Tout d'abord un grand merci également à Seb et à French Heavy Metal Connection pour avoir organisé ce super concert!
Allez, j'y vais de mon CR moi aussi.
Il est 20h30 lorsque mon frangin et moi arrivons au Korigan de Luynes qui commence déjà à bien se remplir. Pour lui, c'est la première fois qu'il met les pieds dans cette sympathique petite salle et pour moi, la seconde, puisque j'avais eu la chance d'y voir Devian, Septicflesh et Vader

il y a de cela une paire d'années avec JR (un ex co-animateur de Metal Nemesis).
A 21h, Galderia investit la scène devant un public conséquent (la salle était déjà quasiment pleine). De sympathiques petits jeunes qui jouent du heavy/speed très inspiré par Helloween et Gamma Ray. C'est très efficace et leur bonne humeur est communicative. Si bien, qu'ils arrivent à se mettre le public dans la poche sur la fin du set après leur avoir expliqué le grand concept derrière Galderia (en gros nous avons tous le "power" en nous et nous communions tous avec le cosmos

).
Après Galderia, c'est au tour de Stereoxyde de chauffer la salle et là, la sauce aura un peu plus de mal à prendre. La faute à un chant en français qui n'est pas la tasse de thé de tout le monde (vu que le public est à ce moment là plus clairsemé et occupé à fumer sa clope ou discuter dehors). Cependant, les musiciens sont tous très bons (le chanteur y compris si on est adepte du style) et leur heavy est assez complexe. Ils me rappellent par moment le Misanthrope actuel même si côté chant, l'influence est clairement du côté de Sortilège et de Blasphème. Au final, c'est donc une bonne prestation du groupe même si personnellement, je les aurais plutôt vus jouer en premier suivi de Galderia et Blaze.
Mais parlons maintenant du héros de la soirée. Pendant le set de Stereoxyde, mon frère me fait remarquer que Blaze Bayley se tient juste derrière nous. Effectivement, il se trouve tout seul derrière le stand de merch, le regard perdu dans le vide, ne sachant limite pas trop ce qu'il fait là. Et là, je revois le Blaze que j'avais croisé en backstage du Wacken 2009, seulement quelques temps après la mort de sa femme. Un peu bouffi et ce regard sans trop d'expression. Un homme dévasté qui doit porter une douleur immense que personne n'a envie de connaître. Ça m'avait mis un coup de blues et là, j'ai le même sentiment alors qu'il finit par quitter le stand et par sortir sans que personne ne vienne lui parler

(peut-être comme moi par timidité je ne sais pas).
Et puis, quelques minutes plus tard, un autre Blaze entre en scène et là ce n'est clairement plus le même homme. Au dessus de trois rangées de fans en transe, soutenu par deux d'entre eux et tenant serrée la main d'un autre qui le regarde émerveillé, il chante avec puissance et sans faille. Un surhomme. Une vraie bête de scène qui n'aura de cesse pendant deux heures d'haranguer et de faire chanter son public. L'impression de voir quelqu'un qui joue son dernier concert et qui donne tout ce qu'il a.
Alors, je pourrais vous parler en long et en large de l'enchainement "Man On The Edge/Futureal" qui a mis tout le monde d'accord, de ses zicos qui abattent un super boulot derrière, du démarrage en trombe avec l'excellent "The man who would not die", de deux heures de concert qui filent comme une petite demi-heure pleine d'intensité, d'une foultitude de titres géniaux parfaitement exécutés comme autant de mandales en pleine poire ("Samuraï"

, "Smile Back At Death", "Watching The Night Sky", "City Of Bones"), ... Mais ce que je retiendrai c'est ce superbe sourire de Blaze alors que le concert va s'achever. A ce moment là, alors que tout le monde gueule "FREEDOM!!" sur le refrain de "The Clansman", le voilà enfin heureux et en totale communion avec ses fans.
Plus qu'un concert, une leçon de vie.
Blaze, tu fais partie de ces rares personnes qui savent donner sans compter et qui avancent dans la vie sans faire déballage de leur aigreur et de leur mesquinerie. Pour ça, pour cette super soirée où j'ai pu headbanguer bras dessus, bras dessous avec mon grand frère en gueulant comme un veau, pour ces deux heures où j'étais ailleurs loin de mes petis soucis sans importance, je n'ai qu'une chose à rajouter:
Merci.