J'étais le 13 décembre dernier au
Hammersmith Apollo à Londres pour le concert de
THIN LIZZY qui fêtaient un peu en avance les
30 ans du Live and Dangerous, ce que je n'ai capté que durant le concert en fait
Mais on va y revenir.
Ils sont accompagnés de DIAMOND HEAD qui remplacent QUEENSRYCHE qui avaient du annuler en dernière minute (:grr:
).
C'était en tout cas l'occasion pour moi de découvrir cette salle mythique londonienne où des albums live de renom ont été enregistrés, une salle qui est plus un théâtre reconverti qu'autre chose, avec un parterre en pente couvert de sièges à tous les rangs et un balcon uniquement en façade. Sans le moindre chauffage non plus pour faire des économies, les temps sont durs.
C'est quand même bizarre au premier abord, va-t-on devoir passer tout le concert assis?? Fuck it, on est pas venu pour se farcir des berceuses!
Ceci étant le public londonien arrive à la bourre et ne se presse pas ni se lève durant le set de DIAMOND HEAD (sauf pour aller au bar bien sûr
) qui ne déchainent pas les foules malgré l'historique du groupe anglais en ses terres. Comparé à leur dernier concert en tête d'affiche du Keep It True le son est meilleur ce soir mais l'ambiance bien plus sage comme prévu, ce qui ne les empêche pas de se donner à fond de bout en bout et d'assurer un set des plus convaincants.
Brian Tatler attire les regards quand il aligne sans faille tous les soli qui ont fait de lui une légende de la NWOBHM (au hasard, "The Prince"), en tant que seul membre d'origine il contraste forcément un peu avec ses plus jeunes acolytes, surtout Nick Tart dont le mimétisme avec la voix de Sean Harris (chanteur originel) est parfois saisissant! Un peu effeminé sur les bords, ça ne l'empêche pas de très bien tenir sa place tout comme leur cogneur de futs qui m'est inconnu.
Les morceaux du dernier album ne font même pas tâche au milieu des classiques de Lightning to the Nations, même si on sent l'évolution vers des sonorités plus méchantes et actualisées, et les morceaux plux légers tels que "In the Heat of the Night" permettent de varier un peu les plaisirs en attendant le "Am I Evil" final où le Hammersmith s'embrase enfin dans les premiers rangs.
Alors que tout le monde était tranquillement assis jusque là, c'est tout le Hammersmith du premier au dernier rang qui se lève comme un seul homme à l'entame de l'intro de "Jailbreak" pour ne plus jamais se rasseoir. Les vieux briscards de THIN LIZZY font cracher les enceintes pour 90 minutes de classiques bien heavy à la saveur irlandaise, durant lesquelles on remarque qu'ils ont choisi de se caler sur leur live mythique qu'est Live and Dangerous!
Par exemple en ressortant des petites pépites comme "Southbound" et "Sha La La" auxquelles je n'avais encore jamais entendu John Sykes se frotter, et ça fait immensément plaisir!
Alors oui, Sykes n'est pas Phil Lynott et ne le sera jamais, inutile d'épiloguer, mais ça serait s'enfermer dans l'aveuglement borné que de ne pas avouer que cette formation est tout aussi rodée que le line-up de légende, et surtout qu'elle rend justice à ce que représente THIN LIZZY. La magie n'est plus vraiment la même bien sûr, malgré la similitude des intonations de Sykes volontairement calquées sur celles de Lynott, mais les morceaux de bravoure guitaristiques sont restés tels quels et l'esprit de Thin Lizzy perdure pour ceux qui veulent encore le partager.
Si Scott Gorrham commence à approcher un age canonique, il est toujours la marque historique du groupe, de l'énergie et du toucher classieux comme on en fait plus assez, et d'une certaine façon il est limite un peu décevant de le voir s'effacer derrière un John Sykes totalement impérial il est vrai, maitrisant la doublette guitare/chant comme s'il avait fait ça toute sa vie, comme si Thin Lizzy était toute sa vie alors qu'au fond ce n'est pas le cas.
Tommy Aldridge quant à lui ne se contente pas de cogner comme une mule mais cherche aussi à retranscrire les petites finesses propres à Brian Downey, ce que je peux davantage apprécier aujourd'hui de par la configuration de la salle, et force est de constater qu'il le fait avec une fougue incroyable pour un mec de 55 balais!
On lui donnerait bien 2 décennies de moins. A noter que son solo inclus à "Sha La La" (comme dans les 70's justement) comporte une bonne partie où il en vient aux mains, au sens propre du terme
Pour finir sur ce line-up, Marco Mendoza n'est plus de la partie depuis la dernière fois et a été remplacé par un inconnu (pour moi) qui tranche par sa sobriété, et très franchement c'est pas plus mal. Il est bien gentil le Marco et c'est un vrai pro mais avec ses froufrous scéniques il a quand même plus sa place dans un groupe de glamouzes que dans l'univers de sueur, sang et larmes de Thin Lizzy.
Rien à jeter non plus dans la setlist bien balancée et blindée de pépites reprises en choeur par l'assistance qu'il s'agisse de "Dancing in the Moonlight", "Rosalie" ou même "Still in Love with You", même si je pourrais toujours chipoter pour tel ou tel titre surprise qui ferait plaisir de voir ressortir du placard. Mais ça serait cracher dans la soupe exquise servie par un quatuor heureux et appliqué à délivrer un énième hommage à l'oeuvre de Phil Lynott, sans faire dans le larmoyant mais juste avec ce que Thin Lizzy exprime le mieux, ce charme irlandais au service du rock 'n roll qui suinte les tripes et le coeur.
Setlist :
Jailbreak
Waiting for an Alibi
Emerald
Massacre
Are You Ready
Still in Love with You
Dancing in the Moonlight
Sha La La
Solo de batterie Tommy Aldridge
Suicide
Don't Believe a Word
Southbound
Cowboy Song
The Boys are Back in Town
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Rosalie
Cold Sweat
Black Rose
Pour une fois j'aurais essayé d'attraper les zicos à la sortie, mais peine perdue ils ne sont jamais sortis affronter la température glaciale du soir ces tatas, hormis très furtivement le fringant Tommy Aldridge en fort bonne compagnie d'ailleurs.
mais pourquoi il y a le "with Queensrÿche" du coup si ce sont déjà des dates de Queensrÿche?
