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Mon CR tardif de la date lyonnaise
Nouvelle tournée des Suédois de Therion, et forcement nouvel étape en terre Lyonnaise. Comme pas mal de groupes « metoool », Therion a maintenant pour habitude de cocher notre bonne vieille capitale des Gaules comme arrêt obligatoire dans leur tournée européenne. Excellente initiative. Je ne m’en plaindrais pas, surtout pour un groupe de la trempe de Therion.
Therion, le groupe qui a pondu un des albums qui a le plus marqué mon existence, un des 10 albums que j’emmènerais sur une ile déserte. J’ai nommé le fantastique « Theli », chef d’œuvre unique sorti il y a près de 15 ans maintenant. Cet album truffé de pièces majestueuses a longtemps hanté mes nuits … Depuis ce pic dans leur carrière, les suédois, sous la houlette de son leader guitariste Christoffer Johnsson, ont continué à sortir des albums majestueux à une cadence métronomique. Je suis donc ravi de les recroiser ce soir, d’autant plus que leur dernière prestation il y 3 ans ici (pour la commémoration de la sortie de « Theli ») Therion nous avait littéralement bluffé avec une prestation de plus de 2 heures … Je me souviens encore des chaudes larmes qui avaient coulé devant cette prestation magique et hors du temps.
Départ donc vers le Transbordeur, qui aujourd’hui a ouvert sa grande salle pour accueillir Therion. Après les concerts de Danko Jones et Sick of It All qui se sont déroulés dans le Transclub, ça fait plaisir de retrouver la grande salle … Bon, le rideau coupe la salle en 2 mais il doit bien y avoir 600 personnes pour cette date lyonnaise. Très correct.
Je passe le temps des 2 premières parties bien installé au bar à papoter avec des copains (Kikoo oso ! Kikoo Abi !) pas vus depuis longtemps et à siroter quelques boissons à base de céréales. De toute façon, compte tenu des échos que j’ai eu de ces 2 premiers groupes, je n’ai pas perdu mon temps … Bien au contraire.

A 21h20, les choses sérieuses commencent vraiment puisque Therion investit la scène pour un set qui durera exactement 120 minutes.
La scène se dresse devant un back drop représentant la pochette du dernier album. La batterie haut-perchée, surplombe 3 espèces de chaires en toile. Ces éléments de décor seront utilisés par le quatuor de vocalistes qui ne cessera pas de déambuler sur scène.
J’avais beau être au courant mais je suis littéralement estomaqué par le changement de look du père Christoffer Johnsson. Encore sur la dernière tournée, le leader de Therion présentait un look disons sans surprise : cheveux longs, barbe de 3 jours, et fringues mental : Classique certes mais efficace. Aujourd’hui, maquillage, crane rasé, haut de forme, queue de pie …. Le pépère se pose là en terme de charisme négatif … Parce que du coup là, on a même du mal à le reconnaître …
On note au passage la présence à la basse, le temps de la tournée, du célèbre producteur allemand Waldemar Sorychta, (producteur des Tiamat, Samaël et autre The Gathering et accessoirement guitariste de GRIP Inc)… Le gars va juste faire son boulot, dans une discrétion absolue. De toute façon, le spectacle il y en a sur scène avec les 4 vocalistes.
En effet, pour les néophytes, Therion officie dans un style musical mixant avec bonheur le classique symphonique et le métal. Les 4 vocalistes se passent donc le relais pour exécuter les différentes parties chantées avec grand talent. On a quand même affaire à Snowy Shaw (ex-Memento Mori, King Diamond, Notre Dame, Dream Evil, Dimmu Borgir) et Thomas Vikström (ex-Candlemass, le « Chapter VI » de Candlemass, c’est lui !!) !! En gros, pas des mickeys. Ils sont parfaitement épaulés par les 2 éléments féminins au grand talent.
A noter que tout ce petit monde s’est mis au diapason de Christoffer Johnsson en termes de look : maquillage, costume, look gothique improbable, etc … Le pompon est tout de même décroché par Thomas Vikström et son superbe pantalon cuir moulant exposant à la vue de tous son magnifique service 3 pièces. Très classe !
Vocalement, on note tout de suite que Snowy Shaw assure une grosse partie des vocals et vole un peu la vedette aux 3 autres. Il se met beaucoup en avant et prend souvent la parole pour haranguer la foule.
Nous assistons à une véritable chorégraphie parfaitement millimétrée entre les musiciens : les chanteurs accompagnent leur prestation de grands gestes théâtralisés, et « jouent » littéralement la musique. Cet aspect un peu comédie musicale prend parfois des aspects un peu too much. Par exemple, l’utilisation de masques vénitiens, de capes de velours et de mimiques sur-jouées est un poil excessif et prête même à sourire. D’un autre côté, les musicos ont l’air de vraiment s’amuser comme des petits fous : nombre de sourires et de délires entre eux en attestent.
En dehors de cette aspect théâtral, il reste tout de même la musique : diablement efficace comme souvent avec Therion. La set-liste se consacre à la discographie plutôt récente du groupe (pas de « Wings of the Hydra »). Avec notamment plusieurs morceaux du denier album "Sitra Ahra" (que je n'ai pas encore eu l'occasion d'écouter). Mais, il faut bien reconnaître que ces nouvelles pièces passent diablement bien l’épreuve du Live (« Hellequin » et « Unguentum Sabbati” notamment). Curieusement, un seul extrait de "Gothic kabala", ce soir, avant dernier méfait des Therion que j’avais trouvé un poil anecdotique. Tant mieux donc …
Un extrait, « Dies Irae » d’un requiem de Mozart réarrangé sera même interprété. Personnellement, je n’ai pas trouvé ce morceau tonitruant, voir même carrément sans intérêt. Dommage … J’aimerai bien avoir l’avis d’un vrai spécialiste de musique classique sur cette reprise.
Le public reste attentif pendant la durée du set, et ne se manifeste bruyamment qu’entre les morceaux. Le son est assez clair et bien puissant ce soir. C’est souvent le cas au Transbordeur, donc pas de souci de ce coté là.

Le rappel sera constitué de 2 excellents morceaux : le titre d’ouverture de l’album Vovin’ « The Rise Of Sodom And Gomorrah » et le fabuleux « To The Mega Therion » extrait de « Theli ». Avant cette ultime chanson, Christoffer Johnsson prendra le micro pour nous remercier et nous faire part de son admiration pour la culture française. Il nous précisera qu’il adore les films français, et il dédicacera même le dernier morceau aux années « yeah yeah » !!!!! Gros délire …

En conclusion, un nouveau concert réussi de la part des suédois. Et même si, cet aspect théâtral est un peu too much, on passe tout de même un beau moment. Et de toute façon, un groupe qui joue 2 heures mérite notre respect.

Set list
01. Sitra Ahra
02. Wine of Aluqah
03. Typhon
04. The Perennial Sophia
05. Hellequin
06. Nifelheim
07. The Siren of the Woods
08. Voyage of Gurdjieff
09. Ljusalfheim
10. Dies Irae (Mozart)
11. Ginnungagap
12. Kali Yuga
13. Call of Dagon
14. Clavicula Nox
15. Enter Vril-Ya
16. The Blood of Kingu
17. Lemuria
18. Abraxas
19. Unguentum Sabbati
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20. The Rise of Sodom and Gomorrah
21. To Mega Therion