[CD] AVANTASIA - The Scarecrow (2008)
Posté : 23 janv. 2008, 16:51
‘Crotte de crotte, c’est banal’. Telles avaient été mes premières pensées à l’écoute des deux EP sortis en Novembre et censés donner un avant-goût de ce nouvel Avantasia, troisième méfait de notre petit teuton préféré, Tobias ‘Tobiiiiiii’ Sammett. (cf ma chro des EP ici : http://www.hardrock80.com/groupes/AVANT ... _etPt2.htm). C’est donc avec un a priori un poil négatif que j’ai mis nouvel album d’Avantasia dans mon lecteur, éteint la lumière, fermé les yeux et…me suis laissé totalement emporter par les onze morceaux qui composent l’album ! Tous les points négatifs présentés dans la chro des EP (perte de la spécificité musicale qui faisait d’Avantasia un projet unique, morceaux sans âme, disparition quasi-totale des éléments symphoniques, nouvelle coupe de cheveux de Tobias…) n’ont plus aucune valeur ici, car le sieur Sammet réussit à nous prendre par la main et nous emmener avec lui dans son univers. Après tout, Tobi a mûri, sa musique s’en ressent. Point de speed symphonique donc ici, mais plutôt un heavy (très) mélodique, parfois speed, parfois hard rock. Au niveau musical, The Scarecrow serait à rapprocher du dernier Edguy, Rocket Ride, mais ce dernier paraît réellement médiocre à-côté, la comparaison s’arrêtera donc là. ‘Twisted mind’, mid-tempo de plus de 6mn qui débute l’album, nous emmène dans un univers troublé, sombre, lourd, et nous force à appréhender Avantasia comme un projet neuf, à faire totale abstraction des Metal Opera Pt.1&2. Un univers sombre et torturé car Tobias a décidé de nous narrer une histoire moins ‘clichesque’ (selon ses dires) que la précédente. The Scarecrow raconte, de façon plus ou moins philosophico-psychologique (et également un poil autobiographique) la vie d’un homme qui n’éprouve aucun sentiment, si ce n’est ceux procurés par la musique. Devenant musicien, gloire et reconnaissance seront mêlés de désillusion et de schizophrénie, Tobias prenant le soin de laisser l’auditeur dans un suspens total à la fin de l’album, le deuxième volet de The Scarecrow (‘L’épouvantail’) étant prévu pour 2010.
La pièce maîtresse de cet album est bien entendu le morceau-titre. Une magnifique intro celtisante, qui annonce un morceau de heavy mélodique épique (11mn au garrot tout de même) comme seul Tobias sait les faire. Breaks, montée en puissance, mister Sammet nous livre là un des meilleurs morceaux de sa féconde discographie, bien aidé il faut le dire par un Jorn Lande impérial (dont la voix procure de réels frissons, notamment à partir de la 9e minute.)
La suite est néanmoins un poil moins convaincante, avec tout d’abord ‘Shelter from the rain’, morceau speed totalement inutile avec un Michael Kiske s’auto-parodiant, ‘Carry me over’, ballade modern-rock, que l’on pourrait qualifier ‘d’acceptable’, et ‘What kind of love’, nouvelle ballade hyper mielleuse dénuée d’émotion, avec une Sharon Den Adel (Within temptation) assurant le minimum syndical.
La seconde baffe de l’album arrive finalement avec ‘Another angel down’, morceau sur lequel Tobias renoue avec un heavy speed certes traditionnel mais également des plus convaincants, et une ligne mélodique très proche d’Edguy, période Hellfire Club.
S’ensuit ‘The toy master’, au riff un poil arabisant, très obscur, heavy, industriel, qui annonce un morceau magistral, magnifiquement porté par un Alice Cooper qui s’en donne ici cœur joie dans un univers qui lui est familier. L’alternance riff très sombre/refrain hyper mélodique nous donne ici un des meilleurs morceaux jamais composés par Tobias Sammet.
Le troisième réel morceau speed de l’album, ‘Devil in the belfrey’ est également très convaincant, et offre une agréable pause ‘pas prise de tête’ après ‘The toy master’.
Tobias a voulu faire un effort avec la troisième ballade de l’album, ‘Cry just a little’, en composant un morceau à la Magnum pour son ami Bob Catley, venu pousser la chansonnette. Une petite naiserie sympathique mais assez peu marquante.
