Suite et fin!
C'est déjà le dernier jour... Ce début de matinée semble être un copier-coller de la veille, sauf que cette fois P'tit Nico n'a pas gerbé et Eklipse n'avait pas disparu (je suis d'ailleurs témoin qu'elle était trop fatiguée pour tenir l'intégralité du concert des Reiter et qu'elle a donc dû faire un gros dodo !)

Sinon le réveil se fait de la même manière : réveil vers 10h, soleil de plomb dehors et aussi à l'intérieur de mon crâne... Je ressens le lendemain de cuite un peu plus durement, en fait. La douche glacée se chargera gommer mon mal de cheveux ! Il y a à peine plus de queue à faire que la veille, et c'est un tout petit peu moins "eiskalt", mais on se sent bien plus léger à la fin. Laex et P'tit Nico étant également prêts en même temps que moi, on est parti pour aller prendre la navette direction la Messegelände

Et comme la veille, nous sommes victimes du réveil tardif et de l'éloignement, et nous loupons donc les deux premiers groupes. Quand on est au Metalcamp du Bang Your Head, visiblement, entre boire la veille et voir des groupes, il faut choisir
Pour le premier groupe,
REBELLIOUS SPIRIT, ce n'est pas bien grave: ces jeunes hard rockeurs allemands aux faux airs de Kissin' Dynamite bis ont l'air sympas, mais je n'ai pas écouté une note de ce qu'ils font. Comme c'est un jeune groupe allemand signé chez un label allemand important (SPV), nul doute que j'aurais d'autres occasions d'écouter ce qu'ils font et de les voir, dans la mesure où j'ai bien l'intention de continuer d'aller régulièrement dans des festivals allemands à l'avenir
On pourrait dire la même chose pour
ALPHA TIGER: ils sont jeunes, ils sont allemands, signés sur un gros label allemand (Century Media) et on devrait les revoir dans un proche avenir. Mais eux, je les connais et j'aime beaucoup. C'est une de mes bonnes découvertes de cette année et j'aurais beaucoup aimé voir ce que ça donne sur scène. En même temps, les occasions de les revoir à l'avenir devraient se reproduire... Tant pis pour cette fois, donc !
Une fois franchies les portes, direction la Main Stage pour voir un groupe dont j'ai entendu énormément de bien des prestations live. Les Britanniques de
HELL, dinosaures de la New Wave Of British Heavy Metal sur le retour comptant dans leurs rangs le célèbre producteur Andy Sneap (qui était dans les années 80 un activiste de la scène dans les rangs de Sabbat), ont fait un retour fracassant en 2011 avec "Human remains", qui est en fait un réenregistrement de leur unique album enregistré en 1982 et qui n'avait jamais pu sortir du fait de la faillite de leur label de l'époque et du split du groupe dans la foulée. La signature chez Nuclear Blast et les bonnes chroniques (assez justifiées) dans la presse faisant bien les choses, les revenants anglais ont pu faire la première partie de la tournée 2012 d'Accept et apparaître à presque tous les gros festivals européens au cours des deux dernières années. Et c'est donc au tour du Bang Your Head ! Tous mes amis et connaissances qui avaient eu l'occasion de les voir avaient été enthousiasmés par leurs performances scéniques. Le groupe va se montrer à la hauteur de sa réputation, même si les conditions ne sont pas au top. A midi en plein soleil par plus de 30°C, il est en effet difficile d'apprécier pleinement un groupe à la musique aussi sombre. Le style de Hell n'est pas sans rappeler Mercyful Fate, avec un chant suraigu et criard (une voix cependant moins aigue et plus déchirée que celle du King), des textes occulto-satanique et l'atmosphère dark qui va avec. Là, les Anglais jouent dans des conditions idéales pour du reggae ou du ska, ça irait bien aussi pour du glam made in California ou du power metal joyeux, mais certainement pas pour de la NWOBHM occulte ! En plus, ma gueule de bois n'est pas complètement évacuée et j'ai beau tourner à l'eau, avec ce soleil qui cogne méchamment, je mets du temps à rentrer dans le concert

Pourtant, c'est bien ! Le groupe pousse son concept occulte jusqu'au visuel. Les cinq membres ont le visage grimé en blanc (blanc comme la mort

) et Dave Bower, le chanteur, fait le show à lui tout seul. Coiffé d'une couronne d'épines, il va s'autoflageller, courir d'un côté à l'autre de la scène en camisole... Il est comme possédé par sa musique ! Sa prestation théatrale n'est du reste pas un hasard : c'est une déformation professionnelle

