Voilà mon intro
Enfin ça fait plutôt "Les aventures des Defenders bloqués sur la route des wackences" que dé but de live report
Faster, harder, louder ! Telle est la devise du Wacken Open Air. On pourrait aussi y rajouter « bigger » pour cette édition 2007. Much bigger, même ! Depuis 1998 environ, c’est le plus gros festival de metal au onde. Mais cette fois, ils ont battu tous les records. Wacken, c’est toujours énorme dans tous les sens du terme. Enorme par l’ambiance, par le public, par l’organisation, par l’affiche (même si d’autres grands festivals proposent souvent des groupes plus importants), par le nombre de groupes proposés… Bah pour 2007, ça l’a été encore plus !
Le record d’affluence, établi l’année dernière avec un peu plus de 60000 personnes, a été pulvérisé puisque, selon les chiffres donnés à la fois par les organisateurs et la police, 73500 metalleux de tous les pays (en fait un bon tiers d’étrangers) ont leur grande transhumance dans l’extrême nord de l’Allemagne

. Pour la première fois, le festival a été sold out trois semaines à l’avance

. Ca a d’ailleurs permis à un certain nombre de connards et de profiteurs en tout genre de se remplir les poches sur Ebay et au marché noir, le prix des places revendues par ce biais ayant parfois dépassé les 500€

L’un de mes covoituriers qui s’y était pris trop tard a d’ailleurs dû débourser 200€ pour avoir sa place

Je dois dire que je trouve cette pratique tout simplement honteuse et indigne de metalleux

Enfin bref…
Pour ce qui me concerne, il s’agit de mon sixième Wacken. J’avais manqué l’édition précédente pour raisons familiales, comme pas mal d’autres de ma tranche d’âge, et ça m’avait fait un déchirement. J’avais certes pu faire le Earthshaker en compensation, mais, même si c’était génial, ce n’est pas pareil. Wacken, c’est Wacken

! Ca a toujours été et ça reste mon festival préféré, malgré toutes les proportions que ça peut prendre. Pourquoi ? Parce que ça garde son caractère unique. Le simple fait de voir un joli petit village de 2000 habitants se transformer en Metal Town (pour cette année, on pourrait plutôt parler de Metalopolis

…) et multiplier sa population par plus de trente pendant une semaine sous le regard bienveillant des autochtones, c’est toujours quelque chose de surréaliste, surtout pour un Français. Cela fait que pendant une petite semaine, on est comme sur une autre planète, complètement coupé du monde réel, et ça fait un bien énorme. Et puis il y règne toujours une ambiance particulière. Dans les autres festivals aussi, l’ambiance est excellente, mais ce n’est pas tout à fait pareil. Malgré l’énormité du festival, ça reste convivial, et on peut toujours fraterniser avec des gens de tous les pays

Le camping avec toutes ses excentricités, la Ballroom, ou même les ballades dans le village, sans oublier bien sûr les délires pendant les concerts, sont autant d’occasions de bien s’éclater, autant entre potes qu’avec des inconnus qui deviennent soudainement de nouveaux potes

Sans oublier l’hospitalité allemande traditionnelle et leur tendance à offrir très facilement à boire dès qu’on commence à converser un peu avec eux

En fait, quand on quitte ce festival, en général, on veut y revenir le plus vite possible. C’est probablement ce qui fait qu’il y a de plus en plus de monde, entre ceux qui y reviennent et ramènent leurs potes, plus ceux qui en ont entendu parler et veulent essayer… J’étais donc d’autant plus impatient d’y revenir que je n’y étais pas en 2006. En plus, alors que je n’y vais pas spécialement pour l’affiche en général, le menu proposé cette année était très alléchant à mon goût. Quand on me parle de Blind Guardian, Therion, Dimmu Borgir, Die Apokalyptischen Reiter, J.B.O., Saxon ou Haggard, il n’y a pas besoin de m’annoncer d’autres groupes pour que je sois surmotivé pour un petit voyage en Germanie septentrionale

