Merci d´avoir embarqué sur le
Roadwarrior (vaisseau des ChaNoir NDLR), attachez vos ceintures svp, c´est parti pour 3 jours de turbulences.
On prend le départ direction Stuttgart (merci de ne pas me rappeler que je jure chaque fois de ne plus aller dans notre capitale surtout un
vendredi), direction le
Schwarzer Keiler pour
Animalize et Amethyst.
Heavy traffic évidemment mais arrivée sans avoir trop les nerfs jusque là. La mauvaise surprise nous attend au tournant, plus précisément au moment de chercher une place de parking dans le quartier que nous connaissons pas mal pour être allés plusieurs fois au Club Zentral à quelques centaines de mètres: tout est devenu payant jusque 22h et surtout limité à 1 heure de stationnement (pour la modique somme de 4,30€ quand même, de nos jours entre boire ou conduire, il faut choisir à plus d´un titre). La seule solution correcte semble donc être le parking couvert. Sauf que Stuttgart est la ville des travaux éternels et que 3 tours de manège plus tard, on n´a toujours pas trouvé comment accéder au parking souhaité. Régulièrement, il m´arrive en entrant dans une salle de concert de ne pas m´y sentir à l´aise et de me demander ce que je suis venue faire là au lieu de rester chez moi. Vendredi je me suis posé cette question avant même d´avoir atteint le club. Fuck off, on a garé la voiture sur la voirie sans payer, advienne que pourra. Or il n´est rien advenu du tout.
Pour ce qui est du local, le Schwarzer Keiler est
the place to be dans les environs de Stuttgart depuis son ouverture en septembre 2022. Les gros
hypes dans le genre nous faisant plutôt fuir qu´acourir, il a fallu tout ce temps-là pour nous bouger. C´est donc un club en sous-sol, c´est petit pour la capacité annoncée de 150 personnes. On devait être autour de 120 vendredi et franchement c´était bien plein. Le son est légèrement meilleur qu´à la Zille, en dehors de ça rien de spécial à signaler niveau infrastructure. Côté atmosphère, c´est Stuttgart avec ce que ça comprend de public de ville venu voir ce qui se passe dans un endroit à la mode: je dirais un tiers de public venu pour être vu, un tiers hardos qu´on retrouve partout dans la région de la Zille au P8 et un tiers de fans locaux du groupe d´ouverture, les incroyables
Ymordin. C´est la troisième fois qu´on les voit, outre que les compos ne sont pas fort inspirées, le gars il chante tellement faux que c´est pas possible de rester dans la pièce. Par contre il y a foule pour eux, à aucun autre moment de la soirée il n´y aura autant de gens. Heureusement qu´il reste permis de ne pas tout comprendre dans la vie.
Amethyst à nouveau très chouette, toujours un peu candides, mais ça le fait moins bien visuellement ce soir qu´il y a 2 semaines: ils ont visiblement du mal à s´adapter à la scène petite et ouverte sur 3 côtés. Niveau public ça c´est éclairci pas mal par rapport à précédemment mais ils ont une bonne poignées de die hard fans connaissant les paroles à fond, belle ambiance.
Animalize commencent avec encore une poignée de public en moins que les Suisses, dans les 70 pieps je crois. Mais alors eux ils vont mettre le feu sans pitié, show totalement maitrisé et chanteur sachant exploiter les côtés de la scène pour empocher le public se tenant au bar et celui comme moi debout sur une tribune à côté de l´accès aux toilettes.
Chapeau bas messieurs, ça c´est du spectacle. Ils finissent avec une salle à nouveau bien fournie et en délire.
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Après une nuit tellement trop courte, on embraye direction Neulußheim près de Spire/Speyer pour un
samedi assez particulier au
Metal Party VII. Jamais entendu parler? Normal, nous non plus jusqu´alors: il s´agit d´une soirée privée organisée par un particulier, aucune publicité de faite, c´est même plutôt tenu secret, et on ne peut acheter son entrée que sur invitation. Contrôle d´identité à l´entrée, ça ne rigole pas. Deux à trois groupes y jouent chaque année. Pour cette édition
Sydra et Unholy Minority (connais pas) sont au programme. Fillotte et moi sommes groupies totales des premiers nommés depuis leur tout premier concert public, auquel nous avions assisté par hasard (ils ouvraient pour nos amis d´ Adversor) et nos noms ont été donnés à l´organisateur par le chanteur.
Le concept est absolument génial, nous ne connaissions personne et pourtant nous ne nous sommes à aucun moment demandé ce que nous foutions là, atmosphère en mode totale détente, aucun stress malgré la moyenne d´âge bien jeune et l´alcool en jeu. C´était sold out avec 200 personnes selon le communiqué inofficiel.
Unholy Minority ayant chopé le corina,
Sydra sont en charge d´assurer tout seuls. Ils sont anxieux, ils n´ont jamais joué plus de 45 ou 50 minutes et là ils ont 1h30 à couvrir. Leur performance a été extraordinaire. Emotionnellement pour moi parce que leur musique entre punk, gothic et thrash, la voix, les riffs et les textes me touchent comme peu de groupes savent le faire et parce que réentendre live des perles comme The Reaper´s Embrace et Soaked, titres depuis longtemps disparus de la setlist, c´était la quintescence du luxe mental. Mais objectivement aussi c´était le meilleur concert du week-end: un son parfait grâce à leur propre matériel de fou et leur propre technicien son (je pense que c´est le frère du lead guitariste), un concept esthétique bien pensé, pas trop de blabla, juste ce qu´il faut de spontanéité sincère, globalement une prestation qui valait largement celle d´Animalize la veille à ceci près qu´ils ont eu 48 heures pour remettre en selle les titres du premier album dont la plupart n´avaient jamais été joués par le bassiste et le guitariste rythmique actuels (ce dernier quitte malheureusement le groupe après 3 ans d´ailleurs et c´est bien dommage). A environ 50 minutes de jeu, il y a eu une petite baisse de régime qu´ils ont su rapidement surmonter, reprenant un nouveau souffle portés par un public véritablement en liesse: ambiance comparable à un gig de Crisix.