En effet, dans la vie de tous les jours, le monsieur est acteur de théâtre et a également fait des apparitions dans quelques films britanniques. En tout cas, son jeu de scène est excellent

Quand il ne harangue pas la foule, il fait de l'humour à l'anglaise sur les conditions climatiques, allant presque s'excuser pour le soleil qui cogne ("We're from England, we're not used to such weather. We are not a sunshine band"

Les autres musiciens ne sont pas en reste. Malgré un son moyen, c'est ultra-carré avec des riffs d'une grande efficacité et un batteur métronome. Voilà une prestation tout à fait convaincante d'un groupe qu'il faudra vraiment revoir en salle

Et puis ça fait plaisir de voir le Lama of Steel être à la barrière pour voir Andy Sneap
Playlist de HELL :
Let Battle Commence
On Earth as It Is in Hell
The Oppressors
Blasphemy and the Master
Plague and Fyre
No Martyr's Cage
The Quest
Je reste avec le Lama et Queen of Noise pour voir, dans un style similaire,
ANGEL WITCH 
Je les avais vus au Hellfest 2011 et c'était leur tournée de reformation. Deux ans plus tard, les Anglais ont en plus sorti un nouvel album d'assez bonne facture, "As above, so below", sorti chez Rise Above au printemps. Pour la playlist, c'est pas compliqué: les Anglais ne puisent que dans deux albums. Deux chansons du petit dernier (qui passent très bien) et pas moins de dix du premier album éponyme ! Ca me va bien puisque ce sont les deux seuls albums que je connaisse du groupe et qu'on m'a dit que le reste de leur discographie oscillait entre le bon et le dispensable. Les membres du groupe doivent également le penser

Le son n'est pas meilleur que pendant Hell, mais là encore les musiciens sont bien en place. Bill Steer distille sa science du riff et le batteur martele à la perfection. ça fait bien plaisir de réentendre en live des morceaux comme "White witch", "Confused" ou "Baphomet". Les deux nouveaux titres ne dépareillent pas. Le point d'orgue est bien entendu "Angel witch" jouée en rappel, avec tout le public allemand qui reprend en chœur "you're an angel witch ! you're an angel witch !"

Pourtant il manque un petit quelque chose au groupe pour que ça prenne vraiment. Je ne saurais dire quoi exactement, car ils ont bien fait leur job. Mais ce concert d'Angel Witch a été juste un bon concert, pas la grosse claque. J'ai préféré au Hellfest il y a deux ans, alors qu'ils jouaient exactement dans les mêmes conditions (début d'après-midi par beau soleil). Le public était peut-être plus à fond à Clisson... Bon ça fait toujours plaisir de les revoir quand même
Playlist d'ANGEL WITCH:
Atlantis
Confused
Dead Sea Scrolls
White Witch
Sorcerers
Gorgon
Guillotine
Free Man
Dr. Phibes
Angel of Death
Baphomet
Angel Witch
Je laisse le Lama pour aller me chercher à manger. Avant de le quitter, je lui recommande chaudement
MORGANA LEFAY qui va jouer dans le quart d'heure qui vient, il ne pourra qu'aimer ses riffs à la Pantera

Je n'ai malheureusement pas eu d'occasion de le revoir le reste du festival, son avis m'aurait beaucoup intéressé

Moi en tout cas j'aime bien Morgana Lefay... Beaucoup, même ! Vus au Wacken 2005, où ça avait été une belle claque, je n'aurais jamais cru revoir les Suédois un jour. Déjà parce que c'est un groupe culte donc méconnu du grand public et réservé à un groupe d'initiés. Et surtout parce que, peu de temps après la sortie d'"Aberrations of the mind" en 2007, ça a été la grande foire à la saucisse au sein du groupe, en particulier avec le départ du charismatique chanteur Charles Rytkonen parti fonder Inmoria (qu'il a quitté au bout d'un album) ! Le groupe ayant annoncé une longue pause, leur avenir me paraissait compromis. Donc leur annonce au Bang Your Head m'a rempli de joie et a même été l'une de mes principales motivations à venir à Balingen

Après avoir mangé une double part de pizza, je retrouve Romain et nous allons tous les deux devant pour voir jouer les Scandinaves