C’est donc parti pour une folle équipée
Départ le mercredi, soit la veille officielle du festival (enfin la veille du début des concerts), avec une incertitude : allait-on avoir ou non l’emplacement de camping réservé au nom du forum ? En effet, la veille, les organisateurs m’ont envoyé un mail me prévenant qu’il avait plu des trombes d’eau la semaine précédant le festival et que certains endroits du camping étaient pour l’instant impraticables, dont ceux réservés

Ils ont expliqué qu’ils faisaient le maximum pour que ça sèche, qu’il faisait beau, qu’il y avait du vent et qu’en plus ils faisaient voler un hélicoptère au ras du sol pour faire sèche-cheveu (:lol: )… mais qu’ils ne pouvaient rien garantir. A cela s’ajoute la crainte d’avoir un Wacken 2005 bis, à savoir un climat apocalyptique avec vent, pluies diluviennes, boue et froid glacial (un comble au mois d’août !). Mais comme la météo était optimiste un peu partout, on ne s’inquiète pas trop sur ce dernier point quand même

Je dois retrouver Griselda à la gare du Nord à 6h30 pour aller dans le Val d’Oise, d’où on doit tous décoller. Premier contretemps : elle m’appelle dans le métro pour me dire qu’elle a oublié sa place et qu’elle doit retourner chez elle la chercher

J’ai le temps de prendre mon petit déj’ dans la gare et de repérer les quais. J’appelle Slashvar pour prévenir, et il me dit donc de descendre à Franconville, d’où on partira tous après avoir été prendre Djé. On réussit à avoir un train à 7h13 alors que les portes allaient se refermer… sauf que celui-là ne s’arrête pas à Franconville ! Finalement, j’appelle les autres pour qu’ils viennent nous chercher à Ermont-Eaubonne, ce qu’ils font sans rechigner. Et on perd encore du temps pour se trouver puisqu’on est sortis du mauvais côté

Une fois que c’est fait, on va donc à Franconville chercher Djé, on range bien les affaires dans la voiture et c’est parti

En plus, l’objectif de décoller avant 8h est atteint, certes de justesse

On a fait ambitieux cette année puisqu’on a loué un van neuf places

On l’avait évoqué régulièrement au cours des autres années, cette fois on l’a fait ! C’est donc un superbe Mercedes Vito, à la fois puissant et confortable, dont le seul inconvénient est de n’avoir qu’une seule porte coulissante pour les passagers, ce qui va s’avérer être assez pénible quand la circulation est bloquée. En plus, on a avec nous le GPS Catherine, fiable sauf quand elle nous dit de passer par la Rhur et ses embouteillages. Là, on ne l’a pas écoutée

Sinon, elle nous a bien servis. On n’est que huit sur neuf places possible, pour garder de la place pour les bagages. A bord, Greg (conducteur principal et loueur), Carole (Daramith sur le forum, même si elle n’a pas posté depuis longtemps), Nadège (Elliwen, qui poste un peu plus mais pas souvent quand même !), le true evil repenti Slashvar, Djé, Griselda et moi-même, ainsi que Pascal, un collège et ami de Greg qui n’écoute que du true black metal ultra-underground et qui a dû souffrir par moments vu ce qu’on passait dans la voiture (surtout que, grand timide, il n’a pas osé mettre ses CD’s

). J’ai quand même eu mal pour lui quand on a passé du Manowar

Pendant la majeure partie de la journée, le voyage se passe très bien avec du beau temps en permanence et une excellente ambiance. Et puis, en milieu d’après-midi, alors que l’on s’approchait de la frontière néerlando-allemande, Gandalf m’appelle pour me prévenir des événements dans le grand nord. Ils viennent d’arriver et c’est le gros bordel dans le village

Les emplacements de campings réservés sont toujours impraticables et tout est donc annulé

