
Donc, en cette fin d'après midi, direction Saint Etienne avec le dernier album de SepticFlesh dans l'autoradio, histoire de bien réviser. Le début des hostilités étant programmé pour 20h00, Miss Mortange et moi prévoyons large en terme de timing (départ 18h00), l’idée étant de prendre son temps pour voir les potes annoncés nombreux sur cette date.

(Hail to Missa-Missa, Fully, Denis, Kermheat, les HolyCross et tout les autres

)
Bien nous a pris, car un « léger » détail nous a échappé : la circulation de fin de semaine entre Lyon et Sainté. Juste cataclysmique ! Avec des bouchons terribles ! Il nous aura fallu juste 1h45 pour rallier la salle du Fil (soit 60 kilomètres). De la pure folie ! Je vous laisse imaginer le stress monter progressivement dans la voiture, la prestation de SepticFlesh, prévue à 20h00 tapantes, étant totalement immanquable. Aïe ! Aïe !
Heureusement, nous nous en sommes bien sortis : avec même un petit quart d’heure de marge (ouf !) mais certains n’auront pas cette chance. Nous croiserons plusieurs Lyonnais pris au piège des bouchons qui n’auront pas pu assister au concert de SepticFlesh.
SepticFlesh
SepticFlesh est un groupe d’Athènes qui pratique un Death Métal orchestral et très mélodique. Le groupe s’est accordé une énorme pause au début des années 2000 pour revenir en 2008 avec un album monstrueux « Communion » (juste le meilleur album de cette année tous genres confondus). Les combos du groupe sont très travaillés et très rentre-dedans. Avec leur dernier effort « The Great Mass », les Grecs ont réussi à aller encore plus loin dans la qualité en engendrant un véritable chef d’œuvre très abouti. Enregistré avec l’orchestre symphonique de Prague, le groupe a su insuffler à ses compos une dimension dantesque. L’utilisation d’instruments totalement improbables dans le genre (cuivres, cordes) arrive à donner une ampleur inhabituelle au Death Métal de SepticFlesh. Musicalement, le groupe arrive à faire cohabiter des moments calmes peuplés de mélodies macabres avec de pures explosions de violence brute (notamment sur les refrains). Du très grand art et surtout un vrai bonheur auditif. De plus, visuellement, les Grecs ont réussi à développer tout un univers qui leur est propre, qui s’appuie sur une imagerie très forte. Bref, SepticFlesh est juste un groupe incontournable.
Nous avions eu le bonheur de les croiser au HellFest, où en 45 minutes, les Grecs avaient donné une véritable leçon.
Aujourd’hui, en première première partie, SepticFlesh a droit à une toute petite demi-heure pour faire ses preuves. Les Grecs vont s’appuyer exclusivement sur leurs 2 derniers albums. Ils ont ressorti tout leur attirail vu au HellFest (superbe back-drop, magnifiques bannières représentant la dichotomie de Dieu Architecte / Destructeur, pied de micro ouvragé …) C’est classe quoique un peu épuré : en effet, la scène du fil est très vaste et du coup, ça fait un peu vide. Le groupe joue ultra carré, ça dépoté sévère comme prévu, Le son est bon aussi, tous les arrangements complexes de la musique se traduisant par l’utilisation de nombreuses bandes. Spiros, le leader bassiste/hurleur en fait des tonnes comme à son habitude, relançant sans arrêt le public. Public d’ailleurs qui réagit super bien, le groupe est manifestement connu et attendu. Au final, la prestation de SepticFlesh s’avère hypnotique mais malheureusement beaucoup trop courte. On reste sur notre faim, et la magie n’a pas eu complètement le temps de s’installer. Je pense que la set-liste n’était pas assez inventive (Pourquoi cette impasse sur le dantesque « Persepolis », hein ???? mais Pourquooooooooooooiiiiiiiiii ??? Sachant que le morceau a été joué sur d’autres dates de cette tournée)
A la fin de ces 30 petites minutes, les gens sont un peu frustrés. Un fan à côté de moi lancera un « Remboursezzzzzzz!!!! » Il se ravise « Euhhh ? Mais, non, c’est vrai ! Ce sont des Grecs : ils ne remboursent pas » Ha ha ha gros malin !