Mon mal de crâne n'a pas encore disparu, mais ça ne va pas m'empêcher d'être bien à fond ! "The chamber of confession", l'intro de "Maleficium", retentit, puis ça enchaîne sur un "The source of pain" bien terrible au refrain repris en chœur par le public

Charles Rytkonen est toujours aussi charismatique que lorsque je l'avais vu huit ans auparavant. Ce n'est pas seulement une voix unique (qu'on aime ou non son chant criard, il est parfaitement juste et très personnel !), c'est aussi un super frontman. Beau gosse malgré ses 45 balais, il arbore toujours un sourire naturel, bouge très bien et occupe l'intégralité de la scène. Le reste du groupe est bien en place et Tony Eriksson assène des riffs monstrueux, bien mis en valeur par un son enfin bon ! Curieusement, aucun titre n'est joué d'"Aberrations of the mind", leur dernier album en date, alors que le groupe n'avait même pas tourné pour le promouvoir à sa sortie. Ce n'est pas que ce soit leur meilleur album au sein d'une discographie somme toute assez fournie, mais c'est quand même surprenant qu'il ne soit pas défendu à ce point

Par contre, son excellent prédécesseur, "Grand Materia", est bien représenté, du coup on a tous pu sauter à l'unisson sur "Hollow"

Et le final sur "Maleficium" était tout simplement jouissif

Morgana Lefay a fourni là une jolie prestation, conforme aux attentes et montrant que le groupe est vraiment très sous-estimé. Je ne rêve pas de les voir en salle parce que je sais que ça n'arrivera jamais (je crois que leur dernière vraie tournée remonte à 1999, lorsqu'ils assuraient la première partie de la tournée européenne de Gamma Ray), mais il faudrait qu'ils se décident à enregistrer un nouvel album et à apparaître à de nombreux festivals !
Playlist de MORGANA LEFAY:
The Chamber of Confession
The Source of Pain
Rooms of Sleep
Master of the Masquerade
Another Dawn
Hollow
Angel's Deceit
I Roam
In The Court of the Crimson King
Maleficium
Par contre après, une pause s'impose ! Le soleil cogne trop fort, j'ai encore mal à la tête et un bon coup de barre en prime... En faisant un tour dans la salle pour chercher de l'eau, je retrouve Laex, P'tit Nico, Psyko Killer, le Fab et sa fille (plus un petit Suisse alémanique qui la draguait

), et on va passer un bon moment assis par terre à l'intérieur, bien au frais et à l'ombre

Et tant pis pour
SANCTUARY ! J'avais moyennement aimé le groupe de Warrel Dane à Wacken l'an dernier donc je n'étais pas motivé pour les revoir. Le coup de fatigue est arrivé pour le groupe qu'il fallait

En tout cas cette pause a fait un bien fou !
Il faut quand même se relever pour aller voir
RAGE ! Ce n'est pas comme si je ne les avais jamais vus: c'est la septième fois que je vois le groupe de Peavy Wagner en live, dont la cinquième en festival open air ! Mais quand on aime, on ne compte pas

Sans que ce soit vraiment mon groupe préféré, j'ai toujours apprécié leurs prestations très carrées et la richesse de leur discographie. Rage a toujours su proposer des albums assez différents les uns des autres tout en conservant une griffe bien identifiable. Pourtant depuis quelques années, j'avais un peu décroché du groupe, les albums récents (sauf "Carved in stone", de très bonne facture) sont inférieurs et peu inspirés. Pour tout dire, je n'ai même pas écouté le dernier, "21", dont je ne connais que la chanson titre (un single sympa mais pas un futur standard du groupe). Mais je n'ai pas non plus revu le groupe depuis le Wacken 2009, et c'est donc avec plaisir que j'en reprend une dose

De plus, ce concert présente un intérêt particulier cette année: c'est l'un des rares (et le seul en Allemagne) que Peavy donne en mode purement heavy metal sans le Lingua Mortis Orchestra. Malheureusement, Rage a les mêmes problèmes que la moitié des groupes qui se sont produits sur la Main Stage au cours du festival: le son n'est pas bon

