2e PARTIE
Après une bonne nuit de repos, un petit réveil avec les commentaires outrés de Metalblasphemer corrigeant des copies de droit constitutionnel d'étudiants préparant les concours de l'ENA ou de la magistrature

Vu les conneries qu'il a citées et que des étudiants titulaires d'un master en droit on vraiment écrites, ça fait peur quant au niveau des futures élites de la France
Après ce moment distrayant, avec Mister Double T, on va essayer la douche, pour laquelle on a quand même payé un pass à 6€.
La douche, justement, parlons-en ! C'est l'un des points négatifs du Hellfest

Je l'avais déjà signalé l'an dernier, d'ailleurs. Comme c'est la même configuration cette année qu'en 2010, et ce à tous les niveaux, bah les problèmes demeurent également pour les douches... Il n'y a pas besoin d'être un grand statisticien pour comprendre mes propos. Le Hellfest accueille dans les 70000 personnes au total; il n'y a que quatre compartiments de douches de douches comprenant trois cabines chacun, soit douze personnes pouvant se doucher simultanément sur 70000

Je pense que les chiffres parlent d'eux-mêmes. En plus, les douches ne sont ouvertes que de 9h à minuit, ce qui empêche les gens de se doucher la nuit. Résultat: c'est la congestion dès 9h du mat' !

Avec Mister Double T, on attend une heure et quart avant de pouvoir enlever toute la crasse emmagasinée la veille, en faisant une queue pas possible sous un soleil de plomb (au contraire de la veille). Ce sera notre seule et unique tentative de se laver/doucher de tout le festival. Après ça, les cabines de douche sont correctes en soi. La pression de l'eau est très faible mais d'après certains, la température est tout à fait normale et supportable. C'est effectivement le cas. Mais bon, ces douches à 6€ pièce, même pour les trois jours, c'est quand même un peu du foutage de gueule

C'est d'ailleurs à mon avis l'un des gros points noirs du Hellfest, comme pour l'édition précédente. Ils seront sur un site d'une plus grande capacité à partir de 2012, et j'espère que les organisateurs prendront en compte le problème des sanitaires d'une manière un peu moins légère...

Au total, on a passé une bonne heure et quart à poireauter en attendant notre tour
Après cette grosse heure et demie d'attente, on retourne au camping chercher nos affaires... On retrouve Tortue, Téocali, Marie-Lucie et Wazatiste, on prend le petit déjeuner avec eux, puis Ika arrive ! Alors Ika, il était confronté à un cruel dilemme: il avait rendez-vous vers midi avec une fille du coin non metalleuse (et donc non festivalière), à qui il avait dit par ailleurs qu'il risquait d'être un peu torché. Il arborait donc un verre de rosé bien plein

Problème: ce n'était pas assez pour lui pour pouvoir tenir sa promesse

Comme on avait de l'alcool en stock (malgré le fait que des connards se soient grâcieusement servis en volant quelques bouteilles quand le campement était désert

), on a fait en sorte qu'il montre à sa copine qu'il n'a qu'une parole

En particulier une bouteille de Floc de Gascogne que j'avais ramenée pour faire goûter quelques spécialités du sud-ouest. Et ça tombait bien: Ika ne connaissait pas, Téocali et Wazatiste non plus. Ils ressortiront donc de ce Hellfest plus cultivés

En tout cas, ce breuvage fait son effet, parce qu'on est tous bien attaqués quand on lève l'ancre pour les premiers concerts
Après avoir reçu un SMS de Piggy disant qu'elles regardent la fin de Crucified Barbara, on retrouve finalement les citrouilles au stand des bières, d'où on observera avec plus ou moins d'attention, en discutant tranquillement entre deux bières, la prestation de
WHIPLASH sur la Main Stage 2. Les New-Yorkais proposent un thrash metal (avec un nom pareil, quel autre style pourraient-ils bien pratiquer, de toute façon?