Bref, sans vouloir faire de jeux de mots foireux, tout tombe à l’eau

Les gens sont donc recasés là où c’est possible. Gandalf me dit qu’il a eu le Gasp et Christelle, qui sont à l’autre bout du camping. Mais le pire, c’est que les voitures entrent au compte-gouttes, certaines sont même passées au scanner, sans compter que la police effectue également des contrôles dans le village

. Ca bloque toute la circulation, dans le village comme sur l’autoroute, et ce pratiquement jusqu’à Hambourg (quand même soixante-dix kilomètres)

Ils pensent donc aller, au moins dans un premier temps, au camping VIP car celui-ci est ouvert. Ils peuvent y aller vu qu’ils sont tous accrédités, et surtout c’est le seul qui soit accessible sans trop de problèmes pour l’instant. Gandalf propose de nous y garder une place mais, tout le monde n’ayant pas d’accréditations parmi mes covoituriers, ce n’est pas possible pour nous

Il me dit que ça ne l’enchante pas plus que ça de camper là, alors qu’il n’y a pas d’ambiance, et que s’il y a une possibilité d’aller ailleurs, ils iront, mais que pour l’instant, c’est le seul endroit où ils peuvent se garer de manière sûre et qu’il me rappellera pour me tenir au courant de l’évolution de la situation. Ca commence bien…

Dans le même genre, Elliwen appelle Cyprille (Tom Bombadil sur le forum), son frère, qui était parti du Val d’Oise avec ses potes dans la nuit vers 3h du mat’. C’est à peu près le même son de cloche : un bordel sans nom ! Ils sont coincés à l’entrée du village et n’avancent toujours pas, et ça fait plusieurs heures que ça dure

C’est prometteur… De notre côté, ça roule bien, même une fois arrivés sur les autoroutes allemandes construites par Hitler et rénovées au compte-goutte depuis avec des travaux ponctuels en permanence, occasionnant régulièrement des embouteillages qui n’ont rien à envier à ceux de la région parisienne. Bah là, très peu de travaux et juste un kilomètre en accordéon entre Osnabrück et Brème. Damnation Game m’appelle pour me dire qu’elle a récupéré son pass, car les guichets VIP sont ouverts pour une fois dès le mercredi, et que dans le doute, il vaut mieux entrer dans le camping avec les bracelets. Ils sont en principe ouverts jusqu’à 21h. Sinon, c’est toujours autant le bordel et ils gardent donc l’option camping VIP

Ca m’emmerde royalement, mais à leur place, et vu la situation, j’aurais probablement fait pareil… Je reçois aussi un SMS de Christelle m’indiquant leur emplacement dans le camping ainsi que celui des potes dijonnais (complètement à l’opposé alors qu’ils étaient arrivés ensemble

) et me disant qu’éventuellement, il y aurait un peu de place à côté d’eux. Gardons espoir, donc ! Elliwen rappelle son frère, mais de leur côté, ça n’a pas évolué : ils sont toujours bloqués. J’appelle ensuite
Talasquin, venu en avion à Hambourg avec Phénix, Tiamat et deux de ses potes, ainsi qu’avec mes amis toulousains Alex et Thaï et deux potes à eux. Je lui fais donc un bref topo de la situation. Lui me répond qu’ils sont encore à l’aéroport, qu’ils viennent de se séparer des Toulousains parce que les voitures qu’ils louent sont situées à l’opposé dans l’aéroport… et que Tiamat a perdu sa tente et qu’il a fait fuir une fille dans l’avion en la draguant lourdement

Une fois les formalités remplies, ils vont donc affronter les embouteillages allemands et voir comment on pourrait se retrouver. Du côté toulousain, Alex, mon compagnon de festivals habituel, me dit qu’ils vont d’abord chercher des provisions à Hambourg et qu’il me tiendra au courant de l’évolution, vu qu’ils ont un peu d’avance sur nous. On arrive à Hambourg un peu après 19h. On doit y faire un détour chez le frère d’un collègue allemand de Greg et Pascal qui habite là et qui a pris la place de ce dernier sur Ebay. Ca nous permet de constater que le centre de Hambourg est fort joli et cossu. On voit bien que tout a été reconstruit après la guerre, mais ça a été très bien fait

