L'hiver arrive... le CR aussi, donc
Comme quasiment chaque année, le premier week-end d'août est pour moi l'occasion d'un long pèlerinage dans le nord de l'Allemagne. Enfin long en kilomètres plus qu'en temps, vu que depuis que j'ai quitté Paris pour Toulouse en 2008, j'ai abandonné les voyages épiques en voiture et que je fais tout en avion ! Ce n'est pas (ou plus) le festival où il y a les meilleures affiches (quoique cette année ils n'avaient rien à envier à leurs équivalents français et belges) ni celui où j'ai le plus de potes, mais pour des raisons autant sentimentales que pratiques, je continue à y aller régulièrement. Déjà parce que c'est le festivals que j'ai le plus fait (c'était mon douzième !) et où j'ai vu quelques uns de mes meilleurs concerts. Et puis j'ai toujours un bon noyau d'amis de Toulouse, de Paris ou de l'est de la France avec qui j'y vais régulièrement, qui sont moins nombreux qu'au Hellfest mais dont je profite finalement plus. Et puis question pratique, c'est un week-end où je serai toujours en vacances et où je n'aurai donc jamais de soucis pour y aller par rapport au boulot (contrairement aux festivals de juin) et c'est facile de s'y rendre en avion au départ de Toulouse. ça fait que c'est toujours un plaisir d'y aller, malgré le monde et la météo pourrie. En plus, trois semaines après un Bang Your Head en demi-teinte, Wacken offrait une bonne affiche annonciatrice de gros concerts avec notamment Volbeat, Alice Cooper, Batushka, Status Quo, Europe, Ross the Boss, Amon Amarth, Grand Magus... Des groupes pas forcément à se taper le cul par terre à leur annonce, mais des garanties de bons concerts. De toute façon, de manière générale, 2017 n'a pas été une grande année pour les festivals et l'affiche de ce Wacken est du même niveau que celle du Hellfest et du Graspop (ce qui n'est pas toujours le cas, loin s'en faut).
Autre motivation / curiosité d'y aller cette année : quelles améliorations vont être apportées au site ?
En effet, deux années bou(s)euses d'affilée pour le plus grand festival du monde ont bien fait jaser l'ensemble de la planète metal. Si en 2015, ça avait été bien géré malgré des conditions épouvantables (mais les organisateurs n'ont pas le pouvoir de commander aux éléments), l'édition 2016 avait mis en lumière les limites à la fois de l'organisation et du terrain. Ils ont promis de réagir en faisant des travaux de drainage du sol, avec un système d'égouttement de l'eau, en cas de pluie. Ils ont même fait des aménagements écologiques en faisant pousser des graines de moutarde sur le sol pour permettre une meilleure absorption de l'eau (mais de l'herbe de moutarde piétinée par 75 000 personnes, j'ai quand même quelques doutes
). Un pipeline à bière était également au programme histoire d'éviter que les futs de bière soient amenés par des tracteurs qui bousilleraient le sol tout en gênant la circulation des festivaliers. C'était prometteur mais ça a eu un coût pour tout le monde puisque le prix du billet est passé de 180 à 220 €. Wacken était jusque là le gros festival le moins cher, c'est désormais le deuxième plus cher après le Sweden Rock. Certes, en contrepartie, les frais supplémentaires liés aux douches ou à l'arrivée avant le mercredi, qui faisaient l'objet d'un supplément, sont désormais inclus mais ce n'est pas ce que les gens ont retenu en premier. Du coup, alors que depuis 2014 les places partaient en 48h (et pas en beaucoup plus de temps les années d'avant), ce n'est que deux mois avant l'événement que le festival a affiché sold out (alors que le Hellfest prenait le chemin inverse en étant complet en moins d'une semaine et sans même un seul groupe annoncé).
Cela peut s'expliquer aussi par d'autres paramètres que le prix et les intempéries. Déjà il y a la multiplication de l'offre de festivals. Wacken n'est plus l'incontournable. Les gens ont désormais la possibilité de faire d'autres festivals, plus près de chez eux, plus petits, plus spécialisés, plus conviviaux, peut-être dans de meilleures conditions de confort, et correspondant plus à leurs goûts musicaux et leurs aspirations. A la différence du Hellfest pour la France, Wacken est beaucoup moins "the place to be" en Allemagne.