) très classique, direct et sans fioriture. A défaut d'être génial, ça doit être efficace si on est dans le truc. Le groupe date des années 80 et s'est reformé après un long break il y a trois ou quatre ans. Ils avaient d'ailleurs étrenné cette reformation à un Wacken (je ne sais même plus lequel) et il paraît qu'ils avaient assuré. Là, on ne peut pas dire qu'ils soient mauvais, mais ça ne casse pas non plus trois pattes à un canard... Par suffisamment, en tout cas, pour m'inciter à lâcher le stand des bières et mes potes pour me rapprocher de la scène

Whiplash est en tout cas le premier groupe de thrash old school d'une journée qui sera riche en la matière. Là, c'est une mise en bouche sympathique à l'heure du déjeuner, euh de l'apéro
Ensuite, sur le coup de midi et demi, c'est le premier groupe de la journée qui m'intéresse vraiment avec
ANGEL WITCH. Je perds d'ailleurs des gens sur la route, alors que les difficultés de circulation (qui deviendront vraiment pénibles à partir du milieu de l'après-midi) ne se font pas encore sortir. Mais ce n'est pas très grave, puisque j'ai le plaisir de retrouver Manorhead et Murder One

Les vétérans de la NWOBHM comptent désormais dans leurs rangs Bill Steer de Carcass à la guitare, qui accompagne le groupe pour la tournée des festivals 2011 au moins. C'est en tout cas très carré et bien en place, avec un bon son. Le chanteur, Kevin Heybourne tient la grande forme, tant physiquement que vocalement. Par contre, il semble concentré sur ses parties, en oubliant un peu son rôle de frontman. Il n'y a pas énormément d'interactivité entre lui et le public qui, sous un bon soleil, assiste assez passivement à la prestation des Anglais. Pourtant, c'est un bon concert avec une très bonne playlist, basée sur le premier album éponyme d'Angel Witch, celui par lequel le groupe a obtenu un statut cult. C'est un plaisir d'avoir "Confused" ou "Burn the white witch" en version live

Mais c'est surtout le morceau éponyme, joué comme il se doit en dernier, qui va recueillir tous les suffrages, avec le public qui se réveille subitement et entonne comme un seul homme le refrain bien entêtant de cette chanson

. Même après que le groupe soit parti, le public a continué à chanter pendant de longues minutes "you're an angel with! you're an angel witch"

En fait, être là juste pour la dernière chanson aurait suffi pour apprécier le concert

Enfin j'aime beaucoup le premier album d'Angel Witch dans son ensemble, donc pour moi, la prestation des Rosbifs est réussie dans son ensemble.
Playlist d'ANGEL WITCH:
Gorgon
Confused
Sorceress
White Witch
Atlantis
Angel Of Death
Baphomet
Angel Witch
Etant juste à côté de l'espace VIP, j'en profite pour aller me chercher du jägermeister et de la bière Hellfest

Je voulais enchaîner sur
MEKONG DELTA sur la Main Stage 2, mais je croise Jérôme83 qui m'offre un verre, puis deux, puis trois... Et puis on croise aussi des connaissances qui font une émission de radio sur Albi et qui se joignent donc à nous

Et au final, donc, le concert des thrasheurs techniques made in Germany se fera sans nous

Les échos ont été assez contrasté quant à la prestation de ces derniers, certains ayant adoré, d'autres ayant trouvé ça incompréhensible. Honnêtement, je ne pense pas que j'aurais pu apprécier leur musique ultra-complexe par un début d'après-midi ensoleillé, et je n'ai donc pas trop de regrets...
Après ça, vers 13h45, il faut un peu se bouger quand même, parce qu'il y a des choses à voir. Il y a le choix entre Hammerfall et Hail Of Bullets. Les seconds pratiquent un death de très bonne facture, mais sous la Rock Hard Tent par une bonne chaleur, ça ne me tente pas. Et j'étais suffisamment bourré pour apprécier
HAMMERFALL, vu ce que j'ai bu pendant l'heure précédente

Je vais donc voir les Suédois avec Jérôme83 sur la Main Stage 1, où l'on retrouve Brother Of Steel. Comme depuis bien longtemps, je n'attendais pas grand chose de leur part. Depuis 2006 et une cuite mémorable au Earthshaker avec Guardianofsteel, je ne vais plus les voir que quand je suis un peu bourré et ça fait toujours passer un moment agréable