‘I don’t believe in your love’, avec un Rudolf Schenker aux guitares et Oliver Hartmann au chant, est un morceau typiquement hard mélodique, au riff et couplets sympathiques, mais qui souffre d’un refrain un peu faiblard.
L’album se conclue avec un morceau qui a beaucoup fait parler de lui, ‘Lost in space’. Pop metal ? Hard pop ? L’étiquette importe peu, car ce morceau tubesque, le plus court de l’album, offre à The Scarecrow la meilleure des conclusions possibles. Riff plombé, intermède planant, refrain immédiatement mémorisable, ce morceau ne donne qu’une envie : découvrir The Scarecrow Pt.2.
Musicalement, il y a donc à boire et à manger dans ce nouvel album d’Avantasia. Les puristes du Metal Opera Pt.1 & 2 condamneront Mr Sammet pour hérésie, les autres reconnaîtront que The Scarecrow est l’œuvre d’un homme qui a réussi à se transcender pour livrer un album novateur, personnel et digne de son talent. C’est en tous cas un album unique et original. En deux mots : rare et précieux.
3.5/5
La pièce maîtresse de cet album est bien entendu le morceau-titre. Une magnifique intro celtisante, qui annonce un morceau de heavy mélodique épique (11mn au garrot tout de même) comme seul Tobias sait les faire. Breaks, montée en puissance, mister Sammet nous livre là un des meilleurs morceaux de sa féconde discographie, bien aidé il faut le dire par un Jorn Lande impérial (dont la voix procure de réels frissons, notamment à partir de la 9e minute.)
La suite est néanmoins un poil moins convaincante, avec tout d’abord ‘Shelter from the rain’, morceau speed totalement inutile avec un Michael Kiske s’auto-parodiant, ‘Carry me over’, ballade modern-rock, que l’on pourrait qualifier ‘d’acceptable’, et ‘What kind of love’, nouvelle ballade hyper mielleuse dénuée d’émotion, avec une Sharon Den Adel (Within temptation) assurant le minimum syndical.
La seconde baffe de l’album arrive finalement avec ‘Another angel down’, morceau sur lequel Tobias renoue avec un heavy speed certes traditionnel mais également des plus convaincants, et une ligne mélodique très proche d’Edguy, période Hellfire Club.
S’ensuit ‘The toy master’, au riff un poil arabisant, très obscur, heavy, industriel, qui annonce un morceau magistral, magnifiquement porté par un Alice Cooper qui s’en donne ici cœur joie dans un univers qui lui est familier. L’alternance riff très sombre/refrain hyper mélodique nous donne ici un des meilleurs morceaux jamais composés par Tobias Sammet.
Le troisième réel morceau speed de l’album, ‘Devil in the belfrey’ est également très convaincant, et offre une agréable pause ‘pas prise de tête’ après ‘The toy master’.
Tobias a voulu faire un effort avec la troisième ballade de l’album, ‘Cry just a little’, en composant un morceau à la Magnum pour son ami Bob Catley, venu pousser la chansonnette. Une petite naiserie sympathique mais assez peu marquante.
‘I don’t believe in your love’, avec un Rudolf Schenker aux guitares et Oliver Hartmann au chant, est un morceau typiquement hard mélodique, au riff et couplets sympathiques, mais qui souffre d’un refrain un peu faiblard.
L’album se conclue avec un morceau qui a beaucoup fait parler de lui, ‘Lost in space’. Pop metal ? Hard pop ? L’étiquette importe peu, car ce morceau tubesque, le plus court de l’album, offre à The Scarecrow la meilleure des conclusions possibles. Riff plombé, intermède planant, refrain immédiatement mémorisable, ce morceau ne donne qu’une envie : découvrir The Scarecrow Pt.2.
Musicalement, il y a donc à boire et à manger dans ce nouvel album d’Avantasia. Les puristes du Metal Opera Pt.1 & 2 condamneront Mr Sammet pour hérésie, les autres reconnaîtront que The Scarecrow est l’œuvre d’un homme qui a réussi à se transcender pour livrer un album novateur, personnel et digne de son talent. C’est en tous cas un album unique et original. En deux mots : rare et précieux.
3.5/5