Et puis il faut voir aussi que les premiers groupes annoncés, s'ils étaient de bonne qualité, ne justifiaient pas que l'on se jette aveuglément sur les places dès qu'on rentre à la maison et avant même de nettoyer les bottes pleines de boue. Les Kreator, Powerwolf, Amon Amarth, Paradise Lost et autres Lacuna Coil annoncés à la fin du Wacken 2016 pour cette année sont de très bons groupes que j'irais voir sans problème s'ils passent chez moi. Mais ils n'ont rien d'inédit et on peut facilement les voir ailleurs. Dans ce cas, ceux qui se basent en priorité sur l'affiche pour choisir leur festival ne vont pas se ruer sur les places pour des groupes qu'ils ont déjà vus X fois et qu'ils peuvent voir plus près de chez eux. Mais au final, les autres gros festivals n'ont pas proposé grand chose de plus intéressant ou clinquant en 2017 (à la limite Aerosmith au Hellfest et Rammstein au Graspop...), l'affiche a donné un combiné intéressant qui n'a finalement rien à envier à la concurrence donc les places ont fini par toutes s'écouler
Comme toujours, le départ se fait le mercredi pour arriver pour les premiers concerts. Car même si le festival ne communique pas trop là-dessus, Wacken est depuis quelques années un festival sur quatre jours avec un certain nombre de groupes qui jouent le mercredi, qui fait un peu office de journée warm-up. Si l'infield n'est pas ouvert et qu'il n'y a donc pas de groupes qui jouent sur les grandes scènes, il y a en revanche un bon nombre de groupes qui jouent sur les deux scènes du chapiteau (à savoir la Wet Stage et la Headbanger Stage), des groupes de folk à l'espace médiéval (la Wackinger Stage) ou des groupes rigolos (ou pas) au Biergarten. Dans le lot, beaucoup de groupes pas metal ou des petits groupes non signés qui viennent jouer pour le tremplin du Metal Battle, mais aussi de vrais groupes à la renommée bien établie tels que Ugly Kid Joe, Crowbar ou Annihilator. Donc cette année, on met tout en oeuvre pour arriver dans de bonnes conditions, profiter des potes et voir ce qu'il y a à voir en prenant un vol Toulouse-Hambourg direct qui part de Blagnac à midi. En effet, j'étais un peu échaudé par rapport à l'expérience de l'année passée et la tente perdue pendant la correspondance à Bruxelles, donc par Eurowings, on peut se dire qu'un vol direct va limiter les risques de pertes de bagages. Le vol se passe très bien et, après avoir croisé fort les doigts pour que la tuile de l'année dernière ne se reproduise pas, c'est avec un grand soulagement que nous récupérons tous nos bagages sains et sauf ! On n'a plus qu'à retrouver le Tophe (venu de Franche-Comté via l'aéroport Bâle) et attendre les potes venus de Paris ou qui avaient eu la "bonne" idée de ne pas prendre un vol direct et de transiter par Roissy. C'est ce qu'a fait Alex : après avoir pourtant perdu sa valise l'année dernière, il retente l'expérience... Pour avoir exactement le même résultat : sa valise a à nouveau disparu pour la deuxième année consécutive
Du coup, on a bien le temps de manger des bretzels et de boire des bières en attendant qu'il fasse ses réclamations. Le temps de faire patienter aussi le chauffeur de taxi que j'avais réservé (le même depuis trois ans, toujours impeccable niveau timing, conduite et évitement des embouteillages
)... Au final, nous partons de l'aéroport Helmut Schmidt (c'est comme ça que l'aéroport de Hambourg s'appelle, maintenant que l'ancien chancelier est mort) avec une heure et demie de retard, que la conduite sportive du chauffeur de taxi ne va pas réussir à combler. Le temps de récupérer les pass (où c'était assez bordélique en terme d'organisation...), d'arriver au camping, de retrouver les potes et de s'installer, il est 20h passé et c'est mort pour voir Ugly Kid Joe, qui était l'objectif de la journée musicalement parlant. Flotsam and Jetsam jouait aussi juste avant, mais on savait que ce serait trop short même sans les soucis de formalité... Il y avait aussi Annihilator à voir, mais on savait qu'on les reverrait dans de meilleures conditions en salle en première partie de Testament, et Jeff Waters au chant n'a convaincu personne donc on zappe. On est mieux finalement en mode Allemands au camping, en fait
Il y avait aussi The Boomtown Rats, vieux groupe irlandais de la fin des 70's avec Bob Geldof, mais la motivation était insuffisante encore. Les retrouvailles avec des amis pas vus depuis longtemps valent bien n'importe quel groupe loupé
On se décide finalement à bouger pour voir au moins un groupe ! Comme on est en camping VIP, il nous faut prendre une navette pour aller sur le site vu que, depuis 2014, ils ont viré le camping accolé au site pour faire plus de place pour le cattering. Je préférais avant, quand-même. Après, le temps d'attente n'est pas trop long non plus...