Eh bien là, je pense que j'aurais apprécié même en étant resté sobre ! Les Scandinaves ont vraiment assuré, Joacim Cans étant en grande forme et bien en voix, harranguant le public, faisant chanter les refrains et demandant, comme d'habitude, qui a acheté leur dernier album (par moi, en tout cas

). Oskar Dronjak, en blonde depuis quelques années, s'habille désormais normalement, sans déguisement de scène particulier, et cette simplicité retrouvée va finalement assez bien au groupe, qui se concentre sur la musique et la prestation scénique, laissant de côté les fioritures et les artifices

Et puis force est de reconnaître que les titres du dernier album, que je trouve plutôt insipides en version studio, passent très bien le cap du live. J'avais par exemple trouvé le single "One more time" assez mauvais, et en fait c'est un très bon titre sur scène. Et puis c'est un plaisir qu'ils remettent "Hammerfall" (la chanson!), qu'ils avaient retirée de leurs dernières playlists. C'est quand même l'hymne de festival par excellence, avec les "ohohohohoh" à faire reprendre en choeur par le public

Par contre, ils ont viré "Heeding the call", qui est pourtant un hymne incontournable de leur discographie. Enfin bon, quoi qu'il en soit, les Suédois ont assuré, la mayonnaise a bien pris dans le public et ils ont vraiment mis une bonne ambiance. Je ne les attendais vraiment plus à ce niveau
Playlist de HAMMERFALL:
Patient Zero
Renegade
B.Y.H.
Last Man Standing
Blood Bound
HammerFall
One More Time
Hearts on Fire
Let the Hammer Fall
Ensuite The Haunted devait enchaîner sur la Main Stage 2, mais en fait non: leur chanteur Peter Dolving ayant raté son avion, il faudra attendre 1h du matin pour voir le groupe, reprogrammé à l'arrache au Metal Corner. Du coup, c'est un groupe de death français, HEMORAGY, qui occupe le créneau un peu à l'arrache. Initialement, c'étaient eux qui devaient jouer au Metal Corner tard le soir. Du coup ça fait une belle promotion, quelque peu inespérée, pour les Val d'Oisiens. Par contre, je ne regarderais pas leur prestation, la soif se faisant bien trop sentir !
Je retrouve au bar à bières le Fab, les citrouilles, MDT, jägermeister et quelques autres, et on reste là pendant une petite heure avant d'aller voir
UFO et mettre une petite touche de hard rock 70's dans cette journée très thrashisante

J'avais déjà vu les Anglais deux ans plus tôt, au Wacken 2009. C'était très bon mais j'avais regretté l'absence de leur hymne ultime qu'est "Doctor doctor" ainsi que leur position anormalement basse sur l'affiche (ils jouaient à midi). A ce Hellfest, ils sont placés plus haut mais comme c'est le Hellfest, le temps de jeu est le même que pour un groupe qui joue le matin à Wacken

Par contre les papys vont faire une jolie prestation, sans Pete Way toutefois. En proie à des problèmes de santé, le bassiste historique de UFO est remplacé par un Barry Sparks (qui a joué entre autres pour Yngwie Malmsteen, Dokken, et Ted Nugent) impeccable. A la guitare, Vinnie Moore va faire des merveilles. Malgré quelques pains, Phil Mogg est plutôt bien en voix et assure bien le show. Il est certes laid comme un pou avec ses faux airs de François Mitterrand péroxydé, mais il a quand même un charisme certain. Il a toujours le sourire et son humour so british fait toujours mouche. Le public est nombreux pour voir les Rosbifs et ceux-ci ont un accueil chaleureux. Il y a de quoi, puisque le groupe enchaîne les classiques comme des perles, sans trop de temps mort (quand on n'a que trois petits quarts d'heure, il faut bien assurer et enchaîner!)

