VENDREDI
Le vendredi a été de loin la journée la plus chargée mais aussi la plus intéressant pour moi sur un plan personnel.

Une journée qui commencera très tôt et finira très tard, avec assez peu de temps morts

. On se dirige sans se presser vers l’entrée du site peu avant le début des concerts mais rentrer direct à la tente. Les vigiles cette année étant particulièrements chiants ne nous laissent pas rentrer avec nos camels paks alors que la veille et l’an dernier il n’y avait pas de soucis. C’est vraiment l’aspect mercantile du Wacken qui me dérange, parce que mon camel pak ne présente aucun danger pour les groupes ou les spectateurs mais il signifie simplement que je ne vais pas payer 2,50 euros pour un verre d’eau.

Heureusement, pour nous, on fera la découverte de l’un des seuls points d’eau dans l’enceinte du fest, qui se trouve en face de la Party Stage. On débarque donc après le début des concerts, se dirigeant d’abord vers la Party Stage où Primal Fear a déjà entamé son set.
- PRIMAL FEAR
Je suis très loin d’être fan de la bande à Scheepers et leur heavy on ne peut plus classique donc ce n’est pas étonnant que je n’ai presque rien retenu de leur prestation. Le père Scheepers m’a par contre paru en forme, ne loupant pas une chance de nous brandir ses biceps démesurés.

Les premiers rangs ont l’air de bien apprécier mais le reste de la fosse très clairsemé se restreindra à taper du pied et hocher la tête par intermitance. Je retiendrais tout de même un “Runnin in the Dust” particulièrement bien envoyé ce matin. On partira avant la fin du set de façon à se placer devant pour la bande de Cyco qui suit.
- SUICIDAL TENDENCIES
Première visite au Wacken du légendaire groupe venu direct de Venice Beach. Le groupe est assez attendu aujourd’hui malgré le fait qu’ils soient placés très bas sur l’affiche. Il y avait d’ailleurs un nombre incalculables de sosies de Mike Muir dans les premiers rangs.

Assez drôle à voir. Le groupe entre en scène après avoir fait eux mêmes leurs balances. Mike prend le micro, on ressert nos bandanas (

) et on se prépare au carnage, puis il pose la question fatidique “Wacken, I got one question: what the fuck is going on?” pour lancer un “You Can’t Bring Me Down” atomique. Le set passera à une vitesse éclaire avec des enchainements de classique agrémenté de speechs bien wesh wesh du mythique frontman. Ces derniers ont l’air d’en lasser certains mais moi ça m’a bien plu, ça fait partie du folklore du groupe, ya pas dire, le mec a un débit de parole assez impressionant. Un autre grand moment du concert sera quand un des “Beer man” du fest sera pris dans un circle pits et semblera bien y prendre son pied.
- MORBID ANGEL
On passe à la Black Stage pour voir l’un des groupes que j’attendais de pied ferme. Il s’agit de Morbid Angel, qui est tout simplement mon groupe de death préféré.

On se place donc vers l’avant pour pouvoir profiter pleinement du show et de l’ambiance. Il faut dire que le groupe, bien qu’étant arrivé au stade de “culte”, ils ont encore tout à prouver aujourd’hui, après avoir sorti une bouse aussi infâme que “Illud Divinum Insanus”, la dernière atrocité en date, et ils le savent.

Le groupe déboule donc sur une scène préalablement enfumée par les roadies et lancent un “Immortal Rites”, qui provoquera une avalanche de circle pits, pogos et slammeurs qui ne cessera pas durant une heure. On aura droit à un enchaînement de vieilleries provenant principalement des 3 premiers albums des floridiens qui n’ont pas pris une ride. Très peu d’interventions de David Vincent, ce qui ne sera pas plus mal. 3 nouveaux morceaux ont été joué, à savoir “Existo Vulgore”, “Nevermore” et “I am Morbid”, le dernier ressemblant à un Enter Sandman version extreme music for extreme pipole et les deux permier ayant pour défaut d’avoir le même refrain . Ces morceaux ne feront cependant pas tâche dans la setlist très bien ficelée. Le set se terminera sur l’enchaînement de (“Where The Slime Live”, “God of Emptiness” et “World of Shit”). 3 morceaux ultra lents et malsains, dans lesquels règnent une lourdeur quasi suffocante. C’est vraiment la facette que je préfère chez ce groupe.

Vraiment une chouette façon de clôturer le concert. Twelve points!
- SODOM
Un concert de Sodom quoi.

Pas grand chose à dire sauf que ça poutrait salement!

Un groupe très attendu qui est là pour promouvoir, “In War and Pieces”, dont le groupe jouera pas mal de titres aujourd’hui, malgré le fait que celui-ci n’est pas une franche réussite. On ne peut que remarquer que l’ambiance retombe quelque peu sur ces titres là. Cependant, le morceau titre de cet album, avec lequel le trio entamera son set est idéal pour entrer dans la matière. Le groupe est très à l’aise et surtout communicatif, dommage que je ne pige rien à l’allemand. On aura droit à un petit strip tease de la part de Onkel Tom qui semble particulièrement souriant.