A l'arrivée, nous faisons un petit tour à l'espace VIP, en premier lieu pour charger les cartes cashless. Sauf que, alors qu'elles avaient été réservées à l'espace VIP où le paiement était obligatoire l'année dernière, cette année le système cashless est étendu à tout le festival, tout en restant optionnel... Y compris en VIP, cette fois ! En prime, ils ne chargent la carte que par paiement par carte bancaire et ne le font pas contre du cash. Du fait de ces merveilles d'inventivité de l'organisation à l'allemande, je me passerai donc de la cashless cette année
Sinon l'espace VIP est toujours un bar bien cool avec une déco sympa et un bon choix de boissons. La Trooper est à nouveau à l'honneur, ainsi qu'une pale ale Motörhead bien sympa
C'est tellement meilleur que la Beck's Premium que l'on trouve partout ailleurs sur le site, désormais acheminée par un pipeline à bière
Ledit pipeline avait d'ailleurs été très médiatisé au moment où les organisateurs avaient annoncé sa mise en place. Il faut reconnaître que ça a eu pour effet de supprimer les tracteurs qui venaient approvisionner les stands qui servaient de la bière, et donc de faciliter la circulation des festivaliers et de moins endommager un terrain bien fragile. Mais ça n'a quand même pas changé grand chose quand il s'est mis à bien pleuvoir... Cela étant, pour cette journée d'arrivée, l'herbe est verte, il fait beau et il n'y a pas de boue.
Le premier groupe (et en fait le seul groupe de ce mercredi pour ce qui nous concerne) sera
CROWBAR. Je ne connais pas très bien de groupe culte de la scène sludge et c'est en fait la première fois que je les vois, malgré plusieurs passages pas loin de chez moi. Mais à chaque fois, j'avais eu un empêchement. Là, c'est donc l'occasion ! Et c'est pas mal. Kirk Windstein a une carrure, une barbe et une voix impressionnantes, et la musique du groupe de la Nouvelle Orléans, aussi lourde soit-elle, est d'une grande efficacité. Le son est énorme (un peu fort quand même, comme tous les groupes qui joueront sous le chapiteau, mais très clair) et met bien en valeur la lourdeur des riffs. Même si je ne suis pas un énorme fan de leur musique, la prestation de Crowbar passe comme une lettre à la poste. Voilà une bonne entrée en matière. J'espère que la prochaine fois, je pourrai quand même voir plus de concerts le mercredi... Si les bagagistes font bien leur job partout peut-être ?
La suite se fait plus festive. Plutôt que d'assister à la prestation de l'inénarable et inévitable Mambo Kurt, nous préférons tous aller boire jusqu'à 6h30 du matin
La journée du jeudi va être plus chargée en terme de programme... et de gadoue ! Au réveil, il fait beau et le soleil brille. Une belle journée s'annonce. Il faut dire que le jeudi est une journée particulière à Wacken : celle de la Night to remember, où passent souvent des gros groupes de heavy et de hard rock. Cette année, le festival innove en proposant en parallèle la Night to dismember. Pas parce que le groupe de death old school suédois culte se serait reformé, mais parce que le festival propose maintenant des groupes d'extrême sous le chapiteau pendant que les gros groupes de metal traditionnel jouent sur les grandes scènes. Donc pendant que Accept, Volbeat, Status Quo ou Europe se produiront en open air, les Napalm Death, Nile, Mayhem ou la nouvelle sensation black de Batushka envahiront le chapiteau ! Cette répartition thématique n'est pas sans faire penser, finalement, à celle du Hellfest entre les Main Stages et les tentes...