Les points d'orgue du concert sont à mon avis "Lights out" et surtout "Doctor doctor" en morceau final

Au final, excellente prestation des Anglais, qui montre encore une fois que les vieux groupes possèdent l'art et la manière de tenir une scène, tant au niveau de la présence que de l'exécution
Playlist de UFO:
Love To Love
Only You Can Rock Me
Venus
Too Hot To Handle
Lights Out
The Gypsy
Rock Bottom
Doctor Doctor
Après ça, c'est à nouveau une pause au bar à bières

J'aurais bien été voir MUNICIPAL WASTE, l'un des groupes leaders de la vague rétro thrash que je connais que très peu mais dont j'ai entendu beaucoup de bien... Bah ce sera pour une autre fois

Mais vu de loin, ça paraissait efficace et il avait l'air d'y avoir de l'ambiance
Ensuite, cruel dilemme pour MDT et moi: Skyforger joue sous la Rock Hard Tent et Thin Lizzy sur la Main Stage 1. Pas du tout dans le même style, mais quand on aime les deux, c'est difficile de faire des choix

On décide donc de couper la poire en deux et d'aller voir la première moitié de l'un et la deuxième moitié de l'autre!
On commence donc par
SKYFORGER. Je les avais vus à Paris en 2007 au Cernunos Festival dont ils étaient la tête d'affiche. Ils partageaient l'affiche avec Eluveitie et étaient positionnés plus haut que les Suisses, ce qui peut surprendre vu le succès actuel de ces derniers. Mais ils n'étaient pas encore signés chez Nuclear Blast non plus. En tout cas, Skyforger avait vraiment tenu son rang de headline, avec une prestation vraiment impressionnante. Ce groupe letton a le mérite de chanter dans sa langue maternelle et pratique un mélange savamment dosé de thrash, de heavy et de black avec une bonne dose de folklore de Lettonie. Les Baltes ont également le mérite d'utiliser de véritables instruments traditionnels de leur pays, entre cornemuses, flûtes diverses et variées (au moins cinq différentes!), percussions et instruments à cordes. Mais ce qui est le plus impressionnant chez ces mecs, c'est leur présence scénique et leur physique. Ils doivent tous mesurer plus de 1m90 en moyenne. A côté de leurs guitaristes, le chanteur d'Amon Amarth a l'air d'un gringalet

Ils en imposent d'autant plus qu'ils sont ultra-carrés et que les morceaux s'enchaînent sans trop de temps mort. Sur les parties folk, il faut noter leur dextérité et leur capacité à changer d'instruments comme de chaussettes

Et puis leur musique est bien efficace ! Ce n'est pas du folk festif (sauf sur certains passages), on est plutôt dans un registre guerrier où les riffs thrash dominent et invitent à headbanguer furieusement

On se force donc un peu à les abandonner.
On aurait peut-être dû y rester, parce que
THIN LIZZY, c'était pas terrible. Sans John Sykes, les Irlandais jouaient donc sans aucun de leurs membres historiques. C'était donc une espèce de tribute band amélioré qui jouait sous le nom de Thin Lizzy. Ce sont de super musiciens, c'est très bien joué... mais il manque quelque chose. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'arrive pas à accrocher. Peut-être parce que j'étais encore dans le concert de Skyforger et que passer de leur pagan metal rageur au classic rock de Thin Lizzy sans transition a fait que je n'avais pas trop la tête à ce concert ? En tout cas, si c'est agréable, ce ne sera clairement pas mon concert du festival.
Une longue pause va s'ensuivre au bar à bière avec la plupart des Defenders présents au festival

L'occasion de revoir Chacal, Theli, Mortange ou le Postman

Le tout avec du
DESTRUCTION en fond sonore, pour le plus grand plaisir de Talasquin et de MDT

Perso, des grands groupes de thrash allemand, c'est celui dont je suis le moins fan. C'est efficace à souhait, mais je n'ai jamais trop accroché à la musique de la bande à Schmier. Et de loin, je trouve ça vraiment linéaire.
Par contre, j'aime bien
SODOM 
On peut leur faire le même reproche qu'à Destruction, pourtant, surtout que leur musique est encore plus basique et encore moins rafinée. Mais un bon coup de Sodom de temps en temps, c'est jouissif

