La nuit ne durera pas plus de trois ou quatre heures pour ce qui me concerne, car après huit heures du mat' sous une tente, j'étouffe. En plus, en sortant, on s'aperçoit que le beau temps est de retour. Il y a toujours des nuages à l'horizon et un peu de vent, mais rien à voir avec la veille et on n'aura quasiment plus de pluie pour le reste du festival. N'empêche que le mal est fait: il n'a pas plu tant que ça, mais dans un camping aménagé dans un champ, avec le passage incessant de dizaine de milliers de festivalier, ça fait une gadoue pas possible

Dans certaines allées, il fallait parfois déployer des trésors d'imagination pour éviter les flaques. Vu notre emplacement, juste à côté de l'enceinte, on n'était pas à plaindre, mais ceux qui étaient à l'autre bout du camping ont vraiment dû galérer

. De notre côté, on prend le petit déjeuner tranquillement, avec quelques bières pour bien se mettre dans le rythme, du redbull pour faire le plein d'énergie, et on va à la douche en backstage

. Puis on revient poser les affaires et c'est parti pour les concerts ! Le programme de la journée est a priori (mais a priori seulement) assez léger, avec pour seuls groupes que je tenais absolument à voir Gamma Ray, Nevermore et Amon Amarth... que j'avais déjà vus chacun entre quatre et sept fois

! En gros, je tenais à voir ces trois-là pour me faire plaisir et le reste, éventuellement à regarder de temps à autres, par curiosité. On peut presque se demander pourquoi j'ai payé 230€ de billet d'avion pour venir là ! Sauf que Wacken, c'est Wacken, et que la journée va s'avérer beaucoup plus intense que prévu en terme de live et d'ambiance
Ce vendredi marin à 11h, ce sont les Norvégiens de
VREID qui ouvrent les hostilités sur la Black Stage. Ils jouent en même temps que Napalm Death, dont je n'ai jamais été fan. Une chose me choque, cependant: c'est un petit groupe norvégien, certes de qualité, qui joue sur la scène principale, alors qu'un groupe mythique comme Napalm est sur la Party Stage

Je préfère certes les premiers, mais ce n'est quand même pas normal. Il y a quelque chose qui m'échappe là-dedans... Enfin bref, ce n'est pas vraiment mon problème après tout, et ça me permet de voir un groupe du statut de Vreid dans des conditions optimales. Je les avais vus une fois en février 2005 en première partie d'Enslaved. Pour ceux qui l'ignorent ou l'avaient oublié, Vreid est un groupe fondé par les membres survivants du mythique groupe de pagan metal Windir (qui est sombré dans l'oubli maintenant que le pagan est un style en vogue, mais qui jouissait d'une belle renommée il y a quelques années), après que l'ancien chanteur de ces derniers se soit noyé dans une rivière gelée. Musicalement, le style de Vreid est différent, mélangeant subtilement black metal froid et rock'n'roll accrocheur, chanté moitié en anglais, moitié en norvégien. Le résultat est efficace et parfaitement taillé pour le live. Le chanteur, a un certain charisme et le groupe joue très carré

Le son est bon, ce qui sera malheureusement loin d'être le cas de tous les groupes qui joueront ce jour-là. Alternant entre chansons rentre dedans et morceaux plus atmosphériques, Vreid donne un bon rythme à son show et le public adhère bien. Voilà donc un bon concert pour bien commencer la journée

!
On enchaîne ensuite sur la True Metal Stage avec les légendaires
UFO. Je ne les avais encore jamais vus. Il faut dire que je ne connais pas trop. Je n'en possède qu'un seul disque, le live "Strangers in the night", qui est excellent. ça va être l'occasion de voir ce que ces papys du hard rock sont encore capables de faire. Bah ils sont capables de beaucoup

! Au chant, Phil Mogg ne ressemble pas à grand chose avec ses cheveux teints en blond platine d'un goût improbable et son pantalon en spandex bleu

. Pourtant, il a énormément de charisme. Il n'en fait pas des tonnes. Au contraire, il en impose par son aisance, sa simplicité et son humour typiquement anglais, plaisantant régulièrement sur l'horaire très matinal auquel joue le groupe. N'empêche qu'on peut se poser la question: comment un groupe de l'envergure de UFO peut jouer aussi tôt à une affiche qui ne comporte que très peu de gros noms ? Il y a parfois des choses qui me dépassent...