La matinée se déroule tranquillement, entre décuvage de la soirée de la veille et nouveaux vidages de bières. En plus, il fait beau ! De toute façon, le jeudi, les concerts hors Metal Battle débutent vers 15h30 donc autant profiter tranquillement. Nous levons l'ancre en milieu d'après-midi, tranquillement, en se disant que les petits endroits boueux de ci de là sont bien minimes en comparaison de ce qu'on a eu les deux années précédentes. Malheureusement, une fois arrivés et posés au bar VIP, un énorme orage éclate. Nous avons eu la chance d'être dans un endroit couvert, ceux qui étaient restés au camping ont dû batailler pour préserver les affaires. Et que dire des festivaliers lambda qui se baladaient tranquillement dehors en attendant les premiers concerts ! Les intempéries n'auront pas duré longtemps et il n'y aura quasiment pas de pluie les autres jours. C'était court mais très intense et ça a suffi pour tout foutre en l'air. Le drainage du sol n'a pas été d'une grande efficacité et, s'ils n'avaient pas filmé les travaux d'aménagement, on aurait pu aisément croire que rien n'avait été fait. On ne peut pas dire que l'eau ait franchement été absorbée par le sol. Comme les deux années précédentes, donc, les déplacements sur le site ont été une véritable galère. Je ne peux quand même m'empêcher de me demander ce qu'il est réellement possible de faire. Un terrain mouillé piétiné par 75 000 personnes, est-ce que l'on peut sérieusement empêcher qu'il soit boueux au final ? Je n'ai aucune connaissance dans ce domaine et je suppose qu'avec les moyens dont dispose l'organisation, ils ont dû tenter des choses mais ça s'est avéré inefficace... En tout cas, une fois l'orage passé, nous allons faire un petit tour avant de rentrer dans l'infield. La Wacken Plaza, sorte de grand market avec plein de stands de restauration et de merchandising divers et variés, était un champ de ruines. C'est dommage car il y avait des coins sympas pour s'asseoir. Des animations comme le stand de Sea Shepherd, le Metal Yoga (pourquoi pas !) ou un stand d'exposition d'illustrateurs d'artwork metal étaient bien cools mais vu les conditions, c'était vraiment difficile d'y accéder. On ne va pas dire que le tour a été rapide puisque 20 cm de gadoue réduisent par 2 ou 3 la vitesse de marche, mais on n'en a pas vraiment profité.
Pendant ce premier tour d'horizon, comme chaque année,
SKYLINE ouvrait le bal dans l'infield. Cover band de Thomas Jensen, l'une des deux têtes pensantes de l'organisation du festival, ils reprennent quelques classiques du metal avec quelques guests (cette fois Doro pour un final sur "We are the metalhead" et "All we are"). Ce n'est pas d'un intérêt majeur mais les reprises sont bien faites et ce n'est donc pas désagréable en fond sonore.
