Suis encore pas mal à la bourre .. mais voici mon CR de la date auvergnate
[CONCERT #294] BLACK LABEL SOCIETY, Dimanche 20 Mars 2011, Coopérative de Mai, Clermont Ferrand
En cette fin de Week-end, entre une date à Barcelone et une date en Allemagne, Zakk Wylde et sa troupe, Black Label Society (ou BLS pour les intimes) a décidé de poser ses valises en plein Puy-de-Dôme, pour un concert disons de « transition » dans la salle qui répond au doux nom de la Coopérative de Mai de Clermont Ferrand. Il s’agit quand même à ma connaissance de la première date en province de toute la carrière du groupe.
Pour les néophytes, BLS est le groupe de Heavy Métal de Zakk Wylde, célèbre guitariste barbu (connu pour avoir été le porte-flingue d’Ozzy Osbourne pendant de longues années). Musicalement, le groupe propose un mélange très réussi de Heavy Rock et de Rock Sudiste le tout saupoudré d’un brin de Stoner. Enfin, bref un truc bien cool au son gras et très groovy. Une véritable ode au headbanging même!
Bref, cette date est immanquable pour mes petites oreilles délicates… Direction donc l’Auvergne avec mon compère, Chacal …
Après un trajet sans histoire, à réviser la discographie du barbu sur le lecteur CD de la Chacalian-mobile, nous voici arrivés devant la salle : le parking est bien rempli et, vu le nombre de véhicules immatriculés « 69 », les Lyonnais sont manifestement présents en force.
Après un dernier sandwich dégusté sur le pouce, on essaie de rentrer dans la salle …
Je dis bien essayer car, pour cette première date en province de BLS, la salle est littéralement bondée … incroyable ! A vue de nez, la capacité de la Coopé semble assez similaire au Transbordeur de Lyon, soit 1500 personnes. Et les 1500 y sont … Du coup, c’est blindé de chez blindé, c’est même limite étouffant ! On reste cantonné à la porte d’entrée : impossible même en jouant des coudes d’approcher de la scène! Très bonne surprise en tout cas … Ça fait plaisir de voir que le public s'est bougé.
A notre arrivée, Godsized (BLS-like metal) a déjà entamé son set. Le son est gras comme il se doit. Je découvre ce groupe de première partie : les 4 gus pratiquent un stoner rock sudiste des plus lourds, très proches de BLS en fait. Ca joue fort et c’est plutôt pas mal. Je pense plusieurs fois à mes potes de Karma to Burn (en nettement plus bourrin quand même) Un noyau de fans apparemment se trouve devant, et réagit bien … Le groupe balance ses roquettes ; les unes après les autres. C’est efficace et carré : j’apprécie cette agréable mise en bouche. Faudrait que je trouve les disques…
Par contre, avec l’ami Chacal, dès que les dernières notes finissent de s’éteindre, on profite du flux migratoire des fans assoiffés vers le bar, pour se faufiler vers le centre de la salle … Impossible en effet de rester dans cette position inconfortable devant les portes. Entre une bière auvergnate bien fraîche et une bonne gâche, on a choisi : pas de bière ! Une prestation de Black Label Society en tête d’affiche est suffisamment rare pour ne pas en profiter bien à l’aise.
On en profite pour retrouver tous nos petits amis qui ont aussi fait le déplacement, de loin et de moins loin : Kermeat, Missa-Missa, Denis, G@sp et Fully.
Une immense toile aux couleurs de Black Label Society et ornée du célèbre crâne est tendue pendant l’entracte, le temps de préparer la scène. Et on ne va pas attendre bien longtemps …
Au bout de 20 minutes, les lumières s’éteignent et une clameur monte de la foule. Le public trépigne … ça va donner, c’est clair !!!… Sous les acclamations, le groupe prend position, derrière la toile, et avec les jeux de lumière, on assiste à un jeu d’ombres chinoises des plus réussis.
Histoire de bien confirmer qu’on ne s’est pas trompé de concert, un roadie se charge de nous annoncer avec moultes tremolos dans la voix : « Comminnnnnggggg frommmmmm USA : Black Label Societyyyyyyyyyyyyyyy » !!!
La toile tombe enfin, la sauce est envoyée !!!! Yeahhh !!!! C’est ultra classique comme mise en scène, mais je trouve que ça le fait vraiment pour faire monter l’excitation du public ! Enfin, moi et mon âme de gosse, on est à fond !