Le nouveau batteur assure mais ne se fait pas trop remarquer bien qu’il ressemble plus à un employé chez Conforoma qu’un véritable thrasheur. Un concert sans surprise donc si ce n’est l’absence des classiques “Napalm in the Morning” et “Ausgebomt”. Onkel semble avoir été pris par le temps en indiquant sa montre lorsque le public réclame ce dernier.
Fatigué par cet enchainement on décide de faire une pause. D’abord un passage au merch officiel, pendant que les coreux doux jésus de As I Lay Dying investissent la Black Stage puis retour au camping pour une petite sieste avec les douces mélodies de Rhapsody provenant de la partie stage pour nous bercer.
- TRIVIUM
On rentre dans le site alors que le combo floridien a déjà entamé son premier morceau. Je suis très loin d’être fan de Trivium mais étant donné que c’est l’un des groupes les plus populaires issus de ma génération, je viens par pure curiosité. Si j’ai bien compris le groupe est en plein milieu de la tourné Mayhem aux US avec Disturbed et cie mais fait une petite escapade en Europe pour célébrer la sortie de leur album “In Waves”. Beaucoup de nouveaux titres ont étés joués, 4 ou 5 il me semble. Ça a l’air bien plus mélodique que ce que je connais et ils ont visiblement arrêté de se prendre pour Metallica.

Tant mieux. Après que dire? Le groupe été très heureux d’être là (le chanteur a dit que c’est le plus gros concert qu’ils aient jamais fait), super attitude, un jeu très carré. Rien à redire, j’ai bien apprecié même si je n’adhère toujours pas trop à leur musique sur album.
- HEAVEN SHALL BURN
La fin d’après-midi est bel et bien sous le signe du metalcore sur les scènes principales puisque le prochain groupe à s’y produire sera le combo allemand Heaven Shall Burn. J’avoue très peu connaître la musique de ce groupe, donc sachant qu’on allait enchaîner avec 2h15 de Judas, et n’étant pas trop d’humeur à faire une nouvelle découverte, on préfère suivre ça assis devant les grands écrans. Les allemands montent visiblement en puissance puisqu’ils ont balancé un show avec beaucoup de lights et de pyro ce qui est assez rare pour un groupe metalcore. Je retiendrais surtout le titre surpuissant “Endzeit” et la reprise de “Black Tears” de Edge of Sanity pour clôturer le concert.
- JUDAS PRIEST
Le groupe le plus attendu de tout le festival sans hésitation. Sans être fan ultime du combo, c’est un groupe que j’apprécie beaucoup et j’étais donc ravi de pouvoir revoir la bande à Halford une dernière fois. Le groupe nous livrera un concert qui retracera toute l’histoire du groupe en piochant dans tout son répertoire (sauf les albums avec Ripper. Étrange, non?

). On peut d’ailleurs dire que Rob prenait plutôt des airs de prof d’histoire que de véritable Metal God ce soir. Un des grands moments pour moi fût le titre “Victim of Changes”, mon préféré du Priest que je n’avais jamais entendu en live jusque là. On remarquera à peine l’absence de KK Downing, son remplaçant, un certain jeune Faulkner étant plus que compétent. Niveau ambiance, ça bougeait bien, même trop avec des hordes de slammeurs qui sont devenu insupportables au bout d’un certain temps et qui nous auront forcé à reculer d’une dizaine de mètres pendant le concert. Il y avait même un gus avec t shirt Mayhem qui faisait tomber tous ceux qui lui passaient dessus. Quel connard!
- KYUSS LIVES!
On passe dans une atmosphere complètement différente avec un groupe qui est quelque peu en décalage avec le reste de la programmation du Wacken. Il s’agit de la semi-reformation de Kyuss, groupe cultissime de la scène stoner. De plus, Nick Oliveri ne tiendra pas la basse ce soir, ayant des problèmes avec la justice, et ce ne sera nul autre que Scott Reeder qui était avec le groupe lors de la sortie de “Welcome to Sky Valley”, mon album stoner de chevet. Je suis donc ravi par ce changement de line up même Scott m’a paru assez distant et peu à l’aise avec les autres membres du groupe mais finira par retrouver sa place sur le jam instrumental “Astronaut”. Le combo jouera classique sur classique sans temps morts, ni interaction avec le public, c’est tant mieux car ça colle parfaitement à l’ambiance qu’il dégagent. Un grand trip qui se terminera sur le grandiose “Green Machine”. La grande classe.
- SKINDRED
On arrive une vingtaine de minutes après le début du concert pour trouver une WET stage complètement bondée, ce qui me surprend encore car le ragga metal n’a jamais été le style de prédilection des Wackeniens. C’est un groupe dont je tenais particulièrement à voir car ils provient de Newport, UK qui est à une vingtaines de minutes d’où je fais mês études et on a l’habitude de croiser Benji Webbe, charismatique chanteur du groupe sur Cardiff. On profite d’un bom jump pour se faufiler une place dans la tente qui devient quasiment irrespirable. Benji Webbe et se acolytes ont l’air d’avoir acquis le public à leur cause sans grands efforts et foutront un bordel infernal totalement inattendu. Assez fou de voir des morceaux comme “Pressure” ou “Nobody” être bien reçu par le public au Wacken!
- AIRBOURNE
Le dernier live du Vendredi pour moi. Pas grand chose à dire, on était épuisés. Les australiens nous serviront principalement de fond sonore pour notre repas. De ce que j’ai pû voir, Joel O’Keefe avait l’air bien déchiré, faisant le pitre comme d’hab, escaladant la structure, se vidant une bouteille de vin rouge sur la tronche.

Rien à dire, sur scène et dans les premiers rangs, c’est la fête. Perso, la musique me laisse de marbre et je resterai au fond à taper du pied et à chantonner le refrain de “Runnin’ Wild”. Ça plaît à beaucoup de monde on dirait. Tant mieux. Moi AC/DC je les ai déjà vus.