En fait, j'aurais plutôt vu UFO jouer assez haut placé le jeudi, où se produisent souvent des "dinosaures" du metal (à l'image de Heaven and Hell la veille)
En tout cas, quel que soit l'heure, le groupe est bon. Expérimentés, les Anglais savent tenir une scène et mettre l'ambiance

. A la guitare, Vinnie Moore déroule de magnifiques solos, certes un peu longs, mais bourrés de feeling

. On ne voit pas passer l'heure pendant laquelle la bande à Phil Mogg et Pete Way joue. La play-list est excellente mais une bizarrerie est à y signaler: l'absence de "Doctor, doctor", leur morceaux le plus connu (notamment grâce à Iron Maiden qui s'en sert toujours en guise d'intro de ses concerts). Ca surprend, ça manque, mais le concert n'en est pas moins excellent et les Britanniques repartent sous les acclamations du public
++Playlist de UFO++:
* Saving Me
* Daylight Goes To Town
* This Kid's
* I'm A Loser
* Helldriver
* Lights Out
* Love To Love
* Too Hot To Handle
* Rock Bottom
Changement radical de style et d'ambiance avec le groupe suivant sur la Black Stage. Après le hard rock groovy et classieux de UFO, c'est au gros black metal guerrier et brutal de
ENDSTILLE que l'on va avoir droit pour midi. Il s'agit de l'un des groupes de black allemand les plus importants actuellement, et en plus, ils sont de la région. Ils ont donc un public conséquent massé devant la scène. La musique d'Endstille est directe et sans fioriture

C'est du black metal rapide, cru et basique, avec des textes chantés tour à tour en allemand et en anglais et une imagerie et des textes basés sur les guerres modernes, dans le style de "Destroyer" de Gorgoroth et surtout "Panzer Division Marduk". Il n'y a pas que dans l'imagerie que Endstille rappelle Marduk. Musicalement, c'est tout aussi rapide et violent que les Suédois. Tout aussi linéaire également, si ce n'est plus

. Encore que dans Marduk, on trouve parfois des changements de rythme, des morceaux plus axés sur l'ambiance (certes pas trop dans "Panzer..."). Pas avec Endstille. Les Teutons pratiquent le blitzkrieg en bonne et due forme. Ils ne font pas dans le détail, ni dans la pitié, ravageant tout sur leur passage. Le groupe joue hyper-carré et impressionne avec ses superbes corpse paints blanc et rouge et des clous d'une taille très impressionnante. Le problème, c'est qu'à force de faire uniquement des morceaux rapides, ça perd en efficacité. Ca a beau être violent, au bout d'un moment, on a l'impression d'entendre toujours le même morceau. En plus, on ne peut pas dire que ça aie beaucoup de personnalité. Ce que fait Endstille a déjà été fait par Marduk dix ans avant, et c'est un style un peu limité à la base. Au final, c'est l'ennui qui prédomine. Au bout d'une demi-heure, on décide d'opérer un repli stratégique vers les backstages, histoire de boire et manger un peu. Endstille n'a pas fait une mauvaise prestation en soi, mais les compos sont quand même assez chiantes ! Mais les fans ont l'air d'apprécier, si l'on en juge la qualité de l'accueil.
Ensuite, c'est le premier gros concert de la journée avec
GAMMA RAY. Je parle là de gros concert car, si j'ai vu la bande à Kai Hansen un bon paquet de fois (c'était la septième), même si Kai ne s'améliore pas avec le temps du point de vue vocal, et même si le groupe stagne quelque peu niveau compos récentes, c'est un groupe dont je suis fan de longue date et que je ne me lasserais jamais de voir. Bref, une valeur sûre

! Ils sont toujours contents d'être sur scène et leur bonne humeur est bien communicative. Ils ne me démentiront pas cette fois-là. Et pour cause: ils nous sortent une playlist d'enfer devant un public allemand à fond derrière le groupe