En plus, ça faisait quatre ou cinq ans que je ne les avais pas vus. Là, c'est la cinquième fois, et ça fait un peu bizarre d'assister à un concert de Sodom en France. Mais pour le coup, on ne verra pas trop de différence avec un concert en Allemagne, à part que le groupe n'a pas joué un seul titre dans la langue de Goethe. Le groupe est assez statiques sur scène, par contre ils jouent carré et envoient la purée ! Bref, headbanging automatique quand on est dans le concert

Après ça, il ne faudrait peut-être pas qu'ils jouent beaucoup plus longtemps que les cinquante minutes dont ils disposaient: plus, ça aurait peut-être fait beaucoup. Les choses trop raffinées, ça fait mal à la tête (ou au c...) quand c'est prolongé

N'empêche que Tom Angelripper et ses comparses font un set finalement assez varié, en alternant bien les morceaux ultra-speed comme "Blasphemer" ou "Agent orange" (il manquait quand même "Ausgebombt" dans ce registre) avec d'excellents mid-tempo comme "M-16" et l'excellent "Remember the fallen". Les nouveaux titres joués sont plutôt dans ce style et passent plutôt bien. Bref, très bon concert des Teutons, agrémenté par de superbes chorégraphies faites avec Super Mouton, jägermeister, Wazatiste et P'tit Nico, qui a vu notre coin se transformer en véritable dancefloor
Playlist de SODOM:
In War and Pieces
The Vice of Killing
Outbreak of Evil
The Saw is the Law
Sodomized
M-16
Agent Orange
The Art of Killing Poetry
Blasphemer
Remember the Fallen
Après ça, on a le choix entre BLACK LABEL SOCIETY sur la Main Stage 1, SEPTIC FLESH sous la Rock Hard Tent et DRI sous la Terrorizer. Avec MDT, on mange un bout puis on décide d'aller voir
SEPTIC FLESH, que nous avions pourtant vus moins d'un mois plus tôt à Toulouse. Mais le concert avait été très bon, leur dernier album en date est toujours aussi excellent, donc on peut bien en reprendre une louche

La playlist est assez similaire à celle de Toulouse, sauf que, du fait du temps de jeu plus réduit qu'en salle (ils n'ont qu'une heure), elle est amputée des morceaux d'avant "Sumerian daemons". Donc pas de "Revolution DNA" ni de "Esoptron", et les Grecs se concentrent sur leurs trois derniers albums. C'est dommage, mais comme tout est bon dans leur discographie, c'est quand même avec plaisir

Et puis une chose qui est mieux qu'à Toulouse: le son est largement meilleur! Pourtant, sous la Rock Hard Tent, le son, c'est pas tout à fait ça à la base, mais c'était tellement dégueu au Ramier en mai dernier que là, ça sonne "crystal clear" en comparaison. Au moins, on entend bien les guitares

En fait, le son est bien équilibré et le côté metal comme l'aspect symphonique de la musique de Septic Flesh sont bien mis en valeur. Spiros Antoniou alias Seth prouve une nouvelle fois qu'il est très charismatique et que c'est l'un des meilleurs vocalistes de death metal. Je pense que le fait de jouer sous une tente, même devant un public moins important, est une bonne chose pour Septic Flesh. Je ne sais pas ce que leur musique à l'atmosphère si particulière et dark aurait donné de jour sur l'une des deux Mainstages. Sous la tente, au moins, ils ont les lights nécessaires pour bien restituer en live le côté mystique de leur musique. Et ça le fait grave

A signaler, comme en salle, que le groupe a fait faire un wall of death sur "Persepolis"

J'adore cette chanson, mais je trouve toujours que ses mélodies lancinantes et son ambiance orientalisante ne se prêtent pas du tout à ce genre de pratique. Ca a donné au final un wall of death au ralenti... Au moins c'est original

