Ben voilà, maintenant, il me faut juste un mois pour pondre mes CR
Pfiouuuuuuuuuuuuuu la flemme ... Si y a encore des courageux pour me lire
[Concert #303] Foire des Vins, Colmar, dimanche 7 Août 2011
Drôle d’intitulé pour un festival métal, non ?
Dans la foulée du Lez’arts (Cf. CR précédent), Miss Mortange et moi-même avons découvert l’année dernière l’existence de cet autre festival se déroulant durant la foire dédiée aux vins d’Alsace. Depuis les années 60, dans le cadre de sa foire estivale annuelle, la ville de Colmar organise chaque soir des concerts. La programmation est extrêmement éclectique et d’un gros niveau. Par exemple, cette année, vont se succéder durant les 15 jours de la foire rien que 50 Cent, Yannick Noah, Moby, Scorpions … Que du lourd …
En ce dimanche, les organisateurs nous ont fait un gros plaisir avec une programmation placée sous le signe du Métal brûlant avec une journée complète consacrée au genre. Pour nous, c’est surtout l’occasion de voir en province et en tête d’affiche une date de la tournée d’ « Adieu » du grand Priest. Lors de leur prestation au Hellfest, vu le temps de jeu raccourci, nous avions eu droit à une set-liste tronquée. Certes totalement érectile (mon dieu « Blood Red Skies ») mais incomplète par rapport au reste de la tournée… Il manquait quelques gros morceaux (au hasard « The Electric Eye », « The Sentinel », « Turbo Lover » …) Judas Priest étant accompagné par quelques sympathiques premières parties, cette date était immanquable.
Après avoir pris possession de notre hôtel en plein centre-ville, nous arrivons vers 17h30 aux abords du fest. Les concerts se déroulent dans l’amphithéâtre posé au milieu de la foire même : situation quelque peu surréaliste de rentrer en passant à travers une foire. On croise des vendeurs de vin, de fenêtres en PVC, de piscines, de saucisses, des familles en promenade, des enfants en poussette … Surréaliste je vous dis
L’amphithéâtre lui-même est très spacieux et bien aménagé. Sa jauge est quand même fixée à 9900 personnes (Nous atteindrons à vu de nez 6500 personnes ce soir) Les flancs du batiment sont décorés avec de superbes et impressionantes photographies représentant les différents artistes s’étant produit dans le cadre de la foire : ça va de clichés de Dalida à Marylin Manson, en passant par Charles Trenet ou Joe Cocker (quand même

)
Stratovarius
Le groupe français Karelia a ouvert cette journée métal. Mais comme d’habitude, avec notre arrivée tardive, quand nous pénétrons dans l’enceinte, leur prestation est déjà terminée. En fait, nous arrivons pendant le concert de Stratovarius, plus exactement sur une version un brin plate du « Kiss of Judas » (sans doute un clin d’œil à la tête d’affiche du jour) Le public est en train d’arriver doucement et les gens regardent d’un œil mou la prestation des finlandais en se plaçant et en discutant. D’ailleurs, les musiciens ont l’air bien perdu au milieu de la grande scène un brin dépouillée (un seul back-drop à l’effigie de « Elysium » mis très en avant).
ça fait un bail que Stratovarius ne provoque plus que des bâillements polis de ma part et cette nouvelle prestation ne va pas modifier mon opinion du groupe. Leur métal symphonique est certes bien exécuté (quoique) mais cela reste terriblement poussif et plat. D’ailleurs, les musiciens ont l’air de pointer à l’usine et de bien se faire chier aussi. Seul le batteur, l’allemand Jörg Michael, semble être content d’être la. Il fracasse ses futs le sourire aux lèvres. Un superbe drapeau du Borussia Dortmund décore son kit de batterie. Je comprends mieux sa joie : le club de foot vient d’être sacré champion d’Allemagne au nez et à la barbe du Bayern. Bon bref, ce concert c’est la loose … Je m’ennuie… On touche le fond avec « Forever » qui plonge le public (et moi avec) dans un coma profond… Pas grave, on serre la paluche du père Guardian présent dans le public en voisin, on visite les échoppes vendant moult bières et autres bretzels appétissants. On finit par se placer à gauche de la scène sur les grands gradins en prenant notre mal en patience. La suite finira bien par arriver …
Set-liste Stratovarius
01. Eagleheart
02. The Kiss of Judas
03. Deep Unknown
04. Speed of Light
05. Darkest Hours
06. Forever
07. Under Flaming Skies
08. Hunting High and Low
09. Black Diamond
Apocalyptica
Après Stratovarius, la pause rapide avant le concert suivant nous permet d’observer les alentours. Nous constatons que les Allemands sont bien nombreux autour de nous. Du reste, je me demande s’ils ne représentent pas la majorité des spectateurs. L’organisation a bien prévu les choses : de nombreux vendeurs circulent dans les gradins vendant bières fraiches et sandwichs. Même plus besoin de se déplacer pour picoler. Le sens pratique alsacien sans doute !