. Impossible pour un fan de ne pas aimer ce concert ! Le groupe arrive sur "Welcome", l'intro de "Heading for tomorrow", avec un backdrop à l'effigie de la pochette de leur dernier album en date, "Land of the free II". Puis ça attaque direct sur "Heavy metal universe"

! Comme entrée en matière, c'est le top. Surtout que, au milieu de la chanson, au lieu de faire chanter le public pendant un quart d'heure, ils nous placent "Ride the sky", et là c'est l'orgasme pur et simple

. Qu'est-ce que je l'aime, cette chanson !!! Et à la fin du refrain de "Ride the sky", on revient à "Heavy metal universe"! Inutile de préciser que le public est à fond dedans et chante comme un seul homme

. Le groupe fait preuve comme d'habitude d'une joie de jouer communicative, et Kai, arborant un joli chapeau de cowboy pour se protéger du soleil, est plutôt en voix. Seuls sont à déplorer des problèmes de son, en particulier au niveau des basses, mais ce sera une chose récurrente au cours de ce festival... On aura droit à un autre medley helloweenien d'excellent aloi, avec "I want out" et "Future world" fusionnés. Les standards du groupe s'enchaînent comme des perles. Je déplore tout juste l'absence de "Valley of the kings" et de "Beyond the black hole". Autrement, même si c'est du classique, c'est bien joué dans une super ambiance, donc je prends un pied pas possible. Une surprise, cependant: la présence de "Hail to the metal", un morceau que le groupe a composé dans le cadre de son prochain album mais n'a pas encore enregistré. En fait, ils feraient bien de s'en abstenir

. Le titre n'est pas mauvais en soi, et passe bien en live, mais on a quand même l'impression d'entendre une version retoilettée de "Metal Gods" de vous savez qui... J'espère en tout cas que l'album, prévu normalement pour la fin de l'année, ne sera pas entièrement dans ce style, parce que si c'est pas mal, on ne peut quand même pas parler de chef d'oeuvre. Mais en fait, peu importe l'évolution (ou la non évolution) des compos des Allemands: ils sont sympas, ils s'éclatent bien, leur joie de jouer est communicative, bref, ce groupe en live sera toujours un plaisir à consommer sans modération.
++Playlist de GAMMA RAY++:
* Welcome
* Heavy Metal Universe / Ride the sky
* New World Order
* Man on a Mission
* Rebellion in Dreamland
* Helloween Medley: I Want Out - Future World
* Hail to the Metal
* Heaven Can Wait
* Into the Storm
* Somewhere Out in Space
* Send me a Sign
C'est une longue pause arrosée au jägermeister / redbull (entre autres) qui va s'ensuivre

! Voir Walls of Jericho sur la Black Stage ou Tristania sur la Party Stage ne nous fait pas fantasmer, même si le physique et plastique des chanteuses respectives de ces groupes s'y prètent

. Mais on laisse les premiers aux coreux, et les seconds aux gothopouffes et au public sopalin ! Là, c'est une heure et demie de pause, sûrement la plus longue que l'on aura de tout le festival, donc il est temps de manger et de boire

.
Cette pause s'achève avec la venue d'un groupe que j'adore et que l'on ne voit jamais en France:
NEVERMORE. C'est quand même la quatrième fois que je les vois, mais à chaque fois c'est en festival à l'étranger... Cette fois, c'est particulier. Le groupe ne joue qu'avec un seul guitariste, et Warrel Dane, qui a surmonté de sérieux problèmes de santé liés à l'alcoolisme, est maintenant assez bouffi alors qu'à une période, il était rachitique. Mais quel chanteur, toujours ! L'entendre chanter le refrain de "The heart collector" ou de "Enemy of reality" me donne vraiment des frissons. Et enfin, je vois un concert de Nevermore avec le son que le groupe mérite ! Jusque là, c'était toujours assez limite de ce côté-là et ça ne rendait pas vraiment hommage à la finesse des compos du groupe, les noyant souvent dans une bouillie sonore. Cette fois, le son est clair, le groupe parfaitement en place et sur le plan musical, l'absence d'un second guitariste ne se fait pas ressentir. La playlist, basée essentiellement sur les albums "Dead heart in a dead world" et "This godless endeavour", est impeccable pour moi

