Après 4 ans, retour au Keep it true pour une édition spéciale sur trois jours + warm up. N’ayant pas fait de festival depuis 4 ans, et avec une santé défaillante depuis mon premier covid en mars 2020 (souci respiratoire), je me demandais bien comment j’allais pouvoir tenir l’ensemble du festival.
D’autant que cela commençait bien mal. J’avais tout prévu pour arriver tranquillement pour Herzel le mercredi à 18h, mais après une nuit blanche, j’ai raté mon train de 9h à cause d’un incident grave voyageur sur le RER B mercredi matin. Je vous passe les détails, mais j’ai joué d’une malchance hallucinante (coincé sur la nationale 20, métro 4 qui me part sous le nez à porte d’Orleans, contrôle de ticket à gare de l’est) qui m’a fait arriver juste une minute avant le départ (alors que j’avais pris une heure marge !) et on ne peut plus monter dans le train deux minutes avant que le train ne parte, les portes se fermant automatiquement…Bref, j’ai tout de même réussi à prendre un train à 13h mais n’ai pu arriver à la salle que pour 20h, ratant Herzel et old mother hell.
On commence donc avec les italiens de Vultures Vengeance dans la petite salle de Dittigheim, qui servait pour les tous premiers premiers Keep it true et les éditions de novembre jusqu’en 2007. Malheureusement pour eux, le son est horrible. J’avais déjà eu l’occasion de voir ce groupe de heavy en live et possède leur album mais là j’ai eu bien du mal à reconnaître les morceaux tant le son était affreux. Cela n’augurait rien de bon pour la suite de la soirée…
Heureusement, la qualité sonore s’est nettement améliorée avec Smoulder. Leur heavy/doom est parfaitement interprété dans une salle bien remplie et réceptive bien que déjà bien éméchée. La voix puissante de Sarah Ann et ses grands gestes des bras donnent une dimension particulière au show. Première fois que je les voyais et ils m’ont bien scotché. A l’occasion de ce keep it true sortait leur deuxième album « violent creed of vengeance ». N’ayant pas eu le temps de passer au distributeur, je n’ai pu le prendre au merch’. Mais comme ils jouent aussi demain en remplacement de Wicthfynde, je pensais pouvoir le prendre à ce moment là... (mais j'ai lamentablement oublié

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Retour dans cette salle pour la tête d’affiche de la soirée HELSTAR, qui s’y était déjà produit lors du keep it true III et qui nous promettait un set axé sur les premiers albums. Etant fan du groupe, desdits albums, du chant de James Rivera, il ne m’en fallait pas beaucoup pour être conquis. Surtout quand la setlist fait la part belle aux vieux classiques du groupe. 1h30 qui passeront comme un éclair malgré la fatigue de la journée. J’en aurais bien repris une demi heure de plus.
JEUDI
Cette première journée dans la salle de Lauda commence par les jeunes américains de BLOOD STAR. Avec des musiciens au style 70’s et une jeune chanteuse du nom de Madeline Smith bien en voix, je me laisse séduire par leur heavy metal.

Je serai même tenter en fin de concert d’aller acheter leur CD au merch’… mais il n’y en avait déjà plus. Pourtant la salle est au 3/4 vide et la plupart des gens présents font la queue au fond de la salle pour acheter un billet pour l’année prochaine au merch’. Un ami a eu plus de chance que moi réussissant à obtenir leur premier album « first sighting », sorti ce week-end chez Shadow Kingdom records, en allant le chercher au milieu de leur set au merch’. Grâce au sticker présent sur l’album, j’apprends que leur guitariste Jamison Palmer fait également partie de Visigoth et leur bassiste Noah Hadnutt est un ancien membre de Visigoth en live. J’avoue ne pas les avoir reconnus.
Un autre groupe américain à chanteuse vient ensuite sur scène : SANHEDRIN. Connaissant le groupe depuis la sortie de leur premier album « a funeral for the world » en 2017, je savais que je passerai un bon moment, si le son était bon. Un vrai problème dans cette salle. Mais leur heavy/doom passe plutôt bien malgré une batterie mise trop en avant. Une constante ce premier jour. Le trio est un peu statique sur scène, chacun étant concentré sur son instrument. Le chant d’Erika Stoltz souffre de quelques imperfections, comme si elle était parfois un peu perdue entre ses parties de basse et celles de chant, mais cela reste globalement bon. Je me ferai plaisir en allant prendre les trois LP au merch’ qui étaient à 20 euros. Presque raisonnable compte tenu des prix des LP dernièrement.
