PINK CREAM 69 jouent à domicile à Karlsruhe, et ils auront même droit à une banderole "welcome home"... enfin quasiment de poche et en carton. Domicile c'est vite dit car avec un chanteur anglais et un bassiste américain d'origine, sans parler d'un style lui-même très anglo-saxon, il est quand même difficile de deviner leur origine géographique. Le groupe se présente avec un nouveau batteur enthousiaste, le fondateur grec Kosta Zafiriou ayant visiblement arrêté et quitté Unisonic par la même occasion.
Cela ne change pas grand chose à leur performance, conviviale ce soir. Avec 12 albums au compteur depuis 1989 et une régularité de coucou de Forêt-Noire, ils sont pas beaucoup plus jeunes que Pretty Maids. Le dernier album est largement privilégié, aux accents un peu plus heavy metal que le reste semble-t-il. Hey je n'en possède aucun, je ne vais pas faire semblant de connaître leur discographie même si ça fait des années que j'en entends à droite à gauche. Sans jamais arriver à les voir une seule fois!
Le véritable leader du groupe s'avère être le producteur Dennis Ward (basse/chant/chœurs/barbe), méconnaissable avec son nouveau look de Tom Araya, tandis que David Readman fait le job en frontman d'expérience à la voix chaude bien accordée pour ce genre de musique. Le groupe enquille sa setlist sans temps mort et s'est vu accorder un temps de jeu particulièrement conséquent pour une première partie, facilement une heure complète. Le fait d'avoir des ex-membres qui sont devenus manager de la tête d'affiche doit sans doute aider.
J'ai particulièrement aimé la chanson "Talk To The Moon", et 2-3 titres plus classiques de hard rock mélodique, sans subjugation non plus. Après tout de même 30 ans de carrière et une tripotée de chansons dans leur escarcelle, peut-être m'attendais-je à un peu plus de profondeur musicale à l'instar de Pretty Maids qui ont su évoluer doucement. Pas grave, dans l'absolu c'est tout de même un moment sympathique, énergique, et impossible à mettre en défaut sur la réalisation.
3,5/5
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PRETTY MAIDS débarquent sur des chansons récentes, avant de s'attaquer dans le désordre au 30ème anniversaire de Future World qu'on ne présente plus. Les Danois le savent, cet album est resté un monument du heavy metal mélodique : ce n'est pas moins des 6/9 qui sont joués ce soir. Rien que ça valait le déplacement en terres germaniques.
Le tout dans la configuration actuelle, plus moderne, avec même le nouveau claviériste Chris Laney qui passe régulièrement à la seconde guitare sans trembler sur quelques chansons, ce que je n'avais jamais observé chez eux par le passé. L'ancien tripoteur de touches Morten Sandager (parti retrouver ses ex-compères de Mercenary) avait tout de même apporté un peu de fraîcheur au groupe avec une approche contemporaine, mais il ne jouait pas de guitare il est vrai.
Entre 2 chansons le groupe raconte, hilare, son expérience dans un restaurant parisien hier soir, visiblement inoubliable et "intéressante" mais pas pour de bonnes raisons, résumée par : "nous avons mangé du cul". On n'aura pas les détails, non pas que j'en demandais. En parlant de bouffer, Ken Hammer ne cesse de gonfler et atteint des proportions impressionnantes bientôt dignes de Jon Oliva sous hydrogène, ce qui ne l'empêche pas de jouer avec la précision qu'on lui connait heureusement. "Yellow Rain" est là pour le rappeler si besoin est. J'ai juste peur pour sa santé à long terme...
Quant à son compère Ronnie Atkins, physiquement mieux préservé, il ne fait pas semblant d'essayer d'être à la hauteur de son standing. Mais l'évolution de sa voix depuis disons 15-20 ans fait que depuis déjà un certain temps il a vraiment du mal avec les passages les plus agressifs et se retrouve parfois à la limite de décrocher ou de tomber à court de souffle. Son style autrefois totalement unique et reconnaissable entre mille est devenu un peu handicapant à l’orée de ses capacités actuelles, car désormais il doit un peu simplifier pour tenir la cadence, l'expérience compensant plus ou moins. Ronnie en bave et transpire mais on aime les battants. C'est évidemment bien plus adapté pour lui sur les morceaux des 3 derniers albums, tous réussis à mon goût (bien qu'un peu dans le même moule).
Le bassiste René Shades qui tient depuis quelques albums a le look de l'emploi et Allan Sørensen le tout nouveau batteur s'avère très correct, pas exceptionnel ou flashy pour un sou mais la maison est tenue. Quoiqu'il en soit ils ont tous la banane qu'il s'agisse de heavy metal à fond les ballons, de stadium rock mélodique, ou de la (seule et unique) ballade. En matière de de sucrerie, on aura pas droit à la délicieuse reprise de "Please Don't Leave Me" contrairement à d'autres dates, la vie est injuste...
A ce détail près on est pas très loin de la setlist idéale pour ma part, avec "Walk Away" qui fait son retour, ce qui ne semble pas être partagé par une partie du public de la Substage. Malgré une salle encore plus pleine à craquer que la chemise de Ken Hammer, seule la fosse à l'avant et un groupe sur le côté semble communier avec le groupe. Juste derrière où je me trouve la plupart des gens boivent peinards, discutent, ou bien regardent sans avoir l'air de connaître ce qui se passe sur scène. Pourquoi pas après tout, il n'y a pas d'âge limite pour découvrir Pretty Maids, c'est même une bonne chose que ça arrive encore. Mais avec une telle affluence sold out ou presque je m'attendais à davantage de fans et moins d'abonnés du Biergarten du vendredi soir. J'ai déjà vu des concerts (allemands comme français) avec 2 fois moins de monde et pourtant 2 fois plus d'ambiance. Ouais, même de prog.
Sachant que tous les groupes de la Terre et de Pluton passent dans le Baden-Württemberg, les gens sont peut-être blasés d'avoir tout sous la main, ou alors Pretty Maids ont tout simplement moins de fans qu'il n'y paraît dans les ventes de tickets.
Bah les curieux seront peut-être un jour de futurs fans, l'essentiel est que Pretty Maids se maintiennent en vie, jusqu'aux 40 ans de Future World et plus si affinités.
4,5/5
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