.
Avec Mister Double T, nous devons cependant abréger car nous avions réservé des places dans une nouvelle attraction du festival: la nacelle Jägermeister

. Ce truc est vraiment excellent

. Pendant vingt minutes, on fait une ballade au dessus du festival. La navette s'élève à cinquante mètres au dessus du sol et la vue sur le festival et le camping est absolument extraordinaire. C'est là aussi qu'on voit qu'il y a du monde, parce que le camping s'étend très loin. N'empêche qu'avec mon vertige, je n'en ramène pas large. On est assis dans des sièges, bien attachés, mais avec les pieds dans le vide, ce qui est bien flippant en soi

. Et le pire, c'est quand on regarde en bas ! Par contre, ce qui est cool, c'est qu'ils offrent gratuitement un shot de Jägermeister plus un verre de 25cl de Jägermeister/redbull

. Un sac balluchon Jägermeister est également offert

. Bref, ça vaut vraiment le coup et en prime, c'est gratuit. Il suffit juste de s'inscrire et de donner son numéro de téléphone, et l'on sera prévenu par SMS par tirage au sort et en fonction des disponibilités. En plus, tout là haut, on entend très bien les grandes scènes. C'est ainsi que je peux headbanguer sur le final de Nevermore avec "Born", l'un de mes morceaux préférés du groupe, à cinquante mètres d'altitude

!
Lorsque l'on descend, Airbourne finit son set, mais on préfère aller retrouver Laex et Thai en backstage et boire avant d'enchaîner le concert suivant. Et pour ce concert-là, il faudra bien boire car c'est
HAMMERFALL qui va jouer sur la True Metal Stage ! La dernière fois que j'ai vu les Suédois, c'était au Earthshaker 2006 et j'étais complètement torché, et c'est sûrement l'un des meilleurs concerts du groupe que j'ai pu faire

Pourtant, je suis un ancien fan du groupe. J'ai vraiment idolatré leurs deux premiers albums. Mais malheureusement, depuis "Renegade", ils n'ont jamais vraiment su évoluer, ni composer des chefs d'oeuvres comme ils le faisaient à leurs débuts. La recette a pourtant toujours été la même, mais la magie n'y est plus. En plus, le groupe a perdu avec le départ de Magnus Rosén un super bassiste doublé d'un poseur hors pair. Bref, je considère depuis pas mal de temps Hammerfall comme un groupe de seconde zone. D'ailleurs, la position que peut occuper le groupe dans un Wacken est révélatrice de son statut. Je les avais vus en 2001, il jouaient juste avant la tête d'affiche. En 2005, ils jouaient à 20h. Là, ils jouent en fin d'après-midi... La prochaine fois, ce sera peut-être encore plus tôt, ou sur une scène annexe ? Tout ça pour dire que les Suédois sont depuis un bon moment sur un déclin lent mais qui semble irréversible.
Mais fortement alcoolisé il y a trois ans, je m'étais bien éclaté et ça me donne envie de retenter l'expérience

. Et au moins un peu d'alcool fera mieux passer les morceaux récents des Templars of steel ! Mister Double T, grand pourfendeur du true metal, a également besoin de boire comme il faut avant d'aller affronter un concert de Hammerfall

! On enquille donc les vodka-redbull

, puis on se dirige d'un pas décidé (bien que pas toujours droit !) ves la True Metal Stage. Quand on se place, le groupe vient de finir de jouer "Renegade". Premier constat: ils ont fait dans la sobriété. Oskar Dronjak est devenu blond (je crois en fait que c'est sa couleur naturelle) et n'arbore plus les tenues de tata SM qui ont tant fait son charme. Lui et tous les membres du groupe sont habillés comme à la ville, en fait. Il n'y a pas non plus de décor de scène particulier. L'époque des ponts levis et de la mascotte Hector avec son gros marteau semble bel et bien révolue. Bref, visuellement, Hammerfall n'a rien fait de particulier pour ce Wacken, alors que jusque là le kitsch faisait intégralement partie de l'essence même de ce groupe. Musicalement, le son n'est pas à la hauteur, surtout au début où la basse est à la limite du supportable