C'est même l'un des plus mal sonorisés du week-end. Mais c'est rattrapé par le fait que le groupe en veuille vraiment. Le trio est en grande forme. Peavy a le sourire en permanence, plaisante beaucoup avec le public (auf deutsch, donc j'assure la traduction à mes acolytes!) et est bien en voix, et Victor Smolski est toujours aussi virtuose

même si le son brouillon ne le met pas en valeur. Niveau playlist, par contre, Rage a un peu trop forcé la dose sur le dernier album avec quatre titres. Ils ne sont pas mauvais, mais je n'en connaissais qu'un seul et découvrir et apprécier des nouvelles chansons quand le soleil cogne fort et que le son n'est pas bon, ce n'est pas top. Pas contre quand ils ont exhumé "Refuge", c'était jouissif

Ils ont eu en prime l'idée, comme pour rendre hommage à la météo, d'y mettre un break reggae

Et puis comme il se doit, le final se fait en apothéose sur "Higher than the sky" avec un public allemand chaud comme le soleil de cet après-midi

C'est toute la différence entre la prestation de Rage et celle de Masterplan la veille: deux groupes allemands jouant devant leur public dans des conditions pas optimales. Les premiers se font plaisir et sont soutenus à fond, les seconds font juste leur job et reçoivent un accueil poli mais froid. Rage a même donné envie au Fab (qui ne connaissait pas encore) de s'y intéresser
Playlist de RAGE :
House Wins
Twenty One
Forever Dead
Straight to Hell
Feel My Pain
Soundchaser
Refuge
Higher Than the Sky
Cette prestation bien acclamée des Allemands à domicile a bien réveillé un public jusqu'alors assommé par la chaleur ! Et le groupe qui va suivre va être à la fois une méga-mandale et une surprise totale. Je n'attendais pas grand chose de
THUNDER, à part de passer un bon moment. Je les avais vus en Belgique il y a sept ans, au Schwung 2006. J'avais trouvé ça sympa mais ça ne m'avait pas non plus mis le cul par terre. Je ne m'étais pas repenché sur le groupe par la suite, et je n'en ai en fait jamais écouté un seul album. Leur annonce au BYH (et encore avant à Wacken quand je pensais y aller) m'avait fait plaisir, parce que c'était quand même bien au Schwung, mais je n'en attendais pas grand chose de plus. Bah même si j'en avais attendu une grosse prestation, ils auraient quand même dépassé mes attentes ! Je ne sais pas si c'est parce que le soleil était un peu plus bas, ou parce qu'on était une grosse quinzaine de potes ensemble (en gros tous les Defenders présents plus toute la Metal Family d'Alsace

), mais en terme d'ambiances et de vibrations, ce concert de Thunder était tout simplement indescriptible. Ces sensations ne se racontent pas, elles se vivent

Sans en connaître une seule chanson, le classic rock (oui Fab, j'ai bien compris que ce n'était pas de l'AOR

) des Anglais a fait mouche de la première à la dernière note. Leur musique est groovy et positive à souhait, comme une invitation perpétuelle à bouger son corps et à aimer son prochain dans la joie et la bonne humeur

En plus le son est bon ! Alors ça bouge, ça danse et everybody move your body

C'est comme une explosion d'amour et de hard rock pendant une heure festive et intense

Un grand moment !
Après ça, je fais une pause. Même si j'aime bien à l'occasion, je ne suis vraiment fan ni d'
AT THE GATES, ni de
RAVEN, qui jouaient en même temps (les premiers sur la Main Stage, les seconds dans la salle) et Eklipse m'a dit qu'une amie pas revue depuis des lustres (Sylvie alias Maman Ours, pour ceux qui connaissent) était là et tenait un stand au Metal Market. Donc j'ai été la voir et on a bien discuté pendant une bonne heure, ça fait plaisir

Il paraît qu'à la fois At The Gates et Raven ont sorti deux grosses prestations...
Je reviens à la Main Stage pour voir
ICED EARTH. Comme le Metalmarkt est tout au fond du site et que j'y vais au moment où j'entends les premières notes qui retentissent, j'arrive à la fin de "Dystopia" 'la chanson). Mais je retrouve exactement les mêmes potes que pendant Thunder (tous mes vrais potes plus des Français de l'Est bien cools rencontrés pour la première fois) au même endroit, au milieu côté droit, pour une belle réunion de famille dans un non moins beau concert

