[CD] IN EXTREMO - Sängerkrieg (2008)
Posté : 24 mai 2008, 11:18
Après Subway to Sally et Saltatio Mortis l’an dernier, Schandmaul en ce début 2008, c’est au tour d’In Extremo de revenir sur le devant de la scène. Et pour son huitième album studio, le fer de lance du Mittel-Alter rock allemand a fait fort, très fort. Bien plus rock et énervé que son prédécesseur, le moyen ‘Mein Rasend Herz’, ce ‘Sängerkrieg’ (littéralement : ‘La Guerre du Chanteur’, ce qui ne veut pas dire grand chose, je vous l’accorde) est vraiment une très bonne réussite dans le style du metal à biniou.
Basé majoritairement sur une alternance de gros riffs rock plaqués, de couplets plus posés et de soli interprétés à la cornemuse, le tout magnifié par la voix très grave et rocailleuse de Michael Rhein, le groupe nous assène ici ses compositions les plus rock, mais aussi les plus mélodiques, la plupart des morceaux étant étrangement très légers, véhiculant une ambiance presque estivale (il ne me semblerait pas incongru de s’imaginer dans son jardin, allongé sur une chaise longue, une pina colada à la main, en train d’écouter ‘En esta noche’, le seul morceau en langue espagnole de l’album). La première moitié de l’album est plutôt rapide, vraiment très inspirée, le groupe (bien aidé par une production apportant une profondeur aux morceaux) parvient à nous transporter et à captiver notre attention, principalement grâce aux tueries (et le mot est faible) que sont ‘7 Koche’, ‘Sängerkrieg’, ‘Flachenpost’ ou encore ‘Frei zu sein’, le single de l’album. In Extremo a retrouvé le goût des compos directes et des refrains rock qu’il semblait avoir perdu depuis quelques années. A partir de ‘Zauberprusch’ l’ambiance se fait plus lourde, plus oppressante. Les morceaux sont globalement plus lents (excepté ‘An end has a start’, reprise du groupe Editors) et rappellent les albums précédents du combo, un poil plus introspectifs et tourmentés. Certains valent tout de même le détour, comme le morceau final très lent et reposant sur une mélodie acoustique, ‘Aufs leben’.
Au final In Extremo revient en ce joli moi de mai avec une forme et une inspiration retrouvées qui font plaisir à voir. Ce n’est certainement pas avec cet album que le groupe va réussir à faire parler de lui chez nous (étrange cet hermétisme des français au Mittel-Alter rock et au folk metal en général), mais il signe là un de ses albums les plus aboutis.
4/5
Gegers