Set-Liste SepticFlesh
01. The Vampire from Nazareth
02. We, the Gods
03. Pyramid God
04. A Great Mass of Death
05. Anubis
06. Five-Pointed Star
As I Lay Dying
Changement de décor, avec les As I Lay Dying et leur MetalCore nerveux et vindicatif ! 3e fois que je les vois sur scène. Leur prestation au HellFest l’année dernière notamment m’avait littéralement retourné. Les Américains pratiquent un MetalCore assez mélodique. La particularité de As I Lay Dying tient en leur son particulièrement gras et massif qui contraste avec leurs refrains le plus souvent en voix claire hyper catchy.
Enfin bref, moi je suis fan, j’avoue c’est mon côté False-One qui parle : j’aime les trucs de Djeun ‘s. Par contre, leur dernier album « The Powerless Rise » m’avait laissé un peu sur ma faim, le groupe ayant décidé d’appuyer plus largement sur le côté Hardcore que sur le coté mélodique. Le disque est doté d’un potentiel « In Your Face » monstrueux mais sans cet aspect aérien qui plait tant. D’ailleurs, au vu de la set-liste de ce soir, le groupe semble en avoir conscience car il s’appuie largement sur les 2 albums précédents « An Ocean between us » / « Shadows are Security » plus caractéristiques de leur style.
Leur musique se prêtant parfaitement à l’exercice physique, je décide de me lancer dans la mêlée. Me voici dans le pit, prêt en découdre. Bon j’avoue, ce n’était pas trop prévu (j’ai l’air malin avec ma veste en cuir) mais dès les premières notes de « Within Destruction », je n’ai pas pu résister à l’appel indicible du frottage de poil en groupe (du pogo endiablé quoi …)
Le groupe déboule sur scène pour 45 minutes de folie furieuse. Au contraire de SepticFlesh, la scène n'est absolument décorée : un Back-drop, une batterie, les 5 musiciens et point barre.
Depuis la dernière fois, Tim Lambesis, le chanteur, s’est visiblement mis à la musculation : ses bras ont juste triplé de volume. Hallucinant ! Le pépère balance ses titres les uns après les autres avec une joie non dissimulée. Bon, par contre, il ne fait aucun effort pour se faire comprendre. Entre les chansons, il s’exprime avec son accent « red neck » à couper au couteau. C’est incompréhensible. D’ailleurs, il voit bien que personne ne capte rien à son discours, mais ce n’est pas bien grave. Ca n’empêche pas les kids (avec moi au milieu) de se démener comme des forcenés dans le pit dans une ambiance bien sympathique. C’est tellement de la folie que les Wall of Death se forment tout seul. Très rigolo ! Malheureusement, ma belle montre n’y résistera pas.
Excellent moment en tout cas que ce concert de furieux. J’ai littéralement adoré (et accessoirement beaucoup transpiré)
Set-liste As I Lay Dying
01. Within Destruction
02. The Sound of Truth
03. Upside Down Kingdom
04. Through Struggle
05. An Ocean Between Us
06. Anodyne Sea
07. Condemned
08. Nothing Left
10. Confined
11. 94 Hours
Amon Amarth
Les Vikings scandinaves sont attendus de pied ferme. Des étendards Amon Amarth flottent même parmi le public ! Après leur prestation cataclysmique dans le petit Ninkasi Kao Lyonnais il y a 2 ans, je suis impatient de recroiser la route des fiers guerriers du Nord, même si je n’ai pas du tout accroché à leur dernier album « Surtur’s Rising ». A vrai dire, je l’ai à peine écouté ! J’ai eu le plus grand mal à rentrer dedans (ce disque manque d’hymnes marquants à la « Death in Fire ») Dommage pour moi, car malheureusement la set-liste jouée ce soir va faire la part (trop ?) belle à cet effort.
En effet, les nouveaux morceaux ne sont pas tous exceptionnels, et c’est un peu dommage de les privilégier sur la date de ce soir à la place de tueries fédératrices comme « Cry of the War birds », « Live for the Kill », « Victorious March », « Valhall awaits men », « with Oden on our side », …. qui manquent cruellement à l’appel.