J'étais fâché depuis de longues années avec Iced Earth. Le premier départ de Matthew Barlow a été pour moi une cassure, alors que j'idolâtrais le groupe. Je n'ai aimé aucun album depuis le départ du beau rouquin, et leur horrible concert du Wacken 2007 où j'avais l'impression de voir un mauvais tribute band avec une mouette au chant m'a complètement achevé (je m'étais d'ailleurs endormi au milieu du concert, à la fois pas ennui et par dépit). Et même si je n'aime pas Ripper Owens, ce n'était pas que lui puisque quand Matthew est revenu, l'album n'était pas bon non plus. Au moins le chant était bon et ça valait quelque chose sur scène... Avec son nouveau départ définitif, j'avais fait une croix sur le groupe. Et puis j'ai écouté "Dystopia" qui, sans être extraordinaire, s'est avéré être un album de très bonne facture. J'ai également entendu de bons échos de la part de ceux qui avaient pu les voir sur la tournée qui a suivi la sortie de l'album. Et puis le "Live in Ancient Kourion" m'a mis une bonne mandale: un grand live, presque au niveau du génialissime "Alive in Anthens" sorti en 1999 (ce qui fait quand même quatorze ans !) avec un Stu Block qui non seulement arrive à chanter impeccablement les chansons de Barlow, mais transcende en plus les chansons de Ripper au point de les faire sonner aussi bien que des classiques du groupe

Bref, il FALLAIT que je revoie ce groupe que j'ai tant aimé, que j'ai jeté aux orties, mais qui s'est finalement repris et a bien entamé le chemin de la rédemption !
Et ces bonnes impressions et toutes ces attentes qu'elles avaient fait naître, Iced Earth va les confirmer et y répondre avec maestria. Donc j'arrive pour la deuxième chanson, et je rentre dans le bain de suite. Et pour cause: c'est "Dark saga" enchaîné sur "Pure evil", "Burning times" et "I died for you"

Alors attention, quand Iced Earth featuring Ripper Owens avait fait son horrible concert au Wacken 2007, la playlist était terrible mais les morceaux massacrés. Là, ce n'est plus pareil: on a un groupe soudé autour d'un Jon Schaffer en bandana qui s'est teint les cheveux en noir (ça surprend d'autant plus que la dernière fois que je l'ai vu, il était plus que grisonnant) et semble avoir bien récupéré de ses problèmes de dos. Ca semble lui donner une seconde jeunesse, à 45 ans ! Il ne saute certes pas comme un cabri, ce qui n'a jamais été son style, mais on sent qu'il se fait plaisir et il a récupéré une bonne vingtaine de points de charisme

Mais celui qui m'a le plus impressionné, c'est Stu Block ! L'ancien chanteur d'Into Eternity arrive presque à faire oublier un chanteur aussi mythique que Matthew Barlow. Celui-ci a une voix unique, mais son successeur arrive à chanter dans un registre grave assez similaire tout en restant personnel, et surtout il s'est approprié tous les morceaux sans les dénaturer. C'était probablement le plus difficile dans un groupe comme Iced Earth où le chant a une telle importance. De plus, son registre est plus large puisqu'il pousse régulièrement dans les aigus avec une aisance déconcertante, avec quelques superbes heavy metal screams

Non seulement il est au top vocalement, mais en plus il assure en tant que frontman. Je dirais même que dans ce rôle, il arrive même à dépasser le beau Matt. Ce dernier était très charismatique, mais un peu statique. Stu est beaucoup plus communicatif et proche du public, il court partout, occupe toute la scène et ne s'économise pas. Je dirais même qu'il a une attitude plus metal

Les autres musiciens sont un peu éclipsés sur scène par leurs deux leaders, mais ils maîtrisent sacrément leurs instruments

Les groupes américains, en terme de professionnalisme, c'est quand même quelque chose !
Bref, les classiques d'Iced Earth qui s'enchaînent ne sont absolument pas massacrés, bien au contraire. Entre tous ces hits, le groupe n'oublie pas son petit dernier "Dystopia" puisqu'ils arrivent à en placer quatre extraits, qui passent d'ailleurs remarquablement. En plus, le son est bon. Donc non seulement le groupe assure, mais en plus ce n'est pas occulté ou gâché par les conditions techniques, comme ça a été le cas pour quelques concerts à ce festival. Ce qui a fait que les morceaux émotionnels ont eu toute la portée qu'il fallait. D'abord la magnifique "A question of Heaven"

Et surtout la fabuleuse "Watching over me"... Avec Eklipse et Manorhead, ça nous a rappelé de bien beaux souvenirs d'un mois de février 2002 à Paris, où après un fabuleux concert de trois heures, le public parisien chauffé à blanc a fait revenir le groupe sur scène en chantant le refrain de cette chanson