Mais le premier vrai concert pour ce qui nous concerne sera
ROSS THE BOSS ! Un concert très attendu depuis qu'ils ont été annoncés en février. En fait, depuis que j'ai vu une vidéo du Keep It True 2016 du concert de l'ex-guitariste de Manowar faisant une setlist basée sur les vieux morceaux de son ancien groupe, je rêvais de le voir. Ce n'est pas tout à fait avec le même line-up, par contre puisque ce n'est plus le même chanteur ni le même batteur. A la place de Rhino, c'est son neveu ! Et au chant, ce n'est plus un jeune mais Mark Lopes, un quinquagénaire qui fait preuve d'une maîtrise vocale à toute épreuve. Sans faire oublier Eric Adams, ni en terme de charisme ni de technique vocale, il est très bon et fait un quasi-sans faute. Quant au bassiste, il s'agit de Mike LePond (Symphony X pour son groupe le plus connu, et de nombreux groupes de metal US plus confidentiels en prime), bien meilleur techniquement que Joey de Maio et complètement dépourvu de démagogie. Quand le groupe débarque sur "Blood of the kings", c'est du bonheur. "Blood of my enemies" et "Battle hymn", ainsi que le final sur "Hail and kill" sont orgasmiques. "The oath" est la première grosse séance de headbanging sur festival. Le son est parfait (une constante pour tous les concerts de cette cuvée 2017 du Wacken Open Air) et l'interprétation est aux petits oignons. Un bémol cependant : le batteur manque de puissance et ne fait pas honneur à son oncle. Ca a un impact sur l'énergie dégagée par les morceaux, malgré le statut de classiques de ceux-ci. Est-ce que, du coup, ça joue aussi sur l'ambiance globale ? Parce que le public n'est pas particulièrement participatif sur ce coup. En fait, de manière générale, l'ambiance de ce Wacken 2017 sera sur courant alternatif : soit c'est la grosse ambiance, soit le public sera apathique. Il faut dire que, quand on a les pieds qui baignent dans 20 cm de boue, ça fatigue et si le groupe n'est pas au top du top, on a moins envie de remuer le popotin... En tout cas Ross The Boss a fourni une bonne entrée en matière.
A la fin du concert, une fille vient sur scène (avec de gros problèmes de micro
) pour remettre à Ross "the boss" Friedman un prix du "Hall Of Heavy Metal History" récompensant sa carrière. Voilà qui fera plaisir à Joey
Setlist de ROSS THE BOSS :
Blood of the Kings
Death Tone
The Oath
Blood of My Enemies
Kill With Power
Sign of the Hammer
Fighting the World
Battle Hymn
Hail and Kill
On enchaîne ensuite sur
EUROPE. Je les avais vus deux semaines auparavant à Carcassonne et je savais donc qu'il n'y aurait aucune surprise. Mais quand on aime...
Joey Tempest, comme à Carcassonne, est toujours très en forme. Et il joue toujours avec son pied de micro blanc assorti à son sourire ultra-bright
Le reste du groupe est moins communicatif et John Norum semble vraiment éteint, ce qui ne l'empêche pas d'envoyer du bois niveau guitaristique. Le son est parfait. Europe ayant pour défaut principal de ne pas varier les setlists, il n'y a aucune surprise de ce côté-là. C'est la quatrième fois que je les vois sur cette tournée "War of kings" commencée en 2015 (qui a certes été entrecoupée par la tournée spéciale où les Suédois ont joué l'intégrale de "The final countdown") et la part belle a encore été faite à cet album. Même pas un nouveau titre de leur album dont la sortie était pourtant annoncée pour la rentrée ! Pour le reste, le seul titre de leurs deux premiers albums a été comme d'habitude "Scream of anger", "War of kings" s'est taillé la part du lion et, comme de bien entendu, le show s'est terminé sur l'inévitable "The final countdown" repris par tout le festival.
Prestation irréprochable des Suédois, donc, qui ont fait ni plus ni moins que ce que j'attendais d'eux. Pour comparer avec Carcassonne deux semaines plus tôt, je dirais que c'était aussi bien niveau son et prestation proprement dite, que la setlist était meilleure à Carcassonne car leur temps de jeu avait été plus long, et que l'ambiance était meilleure à Wacken. Quoi qu'il en soit, je suis fan du groupe toutes périodes confondues et ce sera toujours un plaisir pour moi de les voir.