Apocalyptica est le groupe suivant à se présenter sur scène. Je suis loin d’être fan de ce groupe finlandais de violoncellistes. Si au départ l’idée était particulièrement bonne (reprendre du Metallica avec 4 violoncelles) voire jubilatoire, l’ajout d’une batterie, l’arrivé massive de compos originales et de vocaux sur certains morceaux ont transformé ce sympathique gimmick en exercice pénible (du moins à mes chastes oreilles). Bref, aujourd’hui, je ne me suis clairement pas déplacé pour eux … Ce n’est pas le cas de ma tendre moitié qui trépigne d’impatience et de la grosse majorité du public qui offre une ovation terrible à l’entrée des musiciens.
Depuis la dernière fois où je les ai vus, le quatuor s’est transformé en trio, un des violoncellistes est resté au pays. Et surprise, la batterie est mixée plutôt en retrait (pour une fois !!!!) Les finlandais ont l’excellente idée de balancer dès le 2e morceau un « Master of Puppets » jubilatoire !!! Après les mièvres Stratovarius, ça fait du bien de se secouer les poils et de hurler les paroles à tue-tête en compagnie d’Allemands totalement alcoolisés. Le public est aux anges et on voit même les premiers slameurs fleurir dans la foule. Les musiciens font le métier en mixant habilement reprises et morceaux plus personnels. Il faut bien reconnaître que sur scène, les mecs sont déchainés et font superbement l’hélicoptère tout en jouant de leur instrument. Sur les quelques morceaux chantés, un anecdotique chanteur viendra nous infliger ses pauvres vocaux. Sans intérêt !
Avant « Inquisition Symphony », Eicca Toppinen rendra hommage au « grand » Sepultura qui doit se produire juste après eux. Et d’ailleurs, ils ne joueront pas le classique « Refuse/ Resist » qui pourtant fait systématiquement parti des reprises exécutées par Apocalyptica en Live. Au milieu de leur traditionnelle reprise de Grieg (avec un bout de « Pierre et le loup » de Prokofiev dedans), les finlandais lanceront une Marseillaise reprise en cœur par l’ensemble de l’amphithéâtre ! Impressionnant ! Même les Allemands chantaient ! (la vache ! Perso je suis totalement incapable de chanter l’hymne allemand)
Finalement, je craignais le pire sur ce concert. Et je dois bien avouer que globalement, j’ai passé un bon moment …
Set-liste Apocalyptica
01. 2010
02. Master Of Puppets
03. I’m Not Jesus
04. Bring Them To Light
05. Nothing Else Matters
06. Seek And Destroy
07. Inquisition Symphony
08. I Don’t Care
09. Hall Of The Mountain King
Sepultura
Sepultura fait partie de ces groupes que tout le monde a écouté … il y a longtemps. Honnêtement, qui est, aujourd’hui, encore fan de ce groupe ? Personnellement, ça fait des années que je les ai perdus de vue, et ça doit faire à peut près 10 ans que je n’ai pas écouté un de leurs skeuds. En fait, plus que le départ de Max, c’est le passage à une seule guitare (avec ce son plus direct, plus hardcore et moins death/trash je dirais) qui m’avait vraiment déplu. Je les avais croisés au Hellfest il y a 2 ans pour une prestation sympathique mais pas inoubliable. Comme quand vous croisez une ancienne petite amie, que vous n’avez pas vu depuis longtemps, vous passez un peu de temps avec elle. Vous vous remémorez les bons moments passés ensemble en vous disant que ça ne se sera jamais plus pareil. Vous souriez bêtement mais vous avez changé.
Du coup, je n’attendais pas grand chose de ce concert de Sepultura, sinon un peu de cette nostalgie de mes années d’étudiant. Rien ne me préparait donc à l’explosion de violence festive dont j’allais être le témoin. Car inutile de vous le cacher plus longtemps, Sepultura est de retour : la vieille copine a de nouveaux les crocs et veut tout péter !
Le groupe arrive en jouant une gentille intro instrumentale, le public s’est regroupé aux avants postes et frissonne presque de plaisir en attendant la détonation qui va invariablement s’abattre sur ses petits conduits auditifs. Derrick Green, le hurleur arrive, avec son beau tee-shirt « Trasher » de skateur et son allure un peu débonnaire « Hello Colmar ! Are you ready to Arissssssssssssssssssssseeeeeeeeeeeeeeeeee ?????? » Ho putain !?!?! Arise ? D’entrée ? Là ? A froid ? Dediouuuuuuuuuuuuu…… BOUM !!!! Et là, c’est la guerre, la vraie !!! Un truc à décorner un buffle !!! Mes poils sont débout quand j’écris ces lignes en souvenir de ces quelques instant de pur bonheur, ce début de concert où on se rend compte qu’on va vivre un truc de fou. Quelle énergie ! Quelle puissance ! Quelle émotion !