Et on s’arrête pendant une petite demi-heure dans une jolie résidence où un accueil très agréable nous est réservé. Nos hôtes nous expliquent qu’en principe, sur l’A23 (l’autoroute entre Hambourg et Wacken), il n’y a pas trop de problèmes de circulation et que c’est une autoroute plus directe vers le Danemark qui est toujours bouchée. Ils ont entendu parler du festival aux infos, mais pas pour les embouteillages et normalement, on devrait pouvoir y arriver vers 21h. Toutefois, au vu de la taille du village et du nombre de personnes annoncées, ça ne les surprendrait pas trop qu’il y ait des bouchons

Ils nous font cadeau d’une carte de l’Allemagne, sur laquelle ils nous indiquent au préalable le chemin le mieux approprié. On met un certain temps pour sortir de Hambourg, principalement à cause des feux rouges incessants. J’appelle Alex pour savoir où ils en sont : ils ont fait leurs courses à l’extérieur de la ville et sont en train de partir. Il pense que ce serait trop compliqué d’essayer de se retrouver à Hambourg et qu’il vaut mieux que le premier arrivé à Wacken attende l’autre, en espérant que le guichet ne soit pas fermé à l’arrivée. Ca circule correctement de notre côté, mais je commence à flipper un peu : vu les rumeurs qu’on avait entendues comme quoi ils ne laissaient pas entrer au camping sans bracelets, je craignais vraiment qu’on se retrouve devant des guichets fermés et bloqués devant l’entrée

J’appelle ensuite Phénix pour voir où ils en sont sur la route avec Talasquin. Sa réponse m’a prodigieusement énervé

Elle m’explique où ils en sont, c'est-à-dire sur l’A23 entre Hambourg et Wacken (ça, je m’en doutais bien

), mais surtout que Gandalf l’a appelée et qu’il fallait aller au camping VIP. Je lui ai donc expliqué que tout le monde dans ma voiture n’était pas accrédité, elle m’a répondu qu’il fallait aller au camping VIP et qu’elle ne faisait que transmettre l’information… et on a été coupés ! Ca tombait bien, parce que sinon, je lui aurais raccroché au nez

Cette histoire de camping VIP m’a bien fait chier, dans la mesure où j’avais fait toutes les démarches qu’il fallait pour réserver un emplacement de camping où tout le monde pouvait se retrouver et, sur le coup, je me suis senti légèrement à l’écart

En plus, je devais ficken… euh partager la tente

de
Tata Queen. Phénix rejoignant Damna (venu avec les Marseillais, donc logeant en VIP) quoiqu’il en soit, et tous leurs covoituriers étant accrédités, je me retrouvais donc sans tente

Sur le coup, ça m’a même fait regretter d’avoir fait avoir des pass à autant de monde…

Je finis par me calmer et relativiser, en me disant que Claudine fait son premier grand festival et qu’elle n’en connaît pas encore le fonctionnement, mais ça a mis un peu de temps à me passer quand même

Et pendant ce temps, Nadège appelle son frère qui en est toujours au même point

Pourtant, de notre côté, on a quitté Hambourg, on est sur l’A23 et ça roule bien. Très bien, même. Au point qu’on espère encore pouvoir arriver avant la fermeture des guichets ! Et puis on arrive à Itzehoe, la ville principale à côté de Wacken. Là, Daramith demande si ce n’est pas là que l’on sort habituellement. Réponse en chœur : « non, c’est la prochaine sortie ! » Bah on aurait mieux fait de sortir là. Parce que un kilomètre après, ça bouchonne. Je ne sais même pas si bouchon est un terme vraiment approprié pour décrire la situation. En fait, ça s’est arrêté net, sans transition aucune. C’est simple : l’autoroute était complètement bloquée. Les gens étaient tous sortis de leurs voitures. Ca n’avançait absolument pas. Il était 21h15 environ quand on y est arrivé. Il ne restait qu’une dizaine de kilomètres avant l’arrivée. On mettra plus de cinq heures pour les parcourir