Super concert en tout cas, l'un des meilleurs de la journée
Playlist de SEPTIC FLESH:
The Vampire from Nazareth
Communion
A Great Mass of Death
Virtues of the Beast
Unbeliever
Pyramid God
Lovecraft's Death
Oceans of Grey
Persepolis
Anubis
Après cette bonne claque, c'est maintenant l'heure de se prendre une grosse mandale multi-jouissive avec
KREATOR

Les trois grands du thrash allemand sont au programme de la journée, et si les deux précédents faisaient office de sympathiques amuse-gueule, Kreator va montrer que ce n'est pas pour rien qu'ils ont une chanson intitulée "Reconquering the throne" (qu'ils vont jouer d'ailleurs). Du reste, ce trône de roi du thrash allemand, je ne pense pas qu'ils l'aient un jour perdu, à part peut-être dans les années 90 quand Mille Petrozza voulait faire des choses plus expérimentales et qu'il s'était donc détourné du gros thrash d'origine. A l'heure actuelle, et malgré une certaine tendance au pilotage automatique, très peu de groupes de thrash metal dans le monde peuvent rivaliser avec eux.
Avec Thierry, on arrive alors que le groupe venait de commencer "Hordes of chaos". Il faisait encore jour et le groupe arborait un superbe backdrop avec de magnifiques lights rouges, décor de scène qui prendra toute sa dimension un peu plus tard quand la nuit sera tombée. On voit un drapeau français avec une bite et des inscriptions qu'on n'arrive pas à lire de loin, mais on se dit que ce sont les chibres lorrains qui avaient préparé un truc exprès pour cette journée thrash... Et bien en fait pas du tout, c'était de la contrefaçon de chibre lorrain. Mais au moins, ça permet de s'avancer au milieu. Et ça va être la guerre

Sur les deux premiers morceaux (les deux premiers du dernier album, en fait), Kreator commence tranquillement (si l'on peut dire

). Mais après "Warcurse", Mille fait son premier speech (il n'en fera pas tant que ça, en fait) disant que "the kreator has returned" et qu'il veut voir le plus gros mosh pit du festival. Et c'est là qu'il lance un sauvage "Endless pain"

C'était la septième fois que je voyais Kreator, je n'avais jamais eu cette chanson en live, et c'est carrément jouissif

Et puis surtout, là, les pogos et circle pits sauvages vont s'enchaîner, surtout que Kreator embraie sur "Pleasure to kill"

Il y a quand même eu un petit moment d'accalmie avec "Voices of the dead", un mid-tempo avec refrain en voix claires, mais après ça, avec "Enemy of God", c'est reparti pour de la boucherie ininterrompue jusqu'à la fin du show

Les pogos et circle pit vont s'enchaîner, la poussière va voler, Mille ne cessant d'exhorter la foule à se rentrer dedans. Et il n'y a pas à dire, c'est carrément jouissif

Et comme d'habitude, je me suis éclaté une corde vocale sur le refrain de "Phobia"
Alors certes, on peut reprocher quelques petites choses à cette prestation de Kreator. Déjà, les speeches de Mille sont vraiment ultra-prévisibles. Mais il n'en a pas fait tant que ça, et puis avec son ton d'Allemand ultra-autoritaire

, ça marche toujours

Pour la playlist, "Destroy what destroys you" n'était pas fondamentalement indispensable, surtout quand on retire "Extreme aggression" et surtout "People of the lie"

Quitte à mettre un nouveau titre, j'aurais préféré "Amok run" ou "Radical resistance", à mon avis beaucoup plus efficaces... Enfin là, c'est le fan qui chipote

Ca faisait trois ans que je n'avais pas revu Kreator, je commençais vraiment à trouver le temps long, et mon attente n'a pas été déçue, bien au contraire

Tout simplement LE meilleur concert de la journée
Playlist de KREATOR:
Choir of the Damned (intro)
Hordes of Chaos (A Necrologue for the Elite)
Warcurse
Endless Pain
Pleasure to Kill
Coma of Souls / Destroy What Destroys You
Voices of the Dead
Enemy of God
Phobia
Terrible Certainty / Reconquering the Throne
The Patriarch
Violent Revolution
Flag of hate
Tormentor
C'est donc en transe post-orgasmique que je vais au bar à bière me désaltérer. On retrouve les citrouilles à qui je gueule "KREATOOOOOOR !!!!", Piggy refusant que je l'approche à moins d'un mètre parce que j'étais trop trempé