Setlist de EUROPE :
War of Kings
Hole in My Pocket
Rock the Night
Scream of Anger
Last Look at Eden
Firebox
Sign of the Times
Ready or Not
Nothin' to Ya
The Beast
Superstitious
The Final Countdown
Après ça, on regarde
STATUS QUO de loin. Je les aime bien, mais les pieds dans la boue pendant deux heures, c'est fatiguant et il y a un programme chargé après ! N'empêche que les papys ont toujours la pêche. Avec le décès de leur guitariste Rick Parfitt quelques mois auparavant, on se demandait s'ils allaient continuer. C'est visiblement le cas. Les membres survivants et le remplaçant du guitariste défunt montrent une énergie rare pour des mecs de plus de 70 balais. Il y a d'ailleurs plus d'ambiance dans le public que pendant Ross The Boss et Europe. Ils en ont à remontrer aux jeunes groupes qui jouent à l'économie. Sans en être un gros fan (leurs morceaux sonnent quand-même tous un peu pareil), ces mecs méritent le plus grand respect pour leur persévérance, leur envie de jouer et leur attitude globale
Après une pause d'une petite heure, c'est autour de la tête d'affiche d'investir la scène qui s'appelle maintenant la Faster (les traditionnelles True Metal Stage, Black Stage et Party Stage ayant été rebaptisées cette année Faster, Harder et Louder...), à savoir
ACCEPT. Les Allemands jouent devant leur public, ça a toujours été une tuerie en live et je suis fan du groupe. En plus, ils prévoient un show spécial avec orchestre... qui va être l'une des grosses déceptions du festival. Ca commençait pourtant pas mal. Avec un gros light show parfait pour ce début de soirée, un gros son, Wolff Hofmann et sa clique sont bien motivés pour headliner la Night to remember pendant deux heures. Ca commence avec deux nouveaux titres en avant-première, "Die by the sword" et "Koolaid" (qui sonnent un peu génériques à la première écoute mais ça passe bien quand même), entrecoupées du classique "Restless and wild". Puis avec les classiques récents "Pandemic" et "Final journey", ça enchaîne plutôt bien. Niveau positionnement du groupe sur scène, c'est toujours Wolff Hofmann et Peter Baltes au premier rang (avec caméra braquée sur le premier, crane chauve au vent !) avec Uwe Lulis presque au même niveau et Mark Tornillo derrière malgré son rôle de chanteur. Mais ils ont l'air de se faire tous plaisir donc c'est plutôt cool. Sauf que ça va se gâter. Après une bonne demi-heure d'Accept pur, on débarrasse la scène (seul y reste Wolff Hofmann), on fait venir des musiciens classiques (l'orchestre symphonique de Prague, en l'occurrence) et c'est parti pour une heure de mégalomanie et de branlette ! Même si j'ai toujours aimé Wolff et son toucher très particulier, il a toujours eu un côté très mégalo. Il a toujours bien aimé faire le beau sur scène avec son sourire aussi brillant que son crâne. Mais ça ne m'avait jamais dérangé. Mais là, c'est trop. Pendant une heure, il va reprendre des morceaux de classique à la guitare, accompagné de l'orchestre. ça peut être bien d'entendre du Vivaldi, du Mozart, du Chopin, du Mussorgsky et du Beethoven repris à la guitare avec des musiciens classiques en support. Sauf que là, ce n'est pas le cas. Musicalement, c'est chiant. Et scéniquement, Wolff prend pose sur pose et se la pète comme pas possible. Le premier quart d'heure, ça passe. Au delà, c'est insupportable. Bref, on se casse ! Je n'aurais jamais cru qu'un jour je me barrerais au milieu d'un concert d'Accept mais là, quand l'égo d'un musicien l'emporte sur le reste, ce n'est plus possible. Ce n'est plus vraiment Accept mais le Wolff Hoffmann's Band. Les autres musiciens d'Accept sont revenus sur scène pour la dernière demi-heure pour jouer des classiques du groupe avec orchestre et il paraît que c'était bien. Mais je n'étais pas là pour pouvoir le confirmer, étant parti avant...
Setlist d'ACCEPT :
Die by the Sword
Restless and Wild
Koolaid
Pandemic
Final Journey
Night on Bald Mountain
Scherzo
Romeo and Juliet
Pathétique
Double Cello Concerto in G Minor
Symphony No. 40 in G Minor - K.550
Princess of the Dawn
Stalingrad
Dark Side of My Heart
Breaker
Shadow Soldiers
Dying Breed
Fast as a Shark
Metal Heart
Teutonic Terror
Balls to the Wall
On s'était posé la question d'interrompre Accept avant même de savoir que ce serait mauvais, en fait, ça il y avait Batushka sous le chapiteau et que ça faisait aussi drôlement envie. Et puis au moins, comme le sol du chapiteau est dallé, on a les pieds au sec et sur la terre ferme.