Je n’avais jamais vu ça. En comparaison, les embouteillages français dans la vallée du Rhône le premier week-end d’août, même entre Orange et Montélimar, c’est aussi fluide que sur un circuit de Formule 1

On a beau sortir régulièrement de la voiture pour s’oxygéner et se dégourdir les pattes, ça ne suffit pas et l’énervement gagne. On peut parfois se distraire en headbanguant avec des Allemands qui mettent du Ensiferum ou du punk teuton à fond les ballons, mais le cœur n’y est pas trop. Entre nous, l’ambiance devient morose, entre ceux qui restent zen, ceux qui accusent les organisateurs du festival d’avoir fait n’importe quoi et ceux qui ne voient pas en quoi ils sont responsables de la pluie qui a détrempé le camping ni de la mauvaise qualité des autoroutes allemandes, et Daramith qui pète complètement les plombs…

Heureusement qu’on a quelques provisions pour tenir, parce qu’au rythme auquel ça allait, et avec l’énervement et la fatigue que ça engendrait, on se demandait même si on arriverait à bon port avant le début des premiers concerts. Même s’il ne nous reste que deux bières, on a suffisamment d’eau et de nourriture. Ce n’est pas le cas, par contre, des habitants du coin qui rentraient tranquillement chez eux et ne demandaient rien à personne. Certains d’entre eux doivent maudire les metalleux et le festival, maintenant…

En tout cas, derrière nous, il y avait un père et ses deux filles de six et huit ans qui devaient bien souffrir. On leur a donné de l’eau et quelques provisions pour qu’ils tiennent le coup, car ils n’avaient rien dans leur voiture. Certains essayaient de faire demi-tour sur les bandes d’arrêt d’urgence, ce qui est complètement idiot et dangereux vu le nombre de gens à pied…

Sans compter les voitures de police qui arrivaient. Enfin, on se demande un peu à quoi elles ont servi… Parfois, ça avançait sur une centaine de mètres. Une fois, même, ça a roulé sur un bon kilomètre alors qu’on était presque tous hors de la voiture : on a donc bien fait du sport pour rattraper Greg et Daramith

! Courir après une voiture, à pied sur la voie de gauche d’une autoroute, c’est quand même quelque chose d’assez surréaliste…

Du côté du frère de Nadège, ils sont enfin devant l’entrée du festival. Quant à Alex, il m’appelle à 23h et quelque pour me dire qu’ils sont arrivés en sortant avant Itzehoe et en passant par les petites routes, que les guichets sont encore ouverts et qu’ils vont essayer de rentrer au camping et, s’ils le peuvent, de nous garder une place. Peu de temps après, c’est Tiamat qui m’appelle pour me dire que lui et ses potes ont laissé Phénix et Talasquin dans les embouteillages du village et ont continué à pied, qu’ils viennent de prendre leurs pass, vont au camping VIP et qu’il faut les rejoindre là-bas. Je fais de gros efforts pour rester à peu près calme, sans insulter, et expliquer pour la énième fois qu’on ne pouvait pas aller à ce p… de camping VIP de merde, et je lui dis « à demain »

De notre côté, on ne sait pas trop où on en est mais on se dit qu’il vaudrait mieux, quand ça avancera, ne pas sortir à Wacken mais au village d’après de manière à arriver par le nord, où, on peut l’espérer, il y aura moins de monde… Au bout d’un moment, Greg, épuisé, me passe le volant. Cyprille prévient Nadège qu’ils sont finalement au camping K et qu’ils nous gardent une place. Et finalement, ça se met à avancer. Au pas, certes, mais au moins ça avance