Après ça, suite à un pari sur l'Eurovision perdu avec Super Mouton, les cucurbitacées doivent accompagner ce dernier et Jägermeister voir Converge

Avec MDT, on va se placer pour
SCORPIONS. Scorpions qu'on avait réussi à ne jamais voir jusqu'à présent... Pourtant, ça n'a jamais été un groupe qui néglige la France, mais c'est comme ça: l'occasion ne s'est jamais présentée, tout simplement. Le groupe était particulièrement attendu, d'autant que c'est officiellement la tournée d'adieu du groupe. Les tickets pour la journée du samedi avaient d'ailleurs été sold out plusieurs semaines avant les deux autres journées du fait de la présence des Allemands. Malheureusement, c'est à une prestation en demi-teinte que nous aurons droit de la part du groupe de Hannovre. A la base, il y a tromperie sur la marchandise en terme de temps de jeu, parce qu'ils avaient prévu de jouer 1h50 et que ce sera amputé de vingt minutes: dix premières minutes en moins parce que le groupe arrive en retard (problèmes techniques?); et dix autres minutes en moins parce que le groupe est parti plus tôt, pour permettre aux organisateurs de faire un feu d'artifice

. Concernant le groupe en lui-même, Klaus Meine n'est pas très en voix. Il n'est pas toujours juste et a du mal dans les aigus. Mathias Jabs ne semble pas très concerné non plus, et l'interprétation générale des morceaux est plutôt molle. Ca s'en ressent sur l'ambiance dans le public, qui est assez passif. Par contre, le son est très bon et la playlist l'est tout autant. Scorpions a zappé les ballades classiques que sont "When the smoke is going down" et surtout "Winds of change", mais ça fait du bien d'entendre en concert "Dynamite", "The zoo" ou "Bad boys runnig wild"

Mais ça l'aurait mieux fait avec un groupe en forme... Par contre, il y a une chose que je trouve inadmissible, c'est l'interminable solo de batterie de James Kottak

A côté de lui, Mike Terrana, c'est pas mégalo et ça ne dure pas longtemps. Putain mais dix minutes de solo de batterie sur une tournée d'adieu d'un groupe qui existe depuis quarante ans, qui a des hits à la pelle après avoir sorti la bagatelle de dix-sept albums, ça dépasse même le foutage de gueule

Je veux bien admettre, à la limite, qu'un groupe qui n'a pas une grosse discographie place un solo, mais dans le cas de Scorpions, c'est intolérable

. Ca gâche toute l'ambiance, et surtout, ça fait zapper deux à trois classiques qu'on était légitimement en droit d'attendre

Si les musiciens veulent souffler un peu, Scorpions ne manque pas de ballades pour ça

C'est sûr que ça flatte l'égo de Kottak (qui doit être vraiment surdimensionné, ce monsieur ayant été jusqu'à faire tatouer son nom en énorme sur son beau torse tout musclé...), mais c'est du foutage de gueule intégral vis à vis des fans. Quand on pense que pendant tout ce temps, il y avait de la place pour caser un "Fly to the rainbow"...

J'ai toujours été anti-solos en concerts, mais là, je pense que n'importe qui aurait pu dire la même chose. Surtout quand à la base le concert est raccourci. Bon, je vais arrêter de parler de Kottak, sinon ça va devenir insultant à son égard et je risquerais des poursuites pour diffamation et insulte publique si le fond de ma pensée à son égard lui parvenait

De toute façon, il ne mérite même pas qu'on parle de lui

Avec ça, il a fallu attendre les rappels avec "Still loving you" (reprise en choeur par l'ensemble du public) et "Rock you like a huricane" pour qu'il y ait de l'ambiance. Je verrais ce que ça donne en salle en novembre, mais Scorpions a été assez décevant. Si c'est effectivement pour proposer des prestations de ce genre, le groupe fait bien d'arrêter

