Vraiment une excellente soirée, avant, pendant et apres
"30 ans que les americains de Journey ne nous avaient pas rendu visite ! ça fait un sacré bail ! Et c'etait une sacrée erreur ! Tout simplement parce qu'on aimerait voir chaque saison un show d'une telle qualité !! Ca valait vraiment le coup de se fendre d'un aller retour eclair sur Paris.
En même temps, ce n'est guère une surprise, avec le concert au Arrow rock 2008, qui fût une sorte de révélation, tant je pensais le combo vieillit... Mais l'arrivée du nouveau jeune chanteur Pineda a boosté l'ensemble du groupe, au point d'en oublier Steve Perry, légendaire vocaliste du style. Et si Pineda semblait un peu perdu sur la grande scène dudit festival, mardi soir il a enflammé à lui tout seul le Bataclan ! Une vraie pile electrique ! Incroyable l'energie dispensée par ce petit bonhomme ! Sautillant, courant, gesticulant... tout ca sans jamais perdre sa voix si exceptionnelle ! On ne peut que rejoindre Neil Schon quand il dit dans le livret du dernier opus "Revelations": "Thank you to the mighty mighty youtube" !
Pendant deux heures (et non pas deux heure trente, comme annoncé dans les "flashs" internet, une facheuse habitude mensongère qui a tendance à se généraliser ces derniers temps....), Journey nous a servi un show totalement best of, parsemé des meilleurs morceaux du dernier album. En attaquant par l'ultime enchainement "Separate ways"/"Never walk away"/"Only the young", déjà ils nous atomisent le centre du plaisir ! Au bout d'une heure, ils ont déjà enquillé "Don't stop believin", l'oecuménique "Wheel in the sky" qui soulève la salle, le joyeux "Change for the better", "Ask the lonely"... bref, tant de classiques, que je me demande ce qu'ils vont bien pouvoir jouer pendant encore plus d'une heure !! Réponse: tout simplement encore une brouette de hits ! Comme le "Anything you want it" qui déchaine l'audience (si tant est qu'elle avait besoin d'être encore plus déchainée !) et se transforme en karaoké géant, comme "Be good to yourself", l comme le surprenant "Lovin', touchin', squeezin'"... et comme les ballades "obligées" bien sûr ! Elles sont "obligées" d'une part pour reposer un peu la furie quasi ininterrompue des musiciens (car très peu de parlote inter-titres), sans parler de la tornade Pineda, infatiguable; et d'autre part pour satisfaire les plus nostalgiques de la salle, ayant certainement dansé, et conclu à l'epoque, sur "Faithfully", "Open arms" ou "Who's crying now". Sans oublier la superbe "After all these years" tirée de "Revelations", symbolique. Je ne les trouve pas toutes taillées pour la scène, faisant un peu retomber l'ambiance, mais à chaque fois ca repartait sur un morceau phare, donc un moindre mal.
Que dire des musiciens composant le combo, si ce n'est qu'ils sont tous au top du top, à commencer bien sur par Schon, qui ne fait vraiment pas son âge, et qui enfile les soli comme des perles rares. Cain alterne sans coups férir la gratte, les claviers et l'harmonica, Castronovo martyrise ses fûts avec classe, derrière un genre de paravent en plexiglas, se permettant même le luxe de chanter deux chansons ("Mother Father"...) et d'assurer nombre de choeurs, à l'instar de chacun dans la formation. Pour finir, Ross Valory se la joue pépère, tout droit sorti de Woodstock avec sa moustache et sa dégaine à la cool. Que dire de plus sur Pineda que je n'ai pas déjà loué... Les frissons quand il entame "Wheel in the sky" ? Les frissons quand il pose son "After all these years" ? Les frissons quand il chante le refrain de "Only the young" ? Le bonheur d'entendre cette voix sans failles tout du long, dans la même tessiture que Perry ? Non, vraiment rien d'autre à ajouter qu'un immense merci de se donner à ce point, de nous donner tant à travers son plaisir de faire partie du groupe qu'il aime tant.
Et c'est vraiment contagieux, car outre les zicos aux sourires épanouis, il n'y avait qu'à regarder les visages dans la salle, entendre les réactions à la sortie, les clameurs accompagnant les bras levés entre et pendant chaque titre.
Finalement, les deux seuls points noirs de la soirée auront été le prix du merchandising, et cette chaleur etouffante dans un Bataclan que je découvrais pour la première fois. Une bien belle salle en soi, avec un bien bon son. Mais beaucoup d'entre nous avions de gros doutes sur ce sauna ambiant... De la à dire que les tenanciers faisaient sciemment monter le thermomètre pour aider à la consommation, il y a un pas que je ne franchirai pas faute de preuves, mais bon...
Deux broutilles en comparaison du plaisir total eprouvé pendant deux belles heures, grâce à Journey, dont le seul tort est de ne pas nous avoir rendu visite depuis trois longues décennies... Et dire qu'ils tournent régulièrement aux US presque chaque année... Z'avez intêret à ramener fissa vos fesses en France les mecs, on en redemande ! plutôt trente fois qu'une !
GANDALF IN THE SKY "