. Gandalf et Damnation Game vont d'ailleurs battre en retraite. Mais ça va quand même s'améliorer progressivement. La prestation du groupe en elle-même n'est pas mauvaise. Ils sont assez bien en place et la playlist tient la route, même si je regrette toujours qu'ils jouent des morceaux récents... En même temps, je n'ai jamais écouté "No sacrifice, no victory" (un tel titre ne me donne pas envie de sacrifier 15€

!). Quand Joacim Cans annonce qu'ils vont jouer une chanson qui s'appelle "Hallowed be my name", on se regarde tous en éclatant de rire

. Ah que c'est beau les vertus de l'alcool

! Mais en fait, les nouveaux titres passent assez bien. C'est bâteau, mais c'est fait pour le live. Cela étant, on apprécie, on se marre, mais on a tellement carburé à la vodka redbull et au jägermeister pendant l'heure qui a précédé qu'on aurait pu délirer sur n'importe quoi d'autre et y prendre du plaisir dans ces conditions

. Et je suis toujours aux anges quand j'entends "Heeding the call" et "Glory to the brave"

! Par contre, Joacim n'est pas très inspiré pour ce qui est de tenir la scène. Il est moins communicatif qu'à l'accoutumée, son seul délire consistant à demander à la foule qui possède le nouvel album et qui voit Hammerfall pour la première fois, et à plaisanter là-dessus... Pourtant, en général, c'est un bon frontman qui sait meubler entre les morceaux et faire participer le public. Par contre, vocalement, il assure toujours bien. Au final, on s'est bien éclatés parce qu'on était entre amis et bien imbibés, mais cette prestation des Suédois, pour agréable qu'elle soit, n'est pas des plus marquantes.
++Playlist de HAMMERFALL++ :
* Blood Bound
* Renegade
* Hallowed Be My Name
* Last Man Standing
* Heeding The Call
* Glory To The Brave
* Life Is Now
* Any Means Necessary
* Riders Of The Storm
* Let The Hammer Fall
* Hearts On Fire
Après ce bon concert "second degré", nous quittons rapidement les lieux car la Black Stage va être investie par un groupe que je déteste, en l'occurrence Bullets For My Valentine. Direction la Medieval Stage, où je vais voir mon premier live sur cette petite scène avec
SWASHBUCKLE 
! C'est un groupe à voir absolument sur scène. Ces Américains reprennent les délires pirates de Running Wild et d'Alestorm. La mascotte qui orne leurs pochettes d'albums est d'ailleurs fort similaire à celle de ces derniers. Mais ils vont encore plus loin. Ils sont déguisés en pirates avec tenues intégrales et des mecs déguisés en requin et en péoquet qui viennent arroser le public avec des pistolets à eau

! Ca colle parfaitement au cadre assez intime de la Medieval Stage, d'autant plus qu'il y a le bar drakkar cinquante mètres à côté. Musicalement, par contre, ça n'a rien à voir. Ce n'est ni du heavy, ni du folk, ce n'est même pas épique: c'est juste bourrin ! Swashbuckle, c'est du gros thrash qui tâche et qui arrache

Sur le plan visuel, c'est du gros délire, mais musicalement, ça ne plaisante pas. Leur style me fait beaucoup penser à Nuclear Assault ou à DRI: du thrash ultra-basique aux influences punk et NYHC assez marquées, et des morceaux ulra-courts (aucun ne doit dépasser les deux minutes trente

). C'est un peu limité, mais très efficace et taillé pour le live. Ce décalage entre le côté bourrin de leur musique et leurs délires met une ambiance de folie dans le biergarten médiéval, et on a même droit à un petit wall of death