Avec le public allemand, ça n'a d'ailleurs pas manqué, le refrain a été repris en chœur comme il se doit, à donner de jolis frissons dans l'échine ! Le final sur "The hunter", avec le refrain chanté bas dessus bras dessous avec Eklipse, était juste superbe
Le concert était proche de la perfection. Pendant une heure et quart qui a paru ne durer qu'un quart d'heure, Iced Earth a régalé ! Je suis quand même un peu surpris qu'ils n'aient pas joué "Stormrider", qui est pour moi LA chanson d'Iced Earth, celle qui représente le plus la trademark du groupe avec ses riffs à la tronçonneuse comme seul Jon Schaffer en a le secret. Mais je suis tout de même réconcilié avec le groupe pour de bon

Comme quoi il faut toujours laisser une chance quand un groupe déçoit
Playlist d'ICED EARTH :
Dystopia
Dark Saga
Pure Evil
Burning Times
I Died for You
V
A Question of Heaven
Anthem
Boiling Point
Watching Over Me
Iced Earth
The Hunter
Après un passage bienvenu au stand à cocktails avec Eklipse à la recherche du serveur au tee-shirt "Lord of the drinks", on se prépare pour la tête d'affiche. Au vu de la prestation fournie, Iced Earth aurait pu être headliner de ce Bang Your Head. Mais là, c'est l'un des plus grands groupes allemands de l'histoire du metal qui joue en Allemagne. Avec
ACCEPT, c'est tête d'affiche obligatoire

En parallèle,
EXUMER jouait dans la salle. ça me fait bizarre de voir un groupe de thrash de seconde zone (même un groupe allemand en Allemagne avec le statut culte!) n'ayant fait que trois albums (deux dans les 80's, un en 2012), jouer une heure et demie en même temps que la tête d'affiche. Leur musique est certes efficace, mais n'apporte pas vraiment grand chose... J'aurais probablement été les voir s'il n'y avait rien eu en même temps, mais là, merde, c'est Accept
Je les avais vu pour leur tournée de reformation avec Udo au Wacken 2005. C'était génial ! C'est là que je m'étais aperçu du fossé entre son groupe solo (que j'aime par ailleurs beaucoup) et Accept alors que c'est le même style et que les chansons jouées en live sont quasiment les mêmes. La différence principale s'appelle Wolf Hoffmann, guitariste aussi doué que charismatique. Huit ans plus tard, Udo n'est plus là, Wolf y est toujours, et c'est toujours la grande classe

C'est la première fois que j'ai l'occasion de voir Accept avec Mark Tornillo, leur chanteur américain à la voix calquée sur celle du père Dirkschneider. Comme le groupe qui jouait avant, il arrive à faire oublier son illustre prédécesseur par son charisme et son attitude. Udo Dirkschneider fait partie de l'histoire d'Accept, mais Mark Tornillo est le présent du groupe et c'est finalement très bien comme ça

Vocalement parfait, bien dans les rails du nain hurleur et sans fausse note, il est beaucoup plus mobile sur scène que ce dernier, utilisant tout l'espace et courant dans tous les sens. Un petit défaut de communication cependant: il ne parle pas allemand. Normal pour un Américain, bien sûr, mais il est dans un groupe teuton en tête d'affiche d'un festival en Allemagne. Dans un autre pays, ça ne se serait pas du tout remarqué mais là, le fait qu'il s'adresse au public en anglais fait un peu bizarre. Mais c'est un détail: ce n'est pas Joey de Maio et il ne parle pas énormément entre les morceaux. Et pour cause: le groupe applique la rigueur et le sens de l'efficacité germaniques en enchaînant les classiques à un rythme d'enfer

Les nouveaux titres ne sont pas non plus négligés, avec en particulier une belle ouverture sur "Hung, drawned and quartered" et "Hellfire", "Teutonic terror" en rappel et surtout un "Shadow soldiers" qui me fait frissonner de bonheur (ce morceau est à mon avis un futur classique). En fait les Teutons alternent pratiquement un classique et un morceau récent, plus des inattendus comme "Bullet proof" du très sous-estimé "Objection overruled" (album de la première reformation du groupe en 1993, par lequel j'avais découvert Accept alors que j'avais 17 ans). Des classiques, je les déjà tous eu en live sauf "Losers and Winners", que ce soit avec Accept ou UDO, mais c'est toujours jouissif