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Comme des chevaliers sans peur mais en retard , on repart de plus belle
dimanche sur les chapeaux de roues vers Francfort sur le Main. Objectif: honorer la mini-tournée célébrant les
40 ans d´existence du label Idiots Records. De passage dans sa boutique mi-août, Sir Hannes (patron du label comme du magasin de disques et chanteur de divers groupes tels que The Idiots, Honigdieb, Phantoms of Future...) nous disait son inquiétude devant l´absence quasi totale de préventes. Evidemment les temps sont très durs pour tout le monde et d´autant plus pour une collection de vieux musiciens navigant délibérément hors des sentiers battus...un dimanche de week-end prolongé (c´est aujourd´hui la fête nationale allemande et donc hier beaucoup de monde faisait le pont), la catastrophe était à mes yeux aussi prévisible qu´ inévitable. De fait, la soirée qui était annoncée pour le Batschkapp se trouve déménagée au Nachtleben, bien plus petit et néanmoins encore bien trop grand. Au point culminant de la soirée il y aura environ 50 personnes devant la scène, dont une partie de musiciens et de personnel du local. Il m´étonnerait qu´il y ait eu plus de 25 voire 30 tickets vendus.
Nous avons raté
Hängerbänd, ce qui est un peu dommage. Nous les avions vus avec le chanteur d´origine et cela ne nous avait pas convaincus. Mais il a arrêté cet été pour raison de santé et le remplaçant n´est autre que Mikk Vega, chanteur de Wallop, qui est très bon sur scène. Ça aurait été intéressant de revoir dans cette configuration pour comparer mais bon voilà, même en dormant peu et en roulant beaucoup, à l´impossible
Roadwarrior n´est tenu.
Nous arrivons peu après le début du set de
Dr Death: agréable death très doux et mélancolique, tirant un peu vers les territoires doom, coldwave et compagnie. Les musiciens n´ont plus 20 ans mais c´est une belle prestation carrée et dans une certaine mesure énergique à sa façon.
Viennent ensuite
Phantoms of Future. Etonnant, j´aurais pensé qu´ils seraient tête d´affiche vu la position sur le flyer et étant donné leur réunion récente. Bon, en termes de réunion, je ne sais pas hormis Sir Hannes qui est d´origine là-dedans, à la rigueur un des guitaristes peut-être, mais les autres me semblent trop jeunes pour ça et bien peu motivés. Honnêtement c´est une grosse, très grosse déception. On y allait essentiellement pour eux, MrChaNoir ayant écouté cela dans les années 90 quand le groupe était relativement connu. Sur album moi j´aime bien aussi ce curieux mélange de punk et de rock psychédélique plus plein de trucs. Mais ce n´est pas carré du tout, Sir Hannes est complètement à côté de ses pompes (Trop fêté la veille? Furieux devant la salle vide?), ne parvient pas à allumer son micro, puis le laisse tomber, la voix ne passe pas, puis revient trop fort, il farfouille dans ses accessoires, il y en a un cassé, il perd le fil...
Pour ne rien arranger, il faut subir entre chaque groupe la "modération" d´
Ernie Krachmucker, sorte de star youtube de l´underground. Je trouve le type répugnant et ennuyeux, il s´écoute parler en longueurs.
Puis
Kadaverficker investissent la scène. Notez que le nom sonne bien en Allemand, tandis qu´en Français ça donnerait
Baiseurs de Cadavres, je ne suis pas sûre si...enfin bref. Donc eux ils existent aussi depuis un bon moment, ils ont au micro une autre "starlette" youtube underground répondant au pseudonyme de
GoreMinister et ils changent quasiment de style à chaque morceau: un coup grind, puis punk, coldsynthwave eighties, death...le tout sur le ton de la déconnade la plus totale qui soit. Sans être la découverte ni le concert de l´année, c´était un très bon moment qui a suffit à justifier pour moi l´achat d´un de leurs magnifiques sweats à capuche à impression noire façon strass sur fond noir (je suppose que c´est mieux que l´inscription ne soit pas trop lisible si on ne veut pas se faire arrêter par les flics et les curés à chaque coin de rue

) .
Pendant un moment on a Ernie dans le mini moshpit et Sir Hannes qui est tout de suite porté en crowdsurfer par 3 ou 4 gaillards bien entamés, et pendant ce court moment il y a dans la petite salle une atmosphère proche de celle des concerts punks locaux de feu ma jeunesse.
Et sur la fin, le fameux Ernie est monté sur scène pour les backing vocals sur le dernier morceau, et honnêtement, en dépit de l´aversion que j´ai pour le bonhomme, c´était auditivement top, ça apportait une force qui manquait jusque là. Après scéniquement il aurait pu prendre garde au bassiste dont il empruntait le micro, au lieu de quasiment le kicker dans le décor.
Et revoilà Sir Hannes au micro avec
The Idiots. Objectivement le meilleur show de la soirée, nettement plus cohérent que PofF: il s´est réveillé ou repris entretemps et puis le batteur est un phénomène qui mène le bazar comme il faut. Néanmoins bien en-dessous de la prestation au 7er au printemps dernier.
Dans l´ensemble, la soirée ne valait clairement pas pour moi les 35€ du ticket