. On a affaire là à un groupe sympa et sans prétention, dont la musique passe même en second plan par rapport à l'imagerie et aux délires, et ça nous fait passer un excellent moment de thrash pirate.
Le temps de boire quelque chose et de grignoter, et l'on va voir
MOTÖRHEAD. Je ne suis pas fan du groupe. Ni sur album, ni en live. Je trouve ça chiant et linéaire, et surtout, je suis allergique à "Ace of spades" que je ne suporte plus d'entendre reprise à toutes les sauces

. A côté de ça, j'ai quand même beaucoup de respect pour le groupe et son parcours, et puis Lemmy a quand même su composer aussi de sacrés brûlots. Mister Double T ayant réussi à ne jamais les voir, on l'accompagne tous. En plus, on nous annonçait le spectacle des Fuel Girls, une bande de strip-teaseuses qui, nous le supposions, allaient égayer visuellement le show

. En fait, ça n'avait strictement aucun intérêt: elles sont simplement venues faire le French cancan, se trémousser sur un morceau (je crois que c'était "Killed by death") en agitant des torches, et puis voilà ! En plus, elles ne sont ni belles, ni vraiment bien foutues. Ils auraient mieux fait de nous remettre le bomber...

Mais par contre, j'ai bien aimé le concert. Il y avait une belle ambiance dans le public, avec une pluie de slammers

. A côté de nous se trouvait l'oncle Tom Angelripper, venu dans le public avec sa copine en simple fan qui va voir son groupe préféré. Comme il y avait toujours un vendeur Becks qui passait avec son tonneau pour servir la bière, on n'avait même pas à se déplacer pour aller boire. Nos verres étaient toujours pleins, sauf quand ils étaient vides, auquel cas nous les faisions remplir

. A propos de verres, Wacken avait prévu une autre attraction écolo: une fille qui passait dans le public demander les verres pou les consigner, en l'échange d'un bisou sur la bouche

. Concept on ne peut plus sympathique ! J'espère pour elle qu'elle n'a pas attrappé de maladie, si elle a embrassé une dizaine de milliers de mecs sur la bouche.... En tout cas, un peu plus tard, des mecs essayaient d'aller un peu plus loin avec elle que le simple roulage de galoches

A part ça, la prestation du groupe était bonne. Toujours statiques, mais carrés, et le son est bon, de même que la playlist. Ils auraient juste pu nous dispenser d'un solo de batterie... et de "Ace of spades", bien entendu ! A signaler la présence de Nina C.Alice, chanteuse de Skew Siskin et grande amie de Lemmy, sur "Killed by death". C'est en tout cas le meilleur concert de Motörhead que j'ai vu jusque là. Je pensais zapper le groupe, et finalement je suis resté jusqu'au bout avec plaisir.
++Playlist de MOTÖRHEAD++ :
* Iron Fist
* Stay Clean
* Be My Baby
* Rock Out
* Metropolis
* Over The Top
* One Night Stand
* The Thousand Names Of God
* Another Perfect Day
* In The Name Of Tragedyn
* Just 'Cos You Got The Power
* Going To Brazil
* Killed By Death (with Nina C. Alice)
* Ace Of Spades
* Overkill
Un petit passage en backstage pour manger un bout, et retour sur la Black Stage pour
IN FLAMES. Je le dis clairement: je n'en ai plus rien à foutre de ce groupe, dont j'ai été un grand fan jusqu'à "Reroute to remains" inclus. Leur musique ne m'intéresse plus, ils zappent les titres des vieux albums que j'aime tant et, quand ils les jouent, ils les massacrent et les dénaturent en adaptant à leur style actuel très "tendance". Mais sur scène, on a la garantie d'un beau spectacle. On reste donc entre les deux scènes, bien placés pour l'écran, et on admire. Visuellement, In Flames, c'est quelque chose

. Des feux d'artifices et des pyros en veux-tu en voilà, des lights magnifiques, plus la superbe ambiance dans le public avec des circle pits impressionnants ! Le son est parfait et le groupe se donne comme d'habitude à fond. On peut reprocher beaucoup de choses à In Flames, mais il faut bien reconnaître que les Suédois savent tenir une scène et se mettre le public dans la poche. Les fans qui paient pour aller les voir en ont pour leur argent. Dans le cadre d'un Wacken, c'est encore plus fort du fait du monde et des conditions de jeu exceptionnelles qui permettent au groupe de déployer tous les effets qu'il veut et de prendre une toute autre dimension. Très bon moment, donc, mais par contre je n'ai pratiquement pas fait attention à la musique