Et puis avec Wolf Hofmann à la guitare, c'est quand même autre chose

J'ai même adoré ses solos, bourrés de feeling

Le groupe bénéficiant d'un très bon son et d'un joli light show digne du rang de tête d'affiche qui est le sien, avec une superbe ambiance comme il se doit, le concert est donc la bonne claque attendue
Playlist d'ACCEPT :
Hung, Drawn and Quartered
Hellfire
Restless and Wild
Losers and Winners
Stalingrad
Breaker
Shadow Soldiers
Bucket Full of Hate
Bulletproof
Pandemic
Princess of the Dawn
Up to the limit
Fast as a shark
Metal Heart
Teutonic terror
Balls to the wall
Et c'est un grand feu d'artifice qui conclut le concert d'Accept, et aussi les concerts sur la Main Stage

Mais le festival n'est pas encore terminé car il reste un concert à voir dans la salle : celui de
CREMATORY. Ca reste du germain en Germanie, mais dans un genre complètement différent

C'est d'ailleurs assez marrant de voir un festival très typé metal traditionnel comme le Bang Your Head se conclure sur du gothic metal fortement teinté d'electro

Perso ça ne me gène pas, car j'aime beaucoup ce groupe. Et c'est vrai qu'après Accept, c'était la garantie que la capacité de la salle ne serait pas excédée, les gens fans des deux groupes n'étant pas une majorité. D'ailleurs, entre nous, nous ne sommes pas nombreux à y aller: juste moi, Alex, Romain, P'tit Nico, Eklipse et Joël. Le reste est déjà parti à la Ballroom

Mais ça va s'avérer être une conclusion en beauté

Je les avais vus seulement une fois auparavant, et il y a très longtemps puisque c'était lors de mon tout premier festival au Wacken 2001

C'était supposé être leur dernier concert, puisqu'ils avaient annoncé qu'ils splitteraient après, et c'était assez chargé en émotion (tous les membres du groupe étaient en larmes à la fin). Trois ans après, ils se reformaient

Mais je pense que contrairement à beaucoup d'autres, ils étaient sincères à ce moment-là car le rythme des tournées et des sorties d'albums est largement plus faible depuis 2004 que dans les années 1990, où ils avaient un statut important. Enfin là quand même, ils jouent dans des conditions dignes d'une tête d'affiche : super son, gros light show et une heure et demie de temps de jeu

Malgré sa musique dark, le groupe est en grande forme et affiche une joie de jouer communicative. Le chant est partagé entre Felix, qui assure les voix death et le rôle de frontman, et le bassiste Harald qui fait les parties de voix claires, et les deux se complètent parfaitement. Katrin, en robe de cérémonie, surplombe la scène derrière ses claviers et donne un petit côté mystique à l'ensemble. La playlist est basée essentiellement sur les albums post-reformation, à l'aspect electro renforcé par rapport aux années 90 où le groupe pouvait encore être rangé dans la catégorie death metal malgré ses mélodies somme toute accessibles et ses influences gothiques prononcées. Mais ça ne me gène pas trop. J'aurais juste voulu un ou deux titres de leur album éponyme tels que "Ist es wahr" ou "Flieg mit mir", mais j'aime bien aussi les albums récents. Des titres comme "Höllenbrand", le rammsteinien "Tick Tack" ou la très entraînante "Greed" sont tout aussi imparables que des classiques comme "Tears of time", "Fly" ou "Eyes of suffering"

Pour moi, c'est du pur bonheur, qui va être conclu d'une manière jouissive par la reprise de Depeche Mode "Black celebration"

Il faut savoir qu'avant d'écouter du metal, j'étais un fan ultime de Depeche Mode et que "Black celebration" est un de mes morceaux préférés du groupe

Je suis maintenant l'actualité du groupe d'assez loin, mais j'aime toujours. Donc dès qu'un groupe de metal reprend du Depeche Mode, j'y jette une oreille à la fois attentive et exigeante. Monster Magnet s'était essayé à reprendre cette chanson, je n'avais pas tellement accroché. Mais alors, cette reprise par Crematory, c'est tout autre chose...