Changement d’ambiance avec le thrash des suédois de MEZZROW. J’avoue que je ne les connaissais pas avant de les voir à l’affiche. J’ai pu écouter leur seul album « then come the killing » sorti en 1990. N’étant plus aussi attiré par le thrash que par le passé, je suis plus réticent à assister au concert, d’autant qu’ils ne sont pas aidés par le son qui pose alors véritablement problème quand le groupe joue une musique rapide. La batterie couvre presque tout à l’exception du chant. On ne distingue plus les riffs de guitares même en changeant de position dans la salle. Au final, le son est meilleur en fond de salle alors je me recule et passerai d’ailleurs presque tout le festival derrière le carré réservé aux ingés son et lumières. Dommage de devoir se reculer ainsi pour profiter d’un son tout juste potable. Mais devant c’est de la bouillie. J’essaierai d’aller en gradin mais là c’était carrément dégueulasse. Je reste malgré tout pour l’intégralité de leur set et essaie de me procurer leur nouvel album « summon thy demons » censé sortir ce jour mais n’en trouve aucune trace au merch’ officiel ni au metal market ou je ne me suis pas encore aventuré. Dommage pour le groupe qui aurait sans doute facilement vendu quelques dizaines d’albums après leur prestation.
Je profite des 20 minutes de changement de plateau pour y passer pour la première fois et m’arrêter au stand Cruz del Sur Music duquel je repars avec plusieurs LP (Vestal Claret, Phantom Spell, démo de Tentation), ainsi que plusieurs CD issus de leur ancien catalogue à prix réduit que je ne possède pas encore (bible of the devil, magister templi, etc).
Je retourne dans la salle pour assister au deuxième concert de SMOULDER du festival qui remplace donc Wytchfynde, qui avait annulé. Mais je ne vais pas rester l’intégralité de leur concert cette fois parce que le son est moins bon que la veille et que Sarah est un peu moins en voix, malgré une belle énergie déployée sur scène avec sa gestuelle toute particulière. Cela me permet de continuer les emplettes au metal market. Le choix est si vaste et ma liste d’achats est si longue que je sais qu’il va me falloir des choix. Je me mets donc en quête des meilleures affaires fouillant avec une certaine frénésie les bacs, scrutant ma liste et les prix avec un certain désarroi vu l’augmentation des prix des LP… Comme d’habitude, je me laisserai tenter par les très bonnes affaires de certains bacs de CD, achetant des albums que je n’avais pas prévu d’acquérir ce jour là et délaissant donc de nombreux albums de ma liste que j’espérais trouver à prix raisonnables en LP, mais qui affichaient parfois des prix exorbitants, même dans le neuf. Je me suis tout de même rabattu sur des cd pour certains et attendrai pour d’autres de les trouver à prix plus abordable.
Retour dans la salle pour les nord irlandais de Sweet Savage. Affilié à la NWOBHM, le groupe de Belfast n’a sorti que des démos dans les années 80 et aura du attendre 1996 pour sortir son premier album « Killing time » suivi rapidement de « Rune » en 1998. Une succession de EP dans les années 2000 et un dernier album en 2011 « Regeneration » ponctuent la carrière de ce groupe que je n’avais alors jamais vu sur scène, malgré des déplacements aux deux éditions NWOBHM du Hard rock hell à Sheffield et au Brofest n°2 à Newcastle. Je découvre donc le groupe sur scène. Le chanteur/bassiste Ray Aller a un petit côté Billy Idol avec sa coupe de cheveux blond platine mais son chant a un bien timbre plus rauque, ce donne à leur musique un petit côté punk 70’s. Le son est moins horrible que pour Mezzrow puisque le batteur n’utilise pas la double, qui couvre trop les guitares, ce qui est appréciable. Un bon moment mais pas de merch’, ni CD, ni tshirt. Dommage pour eux. Les fans de heavy du keep it true ont souvent l’achat facile (moins cette année tout de même). Moi le premier.