!
++Playlist de IN FLAMES :++
* Delight And Angers
* The Hive
* Trigger
* Cloud Connected
* Disconnected
* Only For The Weak
* Embody the Invisible
* Come Clarity
* Dead End (with Lisa Miskovsky)
* Alias
* The Chosen Pessimist
* The Mirror's Truth
* The Quiet Place
* Take This Life
* My Sweet Shadow
On reste au même endroit pour voir une institution de Wacken et de la scène allemande de manière générale. Il s'agit bien sûr de
DORO. La Metal Queen est présente chaque année ici soit pour y jouer, soit pour aparaître en guest. Elle ne pouvait donc en aucun cas louper les vingt ans du festival. Ce n'est pas un hasard si c'est elle qui chante le nouvel hymne de Wacken proclamé par les organisateurs, le désormais fameux "We are the metalheads"

. Elle ne l'a d'ailleurs pas joué ce soir. Avec Skyline la veille, c'était suffisant

Par contre, elle va nous faire une bonne prestation avec une excellente play-list, basée essentiellement sur sa période Warlock. De manière assez surprenante, Doro arrive sur scène avec "Für immer". C'est assez surprenant de la voir entammer un concert sur une ballade, mais en fait ça le fait bien. Ca permet d'amorcer la pompe et du coup, quand ça enchaîne sur "I rule the ruins", c'est l'explosion dans une foule toute acquise à sa cause

. La Düsseldorfoise est en grande forme, avec le sourire jusqu'aux oreilles en permanence, prête à fêter le vingtième anniversaire du Wacken comme si c'était le sien (elle en a quand même plus du double). Les classiques de Warlock font toujours mouche, mais ses chansons plus récentes aussi, telles "Fight" ou son nouveau tube "Celebrate" qui a fait un carton en Espagne. Ce dernier est d'ailleurs chanté en duo avec la grande copine de Doro, la douce chanteuse de Holy Moses: Sabina Classen ! Je suis d'ailleurs quelque peu surpris que le groupe de celle-ci ne figure pas à l'affiche de ce vingtième Wacken, vu qu'ils y ont joué un bon nombre de fois et que Sabina fait partie du staff du festival... On a droit à une reprise assez originale de "Breaking the law" de Judas Priest, commencée comme une ballade avant de d'envoyer la purée. C'est suffisamment personnalisé pour être intéressant. A la fin, on a bien entendu droit à un rappel sur l'inévitable "All we are" chanté à l'unisson pendant de longues minutes par des dizaines de milliers de personnes. C'est très classique avec Doro, mais ça marche toujours ! En tout cas, la jolie blonde a délivré là une excellente prestation avec un accueil à la hauteur, à mille lieues de la pitoyable pseudo reformation de Warlock ici-même pour les quinze ans du festival.
++Playlist de DORO++:
* Für Immer
* I Rule the Ruins
* Burning The Witches
* True As Steel
* The Night Of The Warlock
* Fight
* Above The Ashes
* Burn It Up
* Celebrate
* Breaking The Law
* All We Are
Après ce concert, on se décale quelque peu sur la gauche (pas énormément, vu qu'on était déjà bien excentrés) pour voir le dernier concert du jour et une grosse boucherie annoncée:
AMON AMARTH ! Il y a beaucoup de monde qui s'amasse devant la Black Stage pour les voir. ENORMEMENT de monde, même ! On est impeccablement placés, dans l'axe à dix mètres de la scène, et quand on se retourne, on aperçoit, malgré le fait qu'il soit deux heures du matin, une foule immense qui s'étend très loin à l'horizon. Certes, c'était le cas pour d'autres groupes, mais là, quand même, vu l'heure et la densité de population alentour, on se dit qu'Amon Amarth en Allemagne, c'est vraiment quelque chose. On le savait déjà, bien sûr (c'est d'ailleurs la troisième fois que je les vois ici), mais il faut vraiment le voir pour comprendre la dimension qu'a pris Amon Amarth actuellement Outre-Rhin. Ce qui est un peu pénible, c'est qu'en attendant le groupe, un mec nous entend parler français et vient taper la discute avec nous et s'avère être particulièrement lourd, comme la plupart des Français qu'on a pu rencontrer à ce Wacken, d'ailleurs...