La scène est occupée par un mur impressionnant de Marshall (plus que Slayer et Mötorhead réunis, c’est sur), Zakk Wylde est affublé de son chapeau melon (ha ha il est ridicule !) le micro est une croix plantée sur 3 crânes grimaçants, le backdrop représente plusieurs dragons asiatiques entrelacés, les musiciens sont tous affublés de belles barbouzes et sont tous lookés motards … tout cela fait quand même bien redneck, limite kitch … M’enfin, ce n’est pas très grave : cela fait partie du folklore on va dire ! De toute façon, le plus important, c’est la musique : et là, le moins qu’on puisse dire c’est que ça fracasse ! Le son est très fort et presque brouillon … et forcément, le mix met très très en avant la gratte du maître de cérémonie, Zakk Wylde. D’ailleurs, à l’instar de Russell Allen (vu dans Symphony X il y a une semaine) le pépère s’est gravement lâché au niveau des calories ! D’après ses dernières interviews, après de sérieux soucis d’addictions, Zakk serait devenu sobre : il a dû compenser avec la crème au beurre …
Le public démarre comme moi : à fond les manettes ! Au bout de quelques minutes, on remarquera même une nana totalement à poil sur les épaules de son copain … provoquant les sourires graveleux de tout le groupe (et d’une grosse partie du public)

Bande de crevards !
M’enfin, la bonne humeur règne sur scène … Les musiciens sont souriants !
Perso, le concert monte crescendo jusqu’au fabuleux « Funeral Bell » qui de toute façon ferait banguer une amibe ! L’hymne stoner et rock par excellence!!! Dantesque !! Mon cou en craque de plaisir … Le début de concert est tout à fait exceptionnel avec une série de titres ultra catchy : « Crazy Horse », « Overlord », « The Beginning... At Last » …
Le groupe occupe bien la scène, et le pépère Zakk Wylde se la joue mégalo à mort. Vas-y que je change de gratte tous les 2 morceaux, vas-y que je remercie Dieu toutes les 30 secondes, vas-y que je monte sur une petite estrade pour que tout le monde puisse voir mes gros bras tout flasques et ma belle guitare …
Ses acolytes, Nick Catanese le guitariste rythmique en tête, laissent faire le maître … et ont l’air de s’en amuser.
Sur cette tournée, je note avec plaisir que le poste de batteur est occupé par John Kelly, de feu -Type O Negative. C’est une bonne nouvelle ! Après les déboires de Type O Negative (RIP Pete Steele) voir le musicos s’éclater comme ce soir fait plaisir.
Alors que le concert est en train de prendre la tournure d’un véritable orgasme auditif après un « Parade of the Dead » bien heavy issu du petit dernier album « The Order of the Black », Zakk s’arrête net … pour sortir un clavier et se lancer dans un solo digne de Charlie Oleg (© G@sp) Un truc sirupeux et dégoulinant de guimauve ….
Dediouuuuuuuuuuuuuuuu !!!!
Le groupe enchaine avec le classique « In This River » dédié comme à l’accoutumé à Dimebag Darrell, guitariste de Pantera, assassiné sur scène il y a quelques années et grand pote de Zakk. L’hommage même s’il est un peu lourdingue car trop appuyé, semble sincère.
Par contre, personnellement, je suis un peu coupé dans mon élan … Alors, que le concert s’emballait, cette ballade fait largement retomber le soufflet. Je patiente en espérant qu’il ne s’agit que d’un court intermède. Erreur …
Le set repart un peu sur un « Fire it up » extrait du bon « Mafia » mais, le mégalo de service se lance alors dans un solo de guitare long comme un jour sans pain à base de shreds sans âme … et chiant comme la pluie. C’est le coup de grâce : je ne me relèverais pas.
Pour moi, le concert se finit la dessus. Pendant de trop longues minutes, Zakk occupe seul la scène, et avec de judicieux jeux de lumière, son ombre gigantesque est projeté sur tous les murs de la salle : la silhouette du guitariste se touchant le manche occupe tout l’espace. Ouaissssssssssssssss super mégalo !!!!
L’adipeux guitariste me saoule grave là … et je n’en finis plus de regarder ma montre. Bon sang, pourquoi nous infligez ce genre d’exercice de style complètement inutile où lieu de nous lancer 2 ou 3 brûlots de plus (« Bleed for Me » or « 13 Years of Grief » à tout hasard ?!? mmm ?) Je fais le surpris, mais ce genre de truc fait partie de lui et je m’y attendais un peu. Et le début du set fut tellement bombastique, que j’en avais presque oublié ce passage obligatoire des concerts de Black Label Society.
Le seul moment intéressant d’un solo c’est quand il s’arrête … Et BLS a le bon goût de repartir sur « Godspeed Hell Bound » … Mais bon, perso, j’y suis plus du tout … Malgré un dernier « Suicide Messiah » nouvel extrait de « Mafia » qui le fait toujours bien, je reste sur ma faim.
Au bout d’une heure trente, le groupe tire sa révérence sans effectuer de rappel … c’est assez rare pour être signalé, tous les groupes se pliant quasiment à ce rite ! Mais pas BLS !
Ce concert aura pu être d’anthologie, il fut juste frustrant. C’est bien dommage. Le concert « Coïtus interruptus » par excellence…
Set List
01. The Beginning... At Last
02. Crazy Horse
03. What's in You
04. The Rose Petalled Garden
05. Funeral Bell
06. Overlord
07. Parade of the Dead
08. Keyboard Solo
09. In This River
10. Fire It Up
11. Guitar Solo
12. Godspeed Hell Bound
13. The Blessed Hellride
14. Suicide Messiah
15. Concrete Jungle
16. Stillborn