Enfin il y a quand même eu de bons moments pendant ce concert, mais c'est bien en deçà de ce qu'on peut attendre d'une tête d'affiche de festival...
Playlist de SCORPIONS:
Sting In The Tail
Make It Real
Bad Boys Running Wild
The Zoo
Coast To Coast
Loving You Sunday Morning
The Best Is Yet To Come
Holiday
Raised on Rock
Tease Me Please Me
Dynamite
Kottak Attack (solos de batterie de merde)
Six String Sting
Big City Nights
Still Loving You
Rock You Like A Hurricane
Par contre, le concert n'a pas été interrompu pour rien. Un hommage à Patrick Roy a été rendu de fort belle manière

: un magnifique feu d'artifice avec "For Those About To Rock" en musique de fond, parfaitement synchronisés, et de nombreuses photos du défunt député socialisté à la veste rouge, fournies par des festivaliers eux-mêmes, qui défilent sur l'écran géant. L'organisation en aura également profité pour rendre un hommage à Dio, Peter Steele ainsi qu'Eric Ledroit, l'ancien chef de la sécurité.
Après ce grand moment d'émotion, je retrouve Talasquin et les citrouilles au fond (trouvés assez facilement grâce au bob Cochonou de Talasqueen of the night

), pendant que MDT va se placer pour
CORONER. C'est l'un des groupes les plus attendus du festival qui conclut cette journée. Déjà parce la reformation des Suisses est un événement en soi, et que c'est le premier groupe à avoir été annoncé à l'affiche de ce Hellfest 2011. Ce groupe a un statut culte, et son thrash ultra-technique a le potentiel pour combler les true, les falses, les thrasheurs et les progueux

Musicalement, c'est assez hallucinant de voir ce qu'un trio arrive à faire à trois seulement. Ils ne bougent pas beaucoup, par contre ça joue grave surtout que le son est bon

Par contre, le groupe n'a pas choisi la facilité en basant sa playlist sur "Grin", leur tout dernier album en date (1994) qui est particulièrement barré et difficile d'accès. C'était donc une sacrée gageure de faire passer ça sur scène. Et ça ne l'a pas trop fait, en fait. C'est bien trop froid et technique pour être efficace en live, surtout à 1h du matin. Ils auraient mieux fait de faire une playlist best of avec des extraits de l'ensemble de leurs albums. Un peu plus d'extraits de "Mental vortex" ou de "Punishment for decadence" n'auraient pas été de trop. Heureusement, "Masked jackal" et "Reborn through hate" n'ont pas été oubliés, et ça fait du bien par où ça passe

Bref, Coroner, c'était bon mais ça aurait pu mieux faire, ou alors à une autre heure...
Playlist de CORONER:
Golden Cashmere Sleeper, Part 1
Internal Conflicts
Masked Jackal
Status: Still Thinking
Metamorphosis
D.O.A.
Semtex Revolution
Divine Step (Conspectu Mortis)
No Need to Be Human
Grin (Nails Hurt)
Reborn Through Hate
Ainsi se termine cette deuxième journée du Hellfest niveau live. Je m'attendais à voir encore plus de concerts vu le programme initial, mais en festival, il y a toujours des imprévus, entre les groupes qu'on attendait et qu'on ne va finalement pas voir, et ceux qu'on n'envisageait pas de voir et sur lesquels on se prend finalement une grosse claque, sans oublier les facteurs flemme/fatigue et potes... Mais j'ai quand même vu dix concerts, tous bons sauf la semi-déception de Scorpions, donc ce fut tout de même bien rempli

Mais ce n'est rien en comparaison de la dernière journée, qui va s'avérer être de la folie pure et simple
En tout cas la journée ne s'est pas arrêtée là puisqu'elle s'est poursuivie au camping, où l'on a descendu une bouteille de vodka avec MDT, Metalblasphemer et Wazatiste en chantant chansons paillardes et génériques de dessins animés jusqu'à l'aube

Désolé encore pour les voisins qu'on a empêché de dormir
Suite et fin bientôt