Ce soir, Amon Amarth va nous proposer un show professionnel et très carré, malheureusement un peu trop axé sur les chansons issues du « Surtur’s Rising ». Le son va être globalement bon, en tout cas, suffisant pour apprécier le Death mélodique des Suédois. La scène est très dépouillée : seul un gigantesque back-drop orné de la pochette du fameux dernier album égaye un peu. Il y a aussi une petite estrade sur laquelle les membres du groupe peuvent se déplacer. M’enfin, rien de spectaculaire. Par contre, les lights sont somptueux avec une dominante rouge très marquée. Amon Amarth évoque le folklore viking tout de même ! Donc rouge comme le sang et le feu, ça va de soi !
La vraie bonne surprise de ce concert va être l’attitude de l’assistance. En effet, le public stéphanois va se révéler absolument énorme. 1200 personnes qui scandent « Amon Amarth ! Amon Amarth ! » entre chaque morceau, qui headbangent, qui bougent répondant à chaque sollicitation du groupe… vraiment énorme. Petite anecdote : la salle du Fil est équipée d’un appareil acoustique qui mesure en permanence le volume sonore des concerts. Attention : légalement, il ne faut pas dépasser les 98 dB !! L’écran de l’appareil est composé de grosses Led rouges, le résultat est donc visible par toute la salle. Pendant les morceaux, pas de soucis, on ne dépasse pas ces 98 dB fatidiques ! Par contre, entre les morceaux, la où le public hurle et scande le nom du groupe, on arrive à monter à 109 dB!!! Quand le public fait plus de bruit que le concert lui-même ! Preuve scientifique de la ferveur du public stéphanois ce soir.
Personnellement, j’ai été bluffé. Et apparemment, le groupe aussi. Une date sold-out, un public qui participe et qui fait la fête, que demander de plus ?
Johann Hegg, le chanteur, semblait presque ému par cet accueil. Il fera l’effort de dire quelques mots en français. Rien de tel pour définitivement se mettre le public dans la poche … Il brandira sa corne pleine de vin (« français » tient-il à nous préciser) plusieurs fois en hurlant « Santé » ! Belle ambiance et belle communion !
Sur le refrain de « Pursuit of The Vikings », Johann Hegg tentera de faire chanter l’assistance : sans gros succès ! Etonnement, les gens n’ont pas l’air de connaître. Johann Hegg hurlera « Ce n’est pas grave si vous ne connaissez pas les paroles : c’est du putain de Death Métal ! Vous pouvez chanter n’importe quoi ! » Yeahhhhhhhhh !!!
Pour ma part, malgré l’hystérie du public, j’ai un peu plus de mal à rentrer dans ce concert. Je paye peut être ma grosse débauche d’énergie sur As I Lay Dying. Ou est-ce la lassitude après avoir vu ce groupe de multiples fois ? En tout cas, j’ai l’impression que le groupe est presque en pilotage automatique : attention, c’est très efficace, mais peut être un peu trop prévisible.
Heureusement, la fin du concert va être orgiaque. A partir de « Embrace of The Endless Ocean », le groupe va se concentrer sur de véritables hymnes ! La version d’« Asator » par exemple est ébouriffante de bonheur. La grosse claque !!
J’ai quand même une petite réserve : le concert va durer 1 heure et 45 minutes. Même si je reste un grand fan, je me demande si ce n’est pas trop long pour Amon Amarth. Entendons-nous bien : ce groupe est énorme et les hymnes nombreux. Cependant, au bout de 1 heure 45, on sent comme une certaine répétitivité. Les morceaux sont tous construits sur le même modèle, très efficaces certes mais prévisibles.
J’espère que les fiers Suédois sauront se renouveler pour leur prochain album sans se renier.
Set-liste Amon Amarth
01. War of the Gods
02. Runes to My Memory
03. Destroyer of the Universe
04. Live Without Regrets
05. The Pursuit of Vikings
06. For Victory or Death
07. Varyags of Miklagaard
08. Slaves of Fear
09. A Beast Am I
10. Ride For Vengeance
11. Embrace of the Endless Ocean
12. Free Will Sacrifice
13. Asator
14. Death in Fire
------------------------------------------------------------
15. Twilight of the Thunder God
16. Guardians of Asgaard
Au moment du bilan, après la prestation un poil longuette et décevante d’Amon Amarth, le vainqueur de la soirée est pour moi : As I Lay Dying, avec un set carré et puissant. Pour résumer, une énorme tournée, une salle superbe, un public exceptionnel, le tout doublé d’une ambiance de folie font que cette soirée restera longtemps gravée dans les mémoires.