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Ca arrive!
Dans les années 90, Suicidal Tendencies était l'un de mes groupes préférés. J'idolâtrais Mike Muir, j'étais fan de sa voix comme de son look et de son attitude. Par contre, Infectious Grooves, fondé par le costaud au bandana et Robert Trujillo, je n'ai jamais été fan. J'ai eu le deuxième album, "Sarsipius' Ark", mais je n'ai pas accroché malgré la grande originalité du projet. Mais il faut dire qu'à la base, je n'aime pas la funk, ce qui n'aide pas vraiment

Cela étant, ce qui vaut sur album ne vaut pas forcément sur scène (dans un sens comme un autre, d'ailleurs). Ayant déjà apprécié Suicidal Tendencies sur scène, je me doutais quand même qu'Infectious Grooves, qui a le même line-up moins Mike Clark, pourrait faire quelque chose de pas mal. En plus, on n'a pas suffisamment de groupes qui passent dans le sud-ouest ces temps-ci pour faire la fine bouche. Donc direction le Bikini, où j'ai rarement vu un monde pareil ! Tous les parkings des entreprises de du Parc technologique du Canal, la zone d'activité où se trouve la salle, ont été squattés parce qu'il n'y a plus assez de place sur celui du Bikini. Et à l'entrée, il y a une queue pas possible aux guichets. En fait, il n'y avait pas eu énormément de préventes. Tout le monde semble s'être décidé au dernier moment. Et finalement, ça a fini par faire quasiment complet. Le public présent est assez large: metalleux, coreux, punks, jeunes, vieux... Tous sont rassemblés pour une grande messe dédiée à la funk et au metal !
Quand on entre dans la salle, la première partie vient de terminer son show. Il s'agissait du groupe toulousain
LE MINUS. Je n'en avais jamais entendu parler, il paraît qu'ils jouent une musique assez barrée. Leurs copines (charmantes) qui s'occupaient de leur merchandising à côté du comptoir ont essayé de me vendre leur CD/DVD (qui était d'ailleurs dans un très joli packaging à un prix tout à fait raisonnable, ce qui est à signaler pour un petit groupe

) mais j'ai décliné l'offre. A revoir une prochaine fois
Après une pinte pour patienter, c'est au tour d'
INFECTIOUS GROOVES d'investir les lieux. Ca commence fort avec l'excellent "These freaks are here to party"

Comme l'année dernière au même endroit avec les mêmes musiciens mais dans Suicidal Tendencies, on a droit à des mecs qui s'éclatent et qui maîtrisent diablement leur sujet. Mike Muir, petit mais costaud et avec son indéboulonnable bandana vissé sur la tête

, a l'art et la manière de chauffer la salle, serrant des mains à chaque occasion et faisant monter régulièrement des fans sur scène

Eric Moore, le batteur est également très impressionnant dans tous les sens du terme: un énorme Black qui doit peser dans les 200 kilos, et qui possède une grosse technique. Déjà remarqué avec Suicidal l'an passé, il est mis beaucoup plus en valeur avec Infectious Grooves, dont le style beaucoup plus technique permet au batteur de plus exprimer son talent. Le bassiste Steve Brunner, revêtu d'un joli tee-shirt Cosmocats, s'en donne également à coeur joie. Ce qui est d'ailleurs normal: tout ce qui est funky, c'est de la musique pour bassistes avant tout

M'enfin ce qu'il fait avec ses quatre cordes a de quoi décourager tout apprenti bassiste

. Il n'a rien à envier à son prédécesseur, l'illustre Robert Trujillo.
Bref, le groupe est bon et est en grande forme ! En plus ça n'arrête pas de délirer

Mike Muir fait des blagues que personne ne comprend, en expliquant quand même que c'est normal qu'on ne le comprenne pas vu qu'il ne parle ni l'anglais, ni l'américain mais le Mike Muir

En tout cas, ses speeches valent presque ceux de Joey de Maio, la mégalomanie et l'arrogance en moins. Et il doit prononcer le mot "funk" à peu autant de fois que Joey le mot "metal" à un concert de Manowar

On a eu droit aussi à une jolie reprise d'"Immigrant song" de Led Zeppelin dans une version groovy au possible, avec une basse vrombissante et sautillante. Autre reprise également, "Institutionalized" de Suicidal Tendencies (mais peut-on vraiment parler de reprise dans ce cas?)

Sur cette dernière, on avait en guest Mike Clark. Cela n'a rien d'extraordinairement difficile en soi, vu que Suicidal Tendencies et Infectious Grooves font une tournée européenne où ils alternent les dates (un coup c'est ST, un coup IG!). Mais l'arrivée de ce dernier est très drôle. Il vient sur scène déguisé en caricature d'Allemand de base, avec chemise hawaïenne, moustache et casque d'aviateur. Mike Muir le présente comme Hans, un fan allemand de Stuttgart, il lui passe le micro et il dit "Ich will Rammstein"

Après un petit sketch de quelques minutes dans ce registre, Hans de Stuttgart enlève le casque d'aviateur et la moustache, il reprend son apparence normale de Mike Clark, prend la guitare et c'est reparti pour un tour

En rappel, Mike Muir fait monter les fans sur scène et le groupe conclut avec un "Infectious grooves" d'anthologie
Très bon concert d'Infectious Grooves, donc, auquel je mettrais quelques bémols. Déjà, le public est assez mou. Peut-être parce qu'il est trop hétéroclite? En tout cas, ça ne bouge pas des masses dans cette fosse pourtant pleine, et ce n'est pas la folle ambiance.
Et aussi, je ne suis pas fan de la musique, malgré tout. J'ai adoré la première chanson et la dernière (qui sont mes deux chansons préférées d'Infectious Grooves), ainsi que les deux reprises. Mais le reste, je n'adhère pas. Définitivement, les rythmes funky ne sont pas ma tasse de thé. Cela n'enlève rien à la qualité de la prestation du groupe, mais j'aurais davantage pris mon pied si j'avais été fan. Quoi qu'il en soit, la prestation des Américains a été très bonne en soi, et il est impossible de ne pas apprécier un minimum avec de tels musiciens qui se font autant plaisir sur scène.