Déjà sur album, je la trouve terrible. Le groupe est parvenu à se l'approprier, à l'adapter à son style, tout en gardant l'esprit et l'atmosphère du morceau original. Mais là, en live, on touchait le merveilleux

Avec Eklipse, on était limite au bord des larmes tellement c'était bon. Et en plus c'est là-dessus qu'ils ont conclu le concert, et donc le festival. Du bonheur en barre, tout simplement
Depuis leur reformation en 2004, Crematory se fait assez rare en live, se contentant de mini-tournées en Allemagne et de festivals. Mais quand ils jouent, on en a pour son argent
Playlist de CREMATORY :
A Story About...
Fly
Eyes of Suffering
Left the Ground
Infinity
Revolution
Höllenbrand
Resurrection (Intro)
Sense of Time
Tick Tack
The Fallen
Shadows of Mine
Tears of Time
Greed
Pray
Black Celebration
Le festival est donc terminé pour les concerts. Mais la soirée n'est pas terminée pour autant car il y a la Ballroom

Pas de strip-teaseuses, mais toujours de belles Allemandes, de la bonne musique, de l'alcool qui coule à flots et une ambiance fabuleuse. Quel dommage que ça ferme à 3h... Mais c'est vrai que quand il faut se lever à 8h, c'est finalement un mal pour un bien
Car le lendemain, il fallait effectivement se lever, Alex et moi ayant un avion à prendre à Strasbourg et Psyko Killer devait nous faire taxi driver ! Le réveil n'a pas été si dur que ça, et c'est heureux et des images et du son plein la tête que nous disons au revoir à nos compagnons de festival (sauf P'tit Nico, impossible à réveiller

). Le retour se passe bien au son de Powerwolf, avec quelques petites frayeurs par rapport à l'horaire au vu des travaux sur les routes allemandes, mais rien de bien grave et on a eu nos avions sans souci. En plus, un bagagiste m'a abordé parce que j'avais un tee-shirt du festival au moment où j'allais rentrer dans l'avion, et on a discuté festivals metal pendant dix minutes avant que ses collègues le rappellent à l'ordre

Le trajet Strasbourg-Toulouse avec escale à Orly se passe sans histoire et paraît très court (l'avion en retour de festival, c'est magique: on ferme les yeux au décollage et quand on les ouvre, on a atterri

), et avec Lily qui me fait taxi driver à l'aéroport de Toulouse je suis chez moi bien tranquille avant 18h
Bilan du festival : c'était BIEN

Depuis le temps que je voulais faire le Bang Your Head, ce festival a répondu à toutes mes attentes. A part le son qui n'était pas top et qui a gâché quelques concerts (j'en voulais un peu au Hellfest pour ça, je ne vais donc pas le laisser passer pour le BYH !), tout était parfait. Une jolie affiche, de bons concerts avec quelques vraies grosses claques (surtout le samedi), un très bon cadre à la fois fonctionnel et convivial, un bel environnement, une organisation impeccable et surtout une convivialité qu'on ne retrouve pas (ou pas assez) dans les gros festivals. Le côté festif made in Germany plus le fait qu'il n'y ait pas trop de monde et qu'on puisse se retrouver facilement, c'est juste parfait

Et bien sûr, ça n'aurait pas été aussi bon sans de super potes
Ce Bang Your Head 2013 est donc le meilleur des trois festivals que j'ai fait cette année. Mieux qu'un Sonisphere espagnol avec des gros noms bien ronflants, qui ont d'ailleurs été à la hauteur des attentes, mais qui est comme tout Sonisphere : un festival sans âme ni véritable identité, pour lequel on ne va que pour les groupes ; et mieux aussi qu'un Hellfest dont je n'ai pas pu faire les trois jours (je n'aurais donc peut-être pas dit ça si j'avais pu en profiter jusqu'au bout) et au site mal aménagé par rapport au nombre de personnes présentes (je ne dirais rien pour le son de merde, puisque ce n'était pas vraiment mieux à Balingen qu'à Clisson). Et puis le Bang Your Head a un avantage que les deux festivals n'ont pas: c'est en Allemagne

Le fait que la foule soit peu nombreuse faisait que ça manquait parfois un peu d'intensité, mais la convivialité et la proximité du BYH ont largement compensé. C'est vraiment mon coup de cœur de l'année en terme de festivals, et j'espère bien pouvoir en être à nouveau l'an prochain avec les mêmes personnes, et d'autres si affinités
Special thanks to : mes camarades toulousains Laex et the Fab (et sa fille aussi), les chibres lorrains, Eklipse, Joël, Oliber, Marion, P'tit Nico, Metal Militia, Lady Evil, les chibres lorrains et toute la Metal Family de l'est, et bien évidemment Psyko Killer le taxi driver ! Ich liebe euch alles
