C'est un peu (voire même carrément) à la dernière minute que je me décide pour aller voir ce groupe somme toute mythique qu'est Sepultura chez mes voisins lyonnais. Pourquoi à la dernière minute? Bah parce que je n'ai pas écouté une traitre note de ce qu'ils ont pu faire depuis Roots (1996 tout de même), et depuis les frères Cavalera ont quitté la barque.
C'est donc un peu septique et franchement en retard que je me pointe au Kao, loupant pour le coup la première partie (mes ex-bandmates de DeathAwaits), ce qui me dérange pas plus que ça vu que leur virage dans le death / hardcore ne me correspond pas du tout, ca m'évitera de médire ou de faire la langue de bois, peu importe.
En deuxième position se trouve Hord, et que dire... un morceau et demi et on peut aller prendre l'air. Nounours a très bien défini le style : du TabacCore, le groupe où tu vas fumer ta clope. J'ose espérer que c'est une question d'appréciation du style, en tout cas au début les gars sont pas dans le truc, le son est mauvais, les alternances de chant clair du guitariste et core du chanteur sont juste là pour me hérisser le poil. Clope donc.
Pis arrivent les brésiliens de Sepultura, et là gros gros son. Déjà quand on se pointe sur Arise, et Refuse/Resist derrière, ca présage du très lourd, et pas loupé. Derrick Green est monstrueux, autant physiquement que comme frontman, mais niveau charisme c'est Andreas Kisser à la guitare qui remporte la palme, et de loin. C'est pas un super guitariste, mais il a l'attitude qui va bien, il impose grave, y'a pas à se poignarder le cul avec une godivot chaude : Sepultura, c'est lui. Non parce que Paulo à la basse est quand même très effacé, on mettrait n'importe qui à la place pour peu qu'il ressemble (comme lui) à Eric Cantona, ca serait pareil. Le "nouveau" derrière les fûts, Jean Dollabella, assure son taf à la perfection, même si j'aurais aimé qu'il fasse un peu le de show, c'était très bien exécuté (l'intro de Territory aux amphètes, raaah), mais pas très démonstratif. Après les deux gros classiques et grosses mandales en ouverture, on aura droit au titre éponyme du dernier opus en date, Kairos, et après ca sera une succession de titre de la période Green pendant... 20 minutes, que j'ai trouvé un peu longue, vu que je connaissais rien, mais au moins le son excellent permettait de découvrir dans de bonnes conditions, de banguer tranquillement, enfin tranquillement, y'avait quand même une putain d'ambiance à ce live, pogos tout le temps, des premières aux dernières notes, avec un public relativement jeune (comparativement à moi, j'entends bien) ce qui m'a étonné pour un groupe à la carrière aussi longue, par contre le Kao était loin d'être rempli, à vu de nez je pense à une affluence de 300 personnes, et encore... ce qui n'a pas empêché qu'il faisait une chaleur à crever, enfin quoiqu'il en soit une super ambiance à laquelle je suis pas forcément habitué à Lyon, et ça fait carrément plaisir. Un petit Troops Of Dooms chaud les marrons, et euh... plus de courant. Arf, c'est le genre de truc qui manque pas à un concert, aux dires de Flo (Garrigue, frontman de DeathAwaits) le matos de la salle serait dans un état pitoyable, expliquant les 10 minutes de pause obligatoire en plein milieu de set. On aurait pu croire que le soufflé allait retomber, que dalle, le groupe repart, Escape To The Void in your face, les pogos repartent, on aura droit à Seethe, Just One Fix en cover sur le dernier album de Ministry, et dans les vieux machins qui vont bien, Inner Self, et surtout comme je disais Territory, où mes cervicales ont rendu l'âme. Un petit rappel avec Ratamahatta puis Roots Bloody Roots, et les brésiliens quittent la scène, visiblement aussi contents que nous de la soirée. Conséquences de la soirée : j'ai pris Kairos et un t shirt pour me changer (faut dire que la nana au merchandising, rah...), et faudra que je m'intéresse à la période Green du groupe, mine de rien ça fait 15 ans qu'il est là, soit 5 de plus que Max Cavalera, et j'ai pris une telle baffe à ce live que je peux dire que je les reverrais avec plaisir.
Seul point noir de la soirée : le Ninkasi qui arrête de servir des burgers à 23h, juste à la fin du concert. Hey ho, on était pas à la soirée salsa à dandiner du cul pour lever des minettes, on était à un putain de live metal chaud les fajitas et on avait la dalle en sortant. Scandale, j'te foutrais tout ca en taule!!
Setlist :
Intro
Arise
Refuse/Resist
Kairos
Convicted in Life
Choke
What I Do!
Relentless
Troops Of Doom
Escape To The Void
Just One Fix (Ministry)
Seethe
Territory
Inner Self
Ratamahatta
Roots Bloody Roots