Après cet orgasme musical, histoire de ne pas relâcher la pression, le groupe enchaine direct avec le fameux « Refuse/Resist » (une version totalement dantesque !!) et un petit nouveau « Kairos » qui déboite bien sévèrement. Après un « Choke » abrasif au possible, le nouveau batteur (une vraie pieuvre qui n’a rien à envier à Igor, son prédécesseur) pète une caisse claire obligeant les roadies à intervenir. Moment très sympathique où du coup, Sepultura meuble en nous jouant un morceau typique brésilien (genre la musique que tu entends à la Télé quand tu vois une compilation de buts de Ronaldo). Excellent !
Tout le concert est à l’avenant de ce début sur les chapeaux de roues : décoiffant avec en point d’orgue les versions homériques des tubes « Inner Self », « Territory » et « Roots Bloody Roots » (O Mon dieu, j’ai eu une érection sur cette dernière)
Un constat après ce concert : Derrick Green est monstrueux. Le géant black aux allures de grand sorcier voodoo a pris une envergure absolument titanesque : il est la véritable locomotive de ce groupe. Je peux dire qu’il a réussi à définitivement éclipser le fantôme de Max.
Un dernier conseil : Sepultura passe non loin de chez vous : courrez-y ! Le groupe a encore beaucoup de choses à dire ! Entre un Soulfly poussif et mercantile et cette itération du gang do Brazil, mon choix est vite fait.
Sepultura est mort ! Vive Sepultura!
Set-liste Sepultura
01. Arise
02. Refuse/Resist
03. Kairos
04. Just One Fix (Ministry Cover)
05. Convicted In Life
06. Choke
07. What I Do
08. Relentless
09. Escape To The Void
10. Territory
11. Inner Self
12. Seethe
13. Rattamatah
14. Roots Bloody Roots
Judas Priest
Nous y voici donc … Cette fameuse probable dernière date de Judas Priest sur le sol français. C’est presque avec la larme à l’œil que je vois arriver les héros de ce jour. Autant le dire tout de suite, ce concert sera et de loin le meilleur concert de Judas Priest auquel j’aurais eu l’honneur d’assister. Près de 2h15 de bonheur absolu. Avec un voyage intemporel à travers l’imposante discographie du gang : j’aurais enfin eu droit à une version live de « The Sentinel » (j’en aurais pleuré), de « Diamonds And Rust», « Turbo Lover »)
Le groupe va jouer au moins un morceau de chacun de ses albums. La plupart du temps, la pochette du disque correspondant est projetée en back-drop)
Ce soir, Rob Halford est au sommet de sa forme vocale. Et le pépère prend manifestement un plaisir à partager ce moment avec nous. On le voit danser, sur une jambe, tirer la langue, faire des grimaces … Heureux tout simplement… Quelle contraste avec la tournée « Nostradamus » où Rob trainait alors toute la misère du monde …
J’avoue que l’émotion fut grande lors de ce concert, plusieurs fois, je me suis dit : « Profite en : c’est la dernière fois ! » Heureusement c’était magique.
Sur « Breaking The Law », Rob laissera le public chanter tout seul cet hymne du métal. Il me semble que les gens s’en sont plutôt pas mal sortis.
Le nouveau guitariste, le père Faulkner est tout bonnement hallucinant de facilité. Bien sur je regrette le départ de KK, mais ce jeune loup a vraiment apporté sur ce concert en tout cas une énergie et une envie folle. Il aura même droit à plusieurs solos dont un particulièrement réussi à la fin de « You've Got Another Thing Comin’ »
Après 2h30 de bonheur et un ultime « Living After Midnight », le groupe se retire sous les vivas d’un public aux anges. Rob s’en va une dernière fois ! Avec une très grande classe.
Putain de concert ! Putain de groupe ! Si ce concert doit être le dernier de votre part, tant pis pour nous… car ce soir le groupe a atteint la quasi perfection.
Merci pour tout Messieurs
Set-liste Judas Priest
01. Rapid Fire
02. Metal Gods
03. Heading Out To The Highway
04. Victim Of Changes
05. Judas Rising
06. Never Satisfied
07. Diamonds And Rust
08. Prophecy
09. Nightcrawler
10. Turbo Lover
11. Beyond The Realms Of Death
12. The Sentinel
13. Blood Red Skies
14. Green Manalishi
15. Breaking The Law
16. Painkiller
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17. Hellion/Electric Eye
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18. Hell Bent For Leather
19. You've Got Another Thing Comin’
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20. Living After Midnight