Comme nous sommes partis plus tôt que prévu, nous allons aussi, après nous être frayé un long chemin dans la gadoue, pouvoir profiter du groupe qui jouait avant, à savoir
BRUJERIA sur la Headbangers Stage. Enfin profiter... pour moi je profite bien de Brujeria quand je ne les vois pas et que je n'entends pas leur musique
Je les avais vus une fois en Espagne il y a longtemps (en 2008 pour être précis) et je n'avais pas du tout aimé. Ce sera pareil cette fois-ci, neuf ans sans les voir ne me faisant pas les apprécier plus. A part le fait que ça ait été fondé par des mecs connus, je n'ai jamais compris l'intérêt de ce groupe. Pour moi, c'est juste du mauvais death sans intérêt. Certes, ils jouent encagoulés comme des terroristes corses et chantent en espagnol en mode Narcos. ça peut être rigolo cinq minutes mais pas trois quarts d'heure. Allez, j'ai quand même esquissé un demi-sourire pendant "Marijuana", une reprise version death décalée de la "Macarena". Il faut reconnaître une qualité quand même au groupe : ils bougent bien et ce ne sont pas des manchots. Derrière les cagoules, ce sont Shane Embury de Napalm Death, Jeff Walker de Carcass et Adrian Erlandsson de Paradise Lost respectivement à la guitare, basse et batterie. Mais je n'adhère ni à leur musique, ni à leurs délires. Les "Marijuana si ! Polva no !", ça va bien une fois mais pas à chaque morceau voire à chaque break. En plus, ils ne voulaient pas quitter la scène et il a fallu que les organisateurs tirent le rideau pour qu'ils partent. Et même une fois le rideau tombé, ils ont continué à jouer, ce qui a décalé les autres groupes
Un concert inutile d'un groupe inutile !
Setlist de BRUJERIA :
Brujerizmo
Colas de rata
La migra (Cruza la frontera II)
Hechando chingasos (Greñudo locos II)
¡Viva Presidente Trump!
Seis seis seis
Ángel de la frontera
Satongo
Marcha de odio
Marijuana
Après du mauvais death, c'est de l'excellent black metal qui nous est offert sur la WET Stage avec
BATUSHKA. A l'instar de leurs compatriotes de Mgla, les Polonais font le gros buzz depuis quelques temps. Ils sont d'ailleurs bien critiqués pour ça par les plus trve des amateurs de black. N'en faisant pas partie, j'adore et tant pis si je suis untrue et trendy ! Sur album, leur black metal orthodoxe chanté en russe et entrecoupé de chants liturgiques est particulièrement trippant. Ce groupe est l'une de mes grosses révélations de l'année dans le style. Sur scène, en particulier dans la configuration tente qui est bien plus propice à ce genre de musique qu'une Main Stage en open air, c'est magnifique. La mise en scène fait penser à celle de Ghost, avec des nameless ghouls dont personne ne voit le visage, une déco de sacristie orthodoxe et un énorme encensoir qui parfume bien le chapiteau. Le light show est très beau et met parfaitement en valeur leur musique, en lui donnant un aspect hypnotique. Ce côté trippant est accentué par le fait que les musiciens soient volontairement statiques à l'extrême, comme l'étaient The Devil's Blood à l'époque (groupe qui n'a rien à voir musicalement mais dont l'atmosphère était finalement proche de celle d'un groupe de black metal). Pour la playlist, pas de surprises : les Polonais jouent l'intégralité de leur unique album dans l'ordre. Juste un bémol qui n'est pas imputable au groupe : le show a dû être écourté parce que ça débordait. La faute aux pseudo bandits mexicains qui jouaient avant et qui n'avaient pas quitté la scène en temps et en heure
On verra bien ce que fera Batushka sur la durée mais en tout cas, ils font un début de carrière magistral, autant sur album que sur scène. Je veux les revoir !
Setlist de BATUSHKA :
Yekteniya I: Ochishcheniye
Yekteniya II: Blagosloveniye
Yekteniya III: Premudrost'
Yekteniya IV: Milost'
Yekteniya V: Svyatyy Vkhod
Yekteniya VI: Upovane
Yekteniya VII: Istina
Yekteniya VIII: Spaseniye
N'aimant pas Mayhem qui jouait juste après, je retourne dehors où je vais suivre des bouts de concerts.
D'abord
CORVUS CORAX, tête d'affiche de la Wackinger. Pour ce premier concert sur la scène médiévale, c'est en tout cas l'occasion de me rendre compte à quel point celle-ci est inadaptée. Je ne dis pas ça contre le Wackinger Village, qui est un endroit vraiment sympa, un espace médiéval à part du reste du festival. Mais la scène en elle-même est mal placée. Juste en face de l'infield et sans obstacle pour couper le son des main stages, le son de ces dernières arrive et parasite complètement les concerts de la Wackinger. Surtout qu'un gros investissement a été fait sur le son des scènes principales cette année et qu'il est plus clair mais également plus puissant. En plus, la Wackinger Stage est vraiment trop basse et c'est assez pénible de regarder le groupe quand il y a du monde. L'annonce de groupes de folk allemands n'ayant rien à voir avec le metal a souvent tendance à faire sourire, mais vu les conditions dans lesquelles ils jouent, c'est quasiment comme s'ils n'étaient pas au festival.
Dans ces conditions, la présence de Corvus Corax sur cette scène en tête d'affiche est un cadeau empoisonné. Je les ai vus deux fois à Wacken, à chaque fois sur une grande scène, avec un show dantesque. Là, c'est avec les moyens de la Wackinger donc minimaliste. Et parasités par le son de Volbeat qui les couvrait, c'est vraiment pas top. Au bout de trois morceaux, j'abrège donc !
Je regarde donc de loin la fin de
VOLBEAT. Ayant pris le concert en cours et étant un peu fatigué, un peu énervé aussi d'avoir eu le concert précédent gâché par les conditions de la Wackinger, je ne rentre pas complètement dedans mais c'est quand même bien plaisant. Pas la peine d'ergoter et d'épiloguer sur le bien-fondé de la présence de Volbeat en tête d'affiche de Wacken : ils y sont, comme à tous les festivals où ils jouent maintenant depuis plusieurs années, et c'est bien parti pour durer quelque temps. Il faut donc vivre avec son temps et accepter que les têtes d'affiche des festivals soient les gros groupes de la fin du XXe siècle en fin de carrière, mais également, désormais, Volbeat, Sabaton, Ghost ou Avenged Sevenfold. Personnellement, ça ne me dérange pas. Ce sont des groupes que j'aime bien même si je trouve bizarre, moi aussi, qu'ils soient aussi haut sur les affiches. Mais ils tiennent leur rang, comme Volbeat ce soir. Les Danois ont un gros light show, un son dantesque et une interprétation aux petits oignons d'une setlist best of où ne manque aucun de leurs classiques. En prime, ils font venir des guests comme Barney de Napalm Death sur "Evelyn". L'ambiance sur courant alternatif est en mode "on" pour ce concert, avec une bonne partie du public bien à fond. Même si je ne suis pas rentré dedans, il n'y a absolument rien à reprocher à la prestation de Volbeat, qui a parfaitement tenu son rôle de tête d'affiche.
Setlist de VOLBEAT :
The Devil's Bleeding Crown
Wild Rover of Hell
Heaven nor Hell / A Warrior's Call
Lola Montez
Let It Burn
Doc Holliday
Sad Man's Tongue
Soulweeper
Black Rose
For Evigt
Slaytan
Dead but Rising
Seal the Deal
Black Bart
Hallelujah Goat
Goodbye Forever
Evelyn
Fallen
Still Counting
Après ça, ne restait plus que Nile à la Headbangers Stage mais je n'avais pas trop envie d'aller les voir. Cela fait pas mal d'années que le côté égyptien de leur musique est éclipsé au profit d'un death plus brutal mais au final peu intéressant. En plus, cela impliquait de retourner au chapiteau et donc de retraverser un chemin boueux d'une longueur conséquente. Donc je m'arrêterai à l'espace VIP pour retrouver tous les potes et tester toutes les boissons servies au bar... et il y avait du choix ! Puis, l'aube approchant, une douche chaude et au lit !
Suite plus tard