Pour le « groupe » qui suit, je ne vais pas être très agréable mais le GRIFFIN qui monte sur scène n’est rien d’autre que tribute band Roxxcalibur avec seulement le chanteur d’origine William McKay. Cela a déjà été fait dans le passé au keep it true (Savage Grace). C’est certes un bon moyen de découvrir un vieux groupe que l’on n’aurait peut être pas connu sans cela et entendre sur scène des morceaux que l’on n’aurait pas pu écouter sinon…. mais cela ne me convainc pas. D’autant que son chant est vraiment limite et s’affaiblira au fur et à mesure du set. C’est qu’il n’est pas tout jeune le monsieur. Il fait bien tous les efforts du monde pour rester juste mais difficile de tenir le rythme des titres rapide, d’autant plus qu’il s’avère incapable de monter dans les aigus. Heureusement que le groupe assure derrière… mais cette performance ne restera pas clairement dans les annales du keep it true…
Place ensuite à TYRANT…mais lequel me direz vous ? Car il existe plus de 25 groupes avec ce nom! Il s’agit bien du Tyrant allemand qui joue donc à domicile en cette fin d’après midi. Ce n’est pas pour autant que le public se manifestera plus avec eux qu’avec les précédents groupes. Car il faut bien le dire, cette première journée est un peu tristoune côté ambiance. J’ai connu bien mieux lors des 11 éditions précédentes auxquelles j’ai pu assister. Une nouvelle prestation bien gâchée par le son de la salle qui fait la part belle à la batterie une nouvelle fois au détriment des guitares. Seul le chant reste bien audible mais celui délivré par Kerrmit (oui, c’est bien son nom) n’est pas vraiment extraordinaire. Heureusement que les nombreux solos restent audibles. La prestation est juste agréable mais je n’écoute cela que d’une oreille distraite sans vraiment rentrer dans leur set. J’aurais préféré voir le TYRANT anglais issu de la NWOBHM.
Place ensuite à HALLOWEEN que je verrai malheureusement depuis les tribunes accusant le coup. Et là j’en viens à regretter le son de Tyrant tant celui délivrer par Halloween est brouillon. On ne distingue pas grand-chose. Je redescends quelques instants dans la salle et me place à mon endroit favori pour obtenir la meilleure qualité sonore possible, mais non, rien à faire, cela reste immonde. Je retourne en gradin afin de me reposer un peu avant les deux derniers concerts de la journée. Je ne suis pas un grand fan du groupe et me laisse bercer par ce brouhaha, somnolant assis dans les gradins. Dommage, le groupe semblait en place et m’a semblé délivrer un set carré seulement gâché par un son indigne (qui n’est pas le même que celui que l’on peut entendre sur youtube, qui est nettement meilleur). Je vais le remater entièrement dans les jours qui viennent parce qu’entre la fatigue et le mauvais son, je n’ai pas vraiment apprécié quoi que ce soit durant leur set.
Mais finalement j’ai bien fait de me reposer en gradin durant Halloween car il fallait être en forme pour VISIGOTH. Le premier groupe qui remplira enfin la salle comme il se doit. Il aura fallu attendre 21h ! (le jeudi n’était pas sold out). Les américains sont en terrain conquis, les allemands (et les autres nationalités) leur mangent dans la main, le chant de Jake Rogers est excellent et son énergie est communicative. Leur bassiste n’est pas en reste, tandis que les guitaristes se livrent à des duels de solos de guitares épiques qui seront bien audibles malgré une batterie toujours bien trop forte. Mais après le désastre sonore que fût Halloween, je me réjouis d’obtenir un tel résultat pour ce groupe que j’apprécie particulièrement sur album et encore plus sur scène. La salle est enfin en ébullition. Le groupe n’a rien sorti depuis 4 ans (un EP en 2019) mais les tournées précédentes ont conquis les allemands qui attendaient visiblement le groupe de pied ferme aujourd’hui. Clairement la meilleure prestation de la journée pour moi. On retrouve alors enfin la bonne ambiance des anciens keep it true…Elle se sera faite désirer en ce premier jour…
Pour finir cette journée, le keep it true a sorti une valeur sure du thrash teuton à savoir SODOM. Seul souci, je n’ai jamais été fan du groupe. J’ai bien tenté par le passé d’apprécier leur musique sur album ou en live, mais je reste hermétique à la grande majorité de leurs compositions. Compte tenu de la grosse fatigue de cette première journée, je serai bien parti dormir à l’appartement, mais mes amis souhaitent rester au moins une demi heure et comme je suis le conducteur… Au final, on verra tout le set auquel je n’ai rien à reprocher. Le son est enfin correct (Sodom ayant son propre ingé son), le jeu de lumières est au top, le groupe est carré et puissant, mais comme je ne suis pas plus emballé que cela par leur musique, cela ne m’émerveille pas plus que cela, d’autant plus que je suis détruit par la fatigue de cette première journée. Devant la scène cela bouge bien. Les fans de thrash peuvent enfin se lâcher après une journée riche en heavy et pauvre en thrash. Ce qui n’était pas plus mal vu la qualité sonore peu adaptée de la salle.
La suite dans les prochains jours ( quand j’aurais le temps…)