On sort là où l’on avait décidé et on ne met pas trop de temps pour arriver. Là, les stewards du festival nous font garer d’office la voiture. Problème : ça fait juste parking et il faut emmener nos affaires pour camper ailleurs

Avec Slashvar et Djé, on part en reconnaissance pour voir où se trouve le camping K par rapport à nous et comment on pourrait y aller. On essaie (difficilement) de contacter Cyprille, qui vient finalement à notre rencontre, vêtu d’un beau tee-shirt Devourment (il n’y a donc pas que Krabi qui aime ce truc

). Après avoir constaté qu’il y avait la place qu’il fallait, on déplace la voiture, non sans difficulté et grâce à l’amabilité des gens de derrière qui ont bien voulu nous laisser passer

S’ensuit un long parcours pour trouver les passages adéquats pour un aussi gros véhicule et éviter les flaques de gadoue synonymes d’embourbement à coup sûr. Finalement, vers 3h30 du mat’, ça y est, on peut le dire : ON Y EST !!!

L’emplacement de camping n’est pas très éloigné du site du festival (un petit quart d’heure de marche) mais c’est quand même situé sur le territoire d’une commune voisine du village de Wacken. Je crois que c’est la première fois que ça arrive. C’est quand même hallucinant d’avoir galéré comme ça

D’habitude, à Wacken, l’arrivée se fait entre 19h et 22h maximum, tout le monde se retrouve, l’alcool coule à flots et c’est la grande fête au karaoké géant de la Ballroom

Bah là, on n’y aura pas droit, ce qui donnera l’impression que le festival a été amputé et qu’il était plus court que d’habitude

Par contre, on fera un autre truc bien sympa : un barbecue avec merguez party à 4h30 du matin, après avoir installé toutes les affaires et planté les tentes. Du coup, l’ambiance devient bien plus détendue et relax, Carole retrouvant enfin le sourire

Et à ce moment-là, je reçois un SMS de Phénix demandant où on en est. Je l’appelle donc immédiatement pour lui dire, et elle me répond, la voix brisée, qu’ils ont été bloqués dans le village avec
Talasquin et ont renoncé à essayer d’aller au camping (VIP ou non). Ils sont donc devant les guichets et attendent qu’ils rouvrent. Je leur propose alors de se joindre à nous, qu’il y a des places et des merguez pour eux

Ils acceptent avec joie. Je reprends espoir de pouvoir squatter la tente de
Talasqueen of the night, mais finalement, après trois quarts d’heure à avoir tourné en rond et avoir subi les explications contradictoires des stewards, celui-ci m’annonce d’une voix fatiguée qu’il renonce et qu’ils dormiront donc dans la voiture devant les guichets

Finalement, c’est Griselda qui m’offrira l’hospitalité sous sa tente

Elle peut avoir le statut d’hébergeuse officielle de modos à Wacken, puisqu’il y a deux ans, elle avait déjà accueilli Gandalf sous sa tente

Le jour se lève quand on finit les merguez et des voisins allemands nous demandent si c’est notre dîner ou notre petit déjeuner

Puis Alex m’appelle pour me dire qu’il sort du karaoké où il n’a vu que Papa Merlin, qu’il est incapable de m’expliquer à quel camping il est et qu’ils vont se coucher. Nous, on va quand même faire un tour sur le site du festival, dont notre camping n’est pas trop éloigné. On prend les dernières bières du Biergarten (toujours l’excellente Franziskaner

) avant que celui-ci ne ferme

. Eh oui, ça ferme pendant une heure ! On voit aussi quelques déchets imbibés d’alccol par terre ou pas loin de l’être. Le karaoké est fini et, en fait, on a l’impression d’assister à un lendemain d’une fête à laquelle on n’a pas vraiment participé. On retourne donc rapidement aux tentes sur le coup de 6h30 pour se reposer un peu et oublier cette journée difficile. Heureusement, les jours suivants la rattraperont largement. En attendant, dodo !
La suite probablement demain
