Pour ma part, j'ai passé un très bon moment hier soir.
Les Scorp's étaient dans une grande forme, et ont bien assuré le spectacle, qu'on regrettera bien trop formaté, millimétré au cordeau dans ses moindres recoins, un peu trop traditionnel et sans prise de risques, disons.
J'aurai préféré que Klaus, qui était bien en voix et efficace tout du long, s'étant économisé la veille, au détriment de la date de Tours, donc, malheureusement, abrège ses appels à l'acclamation du public, aux sempiternelles reprises de vocalises simplistes, à hurler le plus fort, ou encore ses chaleureux remerciements pleins de gratitude (je veux pas cracher dans la soupe, c'est très intentionné et appréciable de sa part, mais de là à répéter une dizaine de fois la même chose...), pour augmenter la durée de jeu, quitte à faire passer une meilleure densité sans aucun répit au détriment d'une complicité et d'une communicativité -qu'on leur sait déjà très développées- avec le public.
Une
setlist hautement concentrée en tubes, donc, qui fait plaisir à entendre, et qui porte la foule, mais qui gagnerait à alterner avec des morceaux moins connus et plus agressifs, nettement plus orientés vers le
Hard Rock plus burné de leurs débuts.
Je pense qu'il est pas nécessaire de développer particulièrement, Gandalf et Pierre ayant déjà tout très bien dit, la seule différence au niveau de l'enchaînement des morceaux pour la date de Paris a résidé dans le fait qu'ils nous ont gratifiés d'un "
No One Like You" à la suite de "
Rock You Like A Hurricane", et qu'ils ont clôturé les rappels par leur version acoustique de "
When The Smoke Is Going Down".
Et à ce sujet, j'ai adoré les électro-acoustiques de Rudolf et Matthias, reproduisant les caisses de leurs
Flying V et
Explorer respectives !
En contrepartie, on n'aura pas eu droit à "
We'll Burn The Sky", du coup !
Je sais bien qu'il était déjà 23h30, mais ils seraient éternisés un moment supplémentaire que ça n'aurait pas été de trop.
D'autant plus que les métros circulent en partance des grands points tels que Bercy jusqu'à minuit et demie en semaine, ils avaient encore de la marge !
Schenker et Jabs étaient cabotins comme pas deux, toujours souriants, et cavalant sans arrêt du fond de l'estrade au bout de la jetée scindant l'avancée de la fosse sur une bonne quinzaine de mètres.
Se prêtant volontiers au jeu des photographies des groupies jonchées le long de ladite jetée, en grimaçant à l'envie, force est de leur reconnaître ce plaisir de jeu communicatif.
S'adonnant régulièrement au jeu scénique très saxon de jouer les
riffs groupés sur le bord de la scène ou de la jetée, au coude-à-coude rejoints par Pawel Maciwoda et même Meine à la gratte, à l'occasion du finale d'un morceau joué vers le début du concert (ça devait être "Coast To Coast", je me souviens plus), ou grimpant sur les corniches des écrans géants, ou même la bordure du podium élévateur de Kottak, le Rudolf est et sera toujours un éternel cabris, et c'est ma foi un détail qui contribue à conditionner la très bonne ambiance de la soirée.
"
Kottak Attack", m'est apparue moins insupportable (contrairement au personnage, dont je peux pas en dire autant, et dont l'arrogance m'a un peu tapé sur le système à force) que ce que je craignais, l'originalité du concept redonnant un léger gain d'intérêt à l'exercice (de style) quelque peu forcé, et à tort, chez les formations de cet acabit.
Du point de vue technique, je m'attendais à mieux (ce qui, cela dit, n'enlève rien à la force de frappe avérée du bonhomme), puisqu'au final les changements de rythme ne sont opérés qu'entre les courts interludes séparant chaque album.
Pour résumer, c'était à mon goût encore un passage totalement dispensable, bien que divertissant, et entraînant par moments, mais quoiqu'il en soit, s'éternisant inutilement.
J'avoue que, pour le coup, et pour la prochaine fois (mettons 2014, pour le rallongement de leur même tournée d'"adieux"

), puisque ça causait
Magma, ils devraient faire appel à Christian Vander, ça donnerait une allure grandiloquente autrement plus intéressante au
solo !
Quelqu'un se souvient pourquoi Rarebell a mis les voiles en 1995 ?
Parce que, mine de rien, par moments, j'étais vraiment tenté de remttre leur choix en question...
Toujours dans le même rayon, si le premier
solo joué par Jabs à la
talk box s'est glissé à merveille dans la continuité du
break, m'était d'avis que le second était de trop, et donnait l'impression d'un
gimmick surfait.
J'ai pas vraiment jeté de coups d'oeils aux gradins ou au fond de la fosse, mais de là où je me trouvais, à quelques mètres du bout de la jetée sur la gauche, en gros, le public étant essentiellement jeune, et féminin, ça secouait bien, les bras remuant en permanence, chacun y allant de son déhanchement sur les ballades, ou sautillant sur les refrains les plus accrocheurs.
J'ai absolument pas compris pourquoi ils diffusaient des images du Times Square, si c'est pour nous balancer le nom de la ville du jour par dessus pour "
Big City Nights" !
Mais je dois admettre que les projections avaient de la gueule, et les quelques courtes portions de films du groupe à la grande époque revigoraient avec nostalgie (si tant est que ça puisse être possible) les chansons jouées sur le fait.
Rien à redire non plus sur le travail lumineux, qui mettait bien en valeur, en grandes pompes, certes, le spectacle comme il se devait.
J'ai tout de même une interrogation vis-à-vis des sifflements sur "
Wind of Change" : Klaus avait beau reproduire les mouvements correspondants, le son était trop cristallin pour être vrai.
J'ai tout de même des doutes, et je soupçonne qu'il se soit contenté de
lip-sync sur un enregistrement.
Tout le mérite lui revient, si toutefois c'était bien lui, évidemment !
La découverte de Guano Apes était pour moi une bien belle surprise, leurs chansons énergiques ayant bel et bien mis le palais d'attaque.
Et leur jolie chanteuse, très classieuse, était adorable !
Une nouvelle occasion d'avoir profité d'une bien belle soirée (j'aurai pas été véritablement déçu une fois, cette année !), en conclusion, même si le
set des Scorpions avait des relents légèrement trop cliniques à certains égards.