Un groupe comme Firewind qui tourne en tête d'affiche, c'est assez surprenant. Et ça l'est encore plus quand cette tournée fait quatre dates en France! C'est clair que le meilleur moyen de fidéliser et d'élargir sa fan base, c'est de tourner, et que c'est cool qu'il y ait des tourneurs ambitieux qui n'ont pas peur de prendre des risques, mais quand même... J'aime bien Firewind, mais je ne les ai jamais considérés comme un groupe capable d'assumer une tête d'affiche. Encore, au début, la tournée était prévue en coheadlining avec Brainstorm, ce qui aurait pu doubler l'audience, mais les Allemands ont annulé... Pour le passage de la tournée à Toulouse, ils ont choisi la petite (mais fort sympathique!) salle du Havana Café, qui convient bien à la taille du groupe. Mais il n'y a quand même pas foule: au grand maximum 150 personnes! C'est certes plus que pour Misanthrope une semaine plus tôt, mais ce n'est pas la grosse affluence. Ca n'empêchera pas de passer un excellent moment de heavy metal
Quand j'entre dans la salle, vers 21h30, le concert était déjà bien entamé puisque j'ai loupé les deux premiers groupes. Il s'agissait de groupes locaux et il paraît que je n'ai pas loupé grand chose. En fait, j'arrive au milieu de la prestation de
KIUAS. J'ai beaucoup aimé

Je connais le premier album de ce groupe finlandais que je troue assez plaisant, à défaut d'être marquant. Sur scène, ils sont excellents. Leur musique, mélange subtil de thrash et de speed mélodique, passe très bien en live et les musiciens ont une pure attitude

Le chanteur a une bonne voix claire, aidé par deux jumeaux guitaristes au long bouc qui font des choeurs rauques. Ils bougent bien et s'éclatent vraiment sur scène, ce qui fait qu'on ne voit pas leur prestation passer. La musique est entraînante, mélodique et accrocheuse, et quand les zicos sont à fond dedans, ça le fait! Vraiment une très bonne surprise
Après une pause assez courte, ce sont des Français qui entrent en piste: pas Heavenly comme à Paris mais
DYSLESIA 
Pour une fois que la province a plus de chance que la capitale

Je suis bien content de les revoir, car ça faisait longtemps. La dernière fois, d'ailleurs, c'était à Toulouse, dans le défunt Tribal Way en 2001, où ils avaient livré une belle rpestation devant une soixantaine de personnes. Thierry Lebourg a pris de l'embonpoint depuis, mais il chante toujours bien et garde des faux airs d'André Matos. Il fait des grimaces bizarres, mais il est bien communicatif. Par contre, il a des problèmes de mémoire puisque, sur scène, il a dit qu'il ne se rappelait plus avoir joué à Toulouse

On a été cinq ou six à le lui rappeler

Les Lyonnais axent leur play-list sur leur dernier album, sorti récemment et que je n'ai jamais écouté. Les morceaux passent bien le cap de la scène et sont pêchus à souhait. Mais ce sont les deux extraits de leur deuxième album "Who dares wins" qui receuillent clairement le plus de succès, en l'occurrence la chanson titre et surtout "Rest in space" qui conclut le set avec un refrain chanté en choeur
S'ensuit une pause relativement longue avant l'arrivée de la tête d'affiche.
FIREWIND débarque dans le chaos, avec un son indigne. Comme s'ils n'avaient pas pu faire les balances pendant la pause... En tout cas, ils ont bien salopé le travail: on n'entendait pas le micro ni les guitares (un comble pour un groupe basé essentiellement sur le chant et la guitare), à peine le clavier et beucoup trop la basse et la batterie

Au bout de deux ou trois morceaux, heureusement, ça finit par rentrer dans l'ordre et avoir un son à peu près correct. A partir de là, les Gecs vont délivrer une très bonne prestation. Ils sont heureux d'être là et s'éclatent vraiment sur scène.

La batterie de Mark Cross est énorme (on se serait quand même bien dispensé de son solo en milieu de concert

), avec deux jolies cymbales en forme de croix grecque. Le second guitariste et claviériste, Bob Katsionnis, a un clavier kitschissime dont il joue par contre très bien

Le chanteur, Appolo (ex-Majestic, Time Requiem et Meduza) est rigolo aussi avec un look de petit minet maniéré

Je n'ai pas écouté les albums de Firewind sur lesquels il chante, et j'appréhendais un peu. Je le connaissais surtout dans des goupes de metal néoclassique, où il se débrouille d'ailleurs très bien, mais j'avais des doutes quant à sa place dans un groupe plus couillu comme Firewind, chez qui la puissance a au moins autant d'importance que la virtuosité instrumentale. Eh bien il assure comme un chef! Il sait tenir une scène, il est très communicatif et il a réussi à faire chanter au public (pourtant assez endormi ce soir-là) la plupart des refrains. D'ailleurs, je ne connaissais que peu de morceaux joués et j'ai réussi à chanter sur toutes les chansons

Mais la star du goupe, c'est bel et bien Gus G (qui, contrairement au chanteur de Dyslesia, se souvient bien d'avoir joué à Toulouse, en première partie d'Angra, et le rappelle souvent!). Le guitar hero grec fait honneur à la réputation de son pays d'origine

Son pantalon moule-burnes en cuir rouge est du meilleur goût, et ses pauses sont le top du top

Il en fait beaucoup, il se la pète un peu, mais en tout cas il s'éclate bien. Je l'avais vu plusieurs fois sur scène avec d'autres groupes, en paticulier Mystic Prophecy et Dream Evil, et il était plus discret. Mais Firewind, c'est son groupe à lui donc il peut se lâcher

La play-list n'est pas celle dont je rêvais, car trop axée sur la promo du dernier album et du DVD, et moi je suis surtout fan des deux premiers albums. Mais bien joué et avec des musiciens charismatiques, ça passe comme une lettre à la poste. On a droit à un grand moment en rappel, avec une excellente reprise de "Maniac", dans le genre Flashdance revisité par le heavy metal

Bref, grâce à leur bonne humeur et leur plaisir de jouer live, et malgré un son souvent limite, les Grecs ont fait honneur à leur statut de headliner.
On a donc eu droit à une bonne soirée de heavy metal dans une petite salle sympa avec des groupes qui ont bien assuré. Il n'y avait pas grand monde, mais c'était à prévoir vu l'affiche et le degré de renommée des groupes. Quand on pense quand même que dans tous les autres pays, il y avait en plus Eldritch et Stormwarrior sur la tournée, ça donne quand même des regrets... Mais en France, et a fortiori en province, il faut savoir ce contenter de ce que l'on a. Et ce qu'on a eu là, c'était pas mal du tout