Enfin bon, on se dit quand même que ça va bouger une fois que le groupe fera son entrée sur scène, et la suite va nous donner raison. Le groupe met un peu de temps avant d'arriver, parce qu'il faut le temps d'installer le décor de scène (un magnifique drakkar

!), mais quand ils débarquent, c'est pour mettre le feu à Wacken

. Dans tous les sens du terme, d'ailleurs. Au sens littéral, d'abord, parce que le groupe a des pyros impressionnants. Et au sens figuré, parce qu'ils vont cartonner malgré un son assez moyen. Après l'intro, le groupe arrive sur "Twilight of the Thunder God", chanson éponyme de leur dernier album en date. Dès les premières notes, c'est parti pour les pogos, et c'est l'occasion aussi de se faire un peu d'espace. Mais quand même, cette chanson, elle est taillée pour le live, et c'est vraiment impressionnant quand autant de gens reprennent à l'unisson "THOR ! Oden's son protector of mankind, ride to meet your fate, your destiny awaits "

! Mais alors quand le groupe va jouer son titre le plus brutal, "Asator", ça va être le carnage dans la fosse, avec d'énormes pogos et des parties de headbanging à s'en faire décrocher le crâne

. Au milieu du concert, non seulement il va y avoir les pyros mais également les combats de guerriers vikings :fight:

. Le groupe semble aux anges, le chanteur géant Johan Hegg arborant un grand sourire du début à la fin (assez rare pour être signalé chez un un groupe de death). En même temps, dans de telles conditions et avec un public pareil entièrement acquis à sa cause, il serait difficile de ne pas être satisfait. Sur "Pursuit of Vikings" (chanson que tout le monde attend et que tout le monde connait, dixit le grand Johan

), on a droit à un bon petit wall of death (qui sera soft par rapport à ce qui nous attend le lendemain)

! Sinon, les nouveaux titres tels que "Free will sacrifice" ou les festifs "Guardians of Asgard" et "Varyags of Myklagaard" sont parfaitement taillés pour le live

. Je regrette un peu, quand même, qu'Amon Amarth ait autant basé son set sur le dernier album au détriment d'un certain nombre de classiques. Mais après tout, l'essentiel, c'est que les Suédois ne zappent pas "Pursuit of Vikings", "Victorious march" et surtout "Death in fire". C'est d'ailleurs avec ce dernier morceau que va se conclure le set

. Enorme prestation d'Amon Amarth, donc, avec un visuel impressionnant et un public qui répond massivement présent. Dommage simplement que le son n'aie pas été au rendez-vous. Là, le concert aurait été parfait. Cela faisait deux ans que je n'avais pas vu Amaon Amarth et ça commençait à me manquer

!
Playlist d'++AMON AMARTH++ :
* Twilight of the Thunder God
* Free Will Sacrifice
* Asator
* Guardians of Asgaard
* Varyags of Miklagaard
* Runes To My Memory
* Live for the Kill
* Victorious March
* The Pursuit of Vikings
* Cry of the Black Birds
* Death in Fire
C'est sur cette belle prestation que se conclut la journée, à trois heures du matin passé. Après un bref passage en backstage, on va finir la soirée au Biergarten médiéval, où l'on rencontrera plein de gens sympas en mangeant de délicieuses brochettes :morfal:, et où l'on restera jusqu'à la fermeture, à cinq heures du matin. En fait, on s'en fera presque virer après avoir discuté trop longtemps aux yeux des patrons avec une serveuse qui parlait très bien le français

Et on se jure d'y retourner le lendemain ! Il est temps ensuite d'aller dormir pour une nuit qui va durer